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De'claration et Programme d'action de Beijing, A/CONF.177/20
(1995) et A/CONF.177/20/Add.1 (1995).
La
quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes,
15 septembre 1995.
(Le pre'sent document est une version pre'liminaire du rapport
de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes.)
DE'CLARATION DE BEIJING
1. Nous, gouvernements participant a` la quatrie`me
Confe'rence
mondiale sur les femmes,
2. Re'unis a` Beijing en septembre 1995, anne'e du
cinquantie`me anniversaire de la fondation de l'Organisation des
Nations Unies,
3. Re'solus a` faire progresser les objectifs d'e'galite',
de de'veloppement et de paix pour toutes les femmes dans le monde
entier, dans l'inte're^t de l'humanite' tout entie`re,
4. Prenant note de la voix de toutes les femmes dans
le monde entier et tenant compte de la diversite' des femmes,
de leurs ro^les et de leurs conditions de vie, rendant hommage
aux femmes qui ont ouvert la voie, et inspire's par l'espe'rance
incarne'e dans les jeunes du monde entier,
5. Constatons que la condition de la femme s'est ame'liore'e
dans certains domaines importants au cours de la dernie`re de'cennie
mais que les progre`s ont e'te' ine'gaux, que les ine'galite's
entre hommes et femmes persistent et que d'importants obstacles
subsistent, ce qui a de graves conse'quences pour le bien-e^tre
de l'humanite' tout entie`re,
6. Constatons e'galement que cette situation est exacerbe'e
par l'accroissement de la pauvrete' qui affecte la vie de la plus
grande partie de la population mondiale, en particulier des femmes
et des enfants, et dont les origines sont d'ordre tant national
qu'international,
7. Nous consacrons sans re'serve a` l'e'limination
de ces contraintes et obstacles afin de promouvoir encore le progre`s
et l'accroissement du pouvoir d'action des femmes dans le monde
entier, et convenons que cela exige que des mesures soient prises
d'urgence dans un esprit de de'termination, d'espoir de coope'ration
et de solidarite' qui nous portera dans le sie`cle prochain.
Nous re'affirmons notre engagement de :
8. Re'aliser l'e'galite' des droits et la dignite'
intrinse`que des hommes et des femmes et atteindre les autres
objectifs et adhe'rer aux principes consacre's dans la Charte
des Nations Unies, la De'claration universelle des droits de l'homme
et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de
l'homme, en particulier la Convention sur l'e'limination de toutes
les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes et la Convention
relative aux droits de l'enfant ainsi que la De'claration sur
l'e'limination de la violence a` l'e'gard des femmes et la De'claration
sur le droit au de'veloppement;
9. Garantir la pleine re'alisation des droits fondamentaux
desfemmes et des petites filles, en tant que partie inalie'nable,
inte'grante et indivisible de tous les droits de la personne humaine
et de toutes les liberte's fondamentales;
10. Faire fond sur le consensus et les progre`s re'alise's
lors des confe'rences et sommets pre'ce'dents des Nations Unies
consacre's aux femmes (Nairobi, 1985), aux enfants (New York,
1990), a` l'environnement et au de'veloppement (Rio de Janeiro,
1992), aux droits de l'homme (Vienne, 1993), a` la population
et au de'veloppement (Le Caire, 1994) et au de'veloppement social
(Copenhague, 1995), en vue d'assurer l'e'galite', le de'veloppement
et la paix;
11. Appliquer pleinement et efficacement les Strate'gies
prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;
12. Assurer le renforcement du pouvoir d'action des
femmes et leur promotion, y compris le droit a` la liberte' de
pense'e, de conscience, de religion et de conviction, contribuant
ainsi a` re'pondre aux besoins moraux, e'thiques, spirituels et
intellectuels des hommes et des femmes, et aux niveaux individuel
et collectif, leur garantissant ainsi la possibilite' de re'aliser
pleinement leur potentiel au sein de la socie'te' et de re'gler
leur vie selon leurs aspirations.
Nous sommes convaincus que :
13. Le renforcement du pouvoir d'action des femmes
et leur pleine participation sur un pied d'e'galite' a` tous les
domaines de la vie sociale, y compris aux prises de de'cisions
et leur acce`s au pouvoir, sont des conditions essentielles a`
l'e'galite', au de'veloppement et a` la paix;
14. Les droits des femmes sont des droits fondamentaux
de lapersonne;
15. L'e'galite' des droits, des chances et de l'acce`s
aux ressources, le partage e'gal des responsabilite's familiales
et un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont
essentiels a` leur bien-e^tre et a` celui de leurs familles ainsi
qu'a` l'affermissement de la de'mocratie;
16. La participation des femmes au de'veloppement e'conomique
et social, l'e'galite' des chances et la pleine participation,
sur un pied d'e'galite', des femmes et des hommes, en tant qu'agents
et be'ne'ficiaires d'un de'veloppement durable au service de l'individu
sont des conditions essentielles a` l'e'limination de la pauvrete'
au moyen d'une croissance e'conomique soutenue, du de'veloppement
social, de la protection de l'environnement et de la justice sociale;
17. La reconnaissance et la re'affirmation expresses
du droit de toutes les femmes a` la mai^trise de tous les aspects
de leur sante', en particulier leur fe'condite', sont un e'le'ment
essentiel du renforcement de leur pouvoir d'action;
18. L'instauration de la paix, aux niveaux local, national,
re'gional et mondial, est possible et elle est indissociable de
la promotion des femmes, car celles-ci sont un moteur essentiel
des initiatives, du re`glement des conflits et de la promotion
d'une paix durable a` tous les niveaux;
19. Il est essentiel d'e'laborer, de mettre en oeuvre
et de surveiller, a` tous les niveaux, avec la pleine participation
des femmes, des politiques et programmes, y compris des politiques
et des programmes de de'veloppement, qui soient e'galitaires,
efficaces, efficients et synergiques et qui puissent favoriser
le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leurs promotion;
20. La participation et la contribution de tous les
protagonistes de la socie'te' civile, en particulier les groupes
et re'seaux de femmes et les autres organisations non gouvernementales
et organisations communautaires, dans le strict respect de leur
autonomie, en coope'ration avec les gouvernements, reve^tent une
grande importance pour l'application et le suivi effectifs du
Programme d'action;
21. La mise en oeuvre du Programme d'action exige l'engagement
des gouvernements et de la communaute' internationale. En prenant
des engagements, aux niveaux national et international, y compris
lors de la Confe'rence, les gouvernements et la communaute' internationale
reconnaissent la ne'cessite' d'agir imme'diatement pour donner
plus de pouvoir aux femmes et assurer leur promotion.
Nous sommes re'solus a` :
22. Redoubler d'efforts et multiplier les actions visant
a` atteindre d'ici la fin du sie`cle les objectifs des Strate'gies
prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;
23. Veiller a` ce que les femmes et les petites filles
jouissent pleinement de tous les droits de la personne humaine
et de toutes les liberte's fondamentales, et prendre des mesures
efficaces contre les violations de ces droits et liberte's;
24. Prendre toutes les mesures voulues pour e'liminer
toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes et
des petites filles ainsi que les obstacles a` l'e'galite' des
sexes et a` la promotion des femmes et du renforcement de leur
pouvoir d'action;
25. Encourager les hommes a` participer pleinement
a` toute action favorisant l'e'galite';
26. Promouvoir l'inde'pendance e'conomique des femmes,
notamment par l'emploi, et e'liminer le fardeau de plus en plus
lourd que la pauvrete' continue de faire peser sur les femmes,
en s'attaquant aux causes structurelles de la pauvrete' par des
changements de structures e'conomiques assurant a` toutes les
femmes, notamment aux rurales, l'e'galite' d'acce`s, en tant qu'agents
essentiels du de'veloppement, aux ressources productives, aux
possibilite's de promotion et aux services publics;
27. Promouvoir un de'veloppement durable au service
de l'individu, notamment une croissance e'conomique soutenue,
en de'veloppant l'e'ducation de base, l'e'ducation permanente,
l'alphabe'tisation et la formation ainsi que les soins de sante'
primaires a` l'intention des femmes et des petites filles;
28. Prendre des mesures concre`tes en faveur de la
paix pour la promotion de la femme et, tenant compte du ro^le
de premier plan des femmes dans le mouvement pacifiste, oeuvrer
activement a` la re'alisation d'un de'sarmement ge'ne'ral et complet,
sous un contro^le international rigoureux et efficace, et appuyer
les ne'gociations en vue de la conclusion imme'diate d'un traite'
universel et effectivement ve'rifiable au plan multilate'ral d'interdiction
comple`te des essais nucle'aires qui favorisera le de'sarmement
nucle'aire et la pre'vention de la prolife'ration des armes nucle'aires
sous tous ses aspects;
29. Pre'venir et e'liminer toutes les formes de violence
a` l'e'gard des femmes et des filles;
30. Assurer l'e'galite' d'acce`s a` l'e'ducation et
aux soins de sante', ainsi qu'un traitement e'gal des femmes et
des hommes, et ame'liorer la sante' en matie`re de sexualite'
et de procre'ation ainsi que l'e'ducation des femmes;
31. Promouvoir et prote'ger tous les droits fondamentaux
des femmes et des filles;
32. Redoubler d'efforts pour que toutes les femmes
et les filles que de multiples obstacles, tenant a` des facteurs
tels que race, a^ge, langue, origine ethnique, culture, religion,
incapacite's ou appartenance a` une population autochtone, privent
de tout pouvoir et de toute possibilite' de progre`s puissent
jouir a` e'galite' de tous les droits de la personne humaine et
de toutes les liberte's fondamentales;
33. Faire respecter le droit international, notamment
le droit humanitaire, afin de prote'ger les femmes et les petites
filles en particulier;
34. Cre'er les conditions qui permettent aux petites
filles et aux femmes de tous a^ges de re'aliser tout leur potentiel,
veiller a` ce qu'elles participent pleinement et a` e'galite'
a` l'e'dification d'un monde meilleur pour tous et leur confier
un ro^le accru dans le processus de de'veloppement.
Nous sommes re'solus a` :
35. Assurer l'acce`s des femmes, dans des conditions
d'e'galite', aux ressources e'conomiques, notamment a` la terre,
au cre'dit, a` la science et a` la technique, a` la formation
professionnelle, a` l'information, a` la communication et aux
marche's, en tant que moyen de favoriser la promotion des femmes
et des filles et le renforcement de leur pouvoir d'action, y compris
en leur donnant les moyens de tirer parti de ces ressources, notamment
gra^ce a` la coope'ration internationale;
36. Assurer le succe`s du Programme d'action, ce qui
exigera une volonte' re'solue des gouvernements, des organisations
internationales et des institutions a` tous les niveaux. Nous
sommes profonde'ment convaincus que le de'veloppement e'conomique,
le de'veloppement social et la protection de l'environnement sont
des e'le'ments interde'pendants et synergiques du de'veloppement
durable, dans lequel s'inscrivent nos efforts visant a` ame'liorer
la qualite' de vie pour tous. Un de'veloppement social e'quitable,
qui permette aux pauvres, en particulier aux femmes vivant dans
la pauvrete', d'utiliser de manie`re viable les ressources naturelles,
est une assise ne'cessaire pour le de'veloppement durable. Nous
reconnaissons e'galement qu'une croissance e'conomique large et
soutenue, dans le contexte du de'veloppement durable, est ne'cessaire
pour e'tayer le de'veloppement social et la justice sociale. La
re'ussite du Programme d'action exigera e'galement la mobilisation
de ressources suffisantes, aux e'chelons national et international,
ainsi que l'affectation aux pays en de'veloppement par tous les
me'canismes de financement existants, tant multilate'raux que
bilate'raux et prive's, de ressources nouvelles et additionnelles
pour la promotion de la femme; des financements pour renforcer
la capacite' des institutions nationales, sous-re'gionales, re'gionales
et internationales; un engagement en faveur de l'e'galite' des
droits, de l'e'galite' des responsabilite's, de l'e'galite' des
chances et de la participation e'gale des femmes et des hommes
a` tous les organismes et a` tous les processus de prise de de'cisions
nationaux, re'gionaux et internationaux; la cre'ation ou le renforcement,
a` tous les niveaux, de me'canismes de vigilance responsables
devant toutes les femmes dans le monde entier;
37. Assurer e'galement le succe`s du Programme d'action
dans les pays en transition; a` cet effet, la coope'ration et
l'assistance internationales resteront ne'cessaires;
38. En tant que gouvernements, nous adoptons le Programme
d'action e'nonce' ci-apre`s et nous nous engageons a` le traduire
dans les faits, en veillant a` ce que le souci d'e'quite' entre
les sexes impre`gne toutes nos politiques et tous nos programmes.
Nous demandons instamment aux organismes des Nations Unies, aux
institutions financie`res re'gionales et internationales, aux
autres institutions re'gionales et internationales compe'tentes
et a` tous les hommes et toutes les femmes, ainsi qu'aux organisations
non gouvernementales, dans le strict respect de leur autonomie,
et a` tous les secteurs de la socie'te' civile, de souscrire re'solument
et sans restriction au Programme d'action et de participer a`
sa re'alisation en coope'ration avec les gouvernements.
Chapitre premier
OBJECTIFS
1. Le Programme d'action trace les lignes a` suivre
pour donnerplus de pouvoir aux femmes. Il vise a` acce'le'rer
l'applicationdes Strate'gies prospectives d'action de Nairobi
pour la promotion de la femme 1/ et a` e'liminer tous les obstacles
qui empe^chent les femmes de jouer un ro^le actif dans tous les
domaines de la vie publique et prive'e en participant pleinement,
et sur un pied d'e'galite', a` la prise de de'cisions dans les
domaines e'conomique, social, culturel et politique. Elle repose
donc sur le principe du partage des pouvoirs et des responsabilite's
entre hommes et femmes dans les foyers, sur les lieux de travail
et, plus largement, au sein des communaute's nationales et internationales.
L'e'galite' des femmes et des hommes rele`ve des droits de l'homme
et c'est une condition de la justice sociale; c'est aussi un pre'alable
essentiel a` l'e'galite', au de'veloppement et a` la paix. Un
nouveau partenariat fonde' sur l'e'galite' des femmes et des hommes
est indispensable si l'on veut parvenir a` un de'veloppement durable
au service de l'individu. Un engagement soutenu et durable est
essentiel pour que les femmes et les hommes puissent relever ensemble
les de'fis du XXIe sie`cle, pour eux-me^mes, pour leurs enfants
et pour la socie'te'.
2. Le Programme d'action re'affirme le principe fondamental
e'nonce' dans la De'claration et le Programme d'action de Vienne
adopte's par la Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme
2/, selon lequel les droits fondamentaux des femmes et des fillettes
font inalie'nablement, inte'gralement et indissociablement partie
des droits universels de la personne.
Le Programme d'action trace les lignes a` suivre pour
promouvoir et prote'ger la re'alisation totale et universelle
de tous les droits fondamentaux et toutes les liberte's premie`res
de toutes les femmes tout au long de leur vie.
3. Le Programme d'action souligne que les femmes ont
en commun des proble`mes qui leur sont propres et dont elles ne
pourront avoir raison qu'en travaillant ensemble, et en association
avec les hommes, a` atteindre l'objectif commun de l'e'galite'
entre les sexes dans le monde entier. Il respecte et appre'cie
toute la diversite' des situations et des conditions et tient
compte du fait que certaines femmes se heurtent a` des obstacles
particuliers qui entravent leur e'mancipation.
4. Le Programme d'action requiert que tous s'emploient
sans de'lai et de fac'on concerte'e a` cre'er un monde pacifique,
juste et humain reposant sur les droits fondamentaux et les liberte's
fondamentales, y compris le principe de l'e'galite' entre tous
les e^tres humains, quels que soient leur a^ge et leur milieu
social, et reconnai^t qu'a` cette fin une croissance e'conomique
large et soutenue dans le contexte du de'veloppement durable est
ne'cessaire pour assurer le de'veloppement social et la justice
sociale.
5. La re'ussite du Programme d'action exigera un engagement
ferme des gouvernements et des organisations et institutions internationales
a` tous les niveaux. Il faudra aussi que des ressources suffisantes
soient mobilise'es aux niveaux national et international, que
des ressources nouvelles et supple'mentaires soient alloue'es
aux pays en de'veloppement par tous les me'canismes de financement
existants, qu'ils soient multilate'raux, bilate'raux ou prive's,
pour la promotion de la femme, et que des ressources financie`res
soient affecte'es au renforcement des institutions nationales,
sous-re'gionales, re'gionales et internationales; il faudra aussi
une ferme volonte' d'assurer l'e'galite' des droits, des responsabilite's
et des chances, et la participation e'gale des femmes et des hommes
a` tous les organes et processus de de'cision aux niveaux national,
re'gional et international, et il faudra cre'er a` tous les niveaux
des me'canismes de vigilance responsables devant les femmes du
monde entier, ou renforcer ceux qui existent.
Chapitre II
CONTEXTE MONDIAL
6. La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes
a lieu a` l'aube d'un nouveau mille'naire.
7. Le Programme d'action confirme les principes e'nonce's
dans la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de
discrimination a` l'e'gard des femmes 3/ et s'inspire des Strate'gies
prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme,
ainsi que des re'solutions pertinentes adopte'es par le Conseil
e'conomique et social et l'Assemble'e ge'ne'rale. Il vise a` de'finir
un ensemble de mesures a` prendre en priorite' au cours des cinq
anne'es a` venir.
8. Le Programme d'action reconnai^t l'importance des
de'cisions adopte'es d'un commun accord a` l'issue du Sommet mondial
pour les enfants, de la Confe'rence des Nations Unies sur l'environnement
et le de'veloppement, de la Confe'rence mondiale sur les droits
de l'homme, de la Confe'rence internationale sur la population
et le de'veloppement et du Sommet mondial pour le de'veloppement
social, qui ont de'fini des perspectives et des engagements propres
a` favoriser le de'veloppement durable et la coope'ration internationale
et a` renforcer le ro^le de l'Organisation des Nations Unies a`
cette fin. La Confe'rence mondiale sur le de'veloppement durable
des petits E'tats insulaires en de'veloppement, la Confe'rence
internationale sur la nutrition, la Confe'rence internationale
sur les soins de sante' primaires et la Confe'rence mondiale sur
l'e'ducation pour tous, de me^me, ont aborde' les divers aspects
du de'veloppement et des droits de l'homme, chacune dans sa perspective
propre, en accordant une grande attention au ro^le des femmes
et des filles. L'Anne'e internationale des populations autochtones
4/, l'Anne'e internationale de la famille 5/, l'Anne'e des Nations
Unies pour la tole'rance 6/, la De'claration de Gene`ve pour les
femmes rurales 7/ et la De'claration sur l'e'limination de la
discrimination a` l'e'gard des femmes 8/ ont aussi e'te' l'occasion
de mettre l'accent sur la question du renforcement du pouvoir
d'action des femmes et sur celle de leur e'galite'.
9. Le Programme d'action, qui est pleinement conforme
aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et du droit
international, a pour objectif le renforcement du pouvoir d'action
de toutes les femmes. Il est essentiel, pour atteindre cet objectif,
que toute les femmes jouissent pleinement de tous les droits de
l'homme et de toutes les liberte's fondamentales. S'il convient
de ne pas perdre de vue l'importance des particularismes nationaux
et re'gionaux et la diversite' historique, culturelle et religieuse,
il est du devoir des E'tats, quel qu'en soit le syste`me politique,
e'conomique et culturel, de promouvoir et de prote'ger tous les
droits de l'homme et toutes les liberte's fondamentale 9/. La
mise en oeuvre du pre'sent Programme d'action, y compris dans
le cadre de la le'gislation des diffe'rents E'tats et gra^ce a`
l'e'laboration de strate'gies, politiques, programmes et priorite's
de de'veloppement, rele`ve de la responsabilite' souveraine de
chaque E'tat, agissant dans le respect de tous les droits de l'homme
et liberte's fondamentales, et la prise en compte et le strict
respect des diverses valeurs religieuses et e'thiques, du patrimoine
culturel et des convictions philosophiques des individus et de
leurs communaute's devraient aider les femmes a` jouir pleinement
de leurs droits fondamentaux afin de parvenir a` l'e'galite',
au de'veloppement et a` la paix.
10. Depuis la tenue, en 1985, a` Nairobi, de la Confe'rence
mondiale charge'e d'examiner et d'e'valuer les re'sultats de la
De'cennie des Nations Unies pour les femmes : e'galite', de'veloppement
et paix, et l'adoption des Strate'gies prospectives d'action de
Nairobi pour la femme, le monde a connu de profondes mutations
politiques, e'conomiques, sociales et culturelles, qui ont eu
des effets tant be'ne'fiques que ne'fastes sur les femmes. La
Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme a reconnu que les
droits fondamentaux des femmes et des fillettes font inalie'nablement,
inte'gralement et indissociablement partie des droits universels
de la personne. La pleine et e'gale participation des femmes a`
la vie politique, civile, e'conomique, sociale et culturelle aux
e'chelons national, re'gional et international, de me^me que l'e'limination
de toutes les formes de discrimination fonde'es sur le sexe constituent
des objectifs prioritaires de la communaute' internationale. La
Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme a re'affirme' l'engagement
solennel pris par tous les E'tats de s'acquitter de leurs obligations
s'agissant de promouvoir le respect universel, l'observation et
la protection de l'ensemble des droits de l'homme et des liberte's
fondamentales pour tous, conforme'ment a` la Charte des Nations
Unies, aux autres instruments relatifs aux droits de l'homme et
au droit international. Le caracte`re universel de ces droits
et liberte's est irre'cusable.
11. La fin de la guerre froide a bouleverse' le panorama
international et atte'nue' la rivalite' entre les superpuissances.
La menace de conflit arme' a` l'e'chelon plane'taire a diminue',
tandis que les relations internationales s'ame'lioraient et que
s'ouvraient de nouvelles perspectives de paix entre les nations.
Bien que la menace de conflit mondial ait e'te' re'duite, les
guerres d'agression, les conflits arme's, le colonialisme ou d'autres
formes de domination et d'occupation e'trange`res, les guerres
civiles et le terrorisme continuent a` se'vir dans de nombreuses
re'gions du monde. Les femmes sont victimes, notamment en pe'riode
de conflit arme', de graves violations de leurs droits fondamentaux
meurtre, torture, viol syste'matique, grossesse force'e et avortement
force', en particulier dans le cadre des politiques de "nettoyage
ethnique"
12. Le maintien de la paix et de la se'curite' aux
e'chelons mondial, re'gional et local, de me^me que la pre'vention
des politiques d'agression et de nettoyage ethnique et le re`glement
des conflits arme's, reve^tent une importance de'cisive pour la
protection des droits fondamentaux des femmes et des fillettes,
de me^me que pour l'e'limination de toutes les formes de violence
dirige'es contre elles et de la pratique consistant a` les utiliser
comme arme de guerre.
13. Le montant excessif des de'penses militaires, s'agissant
notamment des sommes consacre'es de par le monde aux arme'es et
au commerce ou au trafic d'armes ainsi que des sommes investies
dans la fabrication ou l'achat d'armes, a re'duit le volume des
ressources disponibles pour le de'veloppement social. Les difficulte's
e'conomiques, notamment le fardeau de la dette, ont contraint
nombre de pays en de'veloppement a` adopter des politiques d'ajustement
structurel. Qui plus est, certains programmes d'ajustement structurel
mal conc'us et mal exe'cute's ont eu des conse'quences ne'fastes
sur le de'veloppement social. Le nombre de ceux qui vivent dans
la pauvrete' a augmente' de fac'on disproportionne'e dans la plupart
des pays en de'veloppement, en particulier dans les pays lourdement
endette's, au cours des 10 dernie`res anne'es.
14. Dans ce contexte, il convient de mettre l'accent
sur la dimension sociale du de'veloppement. Encore que ne'cessaire
au de'veloppement social, une croissance e'conomique acce'le're'e
n'a pas a` elle seule pour effet d'ame'liorer la qualite' de la
vie de la population. Dans certains cas, des situations peuvent
surgir, qui risquent d'aggraver les ine'galite's sociales et la
marginalisation. Il est donc indispensable, si l'on veut que tous
les membres de la socie'te' be'ne'ficient de la croissance e'conomique,
de trouver de nouvelles solutions fonde'es sur une appre'hension
holistique de tous les aspects du de'veloppement : croissance,
e'galite' entre les sexes, justice sociale, pre'servation et protection
de l'environnement, durabilite', solidarite', participation, paix
et respect des droits de l'homme.
15. Une tendance mondiale a` la de'mocratisation a
e'largi la participation au processus politique dans bien des
pays, mais la participation des femmes, sur un pied de pleine
e'galite' avec les hommes, a` la prise des de'cisions clefs, n'est
pas encore assure'e, en particulier dans le domaine politique.
En Afrique du Sud, la politique de racisme institutionnalise'
qu'e'tait l'apartheid a e'te' abolie et un transfert pacifique
et de'mocratique du pouvoir est intervenu. En Europe centrale
et orientale, la transition vers la de'mocratie parlementaire
a e'te' rapide et a pris diffe'rentes formes selon la situation
particulie`re de chaque pays. Quoique ge'ne'ralement pacifique,
ce processus a e'te' freine' dans certains pays par des conflits
arme's qui ont entrai^ne' de graves violations des droits de l'homme.
16. La re'cession e'conomique ge'ne'rale ainsi que
l'instabilite' politique dont souffrent certaines re'gions ont
eu pour effet de freiner la re'alisation des objectifs de de'veloppement
dans de nombreux pays, ce qui a entrai^ne' une paupe'risation.
Plus d'un milliard de personnes, qui sont en grande majorite'
des femmes vivent dans une extre^me pauvrete'. Le processus de
changement et d'ajustement rapides dans tous les secteurs a e'galement
eu pour effet d'aggraver le cho^mage et le sous-emploi, en particulier
chez les femmes. Dans bien des cas, les programmes d'ajustement
structurel n'ont pas e'te' conc'us de fac'on a` nuire le moins
possible aux groupes vulne'rables et de'savantage's ou aux femmes;
ils n'ont pas e'te' conc'us non plus de fac'on a` avoir des effets
favorables sur ces groupes en pre'venant leur marginalisation
sur les plans e'conomique et social. L'Acte final des ne'gociations
commerciales multilate'rales d'Uruguay 10/ mettait l'accent sur
l'interde'pendance croissante des e'conomies nationales, ainsi
que sur l'importance de la libe'ralisation du commerce et de l'acce`s
a` des marche's dynamiques et ouverts. Il y a e'galement eu de
grosses de'penses militaires dans certaines re'gions. En de'pit
des augmentations enregistre'es pour certains pays, le volume
global de l'aide publique au de'veloppement (APD) a re'cemment
diminue'.
17. La pauvrete' absolue et la fe'minisation de la
pauvrete', le cho^mage, la fragilite' croissante de l'environnement,
la violence qui continue de s'exercer contre les femmes et le
fait que la moitie' de l'humanite' soit exclue des institutions
ou` s'exercent l'autorite' et le pouvoir te'moignent avec force
de la ne'cessite' de continuer a` oeuvrer en faveur du de'veloppement,
de la paix, de la se'curite' et pour trouver des moyens d'assurer
un de'veloppement durable axe' sur l'e^tre humain. Il est essentiel,
si l'on veut que cette que^te aboutisse, que les femmes, qui repre'sentent
la moitie' de l'humanite', participent a` la prise des de'cisions.
C'est pourquoi seule une nouvelle e`re de coope'ration internationale
entre les gouvernements et les peuples fonde'e sur un esprit de
partenariat, un environnement social et e'conomique international
e'quitable et la transformation radicale des relations entre les
sexes en une association fonde'e sur une ve'ritable e'galite'
permettra de relever les de'fis du XXIe sie`cle.
18. L'e'volution re'cente de la situation e'conomique
internationale a eu dans bien des cas un impact particulie`rement
grand sur les femmes et les enfants, dont la majorite' vit dans
les pays en de'veloppement. Pour les E'tats fortement endette's,
les programmes et mesures d'ajustement structurel, tout en e'tant
be'ne'fiques a` long terme, ont entrai^ne' une re'duction des
de'penses sociales au de'triment des femmes, en particulier en
Afrique et dans les pays les moins avance's. Cette situation est
particulie`rement grave lorsque la responsabilite' des services
sociaux essentiels, qui revenait aux gouvernements, repose de'sormais
sur les femmes.
19. La re'cession e'conomique dans de nombreux pays
de'veloppe's et en de'veloppement et la restructuration en cours
dans les pays en transition ont eu des effets particulie`rement
graves sur l'emploi des femmes. Celles-ci sont souvent force'es
d'accepter un emploi dont la se'curite' n'est pas assure'e a`
long terme ou qui comporte des conditions de travail dangereuses,
de travailler a` domicile sans protection, ou d'e^tre au cho^mage.
Pour ame'liorer les revenus de leur me'nage, bien des femmes entrent
sur le marche' du travail dans des emplois sous-re'mune're's et
sous-e'value's; d'autres de'cident d'e'migrer pour la me^me raison.
Les femmes doivent ainsi supporter une charge globale de travail
accrue sans que leurs autres responsabilite's diminuent pour autant.
20. Les politiques et programmes macro-e'conomiques
et micro-e'conomiques, y compris les ajustements structurels,
n'ont pas toujours e'te' conc'us de manie`re a` tenir compte de
leurs effets sur les femmes et les fillettes, en particulier celles
qui vivent dans la pauvrete'. La pauvrete' a augmente' en termes
absolus comme en termes relatifs et le nombre de femmes vivant
dans la pauvrete' s'est accru dans la plupart des re'gions. De
nombreuses femmes urbaines vivent dans la pauvrete'; mais le sort
des femmes vivant dans les zones rurales et e'loigne'es me'rite
une attention particulie`re e'tant donne' la stagnation du de'veloppement
dans ces zones. Dans les pays en de'veloppement, me^me lorsque
les indicateurs nationaux se sont ame'liore's, la majorite' des
femmes rurales continuent de vivre dans des conditions de sous-de'veloppement
e'conomique et de marginalisation sociale.
21. Les femmes apportent une contribution essentielle
a` l'e'conomie et a` la lutte contre la pauvrete' en travaillant,
avec ou sans re'mune'ration, chez elles, au sein de la communaute'
et a` l'exte'rieur. Un nombre croissant de femmes sont parvenues
a` l'inde'pendance e'conomique gra^ce a` un emploi re'mune'rateur.
22. Un quart des me'nages du monde entier sont dirige's
par des femmes et de nombreux autres me'nages de'pendent du revenu
de la femme me^me lorsqu'ils comptent des hommes. Les me'nages
dont les femmes assurent la subsistance figurent tre`s souvent
parmi les plus pauvres en raison de la discrimination en matie`re
de salaire, de la se'gre'gation en matie`re d'emploi sur le marche'
du travail et d'autres obstacles fonde's sur le sexe. La de'sinte'gration
des familles, les mouvements de population entre zones urbaines
et zones rurales a` l'inte'rieur des pays, les migrations internationales,
les guerres et les de'placements internes de population constituent
des facteurs qui contribuent a` multiplier le nombre des me'nages
dirige's par des femmes.
23. Conscientes du fait que l'e'tablissement et le
maintien de la paix et de la se'curite' sont une condition pre'alable
ne'cessaire au progre`s e'conomique et social, les femmes, a`
des titres divers, occupent de plus en plus le devant de la sce`ne
dans le mouvement de l'humanite' en faveur de la paix. Leur pleine
participation a` la prise des de'cisions, a` la pre'vention et
au re`glement des conflits ainsi qu'a` toutes les autres initiatives
de paix est essentielle pour parvenir a` une paix durable.
24. La religion, la spiritualite' et les convictions
jouent un ro^le central dans la vie de millions de femmes et d'hommes,
dans la manie`re dont ils vivent et dans leurs aspirations. Le
droit a` la liberte' de pense'e, de conscience et de religion
est inalie'nable et tout individu doit pouvoir l'exercer. Ce droit
implique la liberte' d'avoir ou d'adopter la religion ou la conviction
de son choix, ainsi que la liberte' de manifester sa religion
ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public
qu'en prive', par le culte, l'accomplissement des rites, les pratiques
et l'enseignement. Si l'on veut parvenir a` l'e'galite', au de'veloppement
et a` la paix, il est ne'cessaire de respecter pleinement ces
droits et liberte's. La religion, la pense'e, la conscience et
la conviction peuvent effectivement contribuer a` la satisfaction
des besoins moraux, e'thiques et spirituels des femmes et des
hommes et a` l'accomplissement de leur plein potentiel dans la
socie'te'. Il faut toutefois reconnai^tre que toute forme d'extre'misme
peut exercer un effet ne'gatif sur les femmes et conduire a` la
violence et a` la discrimination.
25. La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes
devrait acce'le'rer le processus qui a de'bute' officiellement
en 1975, anne'e que l'Assemble'e ge'ne'rale des Nations Unies
a proclame'e Anne'e internationale des femmes. Cette anne'e a
marque' un tournant en mettant les proble`mes des femmes a` l'ordre
du jour.
Dans le cadre de la De'cennie des Nations Unies pour
la femme (1976-1985), un effort a e'te' fait sur le plan mondial
pour examiner la condition et les droits des femmes et leur permettre
de participer a` la prise des de'cisions a` tous les niveaux.
En 1979, l'Assemble'e ge'ne'rale a adopte' la Convention
sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard
des femmes, qui est entre'e en vigueur en 1981 et constitue une
norme internationale pour la de'finition de l'e'galite' entre
les femmes et les hommes. En 1985, la Confe'rence mondiale charge'e
d'examiner et d'e'valuer les re'sultats de la De'cennie des Nations
Unies pour la femme : e'galite', de'veloppement et paix a adopte'
les Strate'gies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion
de la femme, dont la mise en oeuvre s'e'chelonnera jusqu'a` l'an
2000. D'importants progre`s ont e'te' re'alise's dans la voie
de l'e'galite' entre les femmes et les hommes. De nombreux gouvernements
ont promulgue' des lois visant a` promouvoir l'e'galite' entre
les femmes et les hommes et ont cre'e' des me'canismes nationaux
charge's de veiller a` ce que les besoins des femmes soient pris
en conside'ration dans tous les secteurs de la socie'te'. Les
organismes internationaux se sont inte'resse's davantage a` la
condition et au ro^le des femmes.
26. Gra^ce a` son importance croissante, le secteur
non gouvernemental, en particulier les organisations de femmes
et les groupes fe'ministes, est devenu un moteur de changement.
Les organisations non gouvernementales ont joue' un ro^le important
en se faisant l'avocat de mesures le'gislatives ou de me'canismes
permettant d'assurer la promotion des femmes. Elles sont e'galement
devenues le catalyseur de nouvelles conceptions du de'veloppement.
De nombreux gouvernements reconnaissent de plus en plus le ro^le
de premier plan des organisations non gouvernementales et l'inte're^t
qu'il y a a` travailler avec elles en faveur du progre`s. Cependant,
dans certains pays, les gouvernements continuent de limiter la
liberte' d'action des organisations non gouvernementales. Par
l'interme'diaire des organisations non gouvernementales, les femmes
ont participe' a` des instances communautaires, nationales, re'gionales
et mondiales ainsi qu'a` des de'bats internationaux, et les ont
fortement influence's.
27. Depuis 1975, la condition de la femme et celle
de l'homme sont mieux connues, ce qui contribue a` renforcer les
mesures visant a` promouvoir l'e'galite' entre les deux sexes.
Dans plusieurs pays, d'importants changements ont marque' les
rapports entre femmes et hommes, en particulier la` ou` l'e'ducation
des femmes a beaucoup progresse' et ou` leur participation aux
activite's re'mune're'es s'est sensiblement accrue. Dans la division
du travail, les frontie`res entre ro^le producteur et ro^le reproducteur
s'estompent progressivement : les femmes ont commence' a` pe'ne'trer
dans des domaines auparavant domine's par les hommes, et ces derniers
ont commence' a` accepter de plus grandes responsabilite's au
foyer, y compris pour les soins a` donner aux enfants. Toutefois,
il y a eu un changement plus grand et beaucoup plus rapide dans
le ro^le des femmes que dans celui des hommes. Dans bien des pays,
les diffe'rences entre les re'alisations et les activite's des
femmes et des hommes sont toujours perc'ues comme e'tant les conse'quences
de diffe'rences biologiques immuables et non comme de'coulant
du ro^le de'volu aux homme et aux femmes par la socie'te'.
28. De plus, 10 ans apre`s la Confe'rence de Nairobi,
l'e'galite' entre les femmes et les hommes n'a toujours pas e'te'
re'alise'e. A` l'e'chelle mondiale, les femmes ne repre'sentent
en moyenne que 10 % a` peine de tous les le'gislateurs e'lus,
et dans la plupart des structures administratives nationales et
internationales, tant publiques que prive'es, elles restent sous-repre'sente'es.
L'Organisation des Nations Unies ne fait pas exception. Cinquante
ans apre`s sa cre'ation, elle continue de se priver des be'ne'fices
que pourrait lui apporter la contribution des femmes aux niveaux
les plus e'leve's de prise de de'cisions de son Secre'tariat et
des institutions spe'cialise'es, ou` elles sont toujours sous-repre'sente'es.
29. Les femmes jouent un ro^le critique dans la famille.
La famille est l'unite' fondamentale de la socie'te' et doit en
tant que telle e^tre renforce'e. Elle est en droit de recevoir
une protection et un appui dans tous les domaines. La famille
prend diverses formes selon les syste`mes culturels, politiques
et sociaux. Les droits, capacite's et responsabilite's des membres
de la famille doivent e^tre respecte's. On ne mesure pas encore
toute l'importance de la contribution que les femmes apportent
au bien-e^tre de la famille et au de'veloppement de la socie'te'.
Il convient de reconnai^tre l'importance sociale de la maternite'
et le ro^le des parents au sein de la famille et dans l'e'ducation
des enfants. E'lever des enfants exige un partage des responsabilite's
entre les parents, femmes et hommes, et la socie'te' dans son
ensemble. La maternite', la ta^che des parents et le ro^le des
femmes en matie`re de procre'ation ne doivent pas e^tre une source
de discrimination ni limiter la pleine participation des femmes
dans la socie'te'. Il convient aussi de reconnai^tre le ro^le
important que les femmes jouent souvent dans de nombreux pays
en s'occupant d'autres membres de leur famille.
30. Bien que le taux de croissance de'mographique diminue,
la population mondiale atteint actuellement un niveau record en
chiffres absolus, avec une augmentation de pre`s de 86 millions
de personnes par an. Deux autres grandes tendances de'mographiques
ont eu de profondes re'percussions sur la proportion de personnes
a` charge au sein des familles. Dans de nombreux pays en de'veloppement,
45 a` 50 % de la population a moins de 15 ans alors que, dans
les pays industrialise's, le nombre et la proportion des personnes
a^ge'es augmentent. Selon des estimations de l'ONU, d'ici a` 2025,
72 % de la population a^ge'e de plus de 60 ans vivront dans des
pays en de'veloppement et plus de la moitie' de cette population
sera constitue'e par des femmes. Le soin de s'occuper des enfants,
des malades et des personnes a^ge'es incombe surtout aux femmes,
en raison de l'ine'galite' avec les hommes et d'un de'se'quilibre
dans la re'partition du travail, re'mune're' et non re'mune're',
entre les sexes.
31. De nombreuses femmes se heurtent a` des obstacles
particuliers en raison de facteurs divers qui viennent s'ajouter
aux proble`mes propres a` leur sexe et qui les isolent ou les
marginalisent souvent. Elles ne peuvent exercer leurs droits fondamentaux,
n'ont pas le droit ou la possibilite' d'acce'der a` l'e'ducation,
a` la formation professionnelle, a` l'emploi, au logement et a`
l'inde'pendance e'conomique, et ne peuvent participer aux processus
de prise de de'cisions. Ces femmes se voient souvent refuser la
possibilite' de contribuer a` part entie`re a` la vie ge'ne'rale
de leur communaute'.
32. Au cours des 10 dernie`res anne'es, on a e'galement
assiste' a` une prise de conscience de plus en plus nette des
pre'occupations et des inte're^ts spe'cifiques des femmes autochtones,
dont l'identite', les traditions culturelles et les formes d'organisation
sociale enrichissent et renforcent les communaute's dans lesquelles
elles vivent. Les femmes autochtones se heurtent souvent a` des
obstacles a` la fois en tant que femmes et en tant que membres
de communaute's autochtones.
33. Au cours des 20 dernie`res anne'es, le monde a
e'te' te'moin d'un de'veloppement spectaculaire dans le domaine
des communications. Par suite des progre`s de l'informatique et
de la te'le'vision par satellite et par ca^ble, l'acce`s a` l'information
a` l'e'chelle mondiale continue de s'e'largir et ouvre de nouvelles
possibilite's pour la participation des femmes aux communications
et aux me'dias, ainsi que pour la diffusion d'informations sur
les femmes. Mais les re'seaux de communication mondiaux ont e'te'
aussi utilise's pour propager des images ste're'otype'es et avilissantes
de la femme a` des fins strictement commerciales de consommation.
Tant que les femmes ne participeront pas sur un pied d'e'galite'
a` toutes les activite's techniques et a` la prise de de'cisions
dans le domaine des communications et des me'dias, y compris dans
le domaine artistique, on continuera a` donner d'elles une image
fausse et a` me'connai^tre la re'alite' de leur vie. Les me'dias
ont la possibilite' de jouer un grand ro^le dans la promotion
de la femme et la lutte pour l'e'galite' entre les sexes, en donnant
des femmes et des hommes une image non ste're'otype'e, diversifie'e
et e'quilibre'e, et en respectant la dignite' et la valeur de
la personne humaine.
34. La de'gradation persistante de l'environnement,
qui touche toutes les vies humaines, a souvent une influence plus
directe sur les femmes. La sante' et les moyens d'existence de
celles-ci sont menace's par la pollution et les de'chets toxiques,
ainsi que par le de'boisement a` grande e'chelle, la de'sertification,
la se'cheresse et l'e'puisement des sols et des ressources co^tie`res
et marines, qui s'accompagnent d'une augmentation des proble`mes
de sante' et me^me des de'ce`s lie's a` la de'gradation de l'environnement
chez les femmes et les fillettes. Les plus touche'es sont les
femmes rurales et les femmes autochtones, dont les moyens d'existence
et la subsistance quotidienne de'pendent directement d'e'cosyste`mes
durables.
35. La pauvrete' et la de'gradation de l'environnement
sont e'troitement lie'es. Si la pauvrete' entrai^ne certains types
de contraintes qui pe`sent sur l'environnement, la de'te'rioration
persistante de l'environnement mondial est principalement due
a` la non-viabilite' des modes de consommation et de production,
en particulier dans les pays industrialise's, facteur qui aggrave
la pauvrete' et les de'se'quilibres et qui est un sujet de grave
pre'occupation.
36. Les tendances mondiales ont entrai^ne' de profonds
changements dans les strate'gies de survie et la structure des
familles. L'exode rural est partout en nette augmentation.
Selon les projections, la population urbaine devrait
atteindre 47 % de l'ensemble de la population mondiale d'ici a`
l'an 2000. On estime a` 125 millions le nombre des migrants, re'fugie's
et personnes de'place'es, dont la moitie' vivent dans des pays
en de'veloppement. Ces mouvements massifs de population ont de
profondes re'percussions sur la structure et le bien-e^tre des
familles et ont des conse'quences plus graves pour les femmes
que pour les hommes, une de ces conse'quences e'tant, dans bien
des cas, l'exploitation sexuelle des femmes.
37. Selon les estimations de l'Organisation mondiale
de la sante' (OMS), on comptait, au de'but de 1995, 4,5 millions
de cas de syndrome d'immunode'ficience acquise (sida). On estime
que 19,5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants ont e'te' infecte's
par le virus de l'immunode'ficience humaine (VIH) depuis qu'il
a e'te' identifie' et, selon les projections, 20 millions de plus
le seront d'ici la fin de la de'cennie. Il est probable que, parmi
les nouveaux cas, il y aura deux fois plus de femmes que d'hommes.
S'il n'y avait pas beaucoup de femmes se'ropositives au de'but
de la pande'mie du sida, il y en a maintenant 8 millions environ.
Les jeunes femmes et les adolescentes sont particulie`rement vulne'rables.
On estime que d'ici a` l'an 2000, plus de 13 millions de femmes
seront se'ropositives et 4 millions seront mortes des conse'quences
du sida. De plus, on estime a` 250 millions environ par an le
nombre de nouveaux cas de maladies ve'ne'riennes. La transmission
des maladies ve'ne'riennes et du VIH/sida s'acce'le`re a` un rythme
alarmant chez les femmes et les fillettes, surtout dans les pays
en de'veloppement.
38. Depuis 1975, on a re'uni une somme conside'rable
de connaissances et d'informations sur la situation des femmes
et leurs conditions de vie. Dans la plupart des pays, les femmes
se heurtent, tout au long de leur existence, dans leur vie quotidienne
et dans leurs aspirations a` long terme, a` des attitudes discriminatoires,
des structures e'conomiques et sociales iniques et un manque de
ressources qui les empe^chent de participer pleinement a` la vie
publique dans des conditions d'e'galite'. Dans nombre de pays,
la pratique de la se'lection pre'natale en fonction du sexe, les
taux de mortalite' plus e'leve's et les taux de scolarisation
moins e'leve's chez les fillettes que chez les garc'ons semblent
indiquer que la pre'fe'rence donne'e aux fils dans la famille
empe^che les fillettes d'avoir pleinement acce`s a` l'alimentation,
a` l'enseignement et aux soins de sante', et porte me^me atteinte
a` leur droit a` la vie. La discrimination a` l'e'gard des femmes
commence de`s leur plus jeune a^ge et c'est donc de`s la naissance
qu'il faut y faire face.
39. La fillette d'aujourd'hui est la femme de demain.
Ses talents, ses ide'es et son e'nergie sont essentiels pour la
re'alisation des objectifs que sont l'e'galite', le de'veloppement
et la paix. Pour qu'elle re'alise pleinement son potentiel, il
faut qu'elle se de'veloppe dans un milieu favorable qui lui permette
de satisfaire ses besoins spirituels, intellectuels et mate'riels
en matie`re de survie, de protection et de de'veloppement, et
lui garantisse les me^mes droits que les garc'ons. Si l'on veut
que les femmes participent sur un pied d'e'galite' avec les hommes
a` tous les aspects de la vie et du de'veloppement, il est grand
temps de reconnai^tre la dignite' humaine et la valeur de la fillette
et de lui assurer la jouissance inte'grale de ses droits et liberte's
fondamentales, y compris les droits garantis par la Convention
relative aux droits de l'enfant 11/, que tous les E'tats sont
instamment prie's de ratifier. Mais on constate partout dans le
monde que les fillettes sont en butte a` la discrimination et
a` la violence de`s leur plus jeune a^ge et continuent de l'e^tre
tout au long de leur vie. Elles sont souvent moins bien nourries
que les garc'ons, on veille moins a` leur sante' physique et mentale
et a` leur instruction, elles jouissent dans une moindre mesure
des droits, des possibilite's et des avantages de l'enfance et
de l'adolescence. Elles souffrent souvent de diverses formes d'exploitation
sexuelle et e'conomique pe'dophilie, prostitution force'e et parfois
vente de leurs organes et leurs tissus, violences et pratiques
nuisibles comme l'infanticide et la se'lection pre'natale selon
le sexe, l'inceste, la mutilation ge'nitale et le mariage pre'coce,
y compris le mariage d'enfants.
40. La moitie' de la population mondiale est a^ge'e
de moins de 25 ans et la plupart des jeunes dans le monde plus
de 85 % vivent dans les pays en de'veloppement. Les de'cideurs
doivent prendre conscience des incidences de ces donne'es de'mographiques.
Il faut prendre des mesures spe'ciales pour que les jeunes femmes
acquie`rent les compe'tences ne'cessaires pour participer activement
et efficacement a` la direction des affaires sociales, culturelles,
politiques et e'conomiques a` tous les niveaux. Il faut absolument
que la communaute' internationale prouve sa nouvelle volonte'
de pre'parer l'avenir sa volonte' d'inciter une nouvelle ge'ne'ration
de femmes et d'hommes a` travailler ensemble a` l'instauration
d'une socie'te' plus e'quitable. Cette nouvelle ge'ne'ration de
cadres devra accepter et promouvoir l'existence d'un monde ou`
chaque enfant soit a` l'abri de l'injustice, de l'oppression et
de l'ine'galite', un monde ou` il puisse s'e'panouir librement.
Le principe de l'e'galite' des hommes et des femmes doit donc
faire partie inte'grante du processus de socialisation.
Chapitre III
DOMAINES CRITIQUES
41. La promotion de la femme et l'e'galite' entre hommes
et femmes sont un aspect des droits de l'homme; c'est une condition
de la justice sociale; c'est un objectif qui ne doit pas e^tre
conside're' comme inte'ressant exclusivement les femmes. C'est
le seul moyen de ba^tir une socie'te' viable, juste et de'veloppe'e.
Le renforcement du pouvoir d'action des femmes et l'e'galite'
entre les sexes sont des pre'alables essentiels a` la se'curite'
politique, sociale, e'conomique, culturelle et e'cologique de
tous les peuples.
42. La plupart des objectifs e'nonce's dans les Strate'gies
prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme
ne sont pas atteints. Malgre' tout ce qu'ont fait des gouvernements,
des organisations non gouvernementales, des femmes et des hommes
partout dans le monde, il reste beaucoup d'obstacles au renforcement
du pouvoir d'action des femmes. Des profondes crises politiques,
e'conomiques et e'cologiques persistent dans de nombreuses re'gions
du monde, notamment du fait des guerres d'agression, des conflits
arme's, des re'gimes coloniaux et d'autres formes de domination
ou d'occupation e'trange`re, des guerres civiles et du terrorisme
dont les effets s'ajoutent a` ceux des discriminations de fait
ou syste'matiques, de l'absence de protection et de la violation
des droits et liberte's fondamentaux de toutes les femmes et de
leurs droits civils, culturels, e'conomiques et sociaux, y compris
le droit au de'veloppement, et des pre'juge's profonde'ment ancre's
a` l'e'gard des femmes et des filles; et ce ne sont la` qu'une
partie des proble`mes rencontre's depuis la Confe'rence mondiale
de 1985 charge'e d'examiner et d'e'valuer les re'sultats de la
De'cennie des Nations Unies pour la femme : e'galite', de'veloppement
et paix.
43. L'e'tude des progre`s re'alise's depuis la Confe'rence
de Nairobi fait apparai^tre des proble`mes particulie`rement pre'occupants
dans certaines domaines qui sont de ce fait des domaines prioritaires
ou` l'action s'impose d'urgence. Tous les acteurs devraient axer
leur action et leurs ressources sur les objectifs strate'giques
dans ces domaines critiques, qui sont ne'cessairement lie's entre
eux, interde'pendants et prioritaires. Ils devront cre'er et utiliser
des me'canismes de vigilance qui rendront compte de ce qui aura
e'te' fait dans chacun de ces domaines critiques.
44. A` cette fin, les gouvernements, la communaute'
internationale et la socie'te' civile, y compris les organisations
non gouvernementales du secteur prive', sont appele's a` prendre
des mesures strate'giques dans les domaines critiques ci-apre`s
:
La persistance de la pauvrete', qui pe`se de plus
en plus sur les femmes;
L'acce`s ine'gal a` l'e'ducation et a` la formation
et les disparite's et insuffisances dans ce domaine;
L'acce`s ine'gal aux soins de sante' et aux services
sanitaires et les disparite's et insuffisances dans ce domaine;
La violence a` l'e'gard des femmes;
Les effets des conflits arme's et autres sur les femmes,
notamment celles qui vivent sous occupation e'trange`re;
L'ine'galite' face aux structures et politiques e'conomiques,
a` toutes les formes d'activite' de production et a` l'acce`s
aux ressources;
Le partage ine'gal du pouvoir et des responsabilite's
de de'cision a` tous les niveaux;
L'insuffisance des me'canismes de promotion de la
femme a` tous les niveaux;
Le non-respect des droits fondamentaux des femmes
et les carences de la promotion et de la protection de ces droits;
Les images ste're'otype'es des femmes et l'ine'galite'
de l'acce`s et de la participation a` tous les syste`mes de communication,
en particulier les me'dias;
Les disparite's entre les hommes et les femmes dans
le domaine de la gestion des ressources naturelles et de la pre'servation
de l'environnement;
La persistance de la discrimination a` l'e'gard des
petites filles et des violations de leurs droits fondamentaux.
Chapitre IV
OBJECTIFS STRATE'GIQUES ET MESURES A` PRENDRE
45. Dans chacun des domaines critiques on pose des
diagnostics et on propose aux divers acteurs des objectifs strate'giques
et des mesures concre`tes pour les atteindre. Les objectifs strate'giques
sont de'finis a` partir des proble`mes critiques, et les mesures
propose'es ignorent le cloisonnement entre e'galite', de'veloppement
et paix et refle`tent l'interde'pendance de ces trois objectifs
des Strate'gies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion
de la femme.
Ces objectifs et ces mesures sont interde'pendants,
ont une priorite' e'leve'e et se renforcent mutuellement. Le Programme
d'action a pour objectif d'ame'liorer la condition de toutes les
femmes, sans exception, car toutes rencontrent en ge'ne'ral des
obstacles similaires, mais une attention particulie`re est accorde'e
aux groupes les plus de'favorise's.
46. Le Programme d'action reconnai^t que la re'alisation
de la pleine e'galite' et la promotion de la femme sont freine'es
par des facteurs tels que race, a^ge, langue, appartenance ethnique,
culture, religion, ou pre'sence d'un handicap, appartenance a`
une peuplade autochtone ou autres raisons. Nombre de femmes se
heurtent a` des obstacles spe'cifiques lie's a` leur situation
de famille en particulier les me`res ce'libataires et a` leur
situation socio-e'conomique notamment aux conditions de vie dans
des re'gions rurales ou recule'es, et dans des poches de pauvrete'.
Les re'fugie'es et autres femmes de'place'es, y compris celles
qui sont de'place'es a` l'inte'rieur de leur propre pays, ainsi
que les immigrantes et les migrantes, y compris les travailleuses
migrantes, rencontrent des obstacles supple'mentaires. Nombre
de femmes sont particulie`rement touche'es par des catastrophes
e'cologiques, des maladies graves et infectieuses, et diverses
formes spe'cifiques de violence.
A. La persistance de la pauvrete', qui pe`se de
plus en plus sur les femmes
47. Plus d'un milliard de personnes vivent aujourd'hui
dans une pauvrete' inacceptable, principalement dans les pays
en de'veloppement, et les femmes en composent l'immense majorite'.
La pauvrete' a des causes diverses, entre autres des causes structurelles.
C'est un proble`me complexe et multiforme, dont il faut chercher
l'origine a` la fois dans le contexte national et sur le plan
international. La mondialisation de l'e'conomie et l'interde'pendance
croissante entre les nations cre'ent a` la fois de nouveaux de'fis
et de nouvelles possibilite's de croissance e'conomique et de
de'veloppement soutenus, ainsi que des risques et des incertitudes
sur l'avenir de l'e'conomie mondiale. A` l'incertitude de la conjoncture
e'conomique mondiale s'ajoutent les effets des restructurations
e'conomiques ainsi que, dans un certain nombre de pays, d'un endettement
persistant et inge'rable et des programmes d'ajustement structurel.
En outre, des conflits de tous types, les de'placements de populations
et la de'gradation de l'environnement ont re'duit la capacite'
des gouvernements de re'pondre aux besoins fondamentaux des populations.
Les transformations de l'e'conomie mondiale modifient radicalement
les donne'es du de'veloppement social dans tous les pays. Un phe'nome`ne
notable a` cet e'gard est la paupe'risation des femmes, que l'on
observe a` des degre's divers selon les re'gions, et qui est du^
en grande partie au partage ine'gal du pouvoir e'conomique entre
les deux sexes. Les migrations et les changements des structures
familiales qu'elles ont entrai^ne's ont encore alourdi le fardeau
qui pe`se sur les femmes, notamment celles qui ont plusieurs personnes
a` leur charge. Face a` ces tendances, il faut repenser et reformuler
les politiques macro-e'conomiques. Ces politiques touchent presque
exclusivement le secteur structure' de l'e'conomie. En outre,
elles ont tendance a` entraver les initiatives des femmes et elles
sont conc'ues sans tenir compte du fait que les diverses mesures
ont un impact diffe'rent sur les femmes et sur les hommes. L'analyse
des sexospe'cificite's de toutes sortes de politiques et programmes
est essentielle au succe`s de la lutte contre la pauvrete'. Pour
e'liminer la pauvrete' et parvenir a` un de'veloppement durable,
il faut que les hommes et les femmes participent pleinement et
sur un pied d'e'galite' a` la formulation des politiques et des
strate'gies macro-e'conomiques et sociales. L'e'limination de
la pauvrete' ne peut se faire sur la seule base de programmes
de de'paupe'risation mais exige une participation de'mocratique
et doit passer par une modification des structures e'conomiques
afin de garantir a` toutes les femmes l'e'galite' des chances
et l'acce`s aux ressources et aux services publics.
Les manifestations de la pauvrete' sont diverses :
revenus et moyens de production insuffisants; faim et malnutrition;
mauvaise sante'; difficulte' d'acce`s a` l'e'ducation et autres
services de base; taux croissants de morbidite' et de mortalite'
dus aux maladies; absence de logement et mauvaises conditions
de logement; inse'curite', discrimination sociale et marginalisation.
Elle se caracte'rise e'galement par l'exclusion de la prise de
de'cisions et de la vie civile, sociale et culturelle. Tous les
pays sont touche's de nombreux pays en de'veloppement par le paupe'risme
massif et les pays de'veloppe's par l'existence de poches de pauvrete'
au milieu de la prospe'rite'. La pauvrete' peut e^tre cause'e
par une re'cession e'conomique entrai^nant une perte d'emplois
ou par une catastrophe ou un conflit. Il ne faut pas oublier la
pauvrete' des travailleurs mal paye's a` bas revenu et l'indigence
totale de ceux qui ne sont pas prote'ge's par les re'seaux d'entraide
familiale, par des services sociaux ou par des filets de se'curite'.
48. Au cours des 10 dernie`res anne'es, le nombre de
femmes vivant dans la pauvrete' a augmente' plus rapidement que
celui des hommes, en particulier dans les pays en de'veloppement.
La fe'minisation de la pauvrete' est e'galement devenue un proble`me
important dans les pays en transition du fait des conse'quences
a` court terme des transformations politiques, e'conomiques et
sociales. Aux facteurs e'conomiques s'ajoutent la rigidite' des
ro^les de'volus par la socie'te' aux hommes et aux femmes et l'insuffisance
de l'acce`s des femmes au pouvoir, a` l'e'ducation, a` la formation
et aux ressources productives ainsi que de nouveaux facteurs qui
peuvent fragiliser la se'curite' des familles. Le fait que l'on
n'ait pas syste'matiquement adopte' une de'marche soucieuse de
l'e'quite' entre les sexes dans les analyses et les plans e'conomiques
et que l'on n'ait pas reme'die' aux causes structurelles de la
pauvrete' a e'galement contribue' a` l'appauvrissement des femmes.
49. Les femmes participent a` la vie e'conomique et
a` la lutte contre la pauvrete' par leurs activite's domestiques,
communautaires et professionnelles re'mune're'es et non re'mune're'es.
Leur autonomie e'conomique est une condition essentielle a` l'e'limination
de la pauvrete'.
50. La pauvrete' touche toute la famille mais, du fait
de la re'partition des ta^ches et des responsabilite's entre les
sexes, les femmes, qui doivent ge'rer la consommation et la production
des me'nages quand les pe'nuries s'aggravent, en sont les principales
victimes, surtout dans les familles rurales.
51. La pauvrete' des femmes est directement lie'e au
manque de perspectives et d'autonomie e'conomiques, au fait qu'elles
n'ont acce`s ni aux ressources e'conomiques cre'dit, proprie'te'
foncie`re, succession, etc. ni a` l'e'ducation et aux services
d'appui, et au fait qu'elles participent tre`s peu aux prises
de de'cisions. La pauvrete' peut e'galement rendre les femmes
vulne'rables a` l'exploitation sexuelle.
52. Dans de trop nombreux pays, les services de protection
sociale ne tiennent pas suffisamment compte de la situation spe'cifique
des femmes pauvres et la tendance est a` la re'duction de ces
services. Le risque de sombrer dans la pauvrete' est plus grand
pour les femmes que pour les hommes, en particulier apre`s un
certain a^ge, quand la protection sociale est lie'e a` un emploi
re'mune're' continu. Il arrive en effet que les femmes ne remplissent
pas les conditions requises a` cause des interruptions de travail
dues a` la re'partition de'se'quilibre'e du travail re'mune're'
et non re'mune're'. En outre, apre`s un certain a^ge, les femmes
se heurtent a` des obstacles beaucoup plus grands lorsqu'elles
veulent rentrer dans la vie active.
53. Dans de nombreux pays de'veloppe's, ou` le niveau
d'instruction ge'ne'rale et la formation professionnelle des hommes
et des femmes sont similaires et ou` il existe des syste`mes de
protection contre la discrimination, les transformations e'conomiques
qui ont eu lieu dans certains secteurs au cours de la dernie`re
de'cennie ont soit conside'rablement augmente' le cho^mage des
femmes, soit rendu leur emploi beaucoup plus pre'caire. La proportion
de femmes pauvres a donc augmente'. Dans les pays ou` le taux
de scolarisation des filles est e'leve', ce sont celles qui quittent
l'e'cole le plus to^t, souvent sans aucune qualification, qui
sont les plus vulne'rables sur le marche' du travail.
54. Dans les pays en transition et les autres pays
en pleine mutation politique, e'conomique et sociale, ces mutations
ont souvent re'duit les revenus des femmes ou les ont me^me prive'es
de tout revenu.
55. Dans les pays en de'veloppement, en particulier,
il conviendrait d'accroi^tre la capacite' de production des femmes
en leur donnant acce`s au capital, aux ressources, au cre'dit,
a` la terre, a` la technologie, a` l'information, a` l'assistance
technique et a` la formation afin qu'elles puissent gagner plus
d'argent et ame'liorer la nutrition, l'e'ducation, les soins de
sante' et leur propre condition au sein de la famille. Il est
essentiel de libe'rer le potentiel productif des femmes si l'on
veut briser le cercle vicieux de la pauvrete' et faire be'ne'ficier
pleinement les femmes du de'veloppement et des fruits de leur
travail.
56. Un de'veloppement durable et une croissance e'conomique
a` la fois soutenue et durable ne seront possibles que si l'on
ame'liore la situation e'conomique, sociale, politique, juridique
et culturelle des femmes. Le de'veloppement durable doit s'appuyer
sur un de'veloppement social e'quitable qui donne aux pauvres,
et plus particulie`rement aux femmes pauvres, les moyens d'exploiter
rationnellement les ressources naturelles.
57. Pour que les politiques et les mesures spe'cifiques
visant a` promouvoir et renforcer l'e'galite' entre les sexes
et a` ame'liorer la condition de la femme puissent aboutir, il
faut que les politiques ge'ne'rales concernant tous les secteurs
de la socie'te' soient conc'ues dans une perspective e'galitaire
et que des mesures concre`tes be'ne'ficiant d'un soutien institutionnel
et financier suffisant soient applique'es a` tous les niveaux.
Objectif strate'gique A.1. Revoir, adopter et appliquer
des politiques macro-e'conomiques et des strate'gies de de'veloppement
re'pondant aux besoins et aux efforts des femmes vivant dans la
pauvrete'
Mesures a` prendre
58. Les gouvernements devraient :
a) Revoir et re'orienter, avec la pleine participation
des femmes, sur un pied d'e'galite' avec les hommes, les politiques
macro-e'conomiques et sociales en vue d'atteindre les objectifs
du Programme d'action;
b) Analyser dans une perspective e'galitaire, les
politiques et les programmes, y compris ceux qui ont trait a`
la stabilite' macro-e'conomique, a` l'ajustement structurel,
a` la dette exte'rieure, a` la fiscalite', a` l'investissement,
a` l'emploi, aux marche's et a` tous les secteurs de l'e'conomie,
afin d'e'valuer leur impact sur la pauvrete', sur l'ine'galite',
en particulier entre les sexes, ainsi que sur le bien-e^tre et
les conditions de vie des familles, et les adapter, au besoin,
pour parvenir a` une re'partition plus e'quitable des moyens
de production, des richesses, des chances, des revenus et des
services;
c) Appliquer des politiques macro-e'conomiques et
sectorielles judicieuses et stables, a` la conception et au suivi
desquelles les femmes participent pleinement et sur un pied d'e'galite',
en vue de favoriser une croissance e'conomique large et soutenue,
s'attaquer aux causes structurelles du paupe'risme et e'liminer
ce fle'au, et re'duire les disparite's fonde'es sur le sexe dans
le contexte du de'veloppement durable au service de l'individu;
d) Restructurer et cibler les de'penses publiques
pour promouvoir l'e'galite' des perspectives e'conomiques ainsi
qu'un acce`s e'gal aux moyens de production, et re'pondre aux
besoins de services sociaux de base, d'e'ducation et de sante'
des femmes, en particulier des femmes pauvres;
e) De'velopper l'agriculture et la pe^che, chaque
fois qu'il le faudra, afin d'assurer un degre' approprie' de
se'curite' et d'autosuffisance alimentaires, tant au niveau des
me'nages qu'au niveau national, en y consacrant les ressources
financie`res, techniques et humaines ne'cessaires;
f) E'laborer des politiques et des programmes propres
a` favoriser une re'partition e'quitable des produits alimentaires
dans les familles;
g) Inte'grer dans la politique sociale la cre'ation
de filets de se'curite' ade'quats et le renforcement des services
nationaux et communautaires afin de permettre aux femmes de survivre
dans des environnements e'conomiques adverses et de pre'server
leurs moyens d'existence et leurs revenus en temps de crise;
h) E'laborer des politiques e'conomiques ayant un
effet positif sur l'emploi et le revenu des travailleuses, tant
dans le secteur structure' que dans le secteur informel et adopter
des mesures spe'cifiques de lutte contre le cho^mage fe'minin,
en particulier le cho^mage de longue dure'e;
i) Formuler et appliquer, chaque foi que ne'cessaire,
des politiques dans les domaines e'conomique, social, agricole
et les domaines connexes visant spe'cifiquement a` aider les
me'nages ayant a` leur te^te une femme;
j) E'laborer et appliquer des programmes de lutte
contre la pauvrete', y compris des plans favorisant l'emploi,
afin d'ame'liorer l'acce`s des femmes pauvres a` la nourriture,
en recourant notamment a` des me'canismes ade'quats d'e'tablissement
des prix et de distribution;
k) Faire en sorte que toutes les migrantes, y compris
les travailleuses migrantes, jouissent pleinement de leurs droits
fondamentaux et les prote'ger contre la violence et l'exploitation.
Prendre des mesures pour de'marginaliser les migrantes en situation
re'gulie`re, y compris les travailleuses migrantes, et faciliter
l'emploi productif de ces dernie`res en reconnaissant davantage
leurs compe'tences, ainsi que leurs e'tudes et leurs titres e'trangers,
et appuyer leur pleine inte'gration dans la population active;
l) Adopter des mesures destine'es a` favoriser l'insertion
ou la re'insertion des femmes pauvres et marginalise'es dans
des emplois productifs et dans le secteur structure', assurer
aux femmes de'place'es a` l'inte'rieur de leur pays l'e'galite'
des chances sur le plan e'conomique et reconnai^tre les qualifications
et les compe'tences des immigrantes et des re'fugie'es;
m) Faire en sorte que les femmes puissent se loger
a` des prix abordables et avoir acce`s a` la terre, notamment
en supprimant toutes les pratiques restrictives, en particulier
celles qui visent les femmes, et en insistant sur les besoins
des femmes pauvres et des femmes chefs de famille;
n) E'laborer et appliquer des politiques et des programmes
qui favorisent l'acce`s des productrices des secteurs agricole
et halieutique, y compris celles qui produisent pour l'autoconsommation,
surtout dans les zones rurales, aux services financiers, techniques,
de vulgarisation et de commercialisation; leur donner l'acce`s
a` la terre et le droit d'en disposer librement, ainsi que l'acce`s
aux techniques et aux infrastructures ne'cessaires pour qu'elles
puissent gagner leur vie et pour ame'liorer la se'curite' alimentaire
des me'nages, en particulier dans les zones rurales et, s'il
y a lieu, favoriser la cre'ation de coope'ratives de producteurs
obe'issant aux lois du marche';
o) Mettre en place des syste`mes de se'curite' sociale
partout ou` ils n'y en a pas et re'ame'nager ceux qui existent
afin d'assurer la parite' entre les sexes, a` tous les a^ges
de la vie;
p) Assurer l'acce`s a` des services juridiques gratuits
ou peu cou^teux spe'cialement conc'us a` l'intention des femmes
pauvres, y compris des services de vulgarisation juridique;
q) S'attacher tout particulie`rement a` promouvoir
et de'velopper des politiques largement participatives et respectueuses
des diversite's culturelles qui donnent aux femmes des populations
autochtones la possibilite' de participer librement aux processus
de de'veloppement et d'e'chapper ainsi a` la pauvrete'.
59. Les institutions multilate'rales de financement
et de de'veloppement, notamment la Banque mondiale, le Fonds mone'taire
international et les banques re'gionales de de'veloppement, ainsi
que les organismes de coope'ration bilate'rale devraient :
a) Conforme'ment aux engagements pris lors du Sommet
mondial pour le de'veloppement social, s'efforcer de mobiliser
des ressources financie`res nouvelles et additionnelles qui soient
a` la fois suffisantes et pre'visibles, selon une formule qui
rende ces ressources aussi accessibles que possible et tire parti
de tous les me'canismes et sources de financement disponibles
en vue de contribuer a` e'liminer la pauvrete' et de concentrer
les efforts sur les femmes pauvres;
b) Renforcer les capacite's d'analyse afin d'adopter
plus syste'matiquement une perspective e'galitaire et de l'inte'grer
dans la conception et l'application des programmes de pre^t,
y compris les programmes d'ajustement structurel et de relance
e'conomique;
c) Trouver des solutions efficaces, oriente'es vers
le de'veloppement et durables au proble`me de la dette exte'rieure,
pour faciliter le financement de programmes et projets axe's
sur le de'veloppement, et notamment sur la promotion de la femme,
en appliquant imme'diatement les conditions convenues par le
Club de Paris en de'cembre 1994, qui comprennent des formules
de re'duction et d'annulation de la dette, et mettre au point
des techniques de conversion de la dette en faveur de programmes
et projets de de'veloppement social, conforme'ment aux priorite's
du Programme d'action;
d) Inviter les institutions financie`res internationales
a` examiner des moyens novateurs d'alle'ger la dette des pays
a` faible revenu et dont la dette est majoritairement multilate'rale;
e) Faire en sorte que les programmes d'ajustement
structurel soient conc'us de fac'on a` peser le moins possible
sur les groupes et communaute's vulne'rables et de'savantage's
et a` les aider en empe^chant leur marginalisation e'conomique
et sociale et en prenant des mesures pour qu'ils aient acce`s
aux ressources e'conomiques et aux activite's e'conomiques et
sociales et en aient la mai^trise; prendre des initiatives pour
re'duire l'ine'galite' et les disparite's e'conomiques;
f) E'tudier les re'percussions des programmes d'ajustement
structurel sur le de'veloppement social, en e'valuant leur cou^t
social pour chacun des deux sexes et par d'autres me'thodes approprie'es,
afin d'e'laborer des politiques visant a` re'duire leurs effets
ne'gatifs et a` accroi^tre leurs effets positifs en veillant
a` ce que les femmes ne supportent pas une charge disproportionne'e
du cou^t de la transition; comple'ter les pre^ts d'aide a` l'ajustement
par des pre^ts accrus et cible's en faveur du de'veloppement
social;
g) Cre'er des conditions propices pour que les femmes
puissent subvenir durablement a` leurs besoins.
60. Les organisations non gouvernementales nationales
et internationales et les associations fe'minines devraient :
a) Veiller a` ce que toutes les parties au processus
de de'veloppement, y compris les institutions universitaires,
les organisations non gouvernementales et les groupes locaux
et fe'minins, se mobilisent pour ame'liorer l'efficacite' des
programmes de de'paupe'risation cible's sur les groupes de femmes
les plus pauvres et les plus de'favorise'es, comme les femmes
rurales et les femmes autochtones, les femmes chefs de famille,
les jeunes femmes et les femmes a^ge'es, les re'fugie'es, les
migrantes et les handicape'es, e'tant entendu que le de'veloppement
social rele`ve principalement de la responsabilite' des gouvernements;
b) Participer a` des groupes de pression, e'tablir
des me'canismes de suivi selon qu'il conviendra et lancer d'autres
activite's propres a` assurer l'application des recommandations
concernant l'e'limination de la pauvrete' qui figurent dans le
Programme d'action et qui visent a` assurer le respect des principes
de responsabilite' et la transparence tant dans le secteur public
que dans le secteur prive';
c) Viser dans leurs programmes des femmes ayant des
besoins divers; reconnai^tre que les organisations de jeunes
sont des partenaires de plus en plus efficaces pour l'exe'cution
des programmes de de'veloppement;
d) En coope'ration avec les secteurs public et prive',
participer a` la mise au point d'une strate'gie nationale d'ensemble
pour ame'liorer les services de sante', d'enseignement et de
protection sociale et les rendre accessibles aux femmes pauvres,
a` toutes les e'tapes de leur vie; mobiliser des ressources pour
assurer l'acce`s a` ces services dans un souci d'e'galite' entre
les sexes et les e'tendre aux zones rurales et isole'es qui ne
sont pas desservies par les institutions publiques;
e) En coope'ration avec les gouvernements, les employeurs,
les autres partenaires sociaux et toutes les parties inte'resse'es,
contribuer a` l'e'laboration de politiques d'e'ducation, de formation
et de perfectionnement visant a` permettre aux femmes d'acque'rir
diverses compe'tences pour re'pondre aux besoins nouveaux;
f) Se mobiliser pour prote'ger le droit des femmes
au plein acce`s, dans des conditions d'e'galite', aux ressources
e'conomiques, y compris le droit de succession et le droit a`
la proprie'te' foncie`re et autre, au cre'dit, aux ressources
naturelles et aux technologies approprie'es.
Objectif strate'gique A.2. Re'viser les le'gislations
et les pratiques administratives en vue d'assurer l'e'galite'
des droits sur les ressources e'conomiques et un acce`s plus large
des femmes a` ces ressources
Mesures a` prendre
61. Les gouvernements devraient :
a) Assurer l'acce`s a` des services juridiques gratuits
ou peu cou^teux spe'cialement conc'us a` l'intention des femmes
pauvres, y compris des services de vulgarisation juridique;
b) Entreprendre des re'formes le'gislatives et administratives
en vue d'assurer pleinement l'e'galite' d'acce`s aux ressources
e'conomiques, notamment en ce qui concerne le droit a` la succession
et a` la proprie'te' foncie`re ou autre, au cre'dit, aux ressources
naturelles et aux techniques adapte'es;
c) Envisager de ratifier la Convention No 169 de l'OIT
dans le cadre de leur politique de promotion et de protection
des droits des populations autochtones.
Objectif strate'gique A.3. Ouvrir aux femmes l'acce`s
a` l'e'pargne et aux me'canismes et institutions de cre'dit
Mesures a` prendre
62. Les gouvernements devraient :
a) Faciliter aux femmes de'savantage'es, notamment
a` celles qui entreprennent des activite's e'conomiques, tant
dans des re'gions rurales et isole'es que dans les zones urbaines,
l'acce`s aux services financiers et a` cet effet : resserrer
les liens entre les institutions bancaires et les organismes
de cre'dit interme'diaires notamment par voie le'gislative; dispenser
une formation aux femmes et renforcer les organismes d'interme'diaires
pour leur permettre de mobiliser des capitaux et d'offrir davantage
de cre'dits;
b) Encourager l'e'tablissement de liens entre les
institutions financie`res et les organisations non gouvernementales
et appuyer les formules novatrices de cre'dit, notamment en associant
les ope'rations de cre'dit aux autres prestations destine'es
aux femmes et a` la formation, et en mettant du cre'dit a` la
disposition des femmes rurales.
63. Les banques commerciales, les institutions financie`res
spe'cialise'es et le secteur prive' devraient re'examiner leurs
politiques, et notamment:
a) Utiliser des techniques de cre'dit et d'e'pargne
qui permettent d'atteindre effectivement les femmes pauvres,
de re'duire le cou^t des transactions et rede'finir les crite`res
d'e'valuation des risques;
b) Ouvrir des guichets de cre'dit spe'ciaux pour les
femmes, notamment pour les jeunes femmes qui ne peuvent pas donner
de garanties au sens classique du terme;
c) Simplifier les re`gles bancaires, par exemple en
re'duisant le montant minimum des de'po^ts et en assouplissant
les autres conditions d'ouverture des comptes;
d) Faire en sorte, quand cela est possible, que les
clientes participent a` la direction et au capital des e'tablissements
de cre'dit et de services financiers.
64. Les organismes multilate'raux et bilate'raux d'aide
au de'veloppement devraient :
Fournir des capitaux et des ressources, aux e'tablissements
financiers qui servent les femmes a` bas revenus, chefs de petites
et micro-entreprises ou exerc'ant des activite's productives,
tant dans le secteur structure' que dans le secteur non structure'.
65. Les gouvernements et les institutions financie`res
multilate'rales devraient, s'il y a lieu :
Fournir aux e'tablissements qui servent efficacement
une vaste cliente`le d'hommes et de femmes a` bas revenu du capital,
des refinancements et un appui institutionnel selon des modalite's
qui les encouragent a` devenir autonomes.
66. Les organisations internationales devraient :
Fournir davantage de financements pour des programmes
et projets visant a` promouvoir des entreprises productives et
viables qui procurent des revenus aux femmes de'savantage'es
et aux femmes pauvres.
Objectif strate'gique A.4. Mettre au point des me'thodes tenant
compte des spe'cificite's de chaque sexe et chercher les moyens
de combattre la fe'minisation de la pauvrete' Mesures a` prendre
67. Les gouvernements, les organisations intergouvernementales,
les e'tablissements universitaires et de recherche et le secteur
prive' devraient :
a) Concevoir une the'orie et une me'thodologie pour inte'grer
la proble'matique hommes-femmes dans tous les aspects de l'e'laboration
des politiques e'conomiques, y compris dans les programmes et
plans d'ajustement structurel;
b) Appliquer ces me'thodes dans le cadre d'e'tudes
analysant les effets sexospe'cifiques des programmes et des politiques,
et notamment des programmes d'ajustement structurel, et diffuser
les re'sultats de ces recherches.
68. Les organismes nationaux et internationaux de statistique
devraient:
a) Rassembler des donne'es ventile'es par sexe et
par a^ge sur la pauvrete' et sur tous les aspects de l'activite'
e'conomique, et e'laborer des indicateurs statistiques qualitatifs
et quantitatifs pour faciliter l'e'valuation de la performance
e'conomique dans la perspective de l'e'galite' entre les sexes;
b) Concevoir des outils statistiques permettant d'e'valuer et
de faire ressortir toute l'ampleur du travail des femmes et de
leurs contributions a` l'e'conomie nationale, y compris dans
les secteurs non mone'taire et domestique, et examiner la corre'lation
entre le travail non re'mune're' des femmes et l'incidence de
la pauvrete' et le risque de pauvrete' parmi les femmes.
B. E'ducation et formation des femmes
69. L'e'ducation est un droit de l'homme et un moyen essentiel
d'atteindre les objectifs d'e'galite', de de'veloppement et de
paix. Filles et garc'ons ont tout a` gagner d'un enseignement
non discriminatoire qui, en fin de compte, contribue a` instaurer
des relations plus e'galitaires entre les femmes et les hommes.
Les femmes ne pourront prendre une part plus active
au changement que si l'e'galite' d'acce`s a` l'e'ducation et l'obtention
de qualifications dans ce domaine leur sont assure'es. L'alphabe'tisation
des femmes est un important moyen d'ame'liorer la sante', la nutrition
et l'e'ducation de la famille et de permettre aux femmes de participer
a` la prise de de'cisions inte'ressant la socie'te'. Il s'est
ave're' extre^mement rentable, sur le plan tant social qu'e'conomique,
d'investir dans l'e'ducation et la formation de type classique
ou non des filles et des femmes : c'est donc la` l'un des meilleurs
moyens de parvenir a` un de'veloppement durable et a` une croissance
e'conomique a` la fois soutenue et viable.
70. Au niveau re'gional, filles et garc'ons ont de'sormais
e'galement acce`s a` l'enseignement primaire, excepte' dans certaines
parties de l'Afrique, en particulier dans l'Afrique subsaharienne,
et en Asie centrale, ou` les moyens d'e'ducation sont encore insuffisants.
Les filles sont de plus en plus pre'sentes dans l'enseignement
secondaire et, dans certains pays, y sont admises a` e'galite'
avec les garc'ons. Le nombre de filles et de femmes dans l'enseignement
supe'rieur a augmente' conside'rablement. Dans de nombreux pays,
les e'coles prive'es ont e'galement joue' un ro^le comple'mentaire
important dans l'ame'lioration de l'acce`s a` l'enseignement a`
tous les niveaux. Pourtant, plus de cinq ans apre`s l'adoption
par la Confe'rence mondiale sur l'e'ducation pour tous (Jomtien,
Thai"lande, 1990) de la De'claration mondiale sur l'e'ducation
pour tous et du Cadre d'action pour re'pondre aux besoins e'ducatifs
fondamentaux 12/, quelque 100 millions d'enfants, dont au moins
60 millions de filles, n'ont pas acce`s a` l'enseignement primaire,
et plus des deux tiers des 960 millions d'analphabe`tes adultes
que compte la population mondiale sont des femmes. Or, le taux
d'analphabe'tisme e'leve' qui existe dans la plupart des pays
en de'veloppement, notamment en Afrique subsaharienne et dans
certains E'tats arabes, reste un obstacle majeur a` la promotion
de la femme et au de'veloppement.
71. En matie`re d'e'ducation, les filles sont toujours
en butte a` la discrimination dans bien des re'gions du monde,
du fait des traditions, des mariages et des grossesses pre'coces,
du caracte`re inapproprie' et sexiste des mate'riels didactiques
et d'enseignement, du harce`lement sexuel, et de la pe'nurie d'e'tablissements
scolaires convenablement e'quipe's et d'acce`s facile. Les filles
sont tre`s to^t charge'es de pe'nibles corve'es me'nage`res. On
attend des fillettes et des jeunes filles qu'elles s'acquittent
de leurs obligations scolaires sans ne'gliger leurs ta^ches domestiques,
ce qui se traduit souvent par des re'sultats scolaires me'diocres
et des abandons pre'coces. Ceci a des conse'quences durables sur
tous les aspects de la vie des femmes.
72. La cre'ation d'un environnement e'ducatif et social
ou` les femmes et les hommes, les filles et les garc'ons seraient
traite's sur un pied d'e'galite' et encourage's a` de'velopper
tout leur potentiel, dans le respect de leur liberte' de pense'e,
de conscience, de religion et de conviction, et ou` les ressources
e'ducatives ne ve'hiculeraient pas des cliche's sexistes sur les
hommes et les femmes serait un moyen efficace d'e'liminer les
causes de la discrimination a` l'e'gard des femmes et les ine'galite's
entre les sexes.
73. Loin de se limiter aux connaissances et savoir-faire
acquis pendant la jeunesse, l'e'ducation des femmes devrait e^tre
un processus continu tout au long de la vie, qui englobe l'enseignement
et la formation de type classique ainsi que les formes non institutionnelles
d'apprentissage telles que le volontariat, le travail non re'mune're'
et les connaissances traditionnelles.
74. Les programmes scolaires et le mate'riel pe'dagogique
demeurent dans une large mesure empreints de pre'juge's sexistes
et sont rarement adapte's aux besoins spe'cifiques des filles
et des femmes. Les ro^les fe'minins et masculins traditionnels
s'en trouvent ainsi renforce's, ce qui prive les femmes de la
possibilite' de participer pleinement et sur un pied d'e'galite'
a` la vie de la socie'te'. Le fait que les e'ducateurs a` tous
les niveaux ne sont ge'ne'ralement pas sensibles au proble`me
accentue les disparite's existantes en encourageant les comportements
discriminatoires et en sapant la confiance en soi des filles.
L'absence d'e'ducation en matie`re de sante' sexuelle et ge'ne'sique
a de graves conse'quences pour les femmes et les hommes.
75. L'enseignement des sciences, en particulier, est
discriminatoire. Les manuels ne traitent pas des proble`mes qui
se posent quotidiennement aux femmes et aux filles et ne rendent
pas justice aux re'alisations des femmes dans le domaine scientifique.
Bien souvent, les programmes scolaires destine's aux filles ne
comportent ni l'enseignement des mathe'matiques et des sciences
de base ni la formation technique qui pourraient leur permettre
d'ame'liorer la qualite' de leur vie quotidienne et accroi^tre
leurs possibilite's d'emploi. Une formation scientifique et technique
solide pre'pare les femmes a` jouer un ro^le actif dans le de'veloppement
technique et industriel de leur pays; il convient donc de revoir
les programmes de formation technique et professionnelle dans
ce sens. La technologie est en train de transformer rapidement
le monde et modifie e'galement la fac'on de vivre dans les pays
en de'veloppement. Il est essentiel que les femmes ne soient pas
seulement les be'ne'ficiaires des progre`s technologiques mais
qu'elles en deviennent aussi les protagonistes, depuis le stade
de la conception jusqu'a` celui de l'application, du suivi et
de l'e'valuation.
76. La possibilite' d'avoir acce`s a` tous les niveaux
de l'enseignement, y compris l'enseignement supe'rieur, et a`
toutes les disciplines, et d'aller jusqu'au bout des e'tudes entreprises
est a` l'origine, au moins en partie, des progre`s que les filles
continuent de faire dans leur activite' professionnelle.
Ne'anmoins, elles se trouvent encore concentre'es dans
un nombre limite' de disciplines.
77. Les me'dias sont l'un des outils d'e'ducation les
plus efficaces. Les e'ducateurs et les institutions gouvernementales
et non gouvernementales doivent en tirer parti pour favoriser
la promotion de la femme et le de'veloppement. L'enseignement
informatise' et les syste`mes d'information sont un e'le'ment
de plus en plus important de l'apprentissage et de la diffusion
des connaissances. La te'le'vision, en particulier, a une profonde
influence sur les jeunes et, a` ce titre, est en mesure d'inculquer
des valeurs, de fac'onner les comportements et de pre'senter les
femmes et les jeunes filles de manie`re positive ou ne'gative.
Il importe donc que les e'ducateurs enseignent le sens critique
et l'esprit d'analyse.
78. Dans de nombreux pays, les ressources consacre'es
a` l'e'ducation, notamment celle des fillettes et des femmes,
sont insuffisantes et elles ont parfois encore e'te' re'duites,
notamment dans le contexte des politiques et programmes d'ajustement.
L'insuffisance de ces allocations a des re'percussions ne'gatives
durables sur le de'veloppement humain, en particulier en ce qui
concerne les femmes.
79. Pour traiter le proble`me de l'ine'galite' d'acce`s
a` l'e'ducation et de l'insuffisance des possibilite's dans ce
domaine, les gouvernements et autres intervenants devraient s'employer
activement et ostensiblement a` inte'grer la proble'matique hommes-femmes
dans l'ensemble de leurs politiques et programmes de manie`re
a` effectuer, avant de prendre une de'cision, une analyse de ses
re'percussions sur les femmes et sur les hommes.
Objectif strate'gique B.1. Assurer un acce`s e'gal
a`l'e'ducation
Mesures a` prendre
80. Les gouvernements devraient :
a) Progresser vers la re'alisation de l'objectif de l'e'galite'
d'acce`s a` l'e'ducation en prenant des mesures visant a` supprimer
dans l'enseignement a` tous les niveaux la discrimination fonde'e
sur le sexe, la race, la langue, la religion, l'origine nationale,
l'a^ge ou un handicap, ainsi que toute autre forme de discrimination,
et, le cas e'che'ant, envisager de mettre en place des proce'dures
de recours;
b) Assurer, d'ici a` l'an 2000, l'acce`s de tous a`
l'enseignement de base et permettre a` 80 % au moins des enfants
d'a^ge scolaire d'achever leurs e'tudes primaires; assurer un
acce`s e'gal aux filles et aux garc'ons a` l'enseignement primaire
et secondaire d'ici a` 2005; assurer l'enseignement primaire
universel dans tous les pays avant 2015;
c) E'liminer les ine'galite's entre les sexes en ce
qui concerne l'ensemble des e'tudes du troisie`me cycle, en donnant
aux femmes les me^mes possibilite's en matie`re d'organisation
des carrie`res, de formation, de bourses d'e'tudes et de perfectionnement,
et en adoptant, le cas e'che'ant, des mesures en leur faveur;
d) Mettre en place un syste`me e'ducatif attentif
aux diffe'rences de traitement entre les sexes afin d'offrir
a` chacun les me^mes possibilite's en matie`re d'e'tudes et de
formation et d'assurer la participation e'gale des femmes a`
la gestion de l'e'ducation ainsi qu'a` l'e'laboration des politiques
et a` la prise de de'cisions;
e) En collaboration avec les parents, les organisations
non gouvernementales, notamment les organisations de jeunes,
les collectivite's et le secteur prive', dispenser aux jeunes
femmes une formation the'orique et technique, leur donner la
possibilite' d'organiser leur carrie`re, de'velopper leur aptitude
a` diriger et leur sens des relations sociales, et leur donner
l'expe'rience du monde du travail afin de les pre'parer a` participer
pleinement a` la vie de la socie'te';
f) Ame'liorer le taux de scolarisation et re'duire
les taux d'abandon scolaire chez les filles en allouant les ressources
budge'taires approprie'es, en s'assurant l'appui des parents
et de la communaute' gra^ce a` des campagnes de sensibilisation,
a` des horaires scolaires plus souples, a` des aides, des bourses
et autres moyens de re'duire le cou^t de la scolarite' des filles
pour leur famille et d'aider les parents a` choisir tel ou tel
type d'enseignement pour leurs filles; et en veillant a` ce que
les e'tablissements scolaires respectent les droits des femmes
et des filles a` la liberte' de conscience et de religion en
abolissant toute loi ou le'gislation discriminatoire fonde'e
sur la religion, la race ou la culture;
g) Favoriser l'institution d'un cadre e'ducatif qui
supprime tous les obstacles a` la scolarisation des adolescentes
enceintes et des jeunes me`res, en offrant, le cas e'che'ant,
des services de garderie d'enfants et d'e'ducation des parents
peu one'reux et d'acce`s facile, afin d'encourager les jeunes
filles et les jeunes femmes qui ont des enfants ou des fre`res
et soeurs a` charge a` poursuivre ou a` reprendre leurs e'tudes
et a` les mener a` bonne fin;
h) Ame'liorer la qualite' de l'e'ducation et l'e'galite'
d'acce`s a` l'enseignement pour les femmes et les hommes, afin
que les femmes de tous a^ges soient en mesure d'acque'rir et
de de'velopper les connaissances, les compe'tences, les aptitudes,
les talents et les valeurs morales ne'cessaires pour participer
pleinement, dans des conditions d'e'galite', au de'veloppement
social, e'conomique et politique;
i) Offrir, dans les e'tablissements scolaires, des
programmes d'orientation professionnelle non discriminatoires
et non sexistes, propres a` encourager les filles a` choisir
des matie`res classiques et techniques afin d'e'largir la gamme
des professions qu'elles pourront exercer par la suite;
j) Encourager les E'tats qui ne l'ont pas encore fait
a` ratifier le Pacte international relatif aux droits e'conomiques,
sociaux et culturels 13/.
Objectif strate'gique B.2. E'liminer l'analphabe'tisme fe'minin
Mesures a` prendre
81. Les gouvernements, les instances re'gionales, nationales
et internationales et les donateurs bilate'raux et multilate'raux,
ainsi que les organisations non gouvernementales devraient :
a) Re'duire l'analphabe'tisme fe'minin a` la moitie' au moins
de son taux de 1990, en mettant l'accent sur l'alphabe'tisation
des femmes rurales, des migrantes, des re'fugie'es, des femmes
de'place'es dans leur propre pays et des femmes handicape'es;
b) D'ici a` l'an 2000, assurer l'acce`s universel
a` l'enseignement et veiller a` ce que les filles disposent des
me^mes possibilite's que les garc'ons d'achever leurs e'tudes
primaires;
c) E'liminer les disparite's entre les hommes et les
femmes en matie`re d'instruction e'le'mentaire et d'alphabe'tisation
fonctionnelle, comme le recommande la De'claration de Jomtien
sur l'e'ducation pour tous;
d) Re'duire les ine'galite's entre les pays de'veloppe's
et les pays en de'veloppement;
e) Encourager la participation des adultes et des
parents en vue de promouvoir l'alphabe'tisation pour tous;
f) Promouvoir, en me^me temps que l'alphabe'tisation,
l'acquisition de compe'tences pratiques et de connaissances scientifiques
et technologiques et chercher a` e'largir la de'finition de l'alphabe'tisation,
compte tenu des objectifs et crite`res actuels.
Objectif strate'gique B.3. Ame'liorer l'acce`s a` la formation
professionnelle, a` l'enseignement scientifique et technique et
a` l'e'ducation permanente
Mesures a` prendre
82. Les gouvernements, en coope'ration avec les employeurs,
les travailleurs et les syndicats, les organisations internationales
et non gouvernementales, y compris les associations de femmes
et de jeunes, et les e'tablissements d'enseignement devraient
:
a) Mettre au point et appliquer des politiques en matie`re d'e'ducation,
de formation et de recyclage a` l'intention des femmes, en particulier
des jeunes femmes et de celles qui rentrent sur le marche' du
travail apre`s l'avoir quitte', pour leur permettre d'acque'rir
les compe'tences requises dans un contexte socio-e'conomique
en e'volution, afin d'ame'liorer leurs possibilite's d'emploi;
b) Faire en sorte que le syste`me d'enseignement reconnaisse
la valeur des formations de type non classique pour les filles
et les femmes;
c) Fournir des informations aux femmes et aux filles
sur les programmes de formation professionnelle, scientifique
et technique et sur les programmes d'e'ducation permanente et
les avantages qu'ils pre'sentent;
d) Mettre au point des programmes d'enseignement et
de formation a` l'intention des femmes au cho^mage afin qu'elles
puissent acque'rir de nouvelles connaissances et compe'tences
qui leur permettront d'e'largir la gamme des possibilite's d'emploi,
y compris d'emplois inde'pendants, et de de'velopper leur esprit
d'entreprise;
e) Diversifier les programmes de formation professionnelle
et technique et ouvrir plus largement aux filles et aux femmes
l'acce`s a` l'e'ducation et a` la formation professionnelle dans
les domaines des sciences, des mathe'matiques, de l'inge'nierie,
des sciences et techniques de l'environnement, de l'informatique
et des techniques de pointe, ainsi qu'aux e'tudes de gestion
et re'duire les taux d'abandon;
f) Promouvoir le ro^le essentiel qui incombe aux femmes
dans les programmes de recherche, de vulgarisation et d'e'ducation
en matie`re d'alimentation et d'agriculture;
g) Encourager l'adaptation des programmes scolaires
et des mate'riels didactiques, favoriser la cre'ation d'un environnement
propice aux activite's de formation et prendre les mesures qui
s'imposent pour promouvoir la formation a` toute la gamme des
carrie`res non traditionnelles offertes aux hommes et aux femmes,
en mettant notamment au point, a` l'intention des professeurs
de sciences et de mathe'matiques, des cours multidisciplinaires
propres a` les sensibiliser a` l'importance que pre'sente pour
les femmes l'initiation aux sciences et aux techniques;
h) E'laborer des programmes scolaires et des mate'riels
didactiques, et prendre les mesures qui s'imposent pour ouvrir
plus largement aux femmes l'acce`s aux secteurs scientifiques
et techniques, en particulier a` des domaines ou` elles ne sont
pas repre'sente'es ou sont sous-repre'sente'es;
i) E'laborer des politiques et des programmes visant
a` encourager les femmes a` participer a` tous les programmes
d'apprentissage;
j) Offrir aux femmes qui travaillent dans les secteurs
de l'agriculture, de la pe^che, de l'industrie et du commerce,
des arts et de l'artisanat une meilleure formation technique
ainsi qu'en matie`re de gestion, de vulgarisation agricole et
de commercialisation, pour mieux leur permettre d'exercer des
activite's re'mune'ratrices, de participer a` la prise de de'cisions
dans le domaine e'conomique, en particulier par l'interme'diaire
d'organisations fe'minines a` l'e'chelon local, et de contribuer
a` la production, a` la commercialisation, aux affaires, a` la
science et a` la technique;
k) Assurer aux femmes adultes sans instruction ou
peu instruites, aux femmes handicape'es et aux femmes migrantes,
re'fugie'es ou de'place'es en situation re'gulie`re l'acce`s
a` un enseignement et a` une formation de qualite', a` tous les
niveaux approprie's, afin de leur permettre d'ame'liorer leurs
possibilite's d'emploi.
Objectif strate'gique B.4. Mettre au point des syste`mes d'enseignement
et de formation non discriminatoires
Mesures a` prendre
83. Les gouvernements, les ministe`res de l'e'ducation
et autres institutions scolaires et universitaires devraient :
a) Formuler des recommandations et mettre au point des programmes,
des manuels scolaires et du mate'riel didactique exempts de ste're'otypes
sexuels, a` tous les niveaux d'e'tudes, y compris a` celui de
la formation pe'dagogique, en association avec toutes les parties
inte'resse'es e'diteurs, enseignants, ministe`res de l'e'ducation
et associations de parents d'e'le`ves;
b) Mettre au point a` l'intention des professeurs
et des e'ducateurs des programmes de formation et du mate'riel
pe'dagogique propres a` les sensibiliser a` la place, au ro^le
et a` la contribution des femmes et des hommes dans la famille
telle qu'elle est de'finie au paragraphe 29 ci-dessus, et la
socie'te'; dans ce contexte, promouvoir les notions d'e'galite',
de coope'ration, de respect mutuel et de partage des responsabilite's
entre les deux sexes de`s le jardin d'enfants et mettre au point
en particulier des modules e'ducatifs pour apprendre aux garc'ons
a` subvenir eux-me^mes a` leurs besoins domestiques et a` partager
les responsabilite's familiales et la responsabilite' des personnes
a` charge;
c) Mettre au point a` l'intention des professeurs
et des e'ducateurs des programmes de formation et du mate'riel
pe'dagogique propres a` les sensibiliser a` leur propre ro^le
en matie`re d'e'ducation en vue de leur enseigner des strate'gies
efficaces pour dispenser un enseignement attentif aux besoins
des femmes;
d) Prendre les mesures requises pour que les enseignantes
a` tous les niveaux be'ne'ficient des me^mes possibilite's et
du me^me statut que leurs homologues masculins, e'tant donne'
qu'il est important de disposer d'enseignantes a` tous les niveaux,
et afin d'attirer et de garder les filles a` l'e'cole;
e) Instituer et promouvoir une formation au re`glement
pacifique des conflits;
f) Prendre les mesures requises pour qu'une plus grande
proportion de femmes acce`dent a` la prise des de'cisions en
matie`re d'e'ducation, en particulier parmi les enseignantes
a` tous les niveaux et dans les disciplines qui sont traditionnellement
l'apanage des hommes telles que les disciplines scientifiques
et techniques;
g) Financer et effectuer des e'tudes et des recherches
sur le ro^le des hommes et des femmes a` tous les niveaux de
l'enseignement, en particulier au niveau des hautes e'tudes universitaires,
et tenir compte des re'sultats de ces e'tudes pour l'e'laboration
des programmes d'e'tudes, y compris les programmes d'e'tudes
universitaires, des manuels scolaires et des mate'riels pe'dagogiques,
ainsi que pour la formation des enseignants;
h) Assurer a` toutes les femmes une formation aux
fonctions de direction et leur offrir des possibilite's a` cet
e'gard afin de les encourager a` assumer de telles fonctions
au cours de leurs e'tudes et dans le cadre de la socie'te' civile;
i) E'tablir des programmes d'e'ducation et d'information
approprie's, en tenant du^ment compte du multilinguisme, notamment
en coope'ration avec les me'dias, afin de faire prendre conscience
au public, et en particulier aux parents, de la ne'cessite' de
donner aux enfants une e'ducation non discriminatoire et a` re'partir
e'quitablement les responsabilite's familiales entre les filles
et les garc'ons;
j) E'laborer des programmes d'e'ducation en matie`re
de droits de l'homme qui inte`grent la proble'matique hommes-femmes
a` tous les niveaux de l'enseignement, notamment en encourageant
les e'tablissements d'enseignement supe'rieur a` inclure dans
leurs programmes, en particulier dans leurs programmes d'e'tudes
universitaires supe'rieures de droit et sciences sociales et
politiques, l'e'tude des droits fondamentaux des femmes, tels
qu'ils sont e'nonce's dans les conventions des Nations Unies;
k) E'liminer, le cas e'che'ant, les obstacles d'ordre
le'gislatif, re'glementaire et social a` l'e'ducation en matie`re
d'hygie`ne sexuelle et de sante' ge'ne'sique dans les programmes
d'enseignement de type classique concernant les questions relatives
a` la sante' des femmes;
l) Encourager, avec l'aide de leurs parents et la
coope'ration du personnel enseignant et des e'tablissements scolaires,
l'e'laboration de programmes d'enseignement a` l'intention des
filles et des garc'ons et la mise en place de services inte'gre's,
afin de leur faire prendre conscience de leurs responsabilite's
et de les aider a` les assumer, compte tenu de l'importance de
cet enseignement et de ces services pour l'e'panouissement de
la personnalite' et le respect de soi, ainsi que de l'urgente
ne'cessite' d'e'viter les grossesses non de'sire'es, la propagation
des maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida,
et des phe'nome`nes comme la violence sexuelle;
m) Fournir des e'quipements re'cre'atifs et sportifs
accessibles et e'tablir des programmes non sexistes en faveur
des filles et des femmes de tous a^ges dans le cadre des institutions
scolaires et communautaires, ou renforcer ceux qui existent de'ja`,
et encourager la promotion des femmes dans tous les domaines
de l'activite' sportive et physique, y compris l'entrai^nement,
la formation et l'administration, et en tant que participantes
aux niveaux national, re'gional et international;
n) Reconnai^tre et appuyer le droit des femmes et
des fillettes autochtones a` l'e'ducation; et promouvoir une
conception multiculturelle de l'e'ducation qui tienne compte
des besoins, des aspirations et de la culture des femmes autochtones,
notamment en mettant au point des plans d'enseignement, des programmes
d'e'tudes et des mate'riels didactiques approprie's, si possible
dans les langues des populations autochtones, et en faisant participer
les femmes autochtones a` ces processus;
o) Reconnai^tre et respecter les activite's artistiques,
spirituelles et culturelles des femmes autochtones;
p) Veiller au respect de l'e'galite' entre les sexes
et de la diversite' culturelle, religieuse et autre dans les
e'tablissements scolaires;
q) Promouvoir des programmes d'enseignement, de formation
et d'information a` l'intention des femmes rurales et des exploitantes
agricoles en utilisant des technologies abordables et approprie'es,
et en recourant aux services des me'dias programmes radiophoniques,
cassettes et unite's mobiles, par exemple;
r) Dispenser un enseignement de type non formel, notamment
a` l'intention des femmes rurales, afin de les aider a` re'aliser
leur potentiel dans les domaines de la sante', de la micro-entreprise,
de l'agriculture et des droits reconnus par la loi;
s) E'liminer tous les obstacles a` l'acce`s a` l'enseignement
formel pour les adolescentes enceintes et les jeunes me`res,
et favoriser la fourniture de services de garderie et d'autres
services d'appui en cas de besoin.
Objectif strate'gique B.5. Allouer des ressources ade'quates
aux re'formes du syste`me e'ducationnel et suivre leur application
Mesures a` prendre
84. Les gouvernements devraient :
a) Allouer les ressources budge'taires ne'cessaires au secteur
de l'enseignement et proce'der a` des transferts a` l'inte'rieur
de ce secteur, afin d'augmenter les fonds destine's a` l'e'ducation
de base, selon les besoins;
b) Cre'er un me'canisme aux niveaux approprie's pour
suivre l'application des re'formes et mesures adopte'es par les
ministe`res compe'tents dans le domaine de l'e'ducation, et mettre
en place des programmes d'assistance technique, si besoin est,
afin de reme'dier aux proble`mes pose's par les activite's de
suivi.
85. Les gouvernements et, le cas e'che'ant, les institutions prive'es
et publiques, les fondations, les instituts de recherche et les
organisations non gouvernementales devraient :
a) En cas de besoin, mobiliser des fonds supple'mentaires aupre`s
d'institutions publiques et prive'es, de fondations, d'instituts
de recherche et d'organisations non gouvernementales pour permettre
aux fillettes et aux femmes, ainsi qu'aux garc'ons et aux hommes,
dans des conditions d'e'galite', de terminer leur scolarite',
une attention particulie`re devant e^tre accorde'e aux populations
mal desservies;
b) Financer des programmes spe'ciaux, notamment dans
les domaines des mathe'matiques, des sciences et de l'informatique,
afin de promouvoir les chances de toutes les filles et de toutes
les femmes.
86. Les organismes multilate'raux de de'veloppement, notamment
la Banque mondiale et les banques re'gionales de de'veloppement,
ainsi que les donateurs bilate'raux et les fondations devraient
envisager :
a) D'augmenter les ressources consacre'es a` l'e'ducation et
a` la formation des filles et des femmes, en re'servant a` ce
secteur un rang de priorite' e'leve' dans les programmes d'assistance
au de'veloppement;
b) De collaborer avec les gouvernements be'ne'ficiaires,
afin de faire en sorte que les ressources alloue'es a` l'e'ducation
des femmes dans les programmes d'ajustement structurel et de
relance e'conomique, y compris les programmes de pre^t et de
stabilisation, soient maintenues ou augmente'es.
87. Au niveau mondial, les organisations internationales et intergouvernementales,
en particulier l'Organisation des Nations Unies pour l'e'ducation,
la science et la culture (UNESCO), devraient :
a) Contribuer a` l'e'valuation des progre`s accomplis, au moyen
d'indicateurs e'ducationnels mis au point par des organismes
nationaux, re'gionaux et internationaux, et inciter les gouvernements,
lorsqu'ils appliquent des mesures, a` e'liminer les diffe'rences
entre femmes et hommes et entre filles et garc'ons en ce qui
concerne l'acce`s a` l'enseignement et a` la formation et les
re'sultats obtenus dans tous les domaines, en particulier dans
l'enseignement primaire et l'alphabe'tisation;
b) Fournir une assistance technique aux pays en de'veloppement,
sur leur demande, afin de renforcer leur capacite' de suivre
les progre`s re'alise's en vue d'assurer l'e'galite' entre les
hommes et les femmes dans les domaines de l'e'ducation, de la
formation et de la recherche, et en ce qui concerne les re'sultats
obtenus dans tous les domaines, notamment dans l'e'ducation de
base et l'e'limination de l'analphabe'tisme;
c) Organiser une campagne internationale visant a`
promouvoir le droit des femmes et des filles a` l'e'ducation;
d) Allouer un pourcentage substantiel de leurs ressources
a` l'e'ducation de base des femmes et des filles.
Objectif strate'gique B.6. Promouvoir un processus d'e'ducation
et de formation permanentes a` l'intention des filles et des femmes
Mesures a` prendre 88. Les gouvernements, les e'tablissements
d'enseignement et les communaute's devraient :
a) Proposer une vaste gamme de programmes d'enseignement et de
formation permettant aux femmes et aux filles d'acque'rir, sur
une base continue, les connaissances et compe'tences requises
pour vivre au sein de leur communaute' et de leur pays, contribuer
a` leur de'veloppement et en be'ne'ficier;
b) Subventionner des services de garderie d'enfants
et autres services, afin de permettre aux me`res de continuer
leurs e'tudes;
c) E'laborer des programmes souples en matie`re d'e'ducation,
de formation et de recyclage pour permettre aux femmes d'acque'rir
des connaissances sur une base continue et faciliter ainsi la
transition entre leurs diffe'rentes activite's a` tous les stades
de leur vie.
C. Les femmes et la sante'*
89. Les femmes ont le droit de jouir du meilleur e'tat
possible de sante' physique et mentale. La jouissance de ce droit
est d'une importance cruciale pour leur vie et leur bien-e^tre,
et pour leur aptitude a` participer a` toutes les activite's publiques
et prive'es. La sante' est un e'tat de total bien-e^tre physique,
psychologique et social et non pas seulement l'absence de maladies
ou d'infirmite's. Le bien-e^tre affectif, social et physique est
de'termine' aussi bien par le contexte social, politique et e'conomique
que par la biologie. Force est de constater que la sante' et le
bien-e^tre sont inaccessibles a` la plupart des femmes. Un des
principaux obstacles qui les empe^che de jouir du meilleur e'tat
de sante' possible est l'ine'galite' tant entre les hommes et
les femmes qu'entre les femmes des diffe'rentes re'gions, classes,
populations et ethnies. Des femmes ont souligne' dans les instances
nationales et internationales, que l'e'galite' (y compris le partage
des responsabilite's familiales), le de'veloppement et la paix
sont des conditions ne'cessaires pour que les femmes puissent
jouir d'une sante' optimale tout au long de leur existence.
90. L'acce`s aux services de sante', en particulier
aux soins de sante' primaires pre'vention et traitement des maladies
infantiles, de la malnutrition, de l'ane'mie, des maladies diarrhe'iques,
des maladies transmissibles, du paludisme et des autres maladies
tropicales, de la tuberculose, etc. et l'utilisation de ces services
sont diffe'rents et ine'gaux selon le sexe, de me^me que les possibilite's
de prote'ger, ame'liorer et conserver la sante'. Dans de nombreux
pays en de'veloppement, les services obste'triques d'urgence font
cruellement de'faut.
Les politiques et programmes de sante' perpe'tuent
souvent les ste're'otypes sexuels, et ne tiennent pas compte des
disparite's socio-e'conomiques et autres entre les femmes; ni
du fait qu'elles ne sont pas libres de ge'rer leur sante' comme
elles l'entendent. Leur sante' souffre aussi du sexisme des syste`mes
de sante' et de l'insuffisance qualitative et quantitative des
services me'dicaux qui leur sont fournis.
91. Dans de nombreux pays, notamment dans les pays
en de'veloppement et surtout les moins avance's, la re'duction
des budgets et, dans certains cas, l'ajustement structurel contribuent
a` la de'te'rioration des syste`mes de sante' publique. La privatisation,
en l'absence d'une couverture universelle d'un cou^t abordable,
re'duit encore l'acce`s aux services de sante'. Non seulement
la sante' des filles et des femmes en souffre directement, mais
cela leur impose des responsabilite's excessives en raison de
leurs multiples fonctions, notamment au sein de la famille et
de la communaute'.
Comme ces fonctions sont souvent me'connues, les femmes
ne rec'oivent pas le soutien social, psychologique et e'conomique
dont elles ont besoin.
92. Le droit des femmes de jouir du meilleur e'tat
de sante' possible doit e^tre garanti pendant toute leur vie,
a` e'galite' avec les hommes. Elles souffrent, pour l'essentiel,
des me^mes proble`mes de sante' que les hommes, mais de manie`re
diffe'rente. La pre'valence de la pauvrete' et de la de'pendance
e'conomique parmi les femmes, leur expe'rience de la violence,
les pre'juge's dont elles sont victimes de`s l'enfance, les discriminations
raciales et autres, leur manque d'autonomie face a` la sexualite'
et a` la procre'ation et le peu d'influence qu'elles exercent
sur les de'cisions sont autant de re'alite's sociales nocives
pour leur sante'. Les pe'nuries alimentaires et la re'partition
ine'quitable de la nourriture dans les familles, le manque d'installations
sanitaires, la difficulte' de s'approvisionner en eau potable
et en combustible, notamment dans les campagnes et les quartiers
pauvres des villes, et l'insalubrite' des logements cre'ent pour
les femmes et les familles des conditions de vie tre`s dures et
malsaines. Il faut e^tre en bonne sante' pour pouvoir mener une
vie productive et satisfaisante et les femmes n'auront aucun pouvoir
d'action tant qu'elles ne jouiront pas du droit de ge'rer tous
les aspects de leur sante', en particulier leur fe'condite'.
93. La discrimination en matie`re de nutrition et de
sante', qui re'sulte souvent d'une pre'fe'rence pour la descendance
masculine n'est pas sans incidences sur l'e'tat de sante' et leur
bien-e^tre actuels et futurs des filles. Les coutumes qui contraignent
les filles a` des mariages et a` des maternite's pre'coces, et
les soumettent a` des pratiques telles que les mutilations ge'nitales,
compromettent gravement leur sante'. A` mesure qu'elles se de'veloppent,
les adolescentes doivent avoir acce`s aux services sanitaires
et nutritionnels ne'cessaires, ce qui n'est que trop rarement
le cas. Les services de conseil et d'information en matie`re de
sexualite' et de reproduction a` l'intention des jeunes, lorsqu'il
en existe, sont encore insuffisants, et le droit a` la vie prive'e,
a` la confidentialite', au respect et a` la liberte' de prendre
des de'cisions en toute connaissance de cause est souvent refuse'
aux jeunes filles. Les adolescentes sont plus vulne'rables que
les garc'ons, sur le plan biologique comme sur le plan psychosocial,
aux se'vices sexuels, a` la violence et a` la prostitution, ainsi
qu'aux conse'quences des relations sexuelles non prote'ge'es et
pre'mature'es. Les expe'riences sexuelles pre'coces, et le manque
d'informations et de services, accroissent le risque de grossesse
non de'sire'e pre'mature'e, d'infection par le VIH et d'autres
maladies sexuellement transmissibles, et d'avortements pratique's
dans de mauvaises conditions. Dans toutes les re'gions du monde,
les maternite's pre'coces continuent de freiner l'ame'lioration
de l'e'ducation des femmes et de leur situation e'conomique et
sociale. Le mariage et la maternite' pre'coces compromettent gravement
leurs chances en matie`re d'e'ducation et d'emploi et ont souvent
des effets a` long terme pre'judiciables a` la qualite' de leur
vie et a` celle de leurs enfants. Les jeunes gens rec'oivent rarement
une e'ducation qui les encourage a` respecter l'autonomie des
femmes et a` partager avec elles les responsabilite's en matie`re
de sexualite' et de procre'ation.
94. La sante' en matie`re de procre'ation est un e'tat
de bien-e^tre total, tant physique que mental et social, pour
tout ce qui concerne l'appareil ge'nital, ses fonctions et son
fonctionnement et non pas seulement l'absence de maladies ou d'infirmite's.
Elle suppose le droit de mener une vie sexuelle satisfaisante
en toute se'curite', et la liberte' et la possibilite' de de'cider
si et quand on veut avoir des enfants. Cela implique qu'hommes
et femmes ont le droit d'e^tre informe's sur les me'thodes su^res,
efficaces, abordables et acceptables de planification familiale
et d'utiliser celle qui leur convient ou toute autre me'thode
de re'gulation des naissances qui ne soit pas ille'gale, ainsi
que le droit a` des services de sante' assurant un bon de'roulement
de la grossesse et de l'accouchement et donnant aux couples toutes
les chances d'avoir un enfant en bonne sante'. Il faut donc entendre
par services de sante' en matie`re de procre'ation l'ensemble
des me'thodes, techniques et services qui contribuent a` la sante'
et au bien-e^tre ge'ne'siques en pre'venant et re'solvant les
proble`mes qui peuvent se poser. Cette notion englobe la sante'
en matie`re de sexualite', c'est-a`-dire que les conseils et les
soins ne doivent pas e^tre limite's au seul domaine de la procre'ation
et des maladies sexuellement transmissibles, mais doivent aussi
aider a` ame'liorer la qualite' de la vie et les relations interpersonnelles.
95. En ce sens, les droits en matie`re de procre'ation
correspondent a` certains droits de l'homme de'ja` consacre's
dans des le'gislations nationales, dans des instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme et dans d'autres textes des Nations
Unies adopte's par consensus. Ces droits reposent sur la reconnaissance
du droit fondamental de tous les couples et de toutes les personnes
de de'cider librement et de fac'on responsable du nombre de leurs
enfants et de l'espacement des naissances et d'e^tre informe's
des moyens de le faire, ainsi que du droit au meilleur e'tat possible
de sante' en matie`re de sexualite' et de procre'ation. Ils reposent
aussi sur le droit de prendre des de'cisions en matie`re de procre'ation
sans e^tre en butte a` la discrimination, a` la contrainte ou
a` la violence, conforme'ment aux textes relatifs aux droits de
l'homme. Dans l'exercice de ce droit, il importe que les couples
et les individus tiennent compte des besoins de leurs enfants
pre'sents et a` venir et de leurs propres responsabilite's envers
la socie'te'. Les politiques et programmes publics, nationaux
ou locaux, de sante' en matie`re de procre'ation, et de planification
familiale doivent avoir pour objectif essentiel de promouvoir
l'exercice responsable de ces droits. Ils doivent aussi favoriser
des relations de respect mutuel et d'e'galite' entre les sexes,
et particulie`rement fournir aux adolescents l'e'ducation et les
services ne'cessaires pour qu'ils apprennent a` assumer leur sexualite'
dans un esprit positif et responsable.
Nombreux sont ceux qui ne peuvent jouir d'une ve'ritable
sante' en matie`re de procre'ation pour des raisons diverses :
de'faut d'e'ducation sexuelle; insuffisance qualitative ou quantitative
des services et de l'information; comportements sexuels a` risque;
pratiques sociales discriminatoires; pre'juge's contre les femmes
et les filles; limitation du droit des femmes de prendre librement
leurs de'cisions en matie`re de sexualite' et de fe'condite'.
Faute d'information et de services satisfaisants, les adolescents
sont, dans la plupart des pays, particulie`rement vulne'rables.
Les personnes a^ge'es des deux sexes ont des besoins spe'cifiques
qui, souvent, ne sont pas satisfaits d'une manie`re ade'quate.
96. Les droits fondamentaux des femmes comprennent
le droit d'e^tre mai^tresses de leur sexualite', y compris leur
sante' en matie`re de sexualite' et de procre'ation, sans aucune
contrainte, discrimination ou violence, et de prendre librement
et de manie`re responsable des de'cisions dans ce domaine. L'e'galite'
entre les femmes et les hommes en ce qui concerne la sexualite'
et la procre'ation, y compris le respect total de l'inte'grite'
de la personne, exige le respect mutuel, le consentement et le
partage de la responsabilite' des comportements sexuels et de
leurs conse'quences.
97. Par ailleurs, la sante' des femmes court des risques
particuliers parce que leurs besoins en matie`re de sexualite'
et de procre'ation ne sont pas pris en conside'ration comme il
conviendrait et que les services qui permettraient de les satisfaire
ne leur sont pas offerts. Dans de nombreuses re'gions en de'veloppement,
les complications de la grossesse et de l'accouchement figurent
parmi les principales causes de mortalite' et de morbidite' des
femmes en a^ge de procre'er. Des proble`mes analogues existent,
dans une mesure plus ou moins grande, dans certains pays en transition.
Les avortements faits dans de mauvaises conditions menacent la
vie de nombreuses femmes; c'est la` un grave proble`me de sante'
publique, du fait que ce sont principalement les femmes les plus
pauvres et les plus jeunes qui prennent les plus grands risques.
La pre'vention de ces de'ce`s, des maladies et des le'sions serait
possible si les femmes avaient plus facilement acce`s a` des services
de sante' ade'quats, notamment a` des me'thodes de planification
familiale su^res et efficaces et a` des soins obste'triques d'urgence
et si le droit des femmes et des hommes d'e^tre informe's sur
les me'thodes de planification familiale qui soient su^res, efficaces,
abordables et acceptables, et d'utiliser celle qui leur convient,
ainsi que toute autre me'thode de re'gulation des naissances qui
ne soit pas ille'gale e'tait reconnu, de me^me que le droit a`
des services de sante' assurant un bon de'roulement de la grossesse
et de l'accouchement et donnant aux couples toutes les chances
d'avoir un enfant en bonne sante'.
Ces proble`mes et les solutions possibles devraient
e^tre examine's sur la base du rapport de la Confe'rence internationale
sur la population et le de'veloppement, et en particulier des
paragraphes pertinents du Programme d'action de la Confe'rence
14/. Dans la plupart des pays, les activite's publiques et prive'es
des femmes et, en particulier leur e'ducation et leurs moyens
d'action e'conomique et politique sont tre`s limite's parce que
leurs droits en matie`re de procre'ation ne sont pas respecte's.
La possibilite' pour les femmes d'e^tre mai^tresses de leur fe'condite'
est une base importante pour la jouissance d'autres droits. Le
partage entre les femmes et les hommes de la responsabilite' des
comportements sexuels et de la procre'ation est aussi un facteur
essentiel de l'ame'lioration de la sante' des femmes.
98. Le VIH/sida et d'autres maladies sexuellement transmissibles,
dont la transmission est parfois la conse'quence d'un viol, ont
des effets de'vastateurs sur la sante' des femmes, en particulier
pour les adolescentes et les jeunes femmes. Elles sont rarement
en mesure d'exiger de leur partenaire qu'il prenne des pre'cautions
et elles ont un acce`s limite' a` l'information et aux services
de pre'vention et de traitement. Il y a maintenant autant de femmes
que d'hommes dans les nouveaux cas de sida et de se'ropositivite'
et d'autres maladies sexuellement transmissibles parmi les adultes;
dans leurs campagnes pour combattre la propagation des maladies
sexuellement transmissibles, les femmes ont souligne' que la vulne'rabilite'
sociale des femmes et les rapports de force ine'gaux entre les
sexes font obstacle aux relations sexuelles sans risque. Ce n'est
pas seulement la sante' des femmes qui souffre du VIH/sida, mais
aussi leur ro^le en tant que me`res et dispensatrices de soins
et leur contribution au soutien e'conomique de leur famille. Il
faut examiner les conse'quences du VIH/sida et des autres maladies
sexuellement transmissibles sur la socie'te', le de'veloppement
et la sante' dans une perspective tenant compte des sexospe'cificite's.
99. La violence sexuelle et sexospe'cifique, y compris
les se'vices physiques et psychologiques, la traite des femmes
et des petites filles, l'exploitation sexuelle et autres mauvais
traitements font courir aux petites filles et aux femmes des risques
de traumatisme physique et psychique, de maladie et de grossesse
non de'sire'e. Les victimes ont souvent peur de recourir aux services
de sante' et autres.
100. D'autres proble`mes de sante' touchent de plus
en plus les femmes : troubles mentaux lie's a` la marginalisation,
au sentiment d'impuissance et a` la pauvrete', surmenage et stress,
incidence croissante de la violence dans la famille, toxicomanie.
Dans le monde entier, les femmes, et plus particulie`rement
les jeunes femmes, fument de plus en plus, ce qui a de graves
conse'quences pour leur sante' et celle de leurs enfants. Les
maladies du travail ont une importance croissante car de plus
en plus de femmes ont un travail mal re'mune're', pe'nible et
insalubre dans le secteur structure' ou dans le secteur informel.
Les cancers du sein et du col de l'ute'rus et autres
cancers ge'nitaux, de me^me que la ste'rilite', affectent un nombre
croissant de femmes, alors qu'ils pourraient e^tre e'vite's ou
traite's gra^ce a` un diagnostic pre'coce.
101. L'espe'rance de vie augmentant, de me^me que le
nombre de femmes a^ge'es, il faut accorder une attention particulie`re
a` la sante' de ces dernie`res. A` long terme, celle-ci se ressent
des changements lie's a` la me'nopause qui, conjugue's aux conditions
que les femmes connaissent depuis leur jeune a^ge et a` d'autres
facteurs tels que la mauvaise nutrition et le manque d'activite'
physique, peuvent aggraver le risque de maladies cardio-vasculaires
et d'oste'oporose. Il faut e'galement se pre'occuper d'autres
maladies dues au vieillissement et des corre'lations entre le
vieillissement et les handicaps chez les femmes.
102. Les femmes, comme les hommes, en particulier dans
les zones rurales et les quartiers pauvres des villes, courent
de plus en plus le risque de voir leur sante' se ressentir de
catastrophes e'cologiques et de la de'gradation de l'environnement.
Les femmes ne re'agissent pas de la me^me fac'on aux contaminants
et autres substances toxiques.
103. La qualite' des soins de sante' fournis aux femmes
est insuffisante a` divers e'gards et de'pend des circonstances
locales. Les femmes sont souvent traite'es sans respect, la protection
de leur vie prive'e et la confidentialite' des informations qui
les concernent ne sont pas assure'es et elles ne sont pas toujours
pleinement informe'es des options et services qui s'offrent a`
elles. En revanche, dans certains pays, les femmes sont souvent
surme'dicalise'es, d'ou` des interventions chirurgicales inutiles
et des the'rapeutiques inadapte'es.
104. La collecte des statistiques de sante' n'est souvent
pas syste'matique et les donne'es ne sont pas toujours ventile'es
ni analyse'es selon l'a^ge, le sexe, la situation socio-e'conomique
et des parame`tres de'mographiques et autres qui seraient utiles
pour servir les inte're^ts et re'soudre les proble`mes des groupes
vulne'rables et marginalise's. Nombre de pays ne disposent pas
de donne'es re'centes et fiables sur la mortalite' et la morbidite'
fe'minines ni sur l'e'tat de sante' des femmes et les maladies
qui les frappent plus que les hommes. On sait relativement peu
de choses sur les facteurs e'conomiques et sociaux qui influent
sur la sante' des fillettes et des femmes de tous a^ges, sur les
services de sante' dont elles be'ne'ficient et la manie`re dont
elles les utilisent, ainsi que sur la qualite' des programmes
de pre'vention et de sante' qui leur sont destine's. La recherche
sur les questions importantes pour la sante' des femmes n'est
pas suffisante et manque souvent de cre'dits. Dans de nombreux
pays, il est fre'quent que la recherche me'dicale, sur les maladies
cardiaques par exemple, et les e'tudes e'pide'miologiques portent
uniquement sur les hommes et ne tiennent pas compte des sexospe'cificite's.
Quand des essais cliniques sont faits sur des femmes pour e'tudier
la posologie, les effets secondaires et l'efficacite' des me'dicaments,
notamment des contraceptifs, ce qui est rare, ils ne respectent
pas toujours la de'ontologie de la recherche et de l'expe'rimentation.
Nombre de protocoles the'rapeutiques, d'actes et de traitements
me'dicaux applique's aux femmes reposent sur des recherches effectue'es
sur des hommes sans que l'on ait cherche' a` les adapter aux spe'cificite's
de chaque sexe.
105. Afin de re'duire les disparite's entre hommes
et femmes en matie`re de sante', de services me'dicaux et de soins
de sante', les gouvernements et les autres acteurs devraient inte'grer
explicitement la proble'matique hommes-femmes dans leurs politiques
et programmes, c'est-a`-dire mesurer avant toute de'cision, ses
e'ventuels effets sexospe'cifiques.
* Le Saint-Sie`ge a exprime' une re'serve ge'ne'rale
au sujet de cette section. Cette re'serve doit e^tre interpre'te'e
a` la lumie`re de la de'claration qu'a faite le Repre'sentant
du Saint-Sie`ge a` la 4e se'ance de la Grande Commission, le 14
septembre 1995 (voir ci-apre`s, chap. V, par. 11).
Objectif strate'gique C.1. E'largir l'acce`s des
femmes tout au< long de leur vie a` des soins de sante', a`
l'information et a` des services connexes adapte's, abordables
et de bonne qualite'
Mesures a` prendre
106. Les gouvernements, en coope'ration avec les organisations
non gouvernementales et les associations patronales et syndicales
et avec l'appui des institutions internationales, devraient :
a) Appuyer et mettre en oeuvre les engagements qui de'coulent
du Programme d'action de la Confe'rence internationale sur la
population et le de'veloppement, figurant dans le rapport de
la Confe'rence, ainsi que de la De'claration de Copenhague sur
le de'veloppement social et du Programme d'action du Sommet mondial
pour le de'veloppement social 15/ et honorer les obligations
des E'tats parties a` la Convention sur l'e'limination de toutes
les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes et a` d'autres
accords internationaux pertinents, afin de re'pondre aux besoins
des petites filles et des femmes de tous a^ges en matie`re de
sante';
b) Re'affirmer le droit a` une sante' physique et
mentale optimale, prote'ger et promouvoir l'exercice de ce droit
par les femmes et les fillettes, et l'incorporer, par exemple,
dans la le'gislation nationale; revoir la le'gislation existante,
notamment les textes concernant la sante', et au besoin les politiques
afin qu'elles refle`tent le souci de prote'ger la sante' des
femmes et qu'elles correspondent aux nouveaux ro^les et aux nouvelles
responsabilite's des femmes, ou` qu'elles re'sident;
c) Concevoir et mettre en place, en coope'ration avec
les organisations fe'minines et les organisations communautaires,
des programmes de sante' tenant compte des sexospe'cificite's,
en particulier des services de sante' de'centralise's, afin de
re'pondre aux besoins des femmes tout au long de leur vie, de
prendre en compte leurs ro^les et leurs responsabilite's multiples,
le peu de temps dont elles disposent, les besoins particuliers
des rurales et des handicape'es, la diversite' des besoins, selon
l'a^ge, la situation socio-e'conomique et la culture; associer
les femmes, en particulier les villageoises et les femmes des
populations autochtones, a` la de'finition et a` la planification
des programmes et des priorite's en matie`re de soins de sante';
supprimer tout ce qui fait obstacle aux services de sante' et
offrir une vaste gamme de services de sante';
d) Assurer aux femmes, a` e'galite' avec les hommes,
l'acce`s a` des syste`mes de se'curite' sociale tout au long
de leur vie;
e) Assurer des services de soins de sante' primaires
de bonne qualite', plus accessibles, plus nombreux et moins cou^teux,
notamment dans le domaine de la procre'ation et de la sexualite',
ainsi que des services d'information et autres en matie`re de
planification familiale, en accordant une attention particulie`re
aux soins obste'triques d'urgence et a` la sante' maternelle,
comme convenu dans le Programme d'action de la Confe'rence internationale
sur la population et le de'veloppement;
f) Revoir l'information, les services et la formation
destine's aux agents sanitaires, de manie`re a` tenir compte
des spe'cificite's de chaque sexe, des attentes de l'utilisateur
en matie`re de communication interpersonnelle et de son droit
au respect de la vie prive'e et a` la confidentialite'. Ces services,
cette information et cette formation devraient s'inspirer d'une
approche globale;
g) S'assurer que tous les services de sante' fournis
aux femmes et le personnel de sante' respectent les droits de
l'homme, les normes professionnelles et e'thiques et les diffe'rences
entre les sexes, lorsqu'ils s'adressent a` une cliente`le fe'minine
en vue de garantir que rien ne soit fait sans le consentement
volontaire et e'claire' des inte'resse'es; encourager l'e'laboration,
l'application et la diffusion de codes d'e'thique se fondant
sur les codes internationaux de de'ontologie me'dicale et les
principes e'thiques re'gissant les activite's d'autres professionnels
de la sante';
h) Prendre toutes les mesures approprie'es pour e'liminer
les interventions me'dicales nocives, inutiles ou impose'es,
ainsi que les the'rapeutiques inade'quates et la surme'dicalisation
des femmes, et veiller a` ce que toutes les femmes soient pleinement
informe'es des options qui s'offrent a` elles, y compris de leurs
avantages probables et de leurs effets secondaires e'ventuels,
par un personnel qualifie';
i) Renforcer et re'orienter les services de sante',
en particulier les soins de sante' primaires, pour garantir que
toutes les petites filles et les femmes aient acce`s a` des services
de sante' de qualite', re'duire les se'quelles de la maternite'
et la morbidite' maternelle et re'aliser a` l'e'chelon mondial
l'objectif convenu, a` savoir re'duire d'au moins 50 % d'ici
a` l'an 2000 et d'encore 50 % pour l'an 2015 les taux de mortalite'
lie'e a` la maternite' par rapport a` 1990; veiller a` ce que
les services ne'cessaires soient disponibles a` chaque niveau
du syste`me de sante'; mettre le plus to^t possible, et au plus
tard pour l'an 2015, des soins de sante' en matie`re de procre'ation
a` la porte'e de tous ceux qui sont en a^ge d'en avoir besoin,
dans le cadre de syste`me de soins de sante' primaires;
j) Prendre conscience du fait que les se'quelles des
avortements pratique's dans de mauvaises conditions posent un
proble`me majeur de sante' publique, et reme'die a` cette situation
comme en est convenue la Confe'rence internationale sur la population
et le de'veloppement au paragraphe 8.25 de son Programme d'action
14/;
k) Aux termes du paragraphe 8.25 du Programme d'action
de la Confe'rence internationale sur la population et le de'veloppement
: "L'avortement ne devrait, en aucun cas, e^tre promu en
tant que me'thode de planification familiale. Tous les gouvernements
et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales
inte'resse'es sont vivement invite's a` renforcer leur engagement
en faveur de la sante' de la femme, a` traiter les conse'quences
des avortements pratique's dans de mauvaises conditions de se'curite'
16/ en tant que proble`me majeur de sante' publique et a` re'duire
le recours a` l'avortement en e'tendant et en ame'liorant les
services de planification familiale. La plus haute priorite'
doit toujours e^tre accorde'e a` la pre'vention des grossesses
non de'sire'es et tout devrait e^tre fait pour e'liminer la ne'cessite'
de recourir a` l'avortement. Les femmes qui ont des grossesses
non de'sire'es devraient avoir facilement acce`s a` une information
fiable et a` des conseils empreints de compre'hension. Toute
mesure ou toute modification relatives a` l'avortement au sein
du syste`me de sante' ne peuvent e^tre arre^te'es qu'a` l'e'chelon
national ou local conforme'ment aux proce'dures le'gislatives
nationales. Dans les cas ou` il n'est pas interdit par la loi,
l'avortement devrait e^tre pratique' dans de bonnes conditions
de se'curite'. Dans tous les cas, les femmes devraient avoir
acce`s a` des services de qualite' pour reme'dier aux complications
de'coulant d'un avortement. Apre`s un avortement, des services
de conseil, d'e'ducation et de planification familiale devraient
e^tre offerts rapidement, ce qui contribuera e'galement a` e'viter
des avortements re'pe'te's"; envisager de re'viser les lois
qui pre'voient des sanctions contre les femmes en cas d'avortement
ille'gal;
l) Accorder une attention particulie`re aux besoins
des fillettes en encourageant particulie`rement l'adoption de
modes de vie sains, notamment l'activite' physique; prendre des
mesures visant expresse'ment a` re'duire les diffe'rences entre
les taux de morbidite' et de mortalite' des filles et ceux des
garc'ons, tout en re'duisant la mortalite' infantile et post-infantile,
conforme'ment aux objectifs approuve's sur le plan international,
a` savoir : d'ici a` l'an 2000, faire baisser les taux de mortalite'
infantile et des enfants de moins de 5 ans d'un tiers par rapport
au niveau de 1990, ou, si cela repre'sente une re'duction plus
importante, les faire tomber respectivement a` 50 et 70 pour
1 000 naissances vivantes; d'ici a` l'an 2015, ramener le taux
de mortalite' infantile a` moins de 35 pour 1 000 naissances
vivantes et le taux de mortalite' des enfants de moins de 5 ans
a` moins de 45 pour 1 000;
m) Veiller a` ce que les fillettes aient acce`s en
permanence, a` mesure qu'elles grandissent, aux informations
et services ne'cessaires en matie`re de nutrition et de sante',
afin qu'elles passent en bonne sante' de l'enfance a` l'a^ge
adulte;
n) E'laborer des informations, des programmes et des
services qui aident les femmes a` comprendre les changements
qu'entrai^ne le vieillissement et a` s'y adapter, et qui re'pondent
aux besoins de sante' des femmes a^ge'es, notamment a` ceux des
femmes qui sont physiquement ou psychologiquement de'pendantes;
o) Veiller a` ce que les fillettes et les femmes de
tous a^ges souffrant de tout type d'incapacite' be'ne'ficient
de services d'aide;
p) Formuler des politiques spe'cifiques, concevoir
des programmes et adopter des lois pour re'duire et e'liminer
les risques d'accident ou de maladie lie's a` l'environnement
et au travail auxquels sont expose'es les femmes, chez elles,
sur leur lieu de travail et ailleurs en accordant une attention
particulie`re aux femmes enceintes et aux me`res allaitantes;
q) Pre'voir des services de sante' mentale dans les
syste`mes de soins de sante' primaires, ou a` d'autres niveaux
approprie's, mettre en place des programmes d'aide et apprendre
au personnel des services de sante' primaire a` repe'rer et soigner
les petites filles et les femmes de tous a^ges qui sont victimes
d'actes de violence, notamment de violence au sein de la famille,
de se'vices sexuels ou d'autres mauvais traitements de'coulant
de situations de conflits arme's et non arme's;
r) Sensibiliser l'opinion aux avantages de l'allaitement
maternel; e'tudier tous les moyens d'appliquer pleinement le
Code international OMS/UNICEF de commercialisation des substituts
du lait maternel, et permettre aux femmes d'allaiter leurs nourrissons
en leur fournissant un appui psycho-affectif, pratique, e'conomique
et juridique;
s) Cre'er des me'canismes pour appuyer les organisations
non gouvernementales, en particulier les organisations fe'minines,
les associations professionnelles et autres organismes qui s'emploient
a` ame'liorer la sante' des petites filles et des femmes, et
les associer a` tous les niveaux a` l'e'laboration des politiques,
e'ventuellement a` la conception des programmes et a` leur exe'cution,
dans le secteur de la sante' et les secteurs connexes;
t) Appuyer les organisations non gouvernementales
qui oeuvrent pour la sante' des femmes et favoriser la cre'ation
de re'seaux de collaboration et de coordination entre tous les
secteurs qui se rapportent a` la sante';
u) Rationaliser l'achat des me'dicaments, garantir
une distribution re'gulie`re et fiable de produits pharmaceutiques,
de contraceptifs, d'autres fournitures et mate'riels de haute
qualite', en prenant comme re'fe'rence la liste mode`le OMS des
me'dicaments essentiels et garantir l'innocuite' des me'dicaments
et dispositifs au moyen d'un me'canisme d'autorisation de mise
sur le marche' et de re'glementation;
v) Faciliter aux femmes toxicomanes et a` leur famille
l'acce`s a` des services approprie's de traitement et de re'e'ducation
et ame'liorer la qualite' de ces services;
w) Promouvoir et garantir le degre' approprie' de
se'curite' alimentaire aux niveaux national et familial, et mettre
en place des programmes visant a` ame'liorer la nutrition des
femmes et des fillettes, en honorant les engagements pris dans
le Plan d'action adopte' par la Confe'rence internationale sur
la nutrition 17/, notamment en re'duisant de moitie' par rapport
au niveau de 1990 l'incidence mondiale de la malnutrition grave
et mode're'e chez les enfants de moins de 5 ans d'ici a` l'an
2000, en s'attachant a` re'duire les disparite's entre les sexes
dans le domaine de la nutrition, et en re'duisant d'un tiers
par rapport au niveau de 1990, les cas d'ane'mie ferriprive chez
les petites filles et les femmes d'ici a` l'an 2000;
x) Mettre l'eau potable et les services d'assainissement
a` la disposition de tous et mettre en place dans les meilleurs
de'lais des re'seaux publics efficaces de distribution;
y) Veiller a` ce que les femmes des populations autochtones
aient pleinement acce`s, dans des conditions d'e'galite', aux
infrastructures sanitaires et aux services de sante'.
Objectif strate'gique C.2. Renforcer les programmes de pre'vention
propres a` ame'liorer la sante' des femmes
Mesures a` prendre
107. Les gouvernements, en collaboration avec les organisations
non gouvernementales, les organes d'information, le secteur prive'
et les organismes internationaux compe'tents, notamment les organismes
des Nations Unies, devraient, selon qu'il convient :
a) Accorder la priorite' aux programmes d'enseignement scolaire
et extrascolaire visant a` aider les femmes a` avoir davantage
confiance en elles-me^mes, a` enrichir leurs connaissances, a`
prendre elles-me^mes les de'cisions et les responsabilite's concernant
leur sante', a` faire re'gner le respect mutuel dans la sexualite'
et en ce qui concerne la fe'condite', et a` sensibiliser les
hommes a` l'importance de la sante' et du bien-e^tre des femmes,
en privile'giant tout particulie`rement les programmes conc'us
pour encourager les deux sexes a` renoncer a` des comportements
et pratiques nocifs comme les mutilations ge'nitales fe'minines,
la pre'fe'rence pour la descendance masculine (qui se traduit
par le meurtre des nouveau-ne's de sexe fe'minin et la se'lection
sexuelle pre'natale), le mariage pre'coce, y compris le mariage
d'enfants, la violence contre les femmes, l'exploitation sexuelle,
les se'vices sexuels, parfois cause d'infection par le VIH/sida
et d'autres maladies sexuellement transmissibles, la consommation
de drogue, la discrimination a` l'e'gard des petites filles et
des femmes dans la re'partition de la nourriture, et autres comportements
et pratiques portant atteinte a` la vie, a` la sante' et au bien-e^tre
des femmes et dont certaines peuvent constituer des violations
des droits de l'homme et de la de'ontologie me'dicale;
b) Adopter des politiques de de'veloppement social
et humain, d'e'ducation et d'emploi, en vue d'e'liminer le paupe'risme
fe'minin de fac'on que les femmes aient une meilleure sante'
et soient moins expose'es a` la maladie;
c) Encourager les hommes a` s'occuper des enfants
et a` prendre part au travail domestique autant que les femmes
et a` assumer leur part de la charge financie`re que repre'sente
l'entretien de leur famille, me^me s'ils ne vivent pas sous le
me^me toit;
d) Renforcer les lois, re'former les institutions
et promouvoir les normes et les pratiques qui conviennent, de
fac'on a` e'liminer la discrimination a` l'e'gard des femmes
et a` encourager les deux sexes a` assumer leurs responsabilite's
dans leur vie sexuelle et dans la procre'ation, assurer le total
respect de l'inte'grite' de la personne, re'aliser les conditions
ne'cessaires pour que les femmes puissent exercer leurs droits
en matie`re de procre'ation et e'liminer les lois et pratiques
coercitives;
e) Rassembler et diffuser les informations disponibles
par des campagnes d'e'ducation sanitaire, et en utilisant les
me'dias, des services fiables de conseil et les e'coles, afin
que les hommes et les femmes, en particulier les jeunes, soient
mieux informe's sur leur sante', notamment en ce qui concerne
la sexualite' et la procre'ation, sans perdre de vue les droits
des enfants droit a` l'information, a` une vie prive'e, a` la
confidentialite', au respect et au consentement e'claire' non
plus que les responsabilite's, droits et devoirs des parents
ou tuteurs qui doivent leur donner des conseils et des renseignements
adapte's a` leur a^ge pour les guider dans l'exercice des droits
qui leur sont reconnus par la Convention relative aux droits
de l'enfant, en respectant les dispositions de la Convention
sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a`
l'e'gard des femmes; veiller a` ce que toute mesure concernant
les enfants soit principalement motive'e par le souci de prote'ger
leurs inte're^ts;
f) Cre'er dans les e'coles, dans les entreprises et
dans les communaute's des programmes offrant aux petites filles
et aux femmes de tout a^ge des possibilite's de sport, de culture
physique et de loisirs e'gales a` celles qui sont offertes aux
hommes et aux garc'ons;
g) Reconnai^tre les besoins spe'cifiques des adolescents
et mettre en oeuvre des programmes approprie's, d'e'ducation
et d'information, par exemple, sur les questions de sante' se
rapportant a` la sexualite' et a` la procre'ation et sur les
maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida,
compte tenu des droits de l'enfant et des droits, devoirs et
responsabilite's des parents tels qu'ils sont rappele's au paragraphe
107 e);
h) Prendre des mesures afin de re'duire le fardeau
de plus en plus disproportionne' qui pe`se sur les femmes en
raison de leurs ro^les multiples dans la famille et la communaute',
en e'laborant des politiques qui leur assurent des services sociaux
et de sante' adapte's;
i) Adopter des re'glementations assurant que les conditions
de l'emploi, a` tous les niveaux du secteur de la sante', notamment
la re'mune'ration et le syste`me de promotion, soient non discriminatoires
et re'pondent a` des normes professionnelles justes pour permettre
aux femmes de travailler efficacement;
j) Introduire des notions d'hygie`ne et de nutrition
dans tous les programmes d'alphabe'tisation des adultes et dans
les e'coles, de`s le primaire;
k) Concevoir et lancer des campagnes de presse et
des programmes d'information et d'e'ducation pour que les femmes
et les petites filles prennent conscience des risques de sante'
et autres auxquels les expose l'usage de la drogue, et adopter
des strate'gies et programmes pour combattre cette pratique et
la toxicomanie et promouvoir la re'e'ducation et la gue'rison;
l) Formuler et mettre en oeuvre des programmes inte'gre's
et cohe'rents de pre'vention, diagnostic et traitement de l'oste'oporose,
maladie qui touche principalement les femmes;
m) Cre'er des programmes et services de pre'vention,
diagnostic pre'coce et traitement du cancer du sein, du col de
l'ute'rus et d'autres cancers des organes ge'nitaux, et renforcer
ceux qui existent, en ayant notamment recours a` des campagnes
de presse;
n) Re'duire les risques croissants que cre'e la pollution
de l'environnement, en particulier dans les re'gions et les communaute's
pauvres; adopter l'approche prudente pre'conise'e dans la De'claration
de Rio sur l'environnement et le de'veloppement, adopte'e par
la Confe'rence des Nations Unies sur l'environnement et le de'veloppement
18/, et inclure dans le suivi d'Action 21 la question des risques
que la pollution de l'environnement peut pre'senter pour la sante'
des femmes 19/;
o) Sensibiliser les femmes, les professionnels de
la sante', les dirigeants et le grand public aux risques graves
mais e'vitables que comporte la consommation de tabac et a` l'importance
de l'e'ducation et de la re'glementation antitabac, pour promouvoir
la sante' et pre'venir la maladie;
p) Veiller a` ce que les e'coles de me'decine et autres
e'tablissements d'enseignement dans le domaine de la sante' offrent
des cours complets obligatoires portant spe'cifiquement sur la
sante' de la femme;
q) Adopter des mesures pre'ventives spe'cifiques pour
prote'ger les femmes, les jeunes et les enfants de tout abus
par exemple se'vices, exploitation, traite et violences sexuelles
, notamment en e'laborant et faisant appliquer des lois et en
assurant une protection juridique, me'dicale et autre.
Objectif strate'gique C.3. Lancer des initiatives tenant compte
des besoins des femmes face aux maladies sexuellement transmissibles,
au VIH/sida et aux autres proble`mes de sante' se rapportant a`
la sexualite' et a` la procre'ation
Mesures a` prendre
108. Les gouvernements, les organisations internationales,
notamment les organismes compe'tents des Nations Unies, les donateurs
bilate'raux et multilate'raux et les organisations non gouvernementales
devraient :
a) Veiller a` ce que les femmes, en particulier celles qui sont
malades du sida ou se'ropositives ou ont d'autres maladies sexuellement
transmissibles ou sont affecte'es par la pande'mie de sida, participent
a` toutes les de'cisions relatives a` la formulation, a` l'application,
au suivi et a` l'e'valuation des politiques et programmes de
lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles;
b) Revoir et modifier comme il convient les lois et
pratiques susceptibles de rendre les femmes plus vulne'rables
a` l'infection par le VIH et aux maladies sexuellement transmissibles,
lutter contre ces pratiques socioculturelles, notamment en le'gife'rant,
et prote'ger les femmes, les adolescentes et les fillettes contre
toute discrimination lie'e au VIH/sida par une le'gislation,
des politiques et des attitudes approprie'es;
c) Inciter toute la socie'te', notamment le secteur
public, et les organisations internationales, a` adopter face
au VIH/sida des politiques et des pratiques empreintes d'humanite',
constructives et non discriminatoires qui prote`gent les droits
des personnes infecte'es;
d) Reconnai^tre l'ampleur des manifestations de la
pande'mie de sida dans chaque pays et en particulier de ses re'percussions
sur les femmes, et veiller a` ce que les femmes infecte'es ne
soient pas stigmatise'es ou victimes de discrimination, notamment
en cas de voyage;
e) E'tablir des programmes et des strate'gies multisectoriels
tenant compte des sexospe'cificite's pour mettre fin a` la subordination
sociale des femmes et des filles et leur assurer davantage de
moyens d'action et l'e'galite' avec les hommes sur les plans
social et e'conomique, et favoriser les programmes destine's
a` e'duquer les hommes pour qu'ils assument leurs responsabilite's
dans la pre'vention du sida et des autres maladies sexuellement
transmissibles;
f) Faciliter l'e'tablissement de strate'gies communautaires
pour prote'ger les femmes de tout a^ge contre l'infection par
le VIH et les autres maladies sexuellement transmissibles, dispenser
des soins et une assistance aux petites filles et aux femme infecte'es
et a` leur famille et mobiliser toute la collectivite' face a`
la pande'mie de sida pour qu'elle exerce des pressions sur toutes
les autorite's responsables et les ame`ne a` re'agir a` temps
et d'une fac'on efficace, durable et en tenant compte des sexospe'cificite's;
g) Appuyer et renforcer les capacite's nationales
afin de pouvoir e'tablir et de'velopper des politiques et programmes
sexospe'cifiques de lutte contre le VIH/sida et les maladies
sexuellement transmissibles, et notamment de mettre des ressources
et des services a` la disposition des femmes qui ont la charge
morale ou financie`re de personnes infecte'es par le VIH ou qui
subissent les conse'quences de la pande'mie de sida, en particulier
les enfants et les personnes a^ge'es dont des proches sont morts
de cette maladie;
h) Organiser a` l'intention des parents, des de'cideurs
et des personnalite's influentes a` tous les niveaux de la communaute',
y compris les autorite's religieuses et les autorite's traditionnelles,
des ateliers d'information, d'e'ducation et de formation sur
la pre'vention du VIH/sida et des autres maladies sexuellement
transmissibles et sur leurs re'percussions aussi bien sur les
femmes que sur les hommes de tout a^ge;
i) Donner a` toutes les femmes et a` tous les personnels
de sante' toute information et toute formation utiles concernant
les maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida,
chez les femmes enceintes et sur les conse'quences pour le be'be',
par exemple en ce qui concerne l'allaitement;
j) Aider les femmes et les organisations fe'minines,
officielles et autres, a` stimuler l'e'ducation par les contacts
entre les femmes elles-me^mes et par des programmes de'centralise's
ainsi qu'a` participer a` la conception, a` l'exe'cution et au
suivi de ces programmes;
k) S'attacher a` promouvoir le respect mutuel et l'e'galite'
dans les relations entre les sexes et, en particulier, a` fournir
aux adolescents l'e'ducation et les services dont ils ont besoin
pour pouvoir vivre leur sexualite' de fac'on constructive et
responsable;
l) Concevoir a` l'intention des hommes de tout a^ge
et des adolescents, en tenant compte du ro^le des parents tel
qu'il est rappele' au paragraphe 107 e), des programmes spe'cifiques
et complets d'information pre'cise sur le comportement sexuel
et la procre'ation responsables et sans risques, notamment sur
l'utilisation volontaire par les hommes de me'thodes approprie'es
et efficaces pour pre'venir l'infection par le VIH/sida et les
autres maladies sexuellement transmissibles, en particulier l'abstinence
et l'emploi de pre'servatifs;
m) Offrir a` tous, hommes, femmes et couples, dans
les syste`mes de sante' primaires, des services ade'quats et
abordables de pre'vention des maladies sexuellement transmissibles,
notamment de l'infection par le VIH/sida, et de'velopper des
services de conseil, de diagnostic et de traitement confidentiels
et non contraignants a` l'intention des femmes; veiller a` ce
que des pre'servatifs de bonne qualite' et les me'dicaments ne'cessaires
au traitement des maladies sexuellement transmissibles soient,
chaque fois que possible, distribue's aux services de sante';
n) Appuyer des programmes de pre'vention qui tiennent
compte de ce que l'infection des femmes par le VIH est souvent
lie'e a` des comportements a` risque, tels que l'injection intraveineuse
de drogue ou les rapports sexuels sans protection et irresponsables
sous l'influence de la drogue, et prendre des mesures de pre'vention
approprie'es;
o) Appuyer et acce'le'rer la recherche visant a` mettre
au point des me'thodes abordables que puissent utiliser les femmes
pour pre'venir l'infection par le VIH et les autres maladies
sexuellement transmissibles, des strate'gies donnant aux femmes
le pouvoir de se prote'ger et des me'thodes pour les aider, les
soutenir et les soigner, en les faisant participer a` tous les
aspects de cette recherche;
p) Appuyer et entreprendre des travaux de recherche
sur les besoins et les conditions de vie des femmes, en particulier
sur l'infection par le VIH et les maladies sexuellement transmissibles,
les me'thodes de protection utilisables par les femmes elles-me^mes,
comme les bacte'ricides non spermicides, et sur les comportements
et pratiques a` risque des hommes et des femmes.
Objectif strate'gique C.4. Promouvoir la recherche
et diffuser des informations sur la sante' des femmes
Mesures a` prendre
109. Les gouvernements, le syste`me des Nations Unies,
le personnel me'dical, les instituts de recherche, les organisations
non gouvernementales, les donateurs, l'industrie pharmaceutique
et les me'dias devraient, selon qu'il convient :
a) Former des chercheurs et mettre en place des syste`mes
permettant d'utiliser chaque fois qu'il y a lieu des donne'es
recueillies, analyse'es et ventile'es par sexe, par a^ge, et
selon d'autres parame`tres de'mographiques et socio-e'conomiques
reconnus, pour l'e'laboration des politiques et la planification,
le suivi et l'e'valuation;
b) Promouvoir la recherche, les techniques et les
traitements sanitaires axe's sur les femmes et sexospe'cifiques,
inte'grer les connaissances traditionnelles et autochtones dans
la me'decine moderne, et donner aux femmes les informations dont
elles ont besoin pour prendre des de'cisions e'claire'es et responsables;
c) Accroi^tre le nombre de femmes occupant des postes
de responsabilite' dans les professions de sante', notamment
parmi les chercheurs et les scientifiques, de manie`re que l'objectif
de l'e'galite' soit atteint le plus to^t possible;
d) Accroi^tre le soutien financier et autre, de toutes
sources, a` la recherche pre'ventive, biome'dicale, comportementale,
e'pide'miologique concernant la sante' fe'minine et aux e'tudes
sur les services de sante' s'adressant aux femmes, ainsi qu'a`
la recherche sur les causes et conse'quences sociales, e'conomiques
et politiques des proble`mes de sante' des femmes, y compris
les effets des ine'galite's entre les sexes et ceux de l'a^ge,
notamment en ce qui concerne les maladies chroniques et les maladies
non transmissibles (entre autres les affections cardio-vasculaires,
les cancers, les affections et le'sions de l'appareil ge'nital),
l'infection par le VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles,
les maladies lie'es a` la pollution et les maladies tropicales;
e) Informer les femmes sur les facteurs qui accroissent
les risques de cancer et d'infection de l'appareil ge'nital,
de manie`re qu'elles aient tous les e'le'ments ne'cessaires pour
prendre les de'cisions concernant leur sante';
f) Appuyer et financer la recherche sociale, e'conomique,
politique et culturelle sur les incidences que l'ine'galite'
entre les sexes a sur la sante' des femmes (e'tiologie, e'pide'miologie,
services offerts, utilisation de ces services, re'sultats des
traitements prescrits);
g) Appuyer la recherche sur les syste`mes de sante'
et leur fonctionnement, en vue d'e'largir l'acce`s a` ces services
et d'ame'liorer leur qualite', de soutenir comme il convient
les femmes qui ont dans leur entourage des personnes a` soigner,
et dresser un tableau des services de sante' offerts aux femmes
en matie`re de sante' et de l'usage que celles-ci en font;
h) Fournir un appui financier et institutionnel a`
la recherche visant a` mettre au point des me'thodes et techniques
su^res, efficaces, peu cou^teuses et acceptables, pour assurer
la sante' des femmes et des hommes en matie`re de sexualite'
et de procre'ation, y compris des me'thodes de re'gulation de
la fe'condite', notamment la planification familiale naturelle
par les deux sexes, des me'thodes de protection contre les maladies
sexuellement transmissibles et le VIH, ainsi que des techniques
simples et peu cou^teuses de diagnostic de ces maladies, et d'autres;
cette recherche devra, a` chaque stade, e^tre guide'e par les
utilisateurs et tenir compte de la spe'cificite' de chaque sexe
et en particulier de celle des femmes, et respecter strictement
les normes juridiques, e'thiques, me'dicales et scientifiques
internationales qui re'gissent la recherche biome'dicale;
i) L'avortement pratique' dans de mauvaises conditions
16/ constituant l'une des principales menaces pour la sante'
et la vie des femmes, il faudrait promouvoir la recherche afin
de mieux comprendre et mai^triser les causes et les conse'quences
de l'avortement provoque', y compris ses se'quelles sur la fe'condite'
et la sante' ge'ne'sique et mentale de la femme et les pratiques
contraceptives, ainsi que la recherche sur le traitement des
complications de l'avortement et les soins apre`s avortement;
j) Reconnai^tre la valeur de la me'decine traditionnelle
notamment de celle que pratiquent les femmes des populations
autochtones et l'encourager, en vue d'en pre'server les aspects
be'ne'fiques et de les incorporer dans les soins assure's par
les services de sante', et appuyer la recherche a` cet effet;
k) Mettre au point des me'canismes permettant d'e'valuer
et de diffuser les donne'es disponibles et les re'sultats de
la recherche, notamment parmi les chercheurs, les de'cideurs,
les professionnels de la sante' et les associations fe'minines;
l) Suivre la recherche ge'ne'tique, notamment sur
le ge'nome humain, sous l'angle de la sante' des femmes, et diffuser
les informations et les re'sultats des e'tudes effectue'es dans
le respect des normes e'thiques reconnues.
Objectif strate'gique C.5. Augmenter les ressources
consacre'es a` la sante' des femmes et suivre et e'valuer la situation
dans ce domaine
Mesures a` prendre
110. Les gouvernements et administrations a` tous les
niveaux, en collaboration avec les organisations non gouvernementales,
en particulier les organisations fe'minines et de jeunesse devraient
:
a) Accroi^tre les budgets des services de sante' primaires
et des services sociaux, tout en soutenant comme il faut les
services de sante' secondaires et tertiaires, et accorder une
attention particulie`re a` la sante' en matie`re de procre'ation
et de sexualite' des femmes et des petites filles; la priorite'
devrait e^tre accorde'e aux programmes de sante' dans les zones
rurales et les quartiers pauvres des villes;
b) De'velopper de nouveaux moyens de financer les
services de sante', en favorisant la participation des collectivite's
et le financement local; accroi^tre, si ne'cessaire, les cre'dits
budge'taires alloue's aux centres de sante', programmes et services
communautaires qui re'pondent aux besoins spe'cifiques des femmes;
c) De'velopper des services de sante' locaux qui encouragent
la participation et l'initiative communautaires compte tenu des
besoins spe'cifiques des femmes, ainsi que l'auto-me'dication
et les programmes spe'cifiques de pre'vention;
d) Fixer des objectifs et des de'lais, selon qu'il
convient, pour ame'liorer la sante' fe'minine, et planifier,
appliquer, suivre et e'valuer les programmes a` partir d'e'tudes
de leurs effets sexospe'cifiques fonde'es sur des donne'es qualitatives
et quantitatives ventile'es par sexe, a^ge, et selon d'autres
parame`tres de'mographiques et socio-e'conomiques reconnus;
e) E'tablir, selon les besoins, des me'canismes ministe'riels
et interministe'riels, afin de suivre l'application des re'formes
des politiques et programmes de sante' concernant les femmes
et cre'er, au besoin, des centres de liaison de haut niveau dans
les services nationaux de planification responsables de leur
suivi, afin que les proble`mes de sante' des femmes soient pris
en conside'ration dans tous les organismes et programmes gouvernementaux
compe'tents.
111. Les gouvernements, l'ONU et les institutions spe'cialise'es
des Nations Unies, les institutions financie`res internationales,
les donateurs bilate'raux et le secteur prive' devraient, selon
qu'il convient :
a) De'finir des politiques qui favorisent les investissements
dans les services de sante' destine's aux femmes et, le cas e'che'ant,
accroi^tre les cre'dits pour de tels investissements;
b) Fournir une assistance mate'rielle, financie`re
et logistique approprie'e pour renforcer les organisations non
gouvernementales de jeunesse, afin qu'elles puissent mieux re'pondre
aux besoins des jeunes dans le domaine de la sante', y compris
la sante' en matie`re de sexualite' et de procre'ation;
c) Accorder une plus grande priorite' a` la sante'
des femmes et mettre au point des me'canismes pour coordonner
et exe'cuter les activite's inspire'es par les objectifs de sante'
de'finis dans le Programme d'action et les accords internationaux
pertinents, afin de stimuler le progre`s.
D. La violence a` l'e'gard des femmes
112. La violence a` l'e'gard des femmes fait obstacle
a` la re'alisation des objectifs d'e'galite', de de'veloppement
et de paix. Elle constitue une violation des droits fondamentaux
et des liberte's fondamentales des femmes et empe^che partiellement
ou totalement celles-ci de jouir de ces droits et liberte's. Le
fait que la protection et la promotion des droits et liberte's
fondamentaux ne soient pas assure'es dans le cas de la violence
a` l'e'gard des femmes, est un proble`me ancien qui pre'occupe
tous les E'tats et auquel il faut s'attaquer. Depuis la Confe'rence
de Nairobi, on a beaucoup appris sur les causes et les conse'quences
de cette violence, ainsi que sur son incidence et sur les mesures
a` prendre pour la combattre. Dans toutes les socie'te's, a` des
degre's divers, les femmes et les petites filles sont victimes
de violences physiques, sexuelles et psychologiques, quels que
soient leur revenu, leur classe sociale et leur culture. La subordination
e'conomique et social des femmes peut e^tre a` la fois une cause
et une conse'quence de la violence qu'elles subissent.
113. L'expression "violence a` l'e'gard des femmes"
de'signe tous actes de violence dirige's contre des femmes en
tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un pre'judice
ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris
la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire
de liberte', que ce soit dans la vie publique ou dans la vie prive'e.
En conse'quence, la violence a` l'e'gard des femmes s'entend comme
englobant, sans y e^tre limite'e, les formes de violence e'nume're'es
ci-apre`s :
a) La violence physique, sexuelle et psychologique
exerce'e au sein de la famille, y compris les coups, les se'vices
sexuels inflige's aux enfants de sexe fe'minin au foyer, les
violences lie'es a` la dot, le viol conjugal, les mutilations
ge'nitales et autres pratiques traditionnelles pre'judiciables
a` la femme, la violence non conjugale et la violence lie'e a`
l'exploitation;
b) La violence physique, sexuelle et psychologique
exerce'e au sein de la socie'te', y compris le viol, les se'vices
sexuels, le harce`lement sexuel et l'intimidation sur les lieux
de travail, dans les e'tablissements d'enseignement et ailleurs,
le proxe'ne'tisme et la prostitution force'e;
c) La violence physique, sexuelle et psychologique
perpe'tre'e ou tole're'e par l'E'tat, ou` qu'elle s'exerce.
114. Constituent e'galement des actes de violence a`
l'e'gard des femmes les violations de leurs droits fondamentaux
dans les zones de conflit arme', notamment le meurtre, le viol
syste'matique, l'esclavage sexuel et la grossesse force'e.
115. La violence a` l'e'gard des femmes comprend aussi
les ste'rilisations force'es et les avortements force's, la contraception
impose'e par la contrainte ou la force, la se'lection pre'natale
en fonction du sexe et l'infanticide des petites filles.
116. Certains groupes de femmes, dont les femmes appartenant
a` des minorite's ou a` des populations autochtones, les re'fugie'es,
les migrantes, les femmes pauvres vivant dans des communaute's
rurales ou isole'es, les femmes sans ressources, interne'es ou
de'tenues, les petites filles, les handicape'es, les femmes a^ge'es,
de'place'es, rapatrie's, y compris les travailleuses expatrie'es,
les femmes vivant dans la pauvrete' ou dans des zones de conflit
arme', ou dans des re'gions sous occupation e'trange`re ou qui
sont le the'a^tre d'une guerre d'agression, d'une guerre civile
ou de mene'es terroristes, y compris les prises d'otages, sont
aussi particulie`rement vulne'rables face a` la violence.
117. Qu'ils se produisent au sein du foyer ou de la
collectivite', ou qu'ils soient perpe'tre's ou tole're's par les
E'tats, les actes ou les menaces de violence instillent la peur
et l'inse'curite' dans la vie des femmes et font obstacle a` l'instauration
de l'e'galite' ainsi qu'au de'veloppement et a` la paix. La peur
d'e^tre victime de violences, y compris de harce`lement, limite
en permanence la mobilite' des femmes et leur acce`s aux ressources
et aux activite's essentielles. La violence a` l'e'gard des femmes
a un cou^t social, sanitaire et e'conomique e'leve' pour les individus
et pour la socie'te'. Elle compte parmi les principaux me'canismes
sociaux sur lesquels repose la subordination des femmes. Dans
bien des cas, la violence a` l'e'gard des femmes et des petites
filles se manifeste au sein de la famille ou du foyer, ou` elle
est fre'quemment tole're'e. Souvent, le manque de soins, les violences
physiques et sexuelles et les viols dont sont victimes les petites
filles et les femmes de la part de membres de leur famille ou
d'autres membres du foyer ne sont pas signale's, non plus que
les actes de violence commis par le conjoint ou par d'autres,
ce qui les rend difficiles a` de'tecter. On constate couramment
que, me^me dans les cas ou` de tels actes sont signale's, les
victimes ne sont pas prote'ge'es et les coupables ne sont pas
punis.
118. La violence a` l'e'gard des femmes traduit des
rapports de force historiques qui ont abouti a` la domination
des femmes par les hommes et a` la discrimination et freine' la
promotion des femmes. La violence a` l'e'gard des femmes de tous
a^ges de'coule essentiellement de comportements culturels, en
particulier des effets ne'fastes de certaines coutumes et pratiques
traditionnelles et de comportements extre'mistes fonde's sur la
race, le sexe, la langue ou la religion, qui perpe'tuent le statut
infe'rieur re'serve' aux femmes dans la famille, sur le lieu de
travail et au sein de la communaute' et de la socie'te'. La violence
a` l'e'gard des femmes est encore aggrave'e par les pressions
sociales, notamment la honte qu'entrai^ne pour les femmes la de'nonciation
de certains actes dont elles ont e'te' victimes, le manque d'information,
d'aide et de protection juridique, l'absence de lois interdisant
clairement les actes de violence a` l'e'gard des femmes, la non-re'vision
des le'gislations en vigueur, l'insuffisance des mesures prises
par les pouvoirs publics pour faire connai^tre et appliquer les
lois en vigueur et l'absence de moyens e'ducatifs et autres qui
permettraient d'e'liminer les causes de la violence et de reme'dier
a` ses conse'quences. Les images de violences a` l'e'gard des
femmes ve'hicule'es par les me'dias, notamment les sce`nes de
viol ou d'esclavage sexuel et toutes celles ou` les femmes et
les petites filles sont traite'es comme des objets sexuels, en
particulier les images pornographiques, contribuent a` ge'ne'raliser
ces formes de violence et ont un effet de'plorable sur le public
en ge'ne'ral et plus spe'cialement sur les enfants et les jeunes.
119. Pour relever le de'fi que constitue l'e'limination
de toute violence a` l'e'gard des femmes au sein de la famille,
de la communaute' et de l'E'tat, il est ne'cessaire et possible
de mettre au point une approche globale et multidisciplinaire.
Le principe de l'e'galite' et du partenariat entre hommes et femmes
et le respect de la dignite' humaine doivent pre'valoir dans tous
les aspects de la vie en socie'te'. Il faudrait que les syste`mes
e'ducatifs favorisent le respect de soi, ainsi que le respect
mutuel et l'esprit de coope'ration entre les femmes et les hommes.
120. Faute de donne'es et de statistiques fiables,
ventile'es par sexe, sur l'incidence de la violence, il est difficile
d'e'laborer des programmes et de suivre l'e'volution de la situation.
La pe'nurie, voire l'absence totale de documents et d'e'tudes
sur la violence au sein de la famille, le harce`lement sexuel
et la violence dont les femmes et les petites filles sont victimes
dans la vie prive'e et publique, notamment sur le lieu de travail,
fait obstacle a` l'e'laboration de strate'gies d'intervention
spe'cifiques. L'expe'rience acquise dans un certain nombre de
pays montre que les hommes et les femmes peuvent e^tre mobilise's
pour lutter contre la violence sous toutes ses formes, et qu'il
est possible de prendre des mesures d'ordre public efficaces pour
s'attaquer tant aux conse'quences qu'aux causes de la violence.
Pour changer les choses, il est indispensable d'obtenir l'appui
d'associations masculines de'termine'es a` lutter contre les violences
qui s'exercent en fonction du sexe.
121. Les femmes peuvent e^tre expose'es a` des formes
de violence de la part de personnes qui de'tiennent l'autorite',
en situation de conflit ou non. Si tous les agents de l'E'tat
auxquels les femmes devraient pouvoir faire confiance, notamment
les agents de police, les fonctionnaires des administrations pe'nitentiaires
et les agents des forces de se'curite' avaient une formation dans
le domaine du droit humanitaire et des droits de l'homme et si
les auteurs de violences a` l'e'gard des femmes e'taient punis,
celles-ci subiraient moins de violences de la part d'agents de
l'E'tat.
122. La suppression effective de la traite des femmes
et des petites filles a` des fins sexuelles est un sujet de pre'occupation
tre`s important pour la communaute' internationale. Il faut revoir
et renforcer l'application de la Convention de 1949 pour la re'pression
et l'abolition de la traite des e^tres humains et de l'exploitation
de la prostitution d'autrui 20/, et des autres instruments pertinents.
L'exploitation des femmes dans des re'seaux internationaux de
prostitution et de traite est devenue l'une des principales activite's
de la criminalite' internationale organise'e. Le Rapporteur spe'cial
de la Commission des droits de l'homme sur la violence a` l'e'gard
des femmes, qui a e'tudie' ce phe'nome`ne en tant que cause supple'mentaire
de violation des droits et liberte's fondamentaux des femmes et
des petites filles, est invite' a` examiner d'urgence dans le
cadre de son mandat la question de la traite internationale d'e^tres
humains a` des fins sexuelles, notamment la prostitution force'e,
le viol, les se'vices sexuels et le tourisme sexuel. Les femmes
et les petites filles qui en sont victimes sont plus que d'autres
expose'es a` de nouvelles violences, a` des grossesses non de'sire'es
et aux maladies sexuellement transmissibles, dont l'infection
par le VIH/sida.
123. Dans le cadre de la lutte contre la violence a`
l'e'gard des femmes, les gouvernements et les autres parties inte'resse'es
devraient encourager activement et de fac'on visible l'inte'gration
syste'matique de la proble'matique hommes-femmes dans toutes les
politiques et tous les programmes afin que les de'cisions soient
prises en connaissance de cause.
Objectif strate'gique D.1. Prendre des mesures concerte'es
afin de pre'venir et d'e'liminer la violence a` l'e'gard des femmes
Mesures a` prendre
124. Les gouvernements devraient :
a) Condamner la violence a` l'e'gard des femmes et
s'abstenir d'invoquer la coutume, la tradition ou la religion
pour se soustraire a` l'obligation de l'e'liminer conforme'ment
a` la De'claration sur l'e'limination de la violence a` l'e'gard
des femmes;
b) S'abstenir de tout acte de violence a` l'e'gard
des femmes et agir avec la diligence voulue pour pre'venir de
tels actes, enque^ter sur ces actes et les punir conforme'ment
a` la le'gislation nationale, qu'ils soient perpe'tre's par l'E'tat
ou par des particuliers;
c) Instituer dans les codes pe'nal, civil, du travail
et administratif les sanctions voulues pour punir et re'parer
les torts cause's aux femmes et aux petites filles victimes de
violence, que cette violence s'exerce dans le cadre familial,
sur le lieu de travail, dans la communaute' ou dans la socie'te',
ou renforcer les sanctions existantes;
d) Le'gife'rer et appliquer les lois et les examiner
et les analyser pe'riodiquement en vue de s'assurer qu'elles
contribuent efficacement a` e'liminer la violence a` l'e'gard
des femmes, en mettant l'accent sur la pre'vention de la violence
et la poursuite des de'linquants; assurer la protection des femmes
contre la violence, leur donner acce`s a` des voies de recours
justes et efficaces, pre'voyant notamment l'indemnisation et
la re'adaptation des victimes et la re'e'ducation des de'linquants;
e) Promouvoir activement la ratification et l'application
de toutes les normes et de tous les instruments internationaux
en matie`re des droits de l'homme qui se rapportent a` la violence
a` l'e'gard des femmes, notamment la De'claration universelle
des droits de l'homme 21/, le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques 13/, le Pacte international relatif
aux droits e'conomiques, sociaux et culturels 13/ et la Convention
contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains
ou de'gradants 22/;
f) Appliquer la Convention sur l'e'limination de toutes
les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes en tenant
compte de la recommandation 19 adopte'e a` sa onzie`me session
par le Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard
des femmes 23/;
g) Promouvoir activement une politique visant explicitement
a` inte'grer la proble'matique hommes-femmes dans les politiques
et programmes de pre'vention de la violence a` l'e'gard des femmes
et encourager, appuyer et appliquer e'nergiquement des mesures
et programmes tendant a` mieux faire comprendre les causes, les
conse'quences et les me'canismes de cette violence aux responsables
de l'application de ces politiques, tels que le personnel charge'
de l'application des lois, le personnel policier, judiciaire
et me'dical et de protection sociale, ainsi que le personnel
qui s'occupe des minorite's, des migrations et des re'fugie's,
et e'laborer des strate'gies propres a` garantir que les femmes
n'aient pas a` subir un surcroi^t de violence du fait de lois
et de modes de re'pression ne prenant pas en conside'ration leur
spe'cificite';
h) Permettre aux femmes victimes d'actes de violence
d'avoir acce`s a` l'appareil judiciaire et, conforme'ment a`
la le'gislation nationale, a` des me'canismes de recours justes
et efficaces et les informer de leur droit a` s'adresser a` ces
me'canismes pour obtenir des re'parations;
i) Promulguer et appliquer des lois sanctionnant les
auteurs de pratiques et d'actes de violence a` l'e'gard des femmes
tels que les mutilations ge'nitales, la se'lection pre'natale
en fonction du sexe, l'infanticide et les violences lie'es a`
la dot, et appuyer vigoureusement les efforts de'ploye's par
les organisations non gouvernementales et les organisations communautaires
en vue d'e'liminer ces pratiques;
j) E'laborer et appliquer a` tous les niveaux approprie's
des plans d'action visant a` e'liminer la violence a` l'e'gard
des femmes;
k) Adopter toutes les mesures voulues, notamment dans
le domaine de l'e'ducation, pour modifier les comportements sociaux
et culturels des hommes et des femmes et e'liminer les pre'juge's,
coutumes et pratiques tenant a` l'ide'e que l'un des deux sexes
est supe'rieur ou infe'rieur a` l'autre ou a` des conceptions
ste're'otype'es des ro^les masculin et fe'minin;
l) Mettre en place des me'canismes institutionnels,
ou renforcer ceux qui existent, pour permettre aux femmes et
aux filles de de'noncer, en toute se'curite' et confidentialite',
sans crainte de sanctions ni de repre'sailles, les actes de violence
dont elles sont victimes, et de porter plainte;
m) Veiller a` ce que les handicape'es aient acce`s
aux informations se rapportant a` la violence a` l'e'gard des
femmes et aux services de protection;
n) Mettre au point, ame'liorer ou organiser, le cas
e'che'ant, et financer les programmes de formation a` l'intention
des personnels judiciaire, juridique, me'dical, social, pe'dagogique
et policier et des services d'immigration, afin d'e'viter les
abus de pouvoir susceptibles de donner lieu a` des actes de violence
contre les femmes et de sensibiliser ces personnels a` la nature
des actes de violence et des menaces a` l'e'gard des femmes,
afin que les victimes de tels actes soient traite's avec justice;
o) Le'gife'rer le cas e'che'ant, ou renforcer la le'gislation
existante, pour sanctionner les agents de la police et des forces
de se'curite' ou tous autres agents de l'E'tat qui se livrent
a` des actes de violence a` l'e'gard des femmes dans l'accomplissement
de leurs fonctions, examiner la le'gislation existante et prendre
des mesures efficaces contre les auteurs de tels actes;
p) Inscrire au budget national des ressources suffisantes
et mobiliser les ressources de la collectivite' pour financer
les activite's visant a` e'liminer la violence a` l'e'gard des
femmes, notamment pour appliquer les plans d'action a` tous les
niveaux approprie's;
q) Inclure dans les rapports pre'sente's en application
des instruments internationaux pertinents relatifs aux droits
de l'homme des informations concernant la violence a` l'e'gard
des femmes et les mesures prises pour donner effet a` la De'claration
sur l'e'limination de la violence a` l'e'gard des femmes;
r) Coope'rer avec le Rapporteur spe'cial de la Commission
des droits de l'homme sur la violence a` l'e'gard des femmes
dans l'exercice de son mandat, appuyer ses travaux et fournir
toutes les informations demande'es; coope'rer e'galement avec
d'autres instances compe'tentes telles que le Rapporteur spe'cial
de la Commission des droits de l'homme sur la torture et le Rapporteur
spe'cial de la Commission des droits de l'homme sur les exe'cutions
sommaires, extrajudiciaires et arbitraires, en ce qui concerne
la violence a` l'e'gard des femmes;
s) Recommander a` la Commission des droits de l'homme
de renouveler le mandat du Rapporteur spe'cial sur la violence
a` l'e'gard des femmes lorsqu'il viendra a` expiration en 1997
et, si ne'cessaire, de le mettre a` jour et de le renforcer.
125. Les gouvernements, y compris les pouvoirs locaux,
et les organisations communautaires, les organisations non gouvernementales,
les e'tablissements d'enseignement, les secteurs public et prive',
en particulier les entreprises, ainsi que les me'dias devraient,
selon le cas :
a) Fournir des structures d'accueil et des secours
bien finance's aux femmes et aux petites filles victimes de violences,
ainsi que des conseils me'dicaux, psychologiques et autres, de
me^me qu'une assistance judiciaire gratuite ou peu cou^teuse,
en cas de besoin, et leur apporter l'assistance voulue pour les
aider a` trouver des moyens de subsistance;
b) Mettre en place des services accessibles sur les
plans linguistique et culturel a` l'intention des femmes et des
petites filles migrantes, y compris les travailleuses migrantes
qui sont victimes de violences en raison de leur sexe;
c) Prendre conscience de la vulne'rabilite' des migrantes,
notamment des travailleuses migrantes dont le statut juridique
dans le pays d'accueil de'pend d'employeurs qui risquent d'abuser
de la situation, a` la violence et a` d'autres formes d'abus;
d) Appuyer les initiatives prises par des organisations
fe'minines et les organisations non gouvernementales du monde
entier pour sensibiliser le public au proble`me de la violence
contre les femmes et pour contribuer a` son e'limination;
e) Organiser, soutenir et financer les campagnes communautaires
d'e'ducation et de formation visant a` faire comprendre que la
violence a` l'e'gard des femmes est une violation de leurs droits
fondamentaux et encourager les communaute's locales a` recourir
a` des me'thodes traditionnelles ainsi qu'a` des me'thodes novatrices
de re`glement des conflits qui tiennent du^ment compte des spe'cificite's
des hommes et des femmes;
f) Reconnai^tre, soutenir et promouvoir le ro^le essentiel
que jouent les institutions interme'diaires, telles que centres
de soins de sante' primaires, centres de planification familiale,
services de me'decine scolaire, services de protection maternelle
et infantile, centres a` l'intention des familles migrantes,
etc., dans l'information et l'e'ducation concernant les mauvais
traitements;
g) Organiser et financer des campagnes d'information,
des programmes d'e'ducation et de formation a` l'intention des
filles et des garc'ons, des hommes et des femmes, concernant
les effets nocifs, sur les plans personnel et social, de la violence
au sein de la famille, de la communaute' et de la socie'te',
et les moyens de communiquer sans violence; encourager une formation
des victimes et des victimes potentielles afin de leur permettre
de se prote'ger et de prote'ger les autres;
h) Diffuser des informations sur l'assistance offerte
aux femmes et aux familles qui sont victimes d'actes de violence;
i) Assurer, financer et promouvoir des programmes
de conseils et de re'adaptation a` l'intention des auteurs d'actes
de violence et encourager la recherche dans ces domaines, afin
d'empe^cher que de tels actes de violence ne se reproduisent;
j) Sensibiliser les me'dias a` la responsabilite'
qu'ils ont de promouvoir des images non ste're'otype'es des hommes
et des femmes, ainsi que d'e'liminer les pre'sentations qui engendrent
la violence, et encourager les responsables du contenu des me'dias
a` e'tablir des re`gles de de'ontologie et des codes de conduite;
faire comprendre l'importance du ro^le qui incombe aux me'dias
d'informer, d'e'duquer et de stimuler le de'bat public sur les
causes et les effets de la violence a` l'e'gard des femmes.
126. Les gouvernements, les employeurs, les syndicats,
les organisations communautaires, les organisations de jeunesse
et les organisations non gouvernementales devraient, selon le
cas : a) Concevoir des programmes et mettre en place des proce'dures
visant a` e'liminer le harce`lement sexuel et les autres formes
de violence a` l'e'gard des femmes dans les e'tablissements d'enseignement,
les lieux de travail et partout ailleurs;
b) Concevoir des programmes et mettre en place des
proce'dures visant a` e'duquer et sensibiliser le public au sujet
des actes de violence a` l'e'gard des femmes qui constituent un
crime et une violation des droits fondamentaux des femmes;
c) E'laborer des programmes de conseils, de the'rapie
et d'appui a` l'intention des petites filles, des adolescentes
et des jeunes femmes qui sont ou ont e'te' victimes de violences
de la part de leurs proches, notamment celles qui vivent dans
un foyer ou un e'tablissement ou` elles sont maltraite'es;
d) Prendre des mesures spe'ciales pour e'liminer la
violence a` l'e'gard des femmes, en particulier les femmes en
situation vulne'rable (jeunes femmes, re'fugie'es, femmes de'place'es
ou de'place'es a` l'inte'rieur de leur propre pays, handicape'es
et travailleuses migrantes par exemple), et notamment faire appliquer
la le'gislation existante et, au besoin, e'laborer de nouvelles
lois en faveur des travailleuses migrantes, dans les pays d'origine
comme dans les pays d'accueil.
127. Le Secre'taire ge'ne'ral de l'Organisation des
Nations Unies devrait :
Fournir au Rapporteur spe'cial de la Commission des
droits de l'homme sur la violence a` l'e'gard des femmes tout
l'appui ne'cessaire, en particulier le personnel et les ressources
dont il a besoin pour s'acquitter de toutes les fonctions qui
lui sont confie'es, et notamment pour effectuer des missions
seul ou avec d'autres rapporteurs spe'ciaux et des groupes de
travail et donner suite a` ces missions, et lui fournir un appui
ade'quat pour les consultations pe'riodiques avec le Comite'
pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes
et tous les organes cre'e's en vertu d'instruments internationaux.
128. Les gouvernements, les organisations internationales
et les organisations non gouvernementales devraient : Encourager
la diffusion et l'application des Principes directeurs du HCR
concernant les femmes re'fugie'es et concernant la pre'vention
de la violence sexuelle a` l'e'gard des re'fugie's et les moyens
d'y reme'dier. Objectif strate'gique D.2. E'tudier les causes
et conse'quences de la violence a` l'e'gard des femmes et l'efficacite'
des mesures de pre'vention Mesures a` prendre 129. Les gouvernements,
les organisations re'gionales, l'Organisation des Nations Unies,
d'autres organisations internationales, les instituts de recherche,
les organisations de femmes et de jeunes et les organisations
intergouvernementales devraient, selon le cas :
a) Stimuler la recherche, recueillir des donne'es
et compiler des statistiques relatives aux diffe'rentes formes
de violence a` l'e'gard des femmes, en particulier a` la violence
au sein de la famille et encourager les recherches sur les causes,
la nature, la gravite' et les conse'quences de la violence a`
l'e'gard des femmes et sur l'efficacite' des mesures de pre'vention
et de re'paration;
b) Assurer une large diffusion aux re'sultats de la
recherche et des e'tudes;
c) Soutenir l'e'tude des effets de la violence, notamment
du viol, sur les femmes et les petites filles, entreprendre des
recherches sur ces effets et diffuser largement les informations
et statistiques;
d) Encourager les me'dias a` e'tudier les effets des
ste're'otypes sexuels, notamment les ste're'otypes perpe'tue's
par la publicite', qui favorisent la violence a` l'e'gard des
femmes et les ine'galite's fonde'es sur le sexe, ainsi que la
fac'on dont ils sont transmis aux diffe'rentes a^ges de la vie
et prendre des mesures pour e'liminer ces images ne'gatives afin
d'encourager l'instauration d'une socie'te' sans violence.
Objectif strate'gique D.3. E'liminer la traite des
femmes et aider les femmes victimes de violences lie'es a` la
prostitution et a` la traite
Mesures a` prendre
130. Les gouvernements des pays d'origine, de transit
et de destination, les organisations re'gionales et internationales
devraient, selon le cas :
a) Envisager de ratifier et d'appliquer les conventions
internationales sur la traite des e^tres humains et l'esclavage;
b) Prendre les mesures voulues pour s'attaquer aux
racines du mal, et notamment aux facteurs externes qui favorisent
la traite des femmes et des petites filles a` des fins de prostitution
et d'autres formes de commercialisation du sexe, les mariages
force's et le travail force', de fac'on a` e'liminer la traite
des femmes, notamment en renforc'ant la le'gislation existante
afin de mieux prote'ger les droits des femmes et des petites
filles et de punir les auteurs de de'lits, au pe'nal comme au
civil;
c) Renforcer la coope'ration et l'action concerte'e
de tous les organismes et institutions compe'tents en matie`re
d'application de la loi en vue de de'manteler les re'seaux nationaux,
re'gionaux et internationaux de traite;
d) Allouer des ressources en vue de mettre en place
des programmes complets conc'us pour aider les victimes de la
traite a` reprendre le dessus et les re'inse'rer dans la socie'te',
notamment en leur dispensant une formation professionnelle, une
assistance juridique et des soins de sante' confidentiels et
prendre des mesures pour coope'rer avec les organisations non
gouvernementales en vue d'apporter une aide sociale et de fournir
des soins me'dicaux et psychologiques aux victimes de la traite;
e) E'laborer des programmes et politiques d'e'ducation
et de formation et envisager de promulguer une le'gislation visant
a` empe^cher le tourisme sexuel et la traite, en s'attachant
particulie`rement a` la protection des jeunes femmes et des enfants.
E. Les femmes et les conflits arme's
131. Un environnement qui assure le maintien de la
paix mondiale et la promotion et la de'fense des droits de l'homme,
de la de'mocratie et du re`glement pacifique des diffe'rends,
conforme'ment aux principes du non-recours a` la menace ou a`
l'emploi de la force contre l'inte'grite' territoriale ou l'inde'pendance
d'un pays et du respect de la souverainete' des E'tats e'nonce's
dans la Charte des Nations Unies, est un e'le'ment important pour
favoriser l'ame'lioration de la condition de la femme. La paix
est indissociable de l'e'galite' entre les sexes et du de'veloppement.
Des conflits, notamment des conflits arme's, ainsi que le terrorisme
et les prises d'otages, persistent dans de nombreuses re'gions
du monde; l'agression, l'occupation e'trange`re, les conflits
ethniques et autres sont une re'alite' permanente dont souffrent
des hommes et des femmes dans presque toutes les re'gions. On
continue d'observer en divers endroits du monde des violations
flagrantes et syste'matiques des droits de l'homme et des situations
faisant gravement obstacle au plein exercice de ces droits. Outre
la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou de'gradants,
les exe'cutions sommaires et arbitraires, les disparitions force'es
et la de'tention arbitraire, on trouve parmi ces violations toutes
les formes de racisme et de discrimination raciale, d'occupation
et de domination e'trange`res, de xe'nophobie, de mise`re, de
faim et de violation des droits e'conomiques, sociaux et culturels,
d'intole'rance religieuse, de terrorisme, de discrimination a`
l'e'gard des femmes et d'absence d'un e'tat de droit. Le droit
humanitaire international, qui interdit les attaques contre les
populations civiles en tant que telles, est parfois syste'matiquement
ignore', et les droits de l'homme sont souvent viole's dans les
situations de conflit arme'; la population civile, surtout les
femmes, les enfants, les personnes a^ge'es et les handicape's,
souffre de ces violations. La violation des droits fondamentaux
des femmes dans les situations de conflit arme' est contraire
aux principes fondamentaux des droits de l'homme reconnus sur
le plan international et du droit humanitaire. Les violations
syste'matiques des droits de l'homme, particulie`rement le ge'nocide,
l'utilisation du nettoyage ethnique et ses conse'quences, le viol,
notamment le viol syste'matique de femmes dans les situations
de guerre, qui provoquent un exode massif de re'fugie's et de
personnes de'place'es, sont des pratiques abominables, qui sont
condamne'es et auxquelles il faut mettre un terme imme'diatement,
et les auteurs de ces crimes doivent e^tre punis. Certains de
ces conflits arme's ont leur origine dans la conque^te ou la colonisation
d'un pays par un autre E'tat et dans la perpe'tuation de cette
colonisation par la re'pression politique et militaire.
132. La Convention de Gene`ve relative a` la protection
des personnes civiles en temps de guerre, de 1949, et ses protocoles
additionnels de 1977 24/ stipulent que les femmes seront spe'cialement
prote'ge'es contre toute atteinte a` leur honneur, et notamment
contre les traitements humiliants et de'gradants, le viol, la
contrainte a` la prostitution et tout attentat a` leur pudeur.
La De'claration et le Programme d'action de Vienne, adopte's a`
la Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme, stipulent en
outre que "les violations des droits fondamentaux des femmes
dans les conflits arme's constituent des violations des principes
fondamentaux des droits de l'homme internationaux et du droit
humanitaire" 25/. On continue a` de'plorer dans divers endroits
du monde des violations flagrantes et des situations qui font
obstacle au plein exercice des droits de l'homme : toutes les
violations de ce type, dont en particulier le meurtre, le viol,
y compris le viol syste'matique, l'esclavage sexuel et les grossesses
force'es, appellent une action particulie`rement e'nergique. Ces
violations peuvent prendre de nombreuses formes : torture, peines
ou traitements cruels, inhumains ou de'gradants, de'tentions sommaires
et arbitraires, toutes sortes de manifestations du racisme et
de la discrimination raciale, xe'nophobie, non-respect des droits
e'conomiques, sociaux et culturels et intole'rance religieuse.
133. Les violations des droits de l'homme commises
dans les situations de conflit arme' et d'occupation militaire
contreviennent aux principes fondamentaux des droits de l'homme
internationalement reconnus et du droit humanitaire, tels qu'ils
sont inscrits dans les instruments internationaux relatifs aux
droits de l'homme et dans les Conventions de Gene`ve de 1949 et
dans leurs Protocoles additionnels. Les violations flagrantes
des droits de l'homme et les politiques de nettoyage ethnique
se poursuivent dans les zones de'chire'es par la guerre et les
zones occupe'es. Ces pratiques ont cre'e', entre autres, des courants
massifs de re'fugie's et autres personnes de'place'es ayant besoin
d'une protection internationale, et de personnes de'place'es a`
l'inte'rieur de leur propre pays, dont la majorite' sont des femmes,
des adolescentes et des enfants. Il y a souvent plus de victimes
dans la population civile surtout des femmes et des enfants que
parmi les combattants. De plus, beaucoup de femmes soignent des
combattants blesse's et, en raison du conflit, se trouvent soudain
seules pour ge'rer le me'nage et soigner les enfants et les parents
a^ge's.
134. Dans un monde ou` persistent l'instabilite' et
la violence, il est urgent de mettre en oeuvre des approches de
la paix et de la se'curite' fonde'es sur la coope'ration. L'e'galite'
d'acce`s et la pleine participation des femmes aux structures
de pouvoir et leur contribution a` tous les efforts de'ploye's
pour pre'venir et re'gler les conflits sont indispensables au
maintien et a` la promotion de la paix et de la se'curite'. Bien
que les femmes commencent a` jouer un ro^le important dans le
re`glement des conflits, dans le maintien de la paix, au sein
des me'canismes de de'fense et dans les affaires e'trange`res,
elles sont toujours sous-repre'sente'es aux postes de responsabilite'.
Pour pouvoir jouer un ro^le e'gal a` celui des hommes, dans l'e'tablissement
et le maintien de la paix, les femmes doivent avoir plus de pouvoir
politique et e'conomique et e^tre suffisamment repre'sente'es
a` tous les niveaux de la prise de de'cisions.
135. S'il est vrai que les communaute's subissent tout
entie`res les conse'quences des conflits arme's et du terrorisme,
les femmes et les petites filles sont particulie`rement touche'es
en raison de leur place dans la socie'te' et de leur sexe. Le
viol est souvent impuni et les parties a` un conflit l'utilisent
parfois syste'matiquement comme tactique de guerre et de terrorisme.
Les femmes de tous a^ges sont expose'es a` la violence et a` la
violation de leurs droits fondamentaux : de'placements force's,
perte de leur domicile et de leurs biens, perte ou disparition
involontaire de proches parents, pauvrete', se'paration et de'sinte'gration
des familles; elles peuvent e^tre victimes de meurtres, d'actes
de terrorisme, de torture, de disparitions force'es, d'esclavage
sexuel, de viols, de se'vices sexuels et de grossesses force'es
dans les situations de conflit arme', surtout dans le sillage
des politiques de nettoyage ethnique et d'autres formes nouvelles
de violence. A` cela s'ajoutent les effets sociaux, e'conomiques
et psychologiques irre'versibles des conflits armes, ainsi que
de l'occupation et de la domination e'trange`res.
136. Les femmes et les enfants repre'sentent environ
80 % des millions de re'fugie's et d'autres personnes de'place'es
de par le monde, y compris les personnes de'place'es a` l'inte'rieur
de leur propre pays. Ils sont sous le coup de toutes sortes de
menaces : pertes de leurs possessions, privation de biens et de
services, de'ni du droit de rentrer chez eux, violence et inse'curite'.
Il faut pre^ter une attention particulie`re a` la violence sexuelle
exerce'e contre les femmes et les petites filles coupe'es de leurs
racines, qui est employe'e comme me'thode de perse'cution dans
des campagnes syste'matiques de terreur et d'intimidation visant
a` contraindre les membres d'un groupe ethnique, culturel ou religieux
particulier a` fuir. Les femmes peuvent e'galement e^tre force'es
de s'enfuir en raison de craintes justifie'es de perse'cutions
notamment sous forme de se'vices sexuels et d'autres violences
sexospe'cifiques pour les raisons e'nume're'es dans la Convention
de 1951 relative au statut des re'fugie's et son Protocole de
1967, et elles demeurent vulne'rables a` la violence et a` l'exploitation
durant leur fuite, dans les pays d'asile et de re'installation,
ainsi que pendant et apre`s leur rapatriement. Dans certains pays
d'asile, elles ont du mal a` faire reconnai^tre leur statut de
re'fugie'es quand leur demande se fonde sur ces perse'cutions.
137. Dans la plupart des cas, les re'fugie'es, les
migrantes et les femmes de'place'es font preuve de force, d'endurance
et d'initiative et peuvent e^tre un atout pour les pays ou` elles
se re'installent, ou pour leur pays d'origine lors de leur retour.
Il convient de les faire participer dans la mesure voulue aux
de'cisions qui les concernent.
138. Nombre d'organisations non gouvernementales fe'minines
ont re'clame' que l'on re'duise les de'penses militaires dans
le monde entier, et que l'on mette un frein au commerce et au
trafic internationaux des armes ainsi qu'a` la prolife'ration
des armements. Les premie`res victimes des conflits et des de'penses
militaires excessives sont les pauvres qui souffrent de l'absence
d'investissement dans les services de base. Les femmes qui vivent
dans la pauvrete', notamment dans les zones rurales, pa^tissent
e'galement des effets de l'utilisation d'armes particulie`rement
traumatisantes ou frappant sans discrimination. Plus de 100 millions
de mines terrestres antipersonnel sont e'parses dans 64 pays.
Il faut re'duire l'impact ne'gatif qu'ont sur le de'veloppement
les de'penses militaires excessives, le commerce des armes et
les investissements dans la fabrication et l'acquisition d'armements.
Cela e'tant, le maintien de la se'curite' nationale et de la paix
est un facteur important de croissance e'conomique et de de'veloppement,
ainsi que de renforcement du pouvoir d'action des femmes.
139. En pe'riode de conflit arme' et d'e'clatement
des collectivite's, les femmes ont un ro^le crucial a` jouer.
C'est souvent a` elles qu'il incombe alors de pre'server l'ordre
social. Elles jouent un ro^le important et souvent me'connu en
assurant l'e'ducation a` la paix dans leur famille et leur entourage.
140. Pour parvenir a` une paix durable, il est fondamental
que chacun s'impre`gne, de`s son plus jeune a^ge, d'une culture
pacifiste, qui honore la justice et la tole'rance pour tous et
pour toutes les nations. Chacun devrait e'galement e^tre initie'
aux principes du re`glement des conflits, de la me'diation, de
la lutte contre les pre'juge's et du respect de la diversite'.
141. S'agissant des conflits, notamment des conflits
arme's, il faudrait promouvoir une politique active qui vise ostensiblement
a` ge'ne'raliser la prise en compte des sexospe'cificite's dans
toutes les initiatives et tous les programmes, de fac'on que toute
de'cision soit pre'ce'de'e d'une analyse des re'percussions sur
les inte'resse's en fonction de leur sexe.
Objectif strate'gique E.1. E'largir la participation
des femmes au re`glement des conflits au niveau de la prise de
de'cisions et prote'ger les femmes vivant dans les situations
de conflit arme' et autres ou sous occupation e'trange`re
Mesures a` prendre
142. Les gouvernements et les institutions intergouvernementales,
internationales et re'gionales devraient :
a) Promouvoir la participation e'gale des femmes et
des possibilite's e'gales de participation aux travaux de toutes
les instances et a` toutes les activite's de paix a` tous les
niveaux, notamment a` celui de la prise de de'cisions, y compris
au Secre'tariat de l'Organisation des Nations Unies, tout en
veillant a` assurer une re'partition ge'ographique e'quitable,
conforme'ment a` l'Article 101 de la Charte des Nations Unies;
b) Inte'grer la proble'matique hommes-femmes dans
le re`glement des conflits, notamment les conflits arme's et
l'occupation e'trange`re et s'efforcer de respecter un juste
e'quilibre entre les sexes dans les propositions de candidature
et les nominations a` des postes de juge et autres dans tous
les organismes judiciaires internationaux tels que les Tribunaux
internationaux des Nations Unies pour l'ex-Yougoslavie et pour
le Rwanda, la Cour internationale de Justice et d'autres organes
compe'tents en matie`re de re`glement pacifique des diffe'rends;
c) Pre'parer ces organes a` aborder comme il convient
la proble'matique hommes-femmes en dispensant aux procureurs,
aux juges et aux autres responsables la formation voulue pour
traiter des affaires de viol, de grossesse force'e dans les situations
de conflit arme', d'attentat a` la pudeur et d'autres formes
de violence a` l'e'gard des femmes dans des conflits arme's,
y compris en cas d'actes de terrorisme, et tenir compte des sexospe'cificite's
dans leurs activite's.
Objectif strate'gique E.2. Re'duire les de'penses
militaires excessives et contro^ler la disponibilite' des armements
Mesures a` prendre
143. Les gouvernements devraient :
a) Intensifier et acce'le'rer, en tenant compte des
impe'ratifs de se'curite' nationale, la conversion a` des fins
pacifiques et aux fins du de'veloppement des ressources affecte'es
a` la de'fense et aux industries connexes;
b) Chercher les moyens de de'gager de nouvelles ressources
financie`res de sources publiques et prive'es, notamment en re'duisant
dans la mesure voulue sans pre'judice des impe'ratifs de se'curite'
nationale, les de'penses militaires excessives budget global
de la de'fense, commerce des armes, investissements dans la production
et l'acquisition d'armes de manie`re a` pouvoir e'ventuellement
allouer des fonds supple'mentaires au de'veloppement e'conomique
et social, en particulier en vue de la promotion de la femme;
c) Prendre des mesures pour de'masquer et punir les
membres de la police, des forces de se'curite' et des forces
arme'es et autres personnes qui se rendent coupables d'actes
de violence a` l'e'gard des femmes, de violations du droit international
humanitaire et de violations des droits fondamentaux des femmes
lors de conflits arme's;
d) Sans pre'judice des besoins le'gitimes de la de'fense
nationale, prendre conscience du danger que font peser sur la
socie'te' les conflits arme's et des effets ne'gatifs des de'penses
militaires excessives, du commerce des armes, notamment des armes
particulie`rement traumatisantes ou frappant sans discrimination,
et des investissements excessifs dans la production et l'achat
d'armements, et faire le ne'cessaire pour parer a` ce danger;
dans le me^me esprit, prendre conscience de la ne'cessite' de
lutter contre le trafic d'armes, la violence, la criminalite',
la production, la consommation et le trafic de drogues illicites,
et la traite des femmes et des enfants;
e) Reconnaissant que les femmes et les enfants souffrent
particulie`rement de l'emploi inconside're' de mines terrestres
antipersonnel :
i) S'engager a` s'employer activement a` ratifier,
s'ils ne l'ont pas encore fait, la Convention de 1981 sur l'interdiction
ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui
peuvent e^tre conside're'es comme produisant des effets traumatiques
excessifs ou comme frappant sans discrimination, en particulier
le Protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi
de mines, pie`ges et autres dispositifs (Protocole II) 26/, en
vue de leur ratification universelle d'ici a` l'an 2000;
ii) S'engager a` envisager se'rieusement de renforcer
la Convention en vue de contribuer a` re'duire le nombre des
victimes et les souffrances intenses qu'inflige a` la population
civile l'emploi inconside're' de mines terrestres;
iii) S'engager a` promouvoir l'aide au de'minage,
notamment en facilitant, l'e'change d'informations, le transfert
de technologie et la recherche scientifique sur les moyens de
de'minage;
iv) Dans le cadre de l'ONU, s'engager a` soutenir
les efforts visant a` coordonner un programme commun d'aide au
de'minage, sans discrimination indue;
v) Adopter de`s que possible, s'ils ne l'ont encore
fait, un moratoire sur les exportations de mines terrestres antipersonnel
y compris les exportations d'entite's non gouvernementales; la
Confe'rence note avec satisfaction que de nombreux E'tats ont
de'ja` proclame' des moratoires sur l'exportation, le transfert
ou la vente de ces mines;
vi) S'engager a` encourager de nouveaux efforts internationaux
tendant a` rechercher des solutions aux proble`mes cause's par
les mines terrestres antipersonnel, l'objectif ultime e'tant
de les e'liminer; la Confe'rence conside`re que les E'tats pourront
re'ellement progresser vers cet objectif lorsqu'ils trouveront
d'autres moyens viables mais plus humains;
f) Compte tenu du ro^le de premier plan des femmes
dans le mouvement pacifiste :
i) Oeuvrer en vue d'un de'sarmement ge'ne'ral et complet,
soumis a` un contro^le international strict et efficace;
ii) Promouvoir des ne'gociations en vue de conclure
au plus vite un traite' d'interdiction comple`te des essais nucle'aires,
ayant une porte'e universelle et qui soit multilate'ralement
et effectivement ve'rifiable, afin de contribuer au de'sarmement
nucle'aire et de pre'venir la prolife'ration des armements nucle'aires
sous tous ses aspects;
iii) En attendant l'entre'e en vigueur d'un traite'
d'interdiction comple`te des essais nucle'aires, faire preuve
de la plus grande retenue en ce qui concerne les essais nucle'aires.
Objectif strate'gique E.3. Promouvoir des formes
non violentes de re`glement des conflits et re'duire les violations
des droits fondamentaux dans les situations de conflit
Mesures a` prendre
144. Les gouvernements devraient :
a) Envisager de ratifier les instruments internationaux
contenant des dispositions relatives a` la protection des femmes
et des enfants dans les conflits arme's, y compris la Convention
de Gene`ve relative a` la protection des personnes civiles en
temps de guerre, de 1949, les Protocoles additionnels aux Conventions
de Gene`ve de 1949 relatifs a` la protection des victimes des
conflits arme's internationaux (Protocole I) et a` la protection
des victimes des conflits arme's non internationaux (Protocole
II) 24/, ou d'y adhe'rer;
b) Respecter pleinement les normes du droit international
humanitaire lors des conflits arme's et prendre toutes les mesures
ne'cessaires pour prote'ger les femmes et les enfants, en particulier
contre le viol, la prostitution force'e et toute autre forme
d'attentat a` la pudeur;
c) Renforcer le ro^le des femmes et assurer leur repre'sentation
e'gale a` tous les niveaux de responsabilite' au sein des institutions
nationales et internationales susceptibles de de'finir ou d'influencer
les politiques relatives au maintien de la paix, a` la diplomatie
pre'ventive et aux activite's connexes, ainsi qu'a` tous les
stades de la me'diation et des ne'gociations de paix, compte
tenu des recommandations spe'cifiques formule'es par le Secre'taire
ge'ne'ral dans son plan d'action strate'gique pour l'ame'lioration
de la situation des femmes au Secre'tariat (1995-2000) (A/49/587,
sect. IV).
145. Les gouvernements et les organisations internationales
et re'gionales devraient :
a) Re'affirmer que tous les peuples ont le droit de
disposer d'eux-me^mes, en particulier les peuples soumis a` la
domination coloniale ou a` d'autres formes de domination ou d'occupation
e'trange`res, et qu'il importe que ce droit soit effectivement
re'alise', comme l'affirment, notamment, la De'claration et le
Programme d'action de Vienne 2/ adopte's par la Confe'rence mondiale
sur les droits de l'homme;
b) Encourager la diplomatie, la ne'gociation et le
re`glement pacifique des diffe'rends, conforme'ment a` la Charte
des Nations Unies, en particulier aux paragraphes 3 et 4 de son
Article 2;
c) Exiger la de'nonciation et la condamnation du recours
syste'matique au viol et a` d'autres formes de traitement inhumain
et de'gradant des femmes de'libe're'ment utilise's comme instrument
de guerre et de nettoyage ethnique et veiller a` ce que toute
l'assistance requise soit fournie aux victimes de ces se'vices
en vue de leur re'tablissement physique et psychologique;
d) Re'affirmer que le viol perpe'tre' au cours d'un
conflit arme' est un crime de guerre et, dans certaines circonstances,
un crime contre l'humanite' et un acte de ge'nocide; tel que
de'fini dans la Convention pour la pre'vention et la re'pression
du crime de ge'nocide 27/; prendre toutes les mesures requises
pour prote'ger les femmes et les enfants contre les actes de
cette nature et renforcer les me'canismes charge's de de'masquer
et de punir tous les responsables de ces actes et d'en traduire
les auteurs en justice;
e) Appuyer et renforcer les normes e'nonce'es dans
le droit international humanitaire et les instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme afin de pre'venir tous actes de
violence a` l'e'gard des femmes dans les situations de conflit,
notamment de conflit arme'; enque^ter de manie`re approfondie
sur tous les actes de violence perpe'tre's contre des femmes
en temps de guerre, notamment sur les viols, en particulier les
viols syste'matiques, la prostitution force'e et toute autre
forme d'attentat a` la pudeur, et l'esclavage sexuel; poursuivre
tous les responsables de crimes de guerre a` l'e'gard de femmes
et faire en sorte que les victimes obtiennent entie`re re'paration;
f) Engager la communaute' internationale a` condamner
et a` combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations;
g) Tenir compte des sexospe'cificite's lors de l'e'laboration
de tous les programmes d'enseignement du droit international
humanitaire et des droits de l'homme et recommander qu'un tel
enseignement soit dispense' au personnel participant aux ope'rations
humanitaires et de maintien de la paix des Nations Unies, en
mettant l'accent sur la pre'vention de la violence a` l'e'gard
des femmes, en particulier;
h) S'opposer a` toute mesure unilate'rale contraire
au droit international ou a` la Charte des Nations Unies, qui
ferait obstacle a` la pleine re'alisation du de'veloppement e'conomique
et social de la population des pays touche's, en particulier
des femmes et des enfants, porterait pre'judice a` leur bien-e^tre
et compromettrait le plein exercice de leurs droits fondamentaux,
y compris le droit de chacun a` un niveau de vie convenable,
a` la sante' et au bien-e^tre, a` la nourriture, aux soins de
sante' et aux services sociaux essentiels, et s'abstenir d'adopter
aucune mesure de ce genre. La Confe'rence re'affirme que la nourriture
et les me'dicaments ne doivent pas e^tre un moyen de pressions
politiques;
i) Adopter des mesures conformes au droit international
afin de minimiser les conse'quences ne'gatives des sanctions
e'conomiques sur les femmes et les enfants.
Objectif strate'gique E.4. Promouvoir la contribution
des femmes au de'veloppement d'une culture valorisant la paix
Mesures a` prendre
146. Les gouvernements, les institutions intergouvernementales,
internationales et re'gionales, et les organisations non gouvernementales
devraient :
a) Promouvoir le re`glement pacifique des conflits,
la paix, la re'conciliation et la tole'rance par l'e'ducation,
la formation, l'action communautaire et des programmes d'e'change
entre jeunes, en particulier a` l'intention des jeunes femmes;
b) Encourager le de'veloppement de la recherche sur
la paix avec la participation des femmes, en vue d'examiner les
conse'quences des conflits arme's pour les femmes et les enfants
ainsi que la nature et la porte'e de la participation des femmes
aux mouvements pacifistes nationaux, re'gionaux et internationaux;
e'tudier et de'finir des me'canismes novateurs de pre'vention
de la violence et de re`glement des conflits, et les vulgariser
en vue de leur utilisation tant par les femmes que par les hommes;
c) Favoriser la recherche sur les conse'quences physiques,
psychologiques, e'conomiques et sociales des conflits arme's
sur les femmes, en particulier les jeunes femmes et les petites
filles, et en diffuser les re'sultats, en vue d'e'laborer des
politiques et des programmes d'atte'nuation des conse'quences
des conflits;
d) Envisager de mettre en place des programmes d'e'ducation
a` l'intention des filles et des garc'ons afin de promouvoir
une culture pacifiste, axe'e sur la solution des conflits par
des moyens non violents et sur la tole'rance.
Objectif strate'gique E.5. Fournir protection, assistance
et formation aux re'fugie'es, aux autres femmes de'place'es ayant
besoin d'une protection internationale et aux femmes de'place'es
a` l'inte'rieur de leur propre pays
Mesures a` prendre
147. Les gouvernements, les organisations intergouvernementales
et non gouvernementales, ainsi que les autres institutions charge'es
de prote'ger et de fournir une assistance et une formation aux
re'fugie'es, aux autres femmes de'place'es ayant besoin d'une
protection internationale et aux femmes de'place'es dans leur
propre pays, et notamment le Haut Commissariat des Nations Unies
pour les re'fugie's et le Programme alimentaire mondial, devraient,
selon les cas :
a) Veiller a` ce que les femmes participent pleinement
a` la programmation, a` la conception, a` l'exe'cution, au suivi
et a` l'e'valuation de tous les projets et programmes a` court
ou a` long terme d'assistance aux re'fugie'es, aux autres femmes
de'place'es ayant besoin d'une protection internationale et aux
femmes de'place'es dans leur propre pays, notamment a` la gestion
des camps de re'fugie's et des ressources; faire en sorte que
les femmes et les petites filles re'fugie'es et de'place'es aient
directement acce`s aux services offerts;
b) Offrir une protection et une assistance ade'quates
aux femmes et enfants de'place's a` l'inte'rieur de leur propre
pays et trouver des solutions, a` des fins de pre'vention, aux
causes profondes de leur de'placement et, s'il y a lieu, faciliter
leur retour ou leur re'installation;
c) Prendre des dispositions visant a` garantir la
se'curite' et l'inte'grite' des re'fugie'es, des autres femmes
de'place'es ayant besoin d'une protection internationale et des
femmes de'place'es dans leur propre pays, tant durant leur exil
qu'a` leur retour dans leur localite' d'origine, notamment par
des programmes de re'insertion; prote'ger efficacement les re'fugie'es
et des femmes de'place'es de la violence; mener des enque^tes
impartiales et approfondies sur toute violation et en porter
les coupables devant la justice;
d) Tout en respectant pleinement et en observant strictement
le principe du non-refoulement des re'fugie's, prendre toute
disposition ne'cessaire pour garantir le droit des re'fugie'es
et des femmes de'place'es a` un retour librement consenti dans
leur localite' d'origine en toute se'curite' et dans la dignite',
et leur droit d'e^tre prote'ge'es apre`s leur retour;
e) Prendre des dispositions, a` l'e'chelon national,
le cas e'che'ant, avec une coope'ration internationale, conforme'ment
a` la Charte des Nations Unies, pour trouver des solutions durables
aux questions concernant les femmes de'place'es dans leur propre
pays, notamment leur droit de retourner volontairement et en
toute se'curite' dans leur lieu d'origine;
f) Faire en sorte que la communaute' internationale
et les organisations internationales apportent des ressources
financie`res et autres pour fournir les secours d'urgence et
des aides a` plus long terme qui tiennent compte des besoins,
des ressources et des capacite's spe'cifiques des re'fugie'es,
des autres femmes de'place'es ayant besoin d'une protection internationale
et des femmes de'place'es a` l'inte'rieur de leur propre pays;
dans les activite's de protection et d'assistance, prendre toutes
les mesures voulues pour e'liminer la discrimination a` l'e'gard
des femmes et des filles afin de leur assurer l'acce`s a` e'galite'
a` une nourriture convenable et suffisante, a` l'eau, au logement,
a` l'e'ducation, aux services sociaux et de sante', notamment
de sante' en matie`re de procre'ation, aux soins obste'triques,
et aux services de lutte contre les maladies tropicales;
g) Veiller a` ce que du mate'riel e'ducatif soit disponible
dans la langue approprie'e, me^me dans les situations d'urgence,
afin de re'duire au maximum les interruptions de la scolarite'
des enfants re'fugie's et de'place's;
h) Appliquer les normes internationales garantissant
aux femmes l'e'galite' des droits et l'e'galite' de traitement
dans les proce'dures d'octroi du statut de re'fugie' et du droit
d'asile, et veiller notamment au plein respect et a` la stricte
application du principe du non-refoulement, en harmonisant les
le'gislations nationales relatives a` l'immigration avec les
instruments internationaux pertinents, et en envisageant de reconnai^tre
le statut de re'fugie' aux femmes qui le demandent parce qu'elles
craignent avec raison de subir des perse'cutions pour les raisons
e'nume're'es dans la Convention de 1951 28/ et le Protocole de
1967 29/ sur le statut de re'fugie', notamment des violences
sexuelles et d'autres formes de perse'cution lie'es a` leur sexe;
et charger des agents et du personnel fe'minin ayant rec'u une
formation spe'ciale de les interroger sur les e've'nements de'licats
ou pe'nibles, tels que les attentats a` la pudeur, qu'elles ont
subis;
i) Encourager et aider les E'tats a` e'laborer des
crite`res et des principes directeurs sur la fac'on de combattre
les perse'cutions visant spe'cifiquement les femmes, en faisant
connai^tre les initiatives prises dans ce domaine par certains
E'tats et en veillant a` leur application stricte et e'quitable;
j) Promouvoir l'autonomie des femmes re'fugie'es,
des autres femmes de'place'es ayant besoin d'une protection internationale
et des femmes de'place'es dans leur propre pays et mettre en
place des programmes de formation aux responsabilite's et a`
la prise de de'cisions a` l'intention des femmes, et en particulier
des jeunes femmes, au sein des communaute's de re'fugie's ou
de rapatrie's;
k) Assurer la protection des droits fondamentaux des
re'fugie'es et des femmes de'place'es et veiller a` ce qu'elles
soient pleinement informe'es de ces droits; veiller a` ce que
l'importance vitale du regroupement familial soit reconnue;
l) Permettre, le cas e'che'ant, aux femmes dont la
qualite' de re'fugie'e est e'tablie de suivre des programmes
de formation professionnelle comprenant notamment des cours de
langues, une formation a` la cre'ation et a` la gestion de petites
entreprises, des services d'assistance et de conseil sur toutes
les formes de violence a` l'e'gard des femmes, en particulier
a` l'intention des victimes de tortures et de traumatismes. Les
gouvernements et d'autres donateurs devraient fournir des contributions
suffisantes aux programmes d'aide aux re'fugie'es, aux autres
femmes de'place'es ayant besoin d'une protection internationale
et aux femmes de'place'es a` l'inte'rieur de leur propre pays,
compte tenu en particulier des effets qu'ont sur les pays ho^tes
les besoins croissants de vastes populations re'fugie'es et de
la ne'cessite' d'e'largir la gamme des donateurs de fac'on a`
mieux partager les charges;
m) Sensibiliser le public a` la contribution apporte'e
par les re'fugie'es aux pays d'accueil, faire mieux comprendre
leurs droits fondamentaux, leurs besoins et leurs compe'tences
et promouvoir la compre'hension et l'acceptation mutuelles au
moyen de programmes e'ducatifs encourageant des relations harmonieuses
entre les cultures et entre les races;
n) Fournir des services essentiels et des services
d'appui aux femmes qui ont du^ quitter leur foyer a` cause du
terrorisme, de la violence, du trafic des drogues ou d'autres
raisons lie'es a` la violence;
o) Faire mieux connai^tre les droits fondamentaux
des femmes et dispenser, le cas e'che'ant, une formation et un
enseignement sur les droits de l'homme aux militaires et policiers
affecte's dans les zones de conflit arme' et dans les zones d'accueil
des re'fugie's.
148. Les gouvernements devraient :
a) Diffuser et appliquer les principes directeurs
du Haut Commissariat des Nations Unies pour les re'fugie's sur
la protection des femmes re'fugie'es et ses lignes directrices
pour l'e'valuation des traumatismes et des violences et les soins
a` apporter aux victimes, ou donner dans tous les secteurs des
programmes d'assistance aux re'fugie's des instructions analogues
e'labore'es en e'troite coope'ration avec les femmes re'fugie'es;
b) Prote'ger les femmes et les enfants de migrants
de toute violation ou de'ni de leurs droits fondamentaux que
pourraient perpe'trer les entite's d'accueil, et examiner la
possibilite' de prolonger leur permis de se'jour, en cas de dissolution
des liens familiaux, dans le respect de la le'gislation nationale;
Objectif strate'gique E.6. Pre^ter assistance aux
femmes des colonies et des territoires non autonomes
Mesures a` prendre
149. Les gouvernements, et les organisations intergouvernementales
et non gouvernementales devraient :
a) Soutenir et promouvoir l'exercice du droit de tous
les peuples a` disposer d'eux-me^mes, tel qu'il est de'fini,
notamment, dans la De'claration et le Programme d'action de Vienne,
en organisant des programmes spe'ciaux de formation aux responsabilite's
et a` la prise de de'cisions;
b) Sensibiliser le public, selon qu'il convient, par
l'interme'diaire des me'dias, par l'e'ducation a` tous les niveaux
et par des programmes spe'ciaux, afin de mieux faire comprendre
la situation des femmes des colonies et des territoires non autonomes.
F. Les femmes et l'e'conomie
150. Les femmes sont loin d'avoir les me^mes chances
que les hommes d'acce'der au pouvoir et d'agir sur les structures
e'conomiques. Presque partout dans le monde, les femmes ne participent
pas, ou participent peu, a` la prise des de'cisions e'conomiques.
Elles ne sont pratiquement pas repre'sente'es dans les instances
de formulation des politiques e'conomiques, financie`res, mone'taires
et commerciales et de de'termination des re'gimes fiscaux et salariaux.
Or, comme ce sont souvent ces politiques et ces re'gimes qui de'finissent
le cadre dans lequel les agents e'conomiques, hommes ou femmes,
prennent leurs de'cisions, notamment concernant le partage de
leur temps entre activite's re'mune're'es et non re'mune're'es,
leur e'volution a une incidence directe et concre`te sur l'acce`s
des hommes et des femmes aux ressources e'conomiques, sur leur
pouvoir e'conomique et donc sur leur degre' d'e'galite', aux niveaux
personnel et familial, et au niveau de la socie'te' dans son ensemble.
151. Dans de nombreuses re'gions, les activite's re'mune're'es
des femmes ont sensiblement augmente' dans le secteur structure'
comme dans le secteur informel et elles ont e'volue' au cours
de la dernie`re de'cennie. Tout en continuant a` travailler dans
l'agriculture et la pe^che, les femmes sont de plus en plus actives
dans les micro-entreprises et les petites et moyennes entreprises
et, dans certaines re'gions, elles ont accentue' leur pre'dominance
dans le secteur informel en expansion. En raison notamment de
la difficile conjoncture e'conomique et du fait qu'elles n'ont
aucun pouvoir de ne'gociation, a` cause de l'ine'galite' entre
les sexes, de nombreuses femmes ont e'te' contraintes d'accepter
une faible re'mune'ration et de mauvaises conditions de travail,
devenant ainsi des recrues de pre'dilection. D'un autre co^te',
il arrive de plus en plus souvent qu'elles travaillent par choix,
lorsqu'elles ont pris conscience de leurs droits et se sont mises
a` exiger qu'ils soient respecte's. Certaines ont re'ussi a` faire
carrie`re et a` obtenir une re'mune'ration plus e'leve'e et de
meilleures conditions de travail. Les femmes ont cependant e'te'
particulie`rement touche'es par la crise e'conomique et par les
restructurations qui ont modifie' la nature du travail et dans
certains cas, entrai^ne' des pertes d'emplois, me^me parmi les
cadres et les travailleuses qualifie'es. En outre, nombre d'entre
elles sont entre'es dans le secteur informel, faute d'autres de'bouche's.
Les institutions multilate'rales n'associent encore gue`re les
femmes a` l'e'laboration des programmes d'ajustement structurel,
de pre^ts et de subventions, ni a` la de'termination, en coope'ration
avec les gouvernements, de leurs objectifs, et elles tiennent
encore trop peu compte des sexospe'cificite's.
152. Les pratiques discriminatoires dans l'enseignement,
la formation, l'embauche et les re'mune'rations, la promotion
et la mobilite' horizontale, la rigidite' des conditions de travail,
le manque d'acce`s aux ressources productives et le partage ine'gal
des responsabilite's familiales, conjugue's au manque de services
tels que les garderies d'enfants continuent de limiter les possibilite's
d'emploi et la mobilite' des femmes ainsi que leurs perspectives
e'conomiques et professionnelles et sont pour elles des sources
de stress. De plus, des pre'juge's entravent leur participation
a` la formulation des politiques e'conomiques et, dans certaines
re'gions, restreignent l'acce`s des femmes et des filles aux e'tudes
et a` la formation e'conomiques.
153. La part des femmes dans la population active continue
de s'e'lever et, presque partout, les femmes travaillent davantage
en dehors de chez elles. Mais les travaux non re'mune're's qu'elles
assument, qu'il s'agisse de ta^ches me'nage`res ou de travaux
d'inte're^t ge'ne'ral, n'ont pas diminue' pour autant. Dans la
plupart des me'nages, le revenu des femmes est devenu un apport
indispensable. Dans certaines re'gions, on a constate' que de
plus en plus de femmes cre'aient leur propre entreprise ou se
lanc'aient dans des activite's autonomes, en particulier dans
le secteur informel. Dans de nombreux pays, les femmes constituent
la majorite' des travailleurs ayant un re'gime de travail non
traditionnel travail temporaire ou occasionnel, temps partiels
multiples, sous-traitance ou travail a` domicile.
154. Les travailleuses migrantes, notamment les employe'es
de maison, contribuent a` l'e'conomie de leur pays d'origine par
des transferts de fonds et a` celle de leur pays d'accueil par
leur travail. Dans de nombreux pays d'accueil, toutefois, les
migrantes sont plus expose'es au cho^mage que les migrants de
sexe masculin ou que les travailleurs non migrants des deux sexes.
155. L'analyse des contributions respectives des hommes
et des femmes a` l'e'conomie e'tant peu de'veloppe'e, les institutions,
telles que les marche's financiers et les institutions financie`res,
les marche's du travail, les e'coles et faculte's d'e'conomie,
les services e'conomiques et sociaux, les re'gimes fiscaux et
de se'curite' sociale, ainsi que les familles et les me'nages,
me'connaissent trop souvent les contributions et les pre'occupations
des femmes. Il s'ensuit que beaucoup de politiques et programmes
contribuent peut-e^tre encore a` perpe'tuer les ine'galite's entre
les hommes et les femmes. En revanche, la` ou` des progre`s ont
e'te' re'alise's dans l'inte'gration de la proble'matique hommes-femmes,
les programmes et les politiques ont ge'ne'ralement gagne' en
efficacite'.
156. Bien que de nombreuses femmes aient re'ussi a`
progresser dans les institutions e'conomiques, le parcours de
la majorite' d'entre elles, et notamment de celles qui ont a`
faire face a` des obstacles supple'mentaires, est entrave' par
la persistance des barrie`res qui les empe^chent d'acque'rir leur
autonomie e'conomique et de gagner durablement de quoi vivre et
faire vivre deux dont elles ont la charge. Les femmes exercent
des activite's qu'elles me`nent souvent de front dans de nombreux
secteurs de l'e'conomie, allant des emplois salarie's aux activite's
du secteur paralle`le et a` l'agriculture et la pe^che de subsistance.
Mais les obstacles juridiques et les coutumes qui les empe^chent
d'acce'der a` la terre, aux ressources naturelles, au capital,
au cre'dit, a` la technique et aux autres moyens de production,
ainsi que les e'carts de salaires, freinent leur progre`s e'conomique.
Les femmes contribuent au de'veloppement non seulement par leur
travail re'mune're', mais aussi par de nombreux travaux non re'mune're's.
D'une part, elles participent a` la production de biens et de
services pour le marche' et l'autoconsommation, que ce soit dans
l'agriculture, la production alimentaire ou les entreprises familiales.
Bien qu'il soit pris en conside'ration dans le Syste`me de comptabilite'
nationale de l'ONU, et donc dans les normes internationales applicables
aux statistiques du travail, ce travail non re'mune're' en particulier
dans l'agriculture est souvent sous-e'value' et incomple`tement
enregistre'. D'autre part, les femmes continuent d'exe'cuter la
grande majorite' des ta^ches me'nage`res et des travaux d'inte're^t
ge'ne'ral; notamment en s'occupant des enfants et des personnes
a^ge'es, en pre'parant les repas de la famille, en prote'geant
l'environnement et en apportant une aide be'ne'vole aux personnes
et aux groupes vulne'rables et de'favorise's. La valeur de travail
n'est souvent ni chiffre'e ni incluse dans la comptabilite' nationale.
Ainsi, la contribution des femmes au de'veloppement est-elle gravement
sous-e'value'e et me'connue par la socie'te'. En mettant les pleins
feux sur la nature, l'importance et la porte'e de ce travail non
re'mune're', on pourra mieux re'partir les responsabilite's.
157. Si la mondialisation de l'e'conomie a ouvert de
nouvelles possibilite's d'emploi aux femmes, d'autres tendances
ont exacerbe' les ine'galite's entre les sexes. D'un autre co^te',
la mondialisation, et notamment l'inte'gration e'conomique, peut
cre'er des pressions favorisant un ajustement de l'emploi des
femmes et la recherche de nouvelles sources d'emploi au fur et
a` mesure que se modifie la structure des e'changes. Il faudrait
analyser plus a` fond les effets de la mondialisation sur la condition
e'conomique des femmes.
158. Tout cela se traduit par des salaires bas, des
normes insuffisantes ou inexistantes, de mauvaises conditions
de travail, en particulier en ce qui concerne la protection de
la sante' et la se'curite' des travailleuses, de faibles qualifications,
la pre'carite' de l'emploi et l'absence de se'curite' sociale,
dans le secteur structure' comme dans le secteur informel. Dans
de nombreux pays et secteurs, le proble`me du cho^mage des femmes
est de plus en plus grave. Les jeunes travailleuses du secteur
informel et du secteur rural et les travailleuses migrantes demeurent
moins prote'ge'es que le reste de la population active par le
code du travail et les lois relatives a` l'immigration. Les possibilite's
d'emploi des femmes, notamment celles des femmes chefs de famille
qui ont de jeunes enfants, sont limite'es par des conditions de
travail rigides et par la mauvaise re'partition des responsabilite's
familiales entre les femmes, les hommes et la socie'te'.
159. Dans les pays qui connaissent de profondes transformations
politiques, e'conomiques et sociales, les femmes, si leurs compe'tences
e'taient mieux utilise'es, pourraient apporter une contribution
majeure a` l'e'conomie de leurs pays. Il faudrait de'velopper
et renforcer cette contribution et donner aux femmes les moyens
de mieux re'aliser leur potentiel.
160. La de'te'rioration de l'emploi dans le secteur
prive' et les re'ductions d'effectifs ope're'es dans les services
publics et dans la fonction publique ont touche' les femmes de
fac'on disproportionne'e. Dans certains pays, les femmes doivent
assumer des activite's non re'mune're'es supple'mentaires par
exemple, elles soignent les enfants, les malades et les personnes
a^ge'es pour compenser la baisse du revenu du me'nage, notamment
en l'absence de services publics. Bien souvent, les strate'gies
de cre'ation d'emplois ne font pas une place suffisante aux activite's
et aux secteurs ou` les femmes pre'dominent, et ne favorisent
pas re'ellement l'acce`s des femmes aux activite's et aux secteurs
traditionnellement masculins.
161. Nombre de femmes qui occupent des emplois re'mune're's
doivent faire face a` des obstacles qui les empe^chent de re'aliser
pleinement leur potentiel. En effet, s'il y a de plus en plus
de femmes dans ces postes subalternes, leurs chances de promotion
sont souvent re'duites du fait d'attitudes discriminatoires. Par
ailleurs, le harce`lement sexuel, qui insulte leur dignite', empe^che
les femmes d'apporter une contribution a` la mesure de leurs compe'tences.
Enfin, l'absence d'ame'nagements permettant de concilier travail
et famille, et notamment de garderies ade'quates et abordables
et la rigidite' des horaires, est un autre facteur qui empe^che
les femmes de re'aliser pleinement leur potentiel.
162. Dans le secteur prive', notamment dans les entreprises
transnationales et nationales, les femmes sont le plus souvent
absentes des postes d'administration et de direction, ce qui de'note
une discrimination dans l'embauche et les promotions. Ces mauvaises
conditions de travail et le nombre limite' des offres d'emploi
ont conduit de nombreuses femmes a` rechercher d'autres options.
C'est pourquoi de plus en plus de femmes ont un travail inde'pendant
ou sont devenues proprie'taires ou gestionnaires de micro, petites
et moyennes entreprises. Dans de nombreux pays, le de'veloppement
du secteur paralle`le et l'augmentation du nombre d'entreprises
autonomes et autoge're'es sont imputables pour une grande part
aux femmes dont les activite's, fonde'es sur la collaboration,
l'effort personnel et les traditions, ainsi que les entreprises
de production et de commercialisation, constituent une pre'cieuse
ressource e'conomique. Lorsqu'elles ont acce`s au capital, au
cre'dit et aux autres ressources, a` la technologie et a` la formation,
les femmes sont capables de contribuer a` la production, au commerce
et au revenu, et donc au de'veloppement durable.
163. La persistance des ine'galite's, alors me^me que
des progre`s sont re'alise's, montre bien la ne'cessite' de repenser
les politiques de l'emploi pour y inte'grer la proble'matique
hommes-femmes et faire ressortir un plus large e'ventail de possibilite's
ainsi que pour e'liminer toute partialite' au de'triment des femmes
dans l'organisation du travail et de l'emploi. Pour re'aliser
pleinement l'e'galite' e'conomique entre les sexes, il faut s'employer
activement a` faire reconnai^tre et appre'cier impartialement
le poids du travail, de l'expe'rience et des connaissances des
hommes et des femmes dans la socie'te'.
164. Pour favoriser l'inde'pendance e'conomique des
femmes et la re'alisation de leur potentiel, les gouvernements
et les autres acteurs devraient encourager l'adoption de mesures
e'nergiques et visibles visant a` assurer la prise en compte de
la proble'matique hommes-femmes dans toutes les politiques et
tous les programmes afin d'en analyser les conse'quences sur les
femmes et les hommes avant toute de'cision.
Objectif strate'gique F.1. Promouvoir les droits
et l'inde'pendance e'conomique des femmes, notamment l'acce`s
a` l'emploi, des conditions de travail approprie'es et l'acce`s
aux ressources e'conomiques
Mesures a` prendre
165. Les gouvernements devraient :
a) Adopter et appliquer des lois consacrant le principe
de la re'mune'ration e'gale des femmes et des hommes pour un
travail e'gal ou de valeur e'gale;
b) Adopter et appliquer des lois interdisant toute
discrimination sexuelle sur le marche' du travail, en particulier
a` l'e'gard des travailleuses a^ge'es, en matie`re d'embauche,
de promotion, de salaire et avantages accessoires et de se'curite'
sociale, et de conditions de travail;
c) Prendre les mesures ne'cessaires pour qu'il soit
tenu compte du ro^le et des fonctions des femmes en tant que
me`res et mettre fin aux pratiques discriminatoires des employeurs
qui refusent d'embaucher les femmes enceintes ou allaitantes
ou les licencient, ou qui demandent aux femmes de prouver qu'elles
utilisent des moyens de contraception, prendre des mesures efficaces
pour mettre fin a` toute discrimination a` l'e'gard des femmes
au moment de la grossesse, du conge' de maternite' ou du retour
sur le marche' du travail apre`s l'accouchement;
d) Concevoir des me'canismes et prendre des mesures
concre`tes pour permettre aux femmes de participer pleinement
et dans des conditions d'e'galite' avec les hommes a` la formulation
des politiques et a` la de'finition des structures dans des organes
tels que les ministe`res des finances et du commerce, les commissions
e'conomiques nationales, les instituts de recherche e'conomique
et les autres organismes clefs, ainsi que dans les organismes
internationaux approprie's;
e) Re'former les le'gislations et les pratiques administratives
afin que les femmes puissent jouir sur un pied d'e'galite' des
me^mes droits que les hommes sur les ressources e'conomiques,
et notamment d'un acce`s e'gal a` la proprie'te' des terres et
d'autres biens, au cre'dit, a` la succession, aux ressources
naturelles et aux nouvelles techniques approprie'es;
f) E'tudier les re'gimes nationaux d'impo^t sur le
revenu et de droits de succession et de se'curite' sociale pour
e'liminer toute partialite' au de'triment des femmes;
g) Chercher a` comple'ter les connaissances concernant
le travail et l'emploi, notamment en s'efforc'ant de mesurer
et de mieux comprendre la nature, l'ampleur et la re'partition
du travail non re'mune're', en particulier des soins donne's
a` la famille, ainsi que du travail dans les entreprises agricoles
ou commerciales familiales, et encourager la mise en commun et
la diffusion d'informations sur les e'tudes et les expe'riences
dans ce domaine, notamment sur la mise au point de me'thodes
d'e'valuation quantitative du travail non re'mune're' qui permettraient
e'ventuellement de le comptabiliser dans des tableaux distincts
de ceux de la comptabilite' nationale, mais harmonise's avec
eux;
h) Revoir les lois re'gissant le fonctionnement des
institutions financie`res et les modifier de fac'on que les femmes
puissent be'ne'ficier de leurs services sur un pied d'e'galite'
avec les hommes;
i) Ame'liorer, aux niveaux approprie's, la transparence
de l'e'tablissement et de l'exe'cution des budgets;
j) Modifier les politiques nationales de fac'on a`
ce qu'elles favorisent les syste`mes traditionnels d'e'pargne,
de cre'dit et de pre^t accessibles aux femmes;
k) Veiller a` ce que les politiques adopte'es pour
appliquer les accords commerciaux internationaux et re'gionaux
ne fassent pas obstacle aux activite's e'conomiques nouvelles
et traditionnelles des femmes;
l) Veiller a` ce que toutes les entreprises, notamment
les socie'te's transnationales, respectent les lois et les codes
nationaux, les re'gimes de se'curite' sociale, les accords, conventions
et instruments internationaux applicables, notamment ceux qui
ont trait a` l'environnement, et les autres lois pertinentes;
m) Modifier les politiques de l'emploi de fac'on a`
favoriser la restructuration des rythmes de travail et le partage
des responsabilite's familiales;
n) Cre'er des me'canismes et instances offrant aux
femmes chefs d'entreprise et salarie'es la possibilite' de contribuer
a` la formulation des politiques et programmes e'labore's par
les ministe`res de l'e'conomie et les institutions financie`res;
o) Adopter et appliquer des lois sur l'e'galite' des
chances, prendre des mesures constructives de discrimination
positive et assurer par diffe'rents moyens leur application dans
les secteurs public et prive';
p) Effectuer, lors de l'e'laboration des politiques
macro et micro-e'conomiques et sociales, une analyse pre'alable
de leurs effets sexospe'cifiques pour pouvoir en assurer le suivi
et modifier celles dont les conse'quences seraient ne'fastes;
q) Promouvoir des politiques et des mesures soucieuses
d'e'quite' entre les sexes pour permettre aux femmes de s'affirmer
au me^me titre que les hommes dans le domaine technique, et en
tant que cadres et chefs d'entreprise;
r) Re'former les lois ou adopter des politiques qui
favorisent l'adoption de dispositions du code du travail assurant
la protection de toutes les travailleuses, notamment en garantissant
la se'curite' de leurs conditions de travail et leur droit de
se syndiquer et de recourir a` la justice.
Objectif strate'gique F.2. Faciliter l'e'galite'
d'acce`s des femmes aux ressources, a` l'emploi, aux marche's
et aux e'changes commerciaux
Mesures a` prendre
166. Les gouvernements devraient :
a) Promouvoir et appuyer le travail inde'pendant des
femmes, ainsi que la cre'ation de petites entreprises par les
femmes, et aider ces dernie`res a` obtenir plus facilement des
cre'dits et des capitaux dans des conditions e'quitables au me^me
titre que les hommes, en renforc'ant les institutions d'appui
a` la cre'ation d'entreprises par les femmes, y compris, le cas
e'che'ant, les me'canismes de cre'dit mutuel et les formules
non traditionnelles de cre'dit, ainsi que l'instauration de nouveaux
rapports avec les institutions financie`res;
b) Faire en sorte que l'E'tat en tant qu'employeur
donne davantage l'exemple par une politique assurant des chances
e'gales aux femmes et aux hommes;
c) Donner aux femmes davantage de moyens, aux niveaux
national et local, de gagner de l'argent en leur permettant d'utiliser
et de posse'der, au me^me titre que les hommes, les moyens de
production et la terre, d'avoir acce`s au cre'dit, aux capitaux,
a` la proprie'te', et de participer aux programmes de de'veloppement
et aux coope'ratives;
d) Promouvoir et renforcer les micro-entreprises,
les petites entreprises nouvelles, les coope'ratives, l'e'largissement
des marche's et la cre'ation d'emplois et, le cas e'che'ant,
faciliter le passage du secteur informel au secteur structure',
en particulier dans les zones rurales;
e) Modifier les programmes et politiques ou en adopter
de nouveaux pour faire connai^tre et renforcer le ro^le essentiel
des femmes dans la se'curite' alimentaire et permettre aux productrices,
re'mune're'es ou non en particulier aux productrices de denre'es
alimentaires travaillant dans l'agriculture, la pe^che, l'aquaculture,
et dans des entreprises urbaines d'avoir acce`s, dans des conditions
d'e'galite' avec les hommes, aux techniques, aux moyens de transport,
aux services de vulgarisation, ainsi qu'aux me'canismes de commercialisation
et de cre'dit aux niveaux local et communautaire;
f) Cre'er les me'canismes ne'cessaires et encourager
les institutions intersectorielles qui permettent aux coope'ratives
de femmes d'optimiser l'acce`s aux services;
g) Augmenter la proportion des femmes parmi les agents
de vulgarisation et les fonctionnaires qui fournissent une assistance
technique ou administrent des programmes e'conomiques;
h) Revoir les politiques, les reformuler si ne'cessaire,
et les mettre en oeuvre, notamment en matie`re de droit des socie'te's,
de droit commercial, de droit des contrats et de droit administratif,
pour e'liminer toute discrimination a` l'e'gard des micro-entreprises
et des petites et moyennes entreprises appartenant a` des femmes
dans les campagnes comme dans les villes;
i) Analyser, coordonner et mettre en oeuvre des politiques
qui assurent la prise en compte des besoins et des inte're^ts
des salarie'es, des travailleuses inde'pendantes et des femmes
chefs d'entreprise dans les politiques, programmes et budgets
interministe'riels et sectoriels et fournir des services consultatifs
dans ce domaine;
j) Assurer l'e'galite' d'acce`s des femmes a` des
services de formation, de recyclage, de conseil et de placement
efficaces qui ne se limitent pas aux secteurs d'emploi traditionnels;
k) E'liminer les obstacles politiques et le'gislatifs
qui freinent l'initiative prive'e et individuelle des femmes
dans les programmes sociaux et dans les programmes de de'veloppement;
l) Prote'ger les droits fondamentaux des travailleurs
et en promouvoir le respect, notamment en ce qui concerne l'interdiction
du travail force' et du travail des enfants, la liberte' d'association,
le droit de se syndiquer et le droit de ne'gociation collective,
l'e'galite' de re'mune'ration entre les hommes et les femmes
pour un travail de valeur e'gale et la non-discrimination dans
l'emploi, en appliquant pleinement les conventions de l'Organisation
internationale du Travail dans le cas des E'tats parties a` ces
conventions et en prenant en compte les principes de'fendus par
ces conventions dans le cas des pays qui n'y sont pas parties,
afin de parvenir a` une croissance e'conomique ve'ritablement
soutenue et a` un de'veloppement durable.
167. Les gouvernements, les banques centrales, les
banques nationales de de'veloppement et les e'tablissements bancaires
prive's, selon le cas, devraient :
a) Accroi^tre la participation des femmes, notamment
des femmes chefs d'entreprise de tous les secteurs et de leurs
associations, aux organes consultatifs et a` d'autres instances
pour leur permettre de contribuer a` la formulation et a` l'examen
des politiques et programmes e'labore's par les ministe`res de
l'e'conomie et les e'tablissements bancaires;
b) Mobiliser le secteur bancaire pour accroi^tre les
pre^ts et les refinancements en prenant des mesures d'incitation
et en mettant en place des structures interme'diaires qui re'pondent
aux besoins des femmes chefs d'entreprise et des productrices
des zones rurales et urbaines, et qui comprennent des femmes
aux postes de direction, de programmation et de de'cision;
c) Structurer les services de manie`re a` atteindre
les femmes s'occupant de micro-entreprises et de petites et moyennes
entreprises dans les campagnes comme dans les villes, en particulier
les jeunes femmes, les femmes dont les revenus sont faibles,
celles qui appartiennent a` des minorite's ethniques et raciales
ou a` des populations autochtones, et qui n'ont pas acce`s au
capital ni aux autres actifs; et faciliter l'acce`s des femmes
aux marche's financiers en e'laborant et en encourageant des
re'formes du contro^le et des re`glements financiers qui appuient
les efforts directs et indirects de'ploye's par les institutions
financie`res pour mieux satisfaire les besoins de cre'dit et
autres services financiers des micro-entreprises et des petites
et moyennes entreprises appartenant a` des femmes;
d) Veiller a` ce qu'il soit tenu compte des priorite's
des femmes dans les programmes d'investissements publics dans
les infrastructures, notamment dans les syste`mes d'approvisionnement
en eau et d'assainissement, dans l'e'lectrification et les e'conomies
d'e'nergie, dans les transports et la construction de routes;
renforcer la participation des femmes qui be'ne'ficient des projets
a` la planification a` la mise en oeuvre de ces projets de fac'on
a` leur permettre d'obtenir des emplois et des contrats.
168. Les gouvernements et les organisations non gouvernementales
devraient :
a) Pre^ter une attention particulie`re aux besoins
des femmes lorsqu'ils diffusent des informations sur les marche's,
les e'changes commerciaux et les ressources, et leur dispenser
des formations approprie'es dans ces domaines;
b) Encourager les strate'gies de de'veloppement e'conomique
communautaire qui s'appuient sur des partenariats existant entre
les gouvernements et encourager les membres de la socie'te' civile
a` cre'er des emplois et a` tenir compte de la situation sociale
des individus, des familles et des communaute's.
169. Les bailleurs de fonds multilate'raux et les banques
re'gionales de de'veloppement, ainsi que les institutions de financement
bilate'rales et prive'es, aux niveaux international, re'gional
et sous-re'gional, devraient :
a) Examiner, reformuler au besoin, et mettre en oeuvre
leurs politiques, programmes et projets de telle sorte qu'une
proportion plus e'leve'e des ressources soit mise a` la disposition
des femmes dans les zones rurales ou isole'es;
b) E'laborer des me'canismes souples pour financer
les institutions interme'diaires cible'es sur les activite's
e'conomiques des femmes, qui favorisent leur autonomie et permettent
d'accroi^tre la capacite' et la rentabilite' de leurs entreprises
e'conomiques;
c) E'laborer des strate'gies permettant de coordonner
et de renforcer l'aide au secteur des micro-entreprises et des
petites et moyennes entreprises afin de donner aux femmes davantage
de possibilite's de participer pleinement et a` e'galite' aux
activite's de ce secteur et de collaborer pour les coordonner
et en ame'liorer la rentabilite', en utilisant leur savoir-faire
et leurs moyens financiers propres et en tirant e'galement parti
de ceux des organismes bilate'raux, des gouvernements et des
organisations non gouvernementales.
170. Les organisations internationales, multilate'rales
et bilate'rales de coope'ration pour le de'veloppement devraient
:
Appuyer, par des capitaux ou d'autres ressources,
les institutions financie`res qui servent les femmes dirigeant
de petites entreprises et des micro-entreprises et les productrices
a` faible revenu, tant dans le secteur structure' que dans le
secteur informel.
171. Les gouvernements et les institutions financie`res
multilate'rales devraient :
Revoir les re`gles et proce'dures des institutions
financie`res publiques, nationales et internationales qui empe^chent
de fournir des cre'dits aux femmes rurales suivant le mode`le
de la banque Grameen.
172. Les organisations internationales devraient :
Fournir un appui ade'quat aux programmes et projets
visant a` promouvoir les initiatives productives et viables parmi
les femmes, en particulier les femmes de'savantage'es.
Objectif strate'gique F.3. Fournir aux femmes, notamment
a` celles a` faible revenu, des services professionnels et des
moyens de formation, et leur ouvrir l'acce`s aux marche's, a`
l'information et a` la technologie
Mesures a` prendre
173. Les gouvernements, en coope'ration avec les organisations
non gouvernementales et le secteur prive', devraient :
a) Cre'er des infrastructures publiques permettant
d'assurer l'acce`s des femmes chefs d'entreprise aux marche's,
sur un pied d'e'galite' avec les hommes;
b) E'laborer des programmes qui offrent aux femmes
des possibilite's de formation et de recyclage, notamment dans
le domaine des nouvelles technologies ainsi que des services
abordables de gestion, de de'veloppement des produits, de financement,
de contro^le de la production et de la qualite', de commercialisation
et de conseil juridique;
c) Mettre en oeuvre des programmes de vulgarisation
visant a` informer les femmes a` faible revenu et les femmes
pauvres, notamment dans les zones rurales et les re'gions isole'es,
des possibilite's d'acce`s aux marche's et a` la technologie
et a` les aider a` tirer parti de ces possibilite's;
d) Cre'er des services d'appui non discriminatoires,
notamment des fonds de placement, a` l'intention des entreprises
dirige'es par des femmes, et e'laborer des programmes de promotion
du commerce axe's sur les femmes, notamment les femmes a` faible
revenu;
e) Diffuser des informations sur des femmes chefs
d'entreprise ayant re'ussi, aussi bien dans des activite's e'conomiques
traditionnelles que dans des secteurs non traditionnels, et sur
les aptitudes ne'cessaires pour re'ussir; favoriser la mise en
place de re'seaux et les e'changes d'informations;
f) Prendre des mesures pour garantir aux femmes l'e'galite'
d'acce`s a` la formation continue sur le lieu de travail, notamment
aux cho^meuses, aux me`res ce'libataires, aux femmes re'inte'grant
le marche' du travail apre`s un long arre^t pour raisons familiales
ou autres et aux femmes prive'es de leur emploi par l'adoption
de nouvelles structures de production ou de mesures de compression;
prendre des mesures d'incitation supple'mentaires pour encourager
les entreprises a` multiplier les centres de formation professionnelle
offrant aux femmes une formation dans des domaines non traditionnels;
g) Fournir des services peu cou^teux, par exemple
des services de garderie d'enfants qui soient de bonne qualite',
souples et abordables et qui prennent en compte les besoins des
travailleurs et des travailleuses.
174. Les associations professionnelles locales, nationales
et internationales et les organisations non gouvernementales qui
s'occupent de la conditions de la femme devraient :
Pre'coniser, a` tous les niveaux, la promotion et
le soutien des entreprises dirige'es par les femmes, y compris
celles du secteur informel, ainsi que le plein acce`s des femmes
aux ressources productives.
Objectif strate'gique F.4. Renforcer la capacite'
e'conomique et les re'seaux commerciaux des femmes
Mesures a` prendre
175. Les gouvernements devraient :
a) Adopter des politiques d'appui aux associations
professionnelles, aux organisations non gouvernementales, aux
coope'ratives, aux fonds de cre'dit renouvelables, aux coope'ratives
d'e'pargne et de cre'dit, aux organisations locales, aux groupes
fe'minins d'assistance mutuelle et aux autres groupes afin de
fournir des services aux femmes chefs d'entreprise des zones
rurales et urbaines;
b) Inte'grer la proble'matique hommes-femmes dans
toutes les politiques de restructuration e'conomique et d'ajustement
structurel et concevoir des programmes a` l'intention des femmes
qui subissent le contrecoup de la restructuration e'conomique,
notamment des programmes d'ajustement structurel, ainsi que des
femmes travaillant dans le secteur informel;
c) Adopter des politiques qui cre'ent un climat porteur
pour ces groupes fe'minins d'assistance mutuelle, les associations
et coope'ratives de travailleuses au moyen de formes de soutien
non classiques et en reconnaissant la liberte' d'association
et le droit syndical;
d) Soutenir les programmes visant a` accroi^tre l'autonomie
de groupes particuliers de femmes, comme les jeunes femmes, les
handicape'es, les femmes a^ge'es et les femmes appartenant a`
des minorite's raciales et ethniques;
e) Promouvoir l'e'galite' entre les sexes en encourageant
la re'alisation d'e'tudes sur les femmes et en utilisant les
re'sultats de ces e'tudes et de travaux sexospe'cifiques de recherche
dans tous les domaines, et notamment dans les domaines e'conomique,
scientifique et technique;
f) Soutenir les activite's e'conomiques des femmes
des populations autochtones, en tenant compte de leurs connaissances
traditionnelles, afin d'ame'liorer leur situation et de favoriser
leur e'panouissement;
g) Prendre des mesures pour e'tendre la protection
du code du travail et des syste`mes de se'curite' sociale aux
femmes exerc'ant une activite' re'mune're'e au foyer, ou maintenir
cette protection si elle existe de'ja`;
h) Reconnai^tre la contribution des chercheuses et
des techniciennes et les encourager;
i) Veiller a` ce que les politiques et les re`glements
ne pe'nalisent pas les petites et moyennes entreprises dirige'es
par des femmes.
176. Les interme'diaires financiers, les instituts
nationaux de formation, les coope'ratives d'e'pargne et de cre'dit,
les organisations non gouvernementales, les associations de femmes,
les organismes professionnels et le secteur prive' devraient :
a) Proposer aux niveaux national, re'gional et international
une formation commerciale, financie`re et technique pour permettre
aux femmes, particulie`rement aux jeunes femmes, de participer
a` la prise de de'cisions e'conomiques a` ces niveaux;
b) Offrir aux entreprises dirige'es par des femmes,
y compris dans le secteur travaillant pour l'exportation, des
services, notamment de commercialisation et d'information sur
le commerce, de conception des produits et d'innovation, de transfert
de technologie et de contro^le de la qualite';
c) Favoriser l'e'tablissement de liens techniques
et commerciaux et cre'er aux niveaux national, re'gional et international,
des partenariats entre femmes chefs d'entreprise afin de soutenir
les initiatives locales;
d) Renforcer la participation des femmes, et en particulier
des femmes marginalise'es, dans les coope'ratives de production
et de commercialisation en apportant un soutien commercial et
financier, en particulier dans les campagnes et les zones isole'es;
e) Promouvoir et renforcer les micro-entreprises dirige'es
par des femmes, les petites entreprises nouvelles, les coope'ratives,
l'e'largissement des marche's et la cre'ation d'emploi et, le
cas e'che'ant, favoriser la transition du secteur informel au
secteur structure', tant dans les villes que dans les campagnes;
f) Investir des capitaux et constituer des portefeuilles-
titres permettant de financer les entreprises dirige'es par des
femmes;
g) Veiller a` fournir une assistance technique, des
services de conseil et des possibilite's de formation et de reconversion
aux femmes touche'es par le passage a` l'e'conomie de marche';
h) Appuyer les formules nouvelles d'investissement
et les re'seaux de cre'dit, y compris les plans d'e'pargne traditionnels;
i) Favoriser la constitution de re'seaux de femmes
chefs d'entreprise, afin notamment de donner la possibilite'
aux plus expe'rimente'es de conseiller les autres;
j) Encourager les organisations locales et les collectivite's
publiques a` e'tablir des mutuelles de cre'dit a` l'intention
des femmes chefs d'entreprise en s'inspirant des mode`les de
petites coope'ratives ayant re'ussi.
177. Le secteur prive', notamment les socie'te's transnationales
et nationales, devrait :
a) Adopter des politiques et cre'er des me'canismes
non discriminatoires de passation des marche's; b) Recruter des
femmes a` des postes de responsabilite', de de'cision et de direction
et leur offrir des programmes de formation, dans des conditions
d'e'galite' avec les hommes;
c) Respecter les le'gislations nationales code du
travail, protection des consommateurs, re`glements sanitaires
et de se'curite' particulie`rement celles qui concernent les
femmes.
Objectif strate'gique F.5. E'liminer la se'gre'gation
professionnelle et toutes les formes de discrimination dans l'emploi
Mesures a` prendre
178. Les gouvernements, les employeurs, les employe's,
les syndicats et les organisations de femmes devraient :
a) Veiller a` l'application des lois et des directives
et encourager l'adoption spontane'e de codes de conduite qui
garantissent que les normes internationales de travail, telles
que la Convention No 100 de l'Organisation internationale du
Travail concernant l'e'galite' de re'mune'ration entre hommes
et femmes pour un travail de valeur e'gale, s'appliquent aussi
bien aux travailleuses qu'aux travailleurs;
b) Promulguer et appliquer des lois et instaurer dans
les entreprises des re`glements pre'voyant notamment des voies
de recours et des possibilite's d'action en justice, en vue d'interdire
toute forme de discrimination directe ou indirecte fonde'e sur
le sexe et sur la situation matrimoniale ou familiale dans l'acce`s
a` l'emploi, les conditions d'emploi, y compris la formation,
la promotion, la sante' et la se'curite', ainsi que le licenciement,
la protection sociale et la protection juridique contre le harce`lement
sexuel et la discrimination raciale;
c) Promulguer et appliquer des lois et mettre au point
des re`glements interdisant toute discrimination fonde'e sur
le sexe sur le marche' du travail, notamment dans le cas des
travailleuses a^ge'es, en matie`re d'embauche, de promotion,
de re'mune'ration et avantages accessoires et de se'curite' sociale,
ainsi que les conditions de travail discriminatoires et le harce`lement
sexuel; e'tablir des me'canismes pour assurer l'examen permanent
de ces lois et le suivi de leur application;
d) E'liminer la discrimination pratique'e par les
employeurs au motif des fonctions de procre'ation des femmes,
y compris le refus d'embauche et le licenciement des femmes enceintes
et allaitantes;
e) Mettre au point et promouvoir des programmes et
services pour les femmes qui arrivent ou reviennent sur le marche'
du travail, en particulier les femmes pauvres des zones urbaines
et rurales, les jeunes femmes et les travailleuses inde'pendantes,
ainsi que celles qui subissent le contrecoup des programmes d'ajustement
structurel;
f) Assurer la mise en oeuvre et le suivi de programmes
d'e'galite' des chances en matie`re d'emploi de discrimination
positive dans les secteurs public et prive' afin de lutter contre
la discrimination syste'matique a` l'e'gard des femmes sur le
marche' du travail, en particulier des femmes handicape'es ou
appartenant a` des groupes de'favorise's, en matie`re d'embauche,
de maintien en fonctions et de promotion, ainsi que de formation
professionnelle dans tous les secteurs;
g) E'liminer la se'gre'gation dans le travail, en
favorisant tout particulie`rement la repre'sentation e'gale des
sexes a` des postes de haute qualification et de direction et
en adoptant d'autres mesures, telles que l'orientation professionnelle
et le placement, visant a` acce'le'rer le de'roulement des carrie`res
et l'avancement professionnel, et en favorisant la diversification
des de'bouche's professionnels pour les hommes et les femmes;
encourager les femmes a` obtenir des emplois auxquels elles n'ont
pas traditionnellement acce`s, surtout dans les domaines scientifique
et technique, et encourager les hommes a` chercher des emplois
dans le secteur social;
h) Reconnai^tre le droit a` la ne'gociation collective
et son importance pour l'e'limination des e'carts de salaires
entre hommes et femmes et l'ame'lioration des conditions de travail;
i) Promouvoir l'e'lection de femmes a` des postes
de responsables syndicaux et s'assurer que les responsables e'lues
pour repre'senter les femmes be'ne'ficient d'une protection de
l'emploi et de garanties quant a` leur se'curite' physique dans
l'accomplissement de leurs fonctions;
j) E'laborer et offrir des programmes spe'ciaux pour
permettre aux handicape'es d'obtenir et de conserver un emploi
et veiller a` ce qu'elles aient acce`s a` l'e'ducation et a`
la formation a` tous les niveaux, conforme'ment aux Re`gles pour
l'e'galisation des chances des handicape's 30/; adapter, dans
la mesure du possible, les conditions de travail aux besoins
des handicape'es, qui devraient be'ne'ficier d'une protection
juridique en cas de licenciement abusif du^ a` leur handicap;
k) Redoubler d'efforts pour re'duire les e'carts de
salaires entre hommes et femmes, prendre les mesures ne'cessaires
pour faire appliquer le principe de la re'mune'ration e'gale
pour un travail e'quivalent de valeur e'gale, en renforc'ant
la le'gislation, et notamment en l'harmonisant avec les normes
et codes internationaux du travail, et encourager la mise en
place de syste`mes d'e'valuation du travail fonde's sur des crite`res
non sexistes;
l) Renforcer et/ou cre'er des instances juridiques
compe'tentes en matie`re de discrimination salariale;
m) E'tablir des dates butoirs pour l'e'limination
de toutes les formes de travail des enfants qui sont contraires
aux normes internationales reconnues, garantir l'application
inte'grale des lois en vigueur et, le cas e'che'ant, adopter
les lois ne'cessaires pour l'application de la Convention relative
aux droits de l'enfant et des normes de l'Organisation internationale
du Travail, et prote'ger les enfants qui travaillent, en particulier
les enfants des rues, par des services approprie's de sante'
et d'e'ducation et d'autres services sociaux;
n) S'assurer que les strate'gies pour l'e'limination
du travail des enfants prennent en conside'ration l'exploitation
de petites filles pour des travaux me'nagers non paye's, au sein
de leur famille ou ailleurs;
o) E'tudier, analyser et, le cas e'che'ant, refondre
les structures de salaires des professions majoritairement fe'minines,
telles que les professions d'enseignantes, d'infirmie`res et
d'assistantes maternelles, afin de valoriser le statut social
et d'accroi^tre les revenus des inte'resse'es;
p) Faciliter l'emploi productif des migrantes en situation
re'gulie`re, (y compris les femmes dont on a de'termine' qu'elles
ont le statut de re'fugie' en vertu de la Convention de 1951
relative au statut des re'fugie's), en reconnaissant davantage
les diplo^mes e'trangers et les e'tudes faites a` l'e'tranger
et en inte'grant une formation linguistique dans la formation
professionnelle.
Objectif strate'gique F.6. Permettre aux hommes et
aux femmes de concilier responsabilite's familiales et responsabilite's
professionnelles
Mesures a` prendre
179. Les gouvernements devraient :
a) Adopter des politiques visant a` ce que les travailleurs
a` temps partiel, temporaires, saisonniers et a` domicile soient
prote'ge's par le Code du travail et par les re'gimes de se'curite'
sociale; favoriser le de'roulement des carrie`res dans des conditions
de travail qui permettent de concilier les responsabilite's professionnelles
et les responsabilite's familiales;
b) Veiller a` ce que les hommes et les femmes puissent
choisir, librement et sur un pied d'e'galite', de travailler
a` temps partiel ou a` plein temps, et e'tudier un syste`me de
protection approprie' pour les travailleurs atypiques, en ce
qui concerne l'acce`s a` l'emploi, les conditions de travail
et la se'curite' sociale;
c) Promulguer des lois ou adopter des mesures d'incitation
permettant aux hommes et aux femmes de prendre un conge' parental
et de be'ne'ficier des prestations parentales; encourager le
partage des responsabilite's familiales entre hommes et femmes,
notamment en adoptant une le'gislation et des mesures d'incitation
approprie'es et donner aux me`res qui travaillent plus de facilite's
pour allaiter leur enfant;
d) Concevoir des politiques, notamment en matie`re
d'e'ducation, en vue de modifier les comportements qui renforcent
la division sexiste du travail pour promouvoir le principe du
partage par la formule des responsabilite's domestiques et en
particulier de la garde des enfants et des personnes a^ge'es;
e) Favoriser le de'veloppement technologique et ame'liorer
l'acce`s aux techniques qui facilitent les ta^ches me'nage`res
et professionnelles, encouragent l'autonomie, cre'ent des revenus,
modifient les ro^les traditionnellement attribue's aux femmes
et aux hommes dans la production et permettent aux femmes de
n'e^tre plus rele'gue'es dans les emplois mal paye's;
f) Sans pre'judice des priorite's et des politiques
nationales, e'tudier, notamment dans le domaine de la le'gislation
en matie`re de se'curite' sociale et des re'gimes fiscaux, un
e'ventail de politiques et de programmes visant a` promouvoir
une re'partition souple et e'galitaire du temps que les hommes
et les femmes consacrent a` l'e'ducation et a` la formation,
a` l'emploi re'mune're', aux responsabilite's familiales, aux
activite's be'ne'voles et a` d'autres formes de travail d'inte're^t
collectif, au repos et aux loisirs, et des avantages qu'ils en
tirent.
180. Les gouvernements, le secteur prive', les organisations
non gouvernementales, les syndicats et l'Organisation des Nations
Unies devraient :
a) Adopter des mesures approprie'es, en consultation
avec les organisations patronales, les associations de travailleurs
et les organismes gouvernementaux compe'tents pour que les hommes
et les femmes puissent prendre des conge's temporaires, be'ne'ficier
de prestations lie'es a` l'emploi et de droits a` la retraite
transfe'rables, et ame'nager leur emploi du temps sans sacrifier
leurs perspectives de carrie`re ni leur promotion professionnelle;
b) Concevoir et proposer des programmes d'enseignement,
faisant appel a` des campagnes me'diatiques novatrices, ainsi
qu'a` l'e'cole et aux collectivite's, en vue de sensibiliser
l'opinion publique a` l'e'galite' entre les sexes et de donner
une image non ste're'otype'e des ro^les des hommes et des femmes
dans la famille; mettre en place des services d'appui, tels que
des garderies d'enfants sur le lieu de travail, et offrir des
horaires souples;
c) Adopter et appliquer des lois pour lutter contre
le harce`lement sexuel et toutes les formes de harce`lement sur
le lieu de travail.
G. Les femmes et la prise de de'cisions
181. La De'claration universelle des droits de l'homme
stipule que toute personne a le droit de prendre part a` la direction
des affaires publiques de son pays. Une gestion et une administration
transparente et responsable et un de'veloppement durable dans
tous les domaines ne seront possibles que si les femmes ont plus
de pouvoir d'action et plus d'autonomie et si elles jouissent
d'une meilleure situation sociale, e'conomique et politique. Les
rapports de force qui empe^chent les femmes de s'e'panouir existent
a` tous les niveaux et dans tous les domaines de la socie'te',
du plus prive' au plus public. Une participation e'gale des femmes
et des hommes a` la prise de de'cisions e'tablira un e'quilibre
qui correspondra mieux a` la composition de la socie'te', ce qui
est ne'cessaire au renforcement de la de'mocratie et a` son bon
fonctionnement. L'e'galite' dans la prise de de'cisions donnera
aux femmes un poids qui seul permettra l'inte'gration d'une perspective
e'galitaire dans l'e'laboration des politiques. La participation
e'gale a` la vie politique sera donc de'terminante pour la promotion
de la femme. L'e'galite' de participation aux prises de de'cisions
n'est pas seulement une simple question de justice et de de'mocratie;
on peut y voir aussi une condition ne'cessaire pour que les inte're^ts
des femmes soient pris en conside'ration. Sans une participation
active des femmes et la prise en compte de leurs points de vue
a` tous les niveaux de la prise de de'cisions, les objectifs d'e'galite',
de de'veloppement et de paix sont impossibles a` re'aliser.
182. Malgre' le mouvement ge'ne'ralise' de de'mocratisation
en cours dans la plupart des pays, les femmes sont largement sous-repre'sente'es
a` pratiquement tous les niveaux de l'administration, en particulier
dans les ministe`res et autres organes exe'cutifs; elles ne sont
gue`re plus nombreuses a` avoir acce'de' au pouvoir politique
au sein des organes le'gislatifs et l'objectif de parvenir a`
une proportion de 30 % de femmes aux postes de prise de de'cisions
avant 1995, qu'avait fixe' le Conseil e'conomique et social, n'est
pas atteint. Dans l'ensemble du monde, seuls 10 % des sie`ges
dans les parlements et un pourcentage encore plus re'duit des
portefeuilles ministe'riels sont actuellement de'tenus par des
femmes. En fait, dans certains pays, y compris des pays qui connaissent
des changements politiques, e'conomiques et sociaux profonds,
le nombre des femmes sie'geant dans les organes le'gislatifs a
beaucoup diminue'. Bien que les femmes repre'sentent plus de la
moitie' de l'e'lectorat dans pratiquement tous les pays et qu'elles
aient le droit de vote et soient e'ligibles dans presque tous
les E'tats Membres de l'ONU, elles sont toujours gravement sous-repre'sente'es
parmi les candidates aux postes politiques. Les modes de fonctionnement
traditionnels de beaucoup de partis et structures politiques continuent
a` faire obstacle a` la participation des femmes a` la vie publique.
Des attitudes et pratiques discriminatoires, les responsabilite's
familiales et maternelles, le cou^t de la campagne e'lectorale
et de l'exercice des fonctions politiques, sont autant d'e'le'ments
qui peuvent dissuader les candidatures fe'minines. Lorsqu'elles
occupent des postes politiques et de responsabilite's aux niveaux
des gouvernements et des organes le'gislatifs, les femmes exercent
une influence qui ame`ne a` rede'finir les priorite's politiques,
a` inscrire dans les programmes politiques de nouvelles questions
qui refle`tent leurs pre'occupations spe'cifiques, leurs valeurs
et leurs expe'riences, et a` re'pondre a` ces pre'occupations
et a` e'clairer d'un jour nouveau les questions politiques ge'ne'rales.
183. Les femmes ont montre' qu'elles sont capables
d'e^tre des chefs aussi bien dans des organisations communautaires
et informelles que dans des fonctions publiques. Mais la place
reconnue a` la femme et a` l'homme dans la socie'te' et les ste're'otypes
ve'hicule's notamment par les me'dias renforcent la tendance a`
re'server aux hommes le pouvoir et les responsabilite's politiques.
Le fait que les femmes sont sous- repre'sente'es aux postes de
responsabilite' dans les arts, la culture, le sport, les me'dias,
l'e'ducation, les e'glises et la justice les empe^che de jouer
un ro^le important dans de nombreuses institutions clefs.
184. E'tant exclues des voies traditionnelles qui me`nent
au pouvoir, telles que les organes directeurs des partis politiques,
les organisations patronales et les syndicats, les femmes y ont
acce'de' par le biais d'autres structures, en particulier dans
le secteur des organisations non gouvernementales. Les organisations
non gouvernementales et les organisations communautaires leur
ont permis d'exposer leurs inte're^ts et leurs proble`mes, et
de promouvoir le de'bat national, re'gional et international sur
la condition de la femme.
185. L'ine'galite' dans la vie publique commence souvent
par des comportements et pratiques discriminatoires et des rapports
de force de'se'quilibre's entre les sexes au sein de la famille
(voir par. 29). A` cause de la division ine'gale du travail et
des responsabilite's au sein des me'nages, elle-me^me fonde'e
sur des rapports de force ine'gaux, les femmes n'ont pas le temps
d'acque'rir les connaissances ne'cessaires pour participer a`
la prise de de'cisions dans les organes publics. Un partage plus
e'quitable de ces responsabilite's entre femmes et hommes permettra
non seulement d'ame'liorer la qualite' de la vie des femmes et
de leurs filles, mais leur donnera aussi l'occasion de participer
a` l'e'laboration des politiques, des pratiques administratives
et des budgets afin que leurs inte're^ts soient reconnus et qu'il
en soit tenu compte. Des re'seaux et structures informels de prise
de de'cisions au niveau local qui refle`tent la domination masculine
empe^chent les femmes de participer de fac'on e'gale a` la vie
politique, e'conomique et sociale.
186. La faible proportion de femmes occupant des postes
de responsabilite' aux niveaux national, re'gional et international
fait apparai^tre l'existence d'obstacles dus aux structures et
aux comportements, qu'il faut chercher a` e'liminer par des mesures
concre`tes. Les gouvernements, les entreprises transnationales
et nationales, les me'dias, les banques, les e'tablissements universitaires
et scientifiques et les organisations internationales et re'gionales,
y compris celles qui rele`vent du syste`me des Nations Unies,
ne tirent pas pleinement parti des talents des femmes a` des postes
de direction, de responsabilite' politique, de diplomatie et de
ne'gociation.
187. La re'partition e'quitable du pouvoir et des responsabilite's
a` tous les niveaux est du ressort des gouvernements et d'autres
acteurs qui doivent e'tablir une analyse statistique des sexospe'cificite's
et inte'grer la proble'matique hommes-femmes dans l'e'laboration
des politiques et l'exe'cution des programmes. L'e'galite' dans
le processus de'cisionnel est essentielle a` l'e'mancipation de
la femme. Dans certains pays, des mesures de discrimination positive
ont permis de porter a` 33,3 % ou plus la proportion de femmes
dans le gouvernement et les pouvoirs locaux.
188. Les institutions de statistiques nationales, re'gionales
et internationales ne savent pas encore comment pre'senter les
statistiques relatives a` l'e'galite' entre les femmes et les
hommes dans les domaines e'conomique et social. Ainsi, les bases
de donne'es et les me'thodologies existantes dans l'important
domaine de la prise de de'cisions ne sont pas suffisamment exploite'es.
189. Pour reme'dier au partage ine'gal du pouvoir et
des responsabilite's de de'cision entre les femmes et les hommes
a` tous les niveaux, les gouvernements et les autres acteurs devraient
encourager l'adoption de mesures e'nergiques et visibles visant
a` inte'grer la proble'matique hommes-femmes dans toutes les politiques
et tous les programmes afin d'en analyser les effets sur les deux
sexes, avant toute de'cision.
Objectif strate'gique G.1. Prendre des mesures propres
a` assurer aux femmes l'e'galite' d'acce`s et la pleine participation
aux structures du pouvoir et a` la prise de de'cisions
Mesures a` prendre
190. Les gouvernements devraient :
a) S'engager a` re'e'quilibrer la proportion d'hommes
et de femmes dans les organes et commissions gouvernementaux,
les administrations publiques et les services judiciaires, notamment
en fixant des objectifs pre'cis et en appliquant des mesures
visant a` augmenter substantiellement le nombre de femmes dans
la fonction publique afin de re'aliser l'e'galite' de repre'sentation
dans tous les postes du gouvernement et de l'administration publique,
au besoin par des mesures de discrimination positive;
b) Introduire, notamment, s'il y a lieu, dans les
syste`mes e'lectoraux, des mesures qui encouragent les partis
politiques a` faire en sorte que les femmes soient pre'sentes
dans les postes publics e'lectifs et non e'lectifs dans les me^mes
proportions et au me^me niveau que les hommes;
c) Prote'ger et promouvoir l'e'galite' des droits
des hommes et des femmes en ce qui concerne la participation
aux activite's politiques, et la liberte' d'association, y compris
le droit d'e^tre membres de partis politiques et de syndicats;
d) E'tudier les effets des diffe'rents modes de scrutin
sur la repre'sentation politique des femmes dans les organes
e'lectifs et envisager, le cas e'che'ant, d'ajuster ou de modifier
le syste`me e'lectoral;
e) Suivre et e'valuer les progre`s dans la repre'sentation
des femmes en assurant re'gulie`rement la collecte, l'analyse
et la diffusion de donne'es quantitatives et qualitatives sur
le nombre de femmes et d'hommes occupant des postes de responsabilite'
a` tous les niveaux dans les secteurs public et prive', et diffuser
tous les ans des donne'es sur le nombre de femmes et d'hommes
employe's a` divers niveaux de l'administration; assurer l'e'galite'
d'acce`s a` tous les postes de la fonction publique et e'tablir
dans les structures gouvernementales des me'canismes pour suivre
les progre`s dans ce domaine;
f) Soutenir les organisations non gouvernementales
et les instituts de recherche qui e'tudient la participation
des femmes a` la prise de de'cisions et l'effet de cette participation
sur les de'cisions et sur le climat des organes de de'cision;
g) Encourager les femmes des populations autochtones
a` participer davantage a` la prise de de'cisions a` tous les
niveaux;
h) Encourager les organisations finance'es par des
fonds publics a` adopter des politiques et pratiques non discriminatoires
de fac'on a` employer plus de femmes a` des postes plus e'leve's,
et veiller a` ce qu'elles le fassent;
i) Reconnai^tre que le partage des responsabilite's
a` l'e'gard du travail et a` l'e'gard des enfants entre hommes
et femmes, contribue a` promouvoir la participation des femmes
a` la vie publique, et prendre les mesures voulues pour atteindre
cet objectif, y compris des mesures permettant de concilier vie
familiale et vie professionnelle;
j) S'efforcer d'e'quilibrer la proportion d'hommes
et de femmes dans les listes de candidats pre'sente's par les
pays a` des postes e'lectifs et autres dans les organes des Nations
Unies, les institutions spe'cialise'es et les autres organismes
autonomes des Nations Unies, en particulier aux postes de direction.
191. Les partis politiques devraient :
a) Envisager de revoir les structures et proce'dures
des partis aux fins d'e'liminer tous les obstacles qui entravent
directement ou indirectement la participation des femmes;
b) Envisager des initiatives qui permettent aux femmes
de participer pleinement a` toutes les structures internes d'e'laboration
des politiques et aux processus de pre'sentation de candidature
a` des postes e'lectifs et autres;
c) Envisager d'incorporer la proble'matique hommes-femmes
dans leur programme politique et veiller a` ce que les femmes
puissent participer au me^me titre que les hommes a` la direction
des partis politiques.
192. Les gouvernements, les institutions publiques,
le secteur prive', les partis politiques, les syndicats, les organisations
patronales, les e'tablissements universitaires et de recherche,
les organes sous-re'gionaux et re'gionaux et les organisations
non gouvernementales et internationales devraient :
a) Agir concre`tement pour cre'er une masse critique
de femmes dirigeantes, cadres et gestionnaires aux postes strate'giques
de prise de de'cisions;
b) Cre'er des me'canismes permettant de ve'rifier
que les femmes acce`dent aux niveaux supe'rieurs de la prise
de de'cisions, ou renforcer les me'canismes existants;
c) Examiner les crite`res de recrutement et de nomination
aux organes consultatifs et de de'cision, ainsi que de promotion
aux postes e'leve's, pour s'assurer qu'ils sont approprie's et
n'entrai^nent pas de discrimination a` l'e'gard des femmes;
d) Encourager les organisations non gouvernementales,
les syndicats et le secteur prive' a` s'efforcer de re'aliser
dans leurs rangs l'e'galite' entre femmes et hommes, y compris
l'e'galite' de participation dans leurs organes de de'cision
et dans les ne'gociations dans tous les domaines et a` tous les
niveaux;
e) E'laborer des strate'gies de communication pour
promouvoir le de'bat public sur les nouveaux ro^les des hommes
et des femmes dans la socie'te' et dans la famille (tels qu'ils
sont de'finis au paragraphe 30);
f) Restructurer les programmes de recrutement et d'organisation
des carrie`res pour que toutes les femmes, en particulier les
jeunes femmes, puissent be'ne'ficier a` e'galite' avec les hommes
de la formation y compris la formation en cours d'emploi a` la
gestion, a` la cre'ation d'entreprises, aux ta^ches techniques
et a` la direction;
g) Mettre au point des programmes de promotion professionnelle
des femmes de tous a^ges, comprenant la planification des carrie`res,
la de'finition du profil des carrie`res, le tutorat et les conseils,
et des activite's de formation et de recyclage;
h) Encourager et appuyer la participation des organisations
non gouvernementales de femmes aux confe'rences des Nations Unies
et a` leur pre'paration;
i) Chercher a` ce que les de'le'gations a` l'Organisation
des Nations Unies et a` d'autres instances internationales comptent
une proportion e'quilibre'e d'hommes et de femmes, et appuyer
cet effort.
193. L'Organisation des Nations Unies devrait :
a) Appliquer les politiques et dispositions existantes
en matie`re d'emploi et en adopter de nouvelles, afin de re'aliser
globalement l'e'galite' entre les sexes d'ici a` l'an 2000, en
particulier dans la cate'gorie des cadres, compte du^ment tenu
de la ne'cessite' d'assurer une repre'sentation ge'ographique
aussi large que possible, conforme'ment au paragraphe 3 de l'Article
101 de la Charte des Nations Unies;
b) Cre'er des me'canismes pour pre'senter des candidatures
fe'minines aux postes de rang supe'rieur a` l'ONU, dans les institutions
spe'cialise'es et les autres organismes des Nations Unies;
c) Continuer a` rassembler et a` diffuser des donne'es
quantitatives et qualitatives sur le ro^le des femmes et des
hommes dans la prise de de'cisions, et analyser les effets diffe'rents
qu'ils produisent sur les de'cisions, et suivre les progre`s
vers la re'alisation de l'objectif fixe' par le Secre'taire ge'ne'ral
tendant a` ce que des femmes occupent 50 % des postes de gestion
et de de'cision d'ici a` l'an 2000.
194. Les organisations de femmes, les organisations
non gouvernementales, les syndicats, les partenaires sociaux,
les producteurs et les associations professionnelles devraient
:
a) Stimuler et renforcer la solidarite' entre les
femmes par des activite's d'information, d'e'ducation et de sensibilisation;
b) Plaider la cause des femmes a` tous les niveaux
pour leur permettre d'influencer les de'cisions, processus et
syste`mes politiques, e'conomiques et sociaux, et veiller a`
ce que les e'lus tiennent leur engagement en faveur de l'e'quite'
entre les sexes;
c) E'tablir, en respectant les dispositions qui prote`gent
les fichiers informatiques, des bases de donne'es sur les femmes
et leurs qualifications, qui serviront a` nommer des femmes aux
postes supe'rieurs de prise de de'cisions et aux postes consultatifs,
et les diffuser aupre`s des gouvernements, des organisations
internationales et re'gionales, des entreprises prive'es, des
partis politiques et des divers organismes concerne's.
Objectif strate'gique G.2. Donner aux femmes les
moyens de participer a` la prise de de'cisions et d'exercer des
responsabilite's
Mesures a` prendre
195. Les gouvernements, les institutions publiques,
le secteur prive', les partis politiques, les syndicats, les organisations
patronales, les organes sous-re'gionaux et re'gionaux, les organisations
non gouvernementales et internationales et les e'tablissements
d'enseignement devraient :
a) Assurer une formation pour pre'parer les femmes
et les jeunes filles, en particulier celles qui ont des besoins
particuliers, les handicape'es et les femmes appartenant a` des
minorite's raciales ou ethniques, a` prendre conscience de leur
valeur et a` assumer des postes de de'cision;
b) Avoir des crite`res transparents de nomination
aux postes de de'cision et veiller a` ce que la composition des
organes de se'lection respecte l'e'quilibre entre les sexes;
c) Cre'er un syste`me de tutorat pour les femmes qui
n'ont pas encore acquis d'expe'rience et, en particulier, leur
offrir une formation, notamment pour leur apprendre a` diriger
et a` prendre des de'cisions, a` parler en public, a` avoir de
l'assurance, et a` mener des campagnes politiques;
d) Donner aux femmes et aux hommes une formation soucieuse
de l'e'quite' entre les sexes afin de promouvoir des relations
de travail non discriminatoires et le respect de la diversite'
dans le travail et dans le style de gestion;
e) E'laborer des me'canismes et assurer une formation
qui encouragent les femmes a` participer au processus e'lectoral,
aux activite's politiques et a` la prise de de'cisions.
H. Me'canismes institutionnels charge's de favoriser
la promotion de la femme
196. Des me'canismes nationaux charge's de favoriser
la promotion de la femme ont e'te' e'tablis dans pratiquement
tous les E'tats Membres en vue, notamment, d'e'laborer des politiques
de promotion de la femme, d'en favoriser la mise en place, d'exe'cuter,
de surveiller et d'e'valuer ces politiques, d'engager des actions
de sensibilisation et de mobiliser l'appui en leur faveur. Ces
me'canismes nationaux reve^tent diverses formes, leur efficacite'
est ine'gale et, dans certains cas, ils ont perdu de leur importance.
Souvent marginalise's dans les structures gouvernementales, ils
souffrent de leurs mandats mal de'finis, du manque de personnel,
de formation, de donne'es et de ressources et de l'absence de
soutien de la part des autorite's nationales.
197. Aux niveaux re'gional et international, les me'canismes
et institutions charge's de la promotion de la femme dans le cadre
des activite's de de'veloppement politique, e'conomique, social
et culturel et des actions en faveur du de'veloppement et des
droits de l'homme connaissent les me^mes proble`mes, imputables
a` un manque de de'termination au plus haut niveau.
198. Des confe'rences internationales successives ont
mis l'accent sur la ne'cessite' de tenir compte des sexospe'cificite's
dans l'e'laboration des politiques et des programmes. Cependant,
ce n'est souvent pas le cas.
199. Les organes re'gionaux oeuvrant pour la promotion
de la femme ont e'te' renforce's, de me^me que des me'canismes
internationaux tels que la Commission de la condition de la femme
et le Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard
des femmes. Cependant, le manque de ressources continue de les
empe^cher de s'acquitter pleinement de leur mandat.
200. Des me'thodes d'analyse des sexospe'cificite's
et des mesures propres a` e'liminer les effets sexospe'cifiques
des politiques et programmes ont e'te' e'labore'es dans de nombreuses
organisations et sont pre^tes a` e^tre mises en pratique, mais
bien souvent elles ne sont pas applique'es ou ne le sont pas de
manie`re syste'matique.
201. Tout e'tat devrait avoir un me'canisme charge'
de la promotion de la femme, qui soit la principale entite' de
coordination des politiques nationales. De tels me'canismes ont
pour ta^che essentielle d'appuyer l'inte'gration de la proble'matique
hommes-femmes dans tous les secteurs et dans toutes les entite's
de l'E'tat. Pour fonctionner efficacement, ces me'canismes nationaux
doivent re'unir les conditions ci-apre`s :
a) E^tre situe' au niveau le plus e'leve' possible
de l'E'tat et relever directement d'un ministre;
b) E^tre un me'canisme ou dispositif institutionnel
qui facilite, comme il convient, la de'centralisation de la planification,
de l'exe'cution et du suivi en vue d'assurer la participation
des organisations non gouvernementales et des collectivite's
depuis la base jusqu'au sommet;
c) Disposer de ressources financie`res et humaines
suffisantes;
d) Pouvoir influer sur l'e'laboration de toutes les
politiques du gouvernement.
202. Lors de l'examen des me'canismes charge's de favoriser
la promotion de la femme, les gouvernements et les autres acteurs
devraient encourager l'adoption de mesures e'nergiques et visibles
visant a` assurer la prise en compte de la proble'matique hommes-femmes
dans toutes les politiques et tous les programmes afin d'en analyser
les conse'quences sexospe'cifiques, avant toute de'cision.
Objectif strate'gique H.1. Cre'er ou renforcer les
me'canismes nationaux et autres organes gouvernementaux
Mesures a` prendre
203. Les gouvernements devraient :
a) Veiller a` ce que la responsabilite' de la promotion
de la femme soit exerce'e au plus haut niveau possible de l'E'tat.
Dans de nombreux cas, ce pourrait e^tre a` l'e'chelon ministe'riel;
b) En se fondant sur une volonte' politique re'solue,
cre'er, la` ou` il n'en n'existe pas, des me'canismes nationaux
charge's de favoriser la promotion de la femme, et renforcer,
comme il convient, les me'canismes nationaux existants au niveau
le plus e'leve' possible de l'E'tat et les doter de mandats et
de pouvoirs clairement de'finis; il est essentiel que ces me'canismes
disposent des ressources ade'quates ainsi que des capacite's
et compe'tences ne'cessaires pour pouvoir influer sur la politique
et e'laborer et e'valuer la le'gislation. Ces me'canismes devraient,
entre autres, faire des analyses pre'alables des politiques et
se charger des campagnes de sensibilisation, de la communication,
de la coordination et du suivi;
c) Assurer la formation du personnel a` la conception
et a` l'analyse des donne'es ventile'es par sexe;
d) E'tablir des proce'dures permettant au me'canisme
national de recueillir rapidement des informations sur les questions
de politique intersectorielle et l'associer en permanence a`
l'e'laboration et a` l'examen des politiques nationales;
e) Rendre compte pe'riodiquement aux organes le'gislatifs
des progre`s de l'action entreprise en vue d'inte'grer la proble'matique
hommes-femmes, en prenant en conside'ration la mise en oeuvre
du Programme d'action;
f) Encourager et favoriser la participation active
de l'ensemble des institutions des secteurs public, prive' et
be'ne'vole a` l'action en faveur de l'e'galite' entre les femmes
et les hommes.
Objectif strate'gique H.2. Inte'grer une de'marche
soucieuse d'e'galite' entre les sexes dans l'e'laboration des
dispositions le'gislatives, des politiques et des programmes et
projets d'inte're^t ge'ne'ral
Mesures a` prendre
204. Les gouvernements devraient :
a) Proce'der, avant toute de'cision politique, a`
une analyse de ses conse'quences sexospe'cifiques;
b) Examiner pe'riodiquement les politiques, programmes
et projets nationaux, ainsi que leur mise en oeuvre, en e'valuant
les effets des politiques de l'emploi et des revenus afin que
les femmes be'ne'ficient directement du de'veloppement et que
leur contribution au de'veloppement, qu'elle soit re'mune're'e
ou non, soit entie`rement prise en conside'ration dans la politique
et la planification e'conomiques;
c) Promouvoir des strate'gies nationales e'galitaires,
assorties d'objectifs, afin d'e'liminer les obstacles a` l'exercice
des droits des femmes ainsi que toutes formes de discrimination
a` leur e'gard;
d) Oeuvrer avec les membres des organes le'gislatifs,
le cas e'che'ant, afin de les amener a` adopter des politiques
et une le'gislation soucieuses de l'e'galite' entre les sexes;
e) Donner a` tous les ministe`res l'instruction de
re'viser les politiques et programmes dans une perspective e'galitaire
et compte tenu du Programme d'action; en assigner la responsabilite'
au niveau le plus e'leve' possible; cre'er a` cet effet une structure
interministe'rielle de coordination, de suivi et de liaison avec
les me'canismes compe'tents, ou renforcer les structures existantes.
205. Les me'canismes nationaux devraient :
a) Faciliter l'e'laboration et l'exe'cution des politiques
nationales en matie`re d'e'galite' entre les femmes et les hommes,
e'laborer des strate'gies et me'thodes approprie'es et promouvoir
la coordination et la coope'ration au sein du gouvernement afin
d'inte'grer la proble'matique hommes-femmes a` tous les niveaux
de l'e'laboration des politiques;
b) Favoriser et cre'er des relations de coope'ration
avec les secteurs compe'tents de l'administration, les centres
d'e'tudes et de recherche sur les femmes, les universite's et
les e'tablissements d'enseignement, le secteur prive', les me'dias,
les organisations non gouvernementales, en particulier les organisations
fe'minines, et tous les autres acteurs de la socie'te' civile;
c) Mener des activite's centre'es sur les re'formes
juridiques concernant, notamment, la famille, les conditions
d'emploi, la se'curite' sociale, l'impo^t sur le revenu, l'e'galite'
des chances en matie`re d'e'ducation, les mesures concre`tes
en faveur de la promotion de la femme et la cre'ation de comportements
et d'une culture e'galitaires, et promouvoir l'adoption d'une
perspective e'galitaire dans toute re'forme des politiques et
programmes dans le domaine juridique;
d) Promouvoir la participation accrue des femmes en
tant que partenaires actifs et be'ne'ficiaires du de'veloppement,
de fac'on a` ame'liorer la qualite' de la vie pour tous;
e) E'tablir des contacts directs avec les organes
nationaux, re'gionaux et internationaux s'occupant de la promotion
de la femme;
f) Fournir une formation et des services consultatifs
aux organismes gouvernementaux afin de leur permettre d'inte'grer
la proble'matique hommes-femmes dans leurs politiques et programmes.
Objectif strate'gique H.3. Produire et diffuser
des donne'es et des informations ventile'es par sexe aux fins
de planification et d'e'valuation
Mesures a` prendre
206. Les services statistiques nationaux, re'gionaux
et internationaux, ainsi que les organes compe'tents des pays
et des institutions des Nations Unies, devraient, travaillant
en coope'ration avec des organismes de recherche et de documentation
dans leurs domaines de compe'tence respectifs :
a) Veiller a` ce que les statistiques soient collecte'es,
compile'es, analyse'es et pre'sente'es par a^ge et par sexe et
refle`tent la proble'matique hommes-femmes existant dans la socie'te';
b) Collecter, compiler, analyser et pre'senter a`
intervalles re'guliers des donne'es ventile'es par a^ge, sexe,
indicateurs socio-e'conomiques et autres indicateurs pertinents,
y compris le nombre de personnes a` charge, a` utiliser pour
la planification et la mise en oeuvre des politiques et des programmes;
c) Faire participer les centres d'e'tudes et de recherche
sur les femmes a` l'e'laboration et a` la mise a` l'essai d'indicateurs
approprie's et de me'thodes de recherche afin de renforcer l'analyse
des sexospe'cificite's, ainsi qu'au suivi et a` l'e'valuation
de la re'alisation des objectifs du Programme d'action;
d) De'signer ou nommer des agents charge's de renforcer
les programmes de statistiques ventile'es par sexe et assurer
la coordination, le suivi et la liaison avec les travaux de statistique
dans tous les autres domaines, et mettre au point des statistiques
intersectorielles;
e) Ame'liorer la collecte de donne'es sur la totalite'
des apports des femmes et des hommes a` l'e'conomie, notamment
sur leur participation aux secteurs informels;
f) Acque'rir une connaissance plus de'taille'e de
toutes les formes de travail et d'emploi en :
i) Ame'liorant la collecte de donne'es sur le travail
non re'mune're', par exemple dans l'agriculture, en particulier
l'agriculture de subsistance, et dans d'autres types d'activite's
de production non marchande, qui est de'ja` pris en conside'ration
dans le syste`me de comptabilite' nationale de l'ONU;
ii) Ame'liorant les e'valuations qui, a` l'heure actuelle,
sous-estiment le cho^mage et le sous-emploi des femmes sur le
marche' du travail;
iii) E'laborant, dans les instances approprie'es,
des me'thodes d'e'valuation quantitative, du travail non re'mune're'
qui n'est pas pris en conside'ration dans la comptabilite' nationale,
par exemple la garde des personnes de'pendantes et la pre'paration
de la nourriture, afin de l'inte'grer e'ventuellement dans des
comptes accessoires ou d'autres comptes officiels qui seraient
e'tablis se'pare'ment de la comptabilite' nationale de base,
mais harmonise's avec celle-ci, afin de prendre en compte la
contribution e'conomique des femmes et de faire apparai^tre la
re'partition ine'gale du travail re'mune're' et du travail non
re'mune're' entre les femmes et les hommes;
g) E'laborer une classification internationale des
activite's qui sera utilise'e pour e'tablir des statistiques
des budgets-temps et qui tienne compte des diffe'rences entre
les femmes et les hommes en matie`re de travail re'mune're' et
non re'mune're', et rassembler des donne'es ventile'es par sexe.
Au niveau national, sous re'serve des contraintes nationales
:
i) Effectuer pe'riodiquement des e'tudes des budgets-temps
pour mesurer quantitativement le travail non re'mune're', et
notamment comptabiliser les activite's qui sont mene'es simultane'ment
avec des activite's re'mune're'es ou d'autres activite's non
re'mune're'es;
ii) Mesurer quantitativement le travail non re'mune're'
qui n'est pas pris en conside'ration dans la comptabilite' nationale
et s'employer a` ame'liorer les me'thodes pour que sa valeur
soit du^ment inte'gre'e dans des comptes accessoires ou d'autres
comptes officiels qui seraient e'tablis se'pare'ment de la comptabilite'
nationale de base, mais harmonise's avec celle-ci;
h) Ame'liorer les principes et me'thodes de collecte
de donne'es concernant l'e'valuation de la pauvrete' chez les
femmes et les hommes, et leur acce`s aux ressources;
i) Renforcer les syste`mes d'e'tablissement des statistiques
de l'e'tat civil et introduire des analyses des sexospe'cificite's
dans les publications et la recherche; donner la priorite' aux
spe'cificite's de chaque sexe dans la conception de la recherche,
ainsi que dans la collecte et l'analyse des donne'es, afin d'ame'liorer
les statistiques de morbidite'; ame'liorer la collecte de donne'es
relatives a` l'acce`s aux soins de sante' y compris l'acce`s
a` des services de sante' inte'gre's en matie`re de sexualite'
et de reproduction, aux soins obste'triques et a` la planification
familiale, en accordant la priorite' aux me`res adolescentes
et a` la garde des personnes a^ge'es;
j) E'tablir de meilleures statistiques ventile'es
par sexe et par tranche d'a^ge sur les victimes et les auteurs
de toutes les formes de violence contre les femmes, comme la
violence familiale, le harce`lement sexuel, le viol, l'inceste
et les se'vices sexuels, ainsi que la traite des femmes et des
petites filles, y compris les violences commises par des agents
de l'E'tat;
k) Ame'liorer les principes et me'thodes de collecte
de donne'es sur la participation des femmes et des hommes handicape's,
y compris en ce qui concerne leur acce`s aux ressources.
207. Les gouvernements devraient :
a) Assurer la publication re'gulie`re d'un bulletin
statistique contenant des donne'es ventile'es par sexe, qui pre'sente
et interpre`te des donne'es d'actualite' concernant les femmes
et les hommes, sous une forme compre'hensible par un large e'ventail
d'utilisateurs non spe'cialise's;
b) Veiller a` ce que les producteurs et les utilisateurs
de statistiques de chaque pays ve'rifient a` intervalle re'gulier
si le syste`me statistique officiel est ade'quat et dans quelle
mesure il couvre les sexospe'cificite's, et, s'il y a lieu, e'tablissent
un plan pour l'ame'liorer;
c) Re'aliser et encourager les organisations de recherche,
les syndicats, les employeurs, le secteur prive' et les organisations
non gouvernementales a` re'aliser des e'tudes quantitatives et
qualitatives, sur le partage du pouvoir et de l'influence dans
la socie'te', notamment sur la proportion de femmes et d'hommes
occupant des postes de direction tant dans le secteur public
que dans le secteur prive';
d) Utiliser davantage de donne'es sexospe'cifiques
dans la formulation des politiques et l'exe'cution des programmes
et projets.
208. L'Organisation des Nations Unies devrait :
a) Promouvoir la mise au point de me'thodes permettant
de mieux collecter, collationner et analyser des donne'es concernant
les droits fondamentaux des femmes, et notamment la violence
a` leur e'gard, a` l'intention de tous les organismes compe'tents
des Nations Unies;
b) Promouvoir la mise au point de me'thodes statistiques
permettant d'ame'liorer les donne'es concernant la place des
femmes dans le de'veloppement e'conomique, social, culturel et
politique;
c) Actualiser tous les cinq ans la publication Les
femmes dans le monde et lui assurer une large diffusion;
d) Aider les pays qui en font la demande a` e'laborer
des politiques des programmes en fonction des besoins de chaque
sexe;
e) Veiller a` ce que les rapports, donne'es et publications
pertinents de la Division de statistique du Secre'tariat de l'ONU
et de l'Institut international de recherche et de formation pour
la promotion de la femme sur les progre`s re'alise's aux niveaux
national et international soient transmis a` la Commission de
la condition de la femme de fac'on re'gulie`re et coordonne'e.
209. Les institutions multilate'rales de de'veloppement
et les donateurs bilate'raux devraient :
Encourager et soutenir la mise en place de capacite's
nationales dans les pays en de'veloppement et dans les pays en
transition en fournissant a` ces pays des ressources et une assistance
technique, de sorte qu'ils puissent mesurer la totalite' du travail
accompli par les femmes et les hommes, tant re'mune're' que non
re'mune're', et, le cas e'che'ant, e'tablir des comptes accessoires
ou d'autres comptes officiels du travail non re'mune're'.
I. Les droits fondamentaux de la femme
210. Les droits de l'homme et les liberte's fondamentales
sont inhe'rents a` tous les e^tre humains; leur protection et
leur promotion incombent au premier chef aux gouvernements.
211. La Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme
a re'affirme' l'engagement solennel pris par tous les E'tats de
s'acquitter de leur obligation de promouvoir le respect universel,
l'observation et la protection de l'ensemble des droits de l'homme
et des liberte's fondamentales pour tous, conforme'ment a` la
Charte des Nations Unies, aux autres instruments relatifs aux
droits de l'homme et au droit international. Elle a e'galement
affirme' que le caracte`re universel de ces droits et liberte's
e'tait incontestable.
212. La promotion et la protection de tous les droits
de la personne humaine et des liberte's fondamentales doivent
e^tre conside're'es comme un objectif prioritaire de l'Organisation
des Nations Unies, conforme'ment a` ses buts et principes, notamment
le principe de coope'ration internationale. Compte tenu de ces
buts et principes, la promotion et la protection de tous les droits
de l'homme est une pre'occupation le'gitime de la communaute'
internationale. Celle-ci doit envisager les droits de l'homme
de fac'on globale, juste et e'galitaire, en les plac'ant sur un
pied d'e'galite' et en leur accordant la me^me importance. Le
Programme d'action re'affirme qu'il faut veiller a` ce que l'examen
des questions relatives aux droits de l'homme respecte les principes
de l'universalite', de l'objectivite' et de la non-se'lectivite'.
213. Le Programme d'action re'affirme que tous les
droits de l'homme, c'est-a`-dire les droits civils, culturels,
e'conomiques, politiques et sociaux, et le droit au de'veloppement,
sont universels, indissociables, interde'pendants et intimement
lie's, comme indique' dans la De'claration et le Programme d'action
de Vienne adopte's par la Confe'rence mondiale sur les droits
de l'homme. La Confe'rence a re'affirme' que les droits fondamentaux
des femmes et des fillettes faisaient inalie'nablement, inte'gralement
et indissociablement partie des droits universels de la personne.
Il est essentiel pour la promotion de la femme que les femmes
et les filles jouissent pleinement et sur un pied d'e'galite'
de l'ensemble des droits fondamentaux et des liberte's premie`res,
et il s'agit la` d'une priorite' pour les gouvernements et l'Organisation
des Nations Unies.
214. Le pre'ambule de la Charte des Nations Unies mentionne
expresse'ment l'e'galite' de droits des hommes et des femmes.
Dans les principaux instruments internationaux relatifs aux droits
de l'homme le sexe est explicitement cite' parmi les crite`res
de discrimination que les E'tats ne doivent pas invoquer.
215. Les gouvernements doivent non seulement s'abstenir
de violer les droits fondamentaux des femmes, mais aussi s'employer
activement a` les promouvoir et a` les prote'ger. Le fait que
les trois quarts des E'tats Membres de l'Organisation aient adhe're'
a` la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes montre a` quel point l'importance des droits
fondamentaux de ces dernie`res est reconnue.
216. La Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme
a clairement re'affirme' que les droits fondamentaux des femmes,
a` toutes les e'tapes de leur vie, font inalie'nablement, inte'gralement
et indissociablement partie des droits universels de la personne.
La Confe'rence internationale sur la population et le de'veloppement
a re'affirme' les droits des femmes en matie`re de reproduction
et leur droit au de'veloppement. La De'claration des droits de
l'enfant 31/ et la Convention relative aux droits de l'enfant
11/ garantissent les droits des enfants et consacrent le principe
selon lequel toute discrimination fonde'e sur le sexe est inacceptable.
217. Si la reconnaissance des droits ne s'accompagne
pas de jouissance effective, c'est parce que les gouvernements
ne sont pas suffisamment de'termine's a` les promouvoir et a`
les prote'ger, et qu'ils n'informent ni les femmes ni les hommes
a` ce sujet. L'absence de me'canismes de recours approprie's et
l'insuffisance des ressources aux niveaux national et international
aggravent le proble`me. La plupart des pays ont pris des mesures
pour tenir compte des droits garantis par la Convention sur l'e'limination
de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes.
Certains ont e'tabli des me'canismes visant a` aider les femmes
a` mieux faire respecter leurs droits.
218. Afin de prote'ger les droits fondamentaux des
femmes, il convient, dans la mesure du possible, d'e'viter d'e'mettre
des re'serves et de faire en sorte qu'aucune des re'serves formule'es
ne soit incompatible avec l'objet et le but de la Convention ou
de quelque autre manie`re incompatible avec le droit conventionnel
international. Les droits fondamentaux des femmes, tels que de'finis
par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme,
resteront sans effet tant qu'ils ne seront pas pleinement reconnus
par les le'gislations nationales et, en pratique, dans les codes
de la famille, du travail et du commerce, les codes civils et
pe'naux et les re`glements administratifs, et tant qu'ils ne seront
pas effectivement prote'ge's et respecte's.
219. Dans les pays qui ne sont pas encore parties a`
la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes et a` d'autres instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme, qui ont e'mis des re'serves incompatibles
avec l'objet ou le but de la Convention, ou dont la le'gislation
nationale n'a pas e'te' aligne'e sur les normes internationales,
l'e'galite' de jure de la femme n'est pas encore assure'e. Les
divergences entre certaines le'gislations nationales et le droit
international et les instruments internationaux relatifs aux droits
de l'homme empe^chent les femmes de jouir pleinement de droits
e'gaux. L'extre^me complexite' des proce'dures administratives,
le manque de vigilance au niveau de la proce'dure judiciaire et
les carences des me'canismes de surveillance des violations des
droits des femmes, conjugue's a` la sous-repre'sentation des femmes
dans les syste`mes judiciaires, au fait qu'elles connaissent mal
leurs droits et a` la persistance d'attitudes et de pratiques
discriminatoires, perpe'tuent l'ine'galite' de fait dont les femmes
sont victimes. Cette ine'galite' de fait est aussi perpe'tue'e
par le non-respect des lois pertinentes et des codes de la famille
et du travail, des codes de commerce, et des codes civils et pe'naux,
ainsi que des re`gles et re`glements administratifs visant a`
garantir aux femmes la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux
et liberte's premie`res.
220. Toute personne devrait avoir le droit de participer
et de contribuer au de'veloppement culturel, e'conomique, politique
et social, ainsi que le droit d'en profiter. Or, dans de nombreux
cas, les femmes et les filles sont victimes de discrimination
dans la re'partition des ressources e'conomiques et sociales,
ce qui est une violation directe de leurs droits e'conomiques,
sociaux et culturels.
221. La de'fense des droits fondamentaux des femmes
et des filles doit faire partie inte'grante des activite's de
l'Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de
l'homme. Il importe d'intensifier les efforts visant a` inte'grer
les questions relatives a` l'e'galite' des sexes et aux droits
fondamentaux des femmes et des petites filles dans toutes les
activite's du syste`me des Nations Unies et de faire en sorte
que ces questions soient examine'es re'gulie`rement et de manie`re
syste'matique par les organes compe'tents et me'canismes approprie's.
Pour ce faire, il faudra notamment ame'liorer la coope'ration
et la coordination entre la Commission de la condition de la femme,
le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, la
Commission des droits de l'homme, y compris ses rapporteurs spe'ciaux
et ses rapporteurs the'matiques, ses experts inde'pendants, ses
groupes de travail et sa Sous-Commission de la lutte contre les
mesures discriminatoires et de la protection des minorite's, la
Commission du de'veloppement durable, la Commission du de'veloppement
social, la Commission pour la pre'vention du crime et la justice
pe'nale, le Comite' pour l'e'limination de la discrimination a`
l'e'gard des femmes et les autres organes de suivi des traite's
relatifs aux droits de l'homme, ainsi que toutes les entite's
compe'tentes du syste`me des Nations Unies, y compris les institutions
spe'cialise'es. Il faut aussi coope'rer pour renforcer, rationaliser
et simplifier les me'canismes du syste`me des Nations Unies relatifs
aux droits de l'homme et pour en ame'liorer l'efficacite', compte
tenu de la ne'cessite' d'e'viter les doubles emplois et les chevauchements
de mandats et de travaux.
222. Pour assurer la jouissance universelle des droits
de la personne humaine, il faut tenir compte de la nature syste'matique
des discriminations dont les femmes sont victimes, que l'analyse
par sexe fait clairement apparai^tre, dans l'application des instruments
internationaux relatifs aux droits de l'homme.
223. Ayant a` l'esprit le Programme d'action de la
Confe'rence internationale sur la population et le de'veloppement
14/ ainsi que la De'claration et le Programme d'action de Vienne
2/ adopte's par la Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme,
la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes re'affirme que
les droits en matie`re de reproduction sont fonde's sur la reconnaissance
du droit fondamental qu'ont tous les couples et tous les individus
de de'cider librement et en toute responsabilite' du nombre de
leurs enfants et de l'espacement des naissances, et de disposer
de l'information et des moyens voulus, ainsi que du droit qu'a
chacun de jouir du meilleur e'tat de sante' possible en matie`re
de sexualite' et de reproduction, et de prendre des de'cisions
en matie`re de reproduction sans faire l'objet de discrimination,
de contrainte ou de violence, comme pre'vu dans les instruments
relatifs aux droits de l'homme.
224. La violence a` l'e'gard des femmes constitue une
violation de leurs droits fondamentaux et de leurs liberte's premie`res
et entrave ou empe^che l'exercice de ces droits et liberte's.
Il de'coule de la De'claration sur l'e'limination de la violence
a` l'e'gard des femmes et des travaux des rapporteurs spe'ciaux,
que la violence fonde'e sur l'appartenance au sexe fe'minin, comme
les coups et les autres types de violence exerce'e au sein de
la famille, les se'vices sexuels, l'esclavage et l'exploitation
sexuels, la traite internationale de femmes et d'enfants, la prostitution
force'e et le harce`lement sexuel, ainsi que toute violence contre
les femmes motive'e par des pre'juge's culturels, le racisme ou
la discrimination raciale, la xe'nophobie, la pornographie, le
nettoyage ethnique, les conflits arme's, l'occupation e'trange`re
et l'extre'misme et le terrorisme religieux et antireligieux portent
atteinte a` la dignite' et a` la valeur de la personne humaine
et doivent e^tre combattues et e'limine'es. Tous les aspects nocifs
de certaines pratiques traditionnelles, coutumie`res ou modernes
qui violent les droits de la femme doivent e^tre interdits et
e'limine's. Les gouvernements devraient prendre d'urgence des
mesures visant a` combattre et a` e'liminer toutes les formes
de violence a` l'e'gard des femmes, que ce soit dans la vie prive'e
ou dans la vie publique, et qu'elles soient perpe'tre'es ou tole're'es
par l'E'tat ou par des individus.
225. De nombreuses femmes rencontrent des obstacles
supple'mentaires entravant la jouissance de leurs droits fondamentaux,
du fait de leur race, leur langue, leur origine ethnique, leur
culture, leur religion ou leur situation socio- e'conomique, ou
parce qu'elles sont handicape'es, membres d'une population autochtone,
migrantes, de'place'es ou re'fugie'es. Elles sont e'galement de'favorise'es
et marginalise'es parce qu'elles ne connaissent pas leurs droits
fondamentaux, parce que ceux-ci ne sont pas reconnus, et parce
qu'il leur est difficile d'acce'der a` l'information et aux me'canismes
de recours qui leur permettraient de les faire respecter.
226. Les facteurs qui expliquent l'exode des femmes
re'fugie'es, des autres femmes de'place'es ayant besoin d'une
protection internationale et des femmes de'place'es a` l'inte'rieur
de leur pays sont parfois diffe'rents de ceux qui poussent les
hommes a` quitter leur lieu de re'sidence. Lors de leur de'placement
et par la suite, ces femmes restent vulne'rables aux violations
de leurs droits fondamentaux.
227. Dans l'ensemble, les femmes recourent de plus
en plus a` la justice pour obtenir le respect de leurs droits,
mais, dans de nombreux pays, la me'connaissance de ces droits
les empe^che de les exercer inte'gralement et fait obstacle a`
l'e'galite' des sexes. L'exemple de nombreux pays montre qu'il
est possible de donner aux femmes le pouvoir et la volonte' d'exiger
le respect de leurs droits, quel que soit leur degre' d'instruction
et leur situation socio-e'conomique. Des programmes de vulgarisation
juridique et des campagnes de presse ont efficacement contribue'
a` faire comprendre aux femmes le lien qui existe entre leurs
droits et d'autres aspects de leur vie et a` montrer qu'il est
possible de prendre, a` peu de frais, des initiatives susceptibles
de les aider a` faire respecter ces droits. Il est essentiel de
dispenser un enseignement dans le domaine des droits de l'homme
pour faire connai^tre aux femmes leurs droits et les me'canismes
de recours qui s'offrent a` elles en cas de violation. Il est
indispensable que chacun, et en particulier les femmes rendues
vulne'rables par les circonstances, connaisse parfaitement ses
droits et ait a` sa disposition des voies de recours en cas de
violation.
228. Les femmes qui militent en faveur du respect des
droits fondamentaux doivent e^tre prote'ge'es. Il incombe aux
gouvernements de garantir aux femmes qui oeuvrent pacifiquement,
individuellement ou en association, a` la promotion et a` la protection
des droits de l'homme, la jouissance de tous les droits e'nonce's
dans la De'claration universelle des droits de l'homme, le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte
international relatif aux droits e'conomiques, sociaux et culturels.
Les organisations non gouvernementales, les organisations fe'minines
et les groupes fe'ministes ont joue' un ro^le catalyseur dans
la promotion des droits fondamentaux des femmes, en menant des
activite's au niveau local, en cre'ant des re'seaux et en menant
des campagnes de sensibilisation, et les gouvernements doivent
les encourager, les appuyer, et leur donner acce`s a` l'information
ne'cessaire a` leur action.
229. Pour assurer la jouissance des droits de l'homme,
les gouvernements et les autres inte'resse's devraient promouvoir
des mesures concre`tes et visibles afin d'inte'grer la proble'matique
hommes-femmes dans tous leurs programmes et politiques, de sorte
que toute de'cision soit pre'ce'de'e d'une analyse de ses effets
sexospe'cifiques.
Objectif strate'gique I.1. Promouvoir et prote'ger
les droits fondamentaux des femmes par la pleine application de
tous les instruments relatifs aux droits de l'homme, en particulier
de la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes
Mesures a` prendre
230. Les gouvernements devraient :
a) Adhe'rer aux traite's internationaux et re'gionaux
relatifs aux droits de l'homme et s'employer activement a` les
faire ratifier et appliquer;
b) Ratifier la Convention sur l'e'limination de toutes
les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes ou y adhe'rer
et en garantir l'application, de fac'on que la Convention soit
universellement ratifie'e d'ici a` l'an 2000;
c) Limiter leurs e'ventuelles re'serves a` la Convention
sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a`
l'e'gard des femmes, formuler les re'serves de fac'on aussi pre'cise
et restrictive que possible, veiller a` ce qu'aucune re'serve
ne soit incompatible avec l'objet et le but de la Convention
ou contraire au droit conventionnel international et reconside'rer
re'gulie`rement les re'serves qu'ils ont formule'es, en vue de
les retirer; retirer les re'serves qui sont contraires a` l'objet
et au but de la Convention sur toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes ou qui sont incompatibles avec le droit
conventionnel international;
d) Envisager d'e'laborer des plans d'action nationaux
indiquant les mesures a` prendre pour mieux promouvoir et prote'ger
les droits fondamentaux, notamment ceux des femmes, comme l'a
recommande' la Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme;
e) Cre'er des institutions nationales inde'pendantes
pour la protection et la promotion de ces droits, notamment les
droits fondamentaux des femmes, ou renforcer celles qui existent,
comme l'a recommande' la Confe'rence mondiale sur les droits
de l'homme;
f) Mettre au point un programme exhaustif d'e'ducation
en matie`re de droits de l'homme pour sensibiliser les femmes
et le reste de la population aux droits fondamentaux des femmes;
g) Si leur pays est partie a` la Convention, appliquer
celle-ci en reconside'rant toutes les lois, politiques, pratiques
et proce'dures en vigueur pour qu'elles soient conformes aux
obligations qui en de'coulent; par ailleurs, tous les E'tats
devraient re'examiner toutes les lois, politiques, pratiques
et proce'dures nationales afin qu'elles satisfassent aux obligations
internationales en matie`re de droits de l'homme;
h) Traiter des aspects inte'ressant spe'cifiquement
les femmes dans les rapports qu'ils soumettent en vertu de tous
les autres instruments et conventions relatifs aux droits de
l'homme, y compris les conventions de l'OIT, de fac'on que les
droits fondamentaux des femmes soient analyse's et re'examine's;
i) Pre'senter re'gulie`rement au Comite' pour l'e'limination
de la discrimination a` l'e'gard des femmes des rapports sur
l'application de la Convention, en suivant a` la lettre les directives
e'tablies par le Comite' et en faisant participer selon qu'il
convient des organisations non gouvernementales a` l'e'laboration
de ces rapports ou en tenant compte de leurs contributions;
j) Permettre a` la Commission pour l'e'limination
de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes
de s'acquitter pleinement de son mandat en pre'voyant des dure'es
de session suffisantes au moyen d'une large ratification de la
re'vision adopte'e le 22 mai 1995 par les E'tats parties a` la
Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes concernant le paragraphe 1 de l'article
20 32/, et en faisant pre'valoir des me'thodes de travail efficaces;
k) Appuyer le processus lance' par la Commission de
la condition de la femme en vue d'e'tablir un projet de protocole
facultatif a` la Convention sur l'e'limination de toutes les
formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, qui pourrait
entrer en vigueur de`s que possible au titre d'une proce'dure
de droit de pe'tition, compte tenu du rapport du Secre'taire
ge'ne'ral sur le protocole facultatif, notamment des vues concernant
la faisabilite' d'un tel instrument;
l) Prendre d'urgence des mesures en vue de parvenir
a` une ratification universelle de la Convention relative aux
droits de l'enfant, ou a` une adhe'sion universelle a` cet instrument,
avant la fin de 1995, et en assurer l'application pleine et entie`re,
de fac'on a` garantir des droits e'gaux aux filles et aux garc'ons;
ceux qui ne l'ont pas encore fait sont instamment invite's a`
devenir parties a` cet instrument afin que la Convention relative
aux droits de l'enfant soit universellement applique'e d'ici
a` l'an 2000;
m) S'attaquer aux graves proble`mes touchant les enfants,
notamment en appuyant les efforts entrepris dans le cadre du
syste`me des Nations Unies pour adopter des mesures internationales
efficaces visant a` pre'venir et a` e'liminer l'infanticide des
filles, l'emploi des enfants dans des conditions nocives, la
vente d'enfants et d'organes d'enfants, la prostitution et la
pornographie enfantines et d'autres formes de se'vices sexuels
et envisager de contribuer a` la re'daction d'un protocole facultatif
se rapportant a` la Convention relative aux droits de l'enfant;
n) Renforcer l'application de tous les instruments
pertinents relatifs aux droits de l'homme, afin de combattre
et d'e'liminer, en ayant notamment recours a` la coope'ration
internationale, la traite organise'e et d'autres formes de trafic
de femmes et d'enfants, y compris a` des fins d'exploitation
sexuelle, de pornographie, de prostitution et de tourisme sexuel,
et de fournir des services sociaux et juridiques aux victimes;
en pre'voyant une coope'ration internationale en vue de poursuivre
et de punir ceux qui se livrent a` l'exploitation organise'e
de femmes et d'enfants;
o) Eu e'gard a` la ne'cessite' de garantir le respect
total des droits fondamentaux des femmes des populations autochtones,
envisager de soumettre une de'claration sur les droits des populations
autochtones a` l'Assemble'e ge'ne'rale pour que cette dernie`re
l'adopte dans le cadre de la De'cennie internationale des populations
autochtones et encourager la participation de femmes autochtones
au groupe de travail charge' de re'diger le projet de de'claration,
conforme'ment aux dispositions relatives a` la participation
d'organisations de populations autochtones.
231. Les organismes, organes et institutions compe'tents
du syste`me des Nations Unies, tous les organes et organismes
des Nations Unies s'occupant des droits de l'homme, ainsi que
le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et
le Haut Commissaire des Nations Unies pour les re'fugie's devraient,
tout en ame'liorant la coordination entre les divers organismes,
me'canismes et proce'dures pour accroi^tre leur efficacite' et
leur efficience et e'viter des chevauchements inutiles de leurs
mandats et de leurs travaux :
a) Accorder sans cesse leur pleine attention aux droits
fondamentaux des femmes, a` e'galite' avec tous les autres droits,
dans toutes les activite's qu'ils me`nent en application de leurs
mandats pour promouvoir le respect universel et la protection
de tous les droits fondamentaux civils, culturels, e'conomiques,
politiques et sociaux notamment le droit au de'veloppement;
b) Veiller a` l'application des recommandations de
la Confe'rence mondiale sur les droits de l'homme ayant trait
a` la pleine inte'gration et a` la prise en compte des droits
fondamentaux des femmes;
c) Mettre au point une politique globale de prise
en compte des droits fondamentaux des femmes dans tout le syste`me
des Nations Unies, notamment dans les services consultatifs,
l'assistance technique, les me'thodes d'e'tablissement des rapports,
l'e'valuation des impacts sexospe'cifiques, la coordination,
l'information et l'e'ducation dans le domaine des droits de l'homme,
et participer activement a` l'application de cette politique;
d) Assurer l'inte'gration et la participation pleine
et entie`re des femmes, comme agents et be'ne'ficiaires, au processus
de de'veloppement, et re'affirmer les objectifs e'nonce's dans
la De'claration de Rio sur l'environnement et le de'veloppement
18/ concernant une action mondiale des femmes pour assurer un
de'veloppement durable et e'quitable;
e) Inclure dans leurs activite's des informations
sur des violations sexospe'cifiques des droits fondamentaux et
en tenir compte dans tous leurs programmes et activite's;
f) Veiller a` ce que tous les organismes et me'canismes
de de'fense des droits de l'homme collaborent et coordonnent
leurs travaux pour assurer le respect des droits fondamentaux
des femmes;
g) Renforcer la coope'ration et la coordination entre
la Commission de la condition de la femme, la Commission des
droits de l'homme, la Commission du de'veloppement social, la
Commission du de'veloppement durable, la Commission pour la pre'vention
du crime et la justice pe'nale, les organes qui suivent l'application
des instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme,
notamment le Comite' pour l'e'limination de la discrimination
a` l'e'gard des femmes, et le Fonds de de'veloppement des Nations
Unies pour la femme, l'Institut international de recherche et
de formation pour la promotion de la femme, le Programme des
Nations Unies pour le de'veloppement, le Fonds des Nations Unies
pour l'enfance et d'autres organismes des Nations Unies, dans
les domaines relevant de leurs mandats respectifs, en vue de
promouvoir les droits fondamentaux des femmes, et ame'liorer
la coope'ration entre la Division de la promotion de la femme
et le Centre pour les droits de l'homme;
h) Instituer une coope'ration efficace entre le Haut
Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, le Haut
Commissaire des Nations Unies pour les re'fugie's et d'autres
organes compe'tents dans les domaines relevant de leurs mandats
respectifs, en tenant compte du lien e'troit qui existe entre
les atteintes massives aux droits de l'homme, notamment sous
la forme de ge'nocide, de nettoyage ethnique, de viols syste'matiques
en temps de guerre, d'exodes de re'fugie's et d'autres de'placements
de populations, et le fait que les femmes re'fugie'es, de'place'es
et rapatrie'es peuvent e^tre victimes de formes particulie`res
de violations des droits de l'homme;
i) Inciter a` inte'grer la proble'matique hommes-femmes
dans les programmes d'action nationaux et les activite's des
organismes de de'fense des droits de l'homme et des institutions
nationales, dans le contexte de services consultatifs en matie`re
de droits de l'homme;
j) Dispenser une formation dans le domaine des droits
fondamentaux des femmes a` tout le personnel et aux repre'sentants
officiels de l'ONU, en particulier a` ceux qui s'occupent d'activite's
relatives aux droits de l'homme et d'assistance humanitaire et
les amener a` mieux comprendre les droits fondamentaux des femmes,
afin qu'ils puissent reconnai^tre les violations des droits fondamentaux
des femmes, prendre les mesures voulues et tenir pleinement compte
des sexospe'cificite's dans leurs travaux;
k) Dans l'examen de l'application du plan d'action
de la De'cennie des Nations Unies pour l'e'ducation dans le domaine
des droits de l'homme (1995-2004), tenir compte des conclusions
de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes.
Objectif strate'gique I.2. Garantir la non-discrimination
et l'e'galite' devant la loi et dans la pratique
Mesures a` prendre
232. Les gouvernements devraient :
a) S'attacher en priorite' a` promouvoir et prote'ger
le plein exercice par les femmes, a` e'galite' avec les hommes,
de tous les droits et de toutes les liberte's fondamentales sans
distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de
langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de
toute autre situation;
b) Pre'voir des garanties constitutionnelles ou promulguer
des lois qui interdisent la discrimination fonde'e sur le sexe
a` l'e'gard des femmes et des petites filles de tous a^ges et
garantissent aux femmes de tous a^ges l'e'galite' des droits
et la possibilite' d'en jouir pleinement;
c) Consacrer le principe de l'e'galite' des hommes
et des femmes dans la le'gislation et garantir, par voie le'gislative
et autre, l'application pratique de ce principe;
d) Re'viser le droit national, y compris le droit
coutumier et la pratique juridique dans les domaines civil, pe'nal,
commercial, du travail et de la famille, en vue d'assurer l'application
des principes et proce'dures e'nonce's dans tous les instruments
internationaux pertinents relatifs aux droits de l'homme au moyen
de la le'gislation nationale, abroger toutes les lois encore
en vigueur qui introduisent une discrimination fonde'e sur le
sexe et e'liminer tous les pre'juge's contre les femmes qui subsistent
dans l'administration de la justice;
e) Renforcer et encourager les programmes de protection
des droits fondamentaux des femmes dans les instances nationales
de de'fense des droits de l'homme qui appliquent des programmes
dans ce domaine, comme les commissions des droits de l'homme
ou les me'diateurs, en les dotant d'un statut et de ressources
approprie's, en leur donnant acce`s aux autorite's pour aider
les particuliers, notamment les femmes, et veiller a` ce que
ces institutions accordent suffisamment d'attention aux violations
des droits fondamentaux des femmes;
f) Prendre des mesures pour que les droits fondamentaux
des femmes, notamment les droits mentionne's aux paragraphes
94 a` 97 ci-dessus, soient pleinement reconnus et respecte's;
g) Prendre d'urgence des mesures pour combattre et
e'liminer la violence a` l'e'gard des femmes qui constitue une
violation des droits de l'homme re'sultant de pratiques coutumie`res
ou traditionnelles nocives, de pre'juge's culturels et de l'extre'misme;
h) Interdire la mutilation ge'nitale des filles la`
ou` cette pratique existe et appuyer e'nergiquement les efforts
de'ploye's par les organisations communautaires, non gouvernementales
et religieuses pour e'liminer ces pratiques;
i) Dispenser une e'ducation et une formation en matie`re
de droits de l'homme qui tiennent compte des sexospe'cificite's
au personnel des services publics, notamment aux policiers et
aux militaires, au personnel pe'nitentiaire, au personnel sanitaire
et me'dical et aux travailleurs sociaux, ainsi qu'aux personnes
qui s'occupent des questions de migration et de re'fugie's et
aux enseignants a` tous les niveaux, et donner au personnel judiciaire
et aux parlementaires la possibilite' d'acque'rir cette e'ducation
et cette formation afin qu'ils puissent exercer mieux leurs fonctions;
j) Promouvoir le droit des femmes d'e^tre membres
de syndicats et d'autres organisations professionnelles et sociales,
a` e'galite' avec les hommes;
k) Instituer des me'canismes efficaces d'enque^te
sur les violations des droits fondamentaux des femmes commises
par des agents de l'E'tat et appliquer les sanctions pre'vues
par la loi;
l) Revoir et modifier les lois et proce'dures pe'nales,
selon qu'il conviendra, pour e'liminer toute discrimination a`
l'e'gard des femmes de manie`re qu'elles garantissent aux femmes
une protection efficace contre les crimes qui les visent particulie`rement
ou dont elles sont les principales victimes, ainsi que la poursuite
des auteurs de ces crimes, inde'pendamment de leur lien de parente'
e'ventuel avec les victimes, et veiller a` ce que des poursuites
soient intente'es contre les auteurs de tels crimes et a` ce
que les femmes de'fenderesses, victimes ou te'moins ne soient
pas en butte a` de nouvelles perse'cutions ou a` des pratiques
discriminatoires au cours de l'enque^te et du proce`s;
m) Veiller a` ce que les femmes aient, a` e'galite'
avec les hommes, le droit d'e^tre juges, avocates ou officiers
de justice, policie`res et fonctionnaires de l'administration
pe'nitentiaire, entre autres;
n) Cre'er de nouveaux me'canismes administratifs et
programmes d'assistance juridique qui soient d'acce`s facile
et gratuits ou peu cou^teux pour aider les femmes de'favorise'es
a` obtenir re'paration en cas de violation de leurs droits ou
renforcer ceux qui existent;
o) Veiller a` ce que toutes les femmes et les organisations
non gouvernementales et leurs membres qui s'occupent de de'fendre
et de promouvoir tous les droits de l'homme civils, culturels,
e'conomiques, politiques et sociaux, y compris le droit au de'veloppement
jouissent inte'gralement de tous les droits et liberte's fondamentaux
consacre's dans la De'claration universelle des droits de l'homme,
et de la protection de la le'gislation nationale;
p) Renforcer et encourager l'application des recommandations
figurant dans les Re`gles pour l'e'galisation des chances des
handicape's 30/, en veillant tout spe'cialement a` ce que les
femmes et les petites filles handicape'es ne fassent pas l'objet
de discrimination, a` ce qu'elles jouissent de tous les droits
et liberte's fondamentaux, notamment le droit a` l'information
et aux services en matie`re de violence a` l'e'gard des femmes,
et a` ce qu'elles puissent participer activement a` tous les
aspects de la vie de la socie'te' et y apporter leur contribution
e'conomique;
q) Encourager la mise au point de programmes relatifs
aux droits de l'homme qui tiennent compte des sexospe'cificite's.
Objectif strate'gique I.3. Diffuser des notions
e'le'mentaires de droit
Mesures a` prendre
233. Les gouvernements et les organisations non gouvernementales,
l'Organisation des Nations Unies et d'autres organisations internationales,
selon les besoins, devraient :
a) Traduire chaque fois que possible dans les langues
vernaculaires et autochtones, publier sur des supports adapte's
aux personnes handicape'es et aux personnes peu instruites, faire
connai^tre et diffuser les lois et l'information relatives a`
l'e'galite' de condition et de droits de toutes les femmes, notamment
la De'claration universelle des droits de l'homme, le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international
relatif aux droits e'conomiques, sociaux et culturels, la Convention
sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a`
l'e'gard des femmes, la Convention internationale sur l'e'limination
de toutes les formes de discrimination raciale 33/, la Convention
relative aux droits de l'enfant, la Convention contre la torture
et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou de'gradants,
la De'claration sur le droit au de'veloppement 34/ et la De'claration
sur l'e'limination de la violence a` l'e'gard des femmes, ainsi
que les re'sultats des confe'rences et sommets pertinents des
Nations Unies et les rapports nationaux pre'sente's au Comite'
pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes;
b) Faire connai^tre et diffuser ces informations sous
une forme facilement compre'hensible et sur des supports adapte's
aux personnes handicape'es et aux personnes peu instruites;
c) Diffuser des informations sur la le'gislation nationale
et son impact sur les femmes, y compris des directives facilement
accessibles sur les moyens de faire appel a` la justice pour
faire respecter ses droits;
d) Inclure des informations sur les normes et instruments
internationaux et re'gionaux dans leurs activite's d'information
et d'e'ducation en matie`re de droits de l'homme ainsi que dans
les programmes d'e'ducation et de formation des adultes, en particulier
a` l'intention de groupes comme l'arme'e, la police et les autres
agents de la force publique, les magistrats, les membres des
professions juridiques et le personnel me'dical, pour assurer
la protection effective des droits de l'homme;
e) Publier et diffuser des informations sur les me'canismes
existants aux niveaux national, re'gional et international pour
obtenir re'paration en cas de violation des droits fondamentaux
des femmes;
f) Encourager les associations fe'minines locales
et re'gionales, les organisations non gouvernementales concerne'es,
les enseignants et les me'dias a` mettre en oeuvre des programmes
d'enseignement des droits de l'homme pour sensibiliser les femmes
a` leurs droits, coope'rer avec eux et coordonner leur action;
g) Promouvoir l'enseignement des droits de l'homme
et des droits juridiques des femmes dans les programmes scolaires
a` tous les niveaux et entreprendre, dans les principales langues
vernaculaires, des campagnes sur l'e'galite' des hommes et des
femmes dans la vie prive'e et publique, notamment sur les droits
des femmes dans la famille et sur les instruments nationaux et
internationaux pertinents relatifs aux droits de l'homme;
h) Promouvoir dans tous les pays l'enseignement syste'matique
et continu des droits de l'homme et du droit international humanitaire
a` l'intention des militaires et des membres des forces de se'curite'
nationales, notamment ceux affecte's aux ope'rations de maintien
de la paix des Nations Unies, pour les sensibiliser a` leur obligation
de respecter les droits des femmes a` tout moment, tant en service
qu'hors service, en mettant particulie`rement l'accent sur les
re`gles concernant la protection des femmes et des enfants et
la protection des droits de l'homme en pe'riode de conflit arme';
i) Prendre les dispositions voulues pour que les re'fugie'es,
les femmes de'place'es, les migrantes et les travailleuses migrantes
soient informe'es de leurs droits fondamentaux et des me'canismes
de recours dont elles peuvent se pre'valoir.
J. Les femmes et les me'dias
234. Au cours des 10 dernie`res anne'es, les progre`s
de l'informatique ont facilite' la constitution d'un re'seau mondial
de communication qui transcende les frontie`res nationales et
influe sur la politique des pouvoirs publics et les comportements
des individus, surtout des enfants et des jeunes adultes. Partout
dans le monde, les me'dias pourraient participer beaucoup plus
activement a` la promotion de la femme.
235. Les femmes sont maintenant plus nombreuses a`
faire carrie`re dans le secteur des communications, mais rares
sont celles qui occupent des postes au niveau de la prise de de'cisions,
ou qui font partie de conseils d'administration ou d'organes influant
sur la politique des me'dias. La persistance des ste're'otypes
sexistes dans la production des entreprises prive'es et publiques
de communication, a` l'e'chelle locale, nationale et internationale,
montre que les me'dias ne sont pas sensibilise's aux diffe'rents
aspects de la sexospe'cificite'.
236. Il est temps de mettre un terme a` la diffusion
d'images ne'gatives et de'gradantes de la femme au moyen des diffe'rents
supports e'lectronique, imprime', visuel ou auditif utilise's
par les me'dias. Les organes de presse et de diffusion e'lectronique
de la plupart des pays ne donnent pas une repre'sentation e'quilibre'e
de la diversite' de la vie des femmes et de leur contribution
a` la socie'te' dans un monde en pleine e'volution. En outre,
les produits des me'dias qui ont un caracte`re violent, de'gradant
ou pornographique ont aussi des conse'quences ne'fastes pour les
femmes et leur participation a` la socie'te'. Les programmes qui
renforcent les ro^les traditionnels des femmes peuvent avoir aussi
un effet limitatif. La tendance mondiale au consume'risme a cre'e'
un climat dans lequel la publicite' pre'sente souvent les femmes
essentiellement comme des consommatrices, et les fillettes et
les femmes de tous a^ges sont la cible de messages publicitaires
contestables.
237. Les femmes devraient renforcer leur pouvoir en
de'veloppant leurs compe'tences et connaissances afin d'avoir
plus largement acce`s aux techniques de l'information, ce qui
les rendrait mieux a` me^me de lutter contre les images ne'gatives
des femmes sur le plan international et de de'noncer les abus
de pouvoir d'une industrie dont l'importance ne cesse de croi^tre.
Il faudrait instituer des me'canismes d'autore'glementation des
me'dias et renforcer ceux qui existent de'ja` et mettre au point
des me'thodes pour e'liminer les programmes sexistes. La plupart
des femmes, surtout dans les pays en de'veloppement, ne sont pas
en mesure de tirer vraiment parti de l'essor des autoroutes de
l'information et, par conse'quent, ne peuvent pas e'tablir des
re'seaux qui leur permettront d'avoir acce`s a` d'autres sources
d'informations. Il faut par conse'quent que les femmes participent
a` la prise des de'cisions concernant la mise au point des nouvelles
technologies afin d'agir sur leur de'veloppement et leur impact.
238. En ce qui concerne la mobilisation des me'dias,
les gouvernements et les autres entite's inte'resse'es devraient
promouvoir et garantir une politique active et visible d'inte'gration
des conside'rations lie'es a` la sexospe'cificite' dans les politiques
et programmes.
Objectif strate'gique J.1. Permettre aux femmes
de mieux s'exprimer et de mieux participer a` la prise des de'cisions
dans le cadre et par l'interme'diaire des me'dias et des nouvelles
techniques de communication
Mesures a` prendre
239. Les gouvernements devraient :
a) Accorder leur soutien a` l'e'ducation, a` la formation
et a` l'emploi des femmes pour leur permettre d'acce'der dans
des conditions d'e'galite' aux me'dias, dans tous les secteurs
et a` tous les niveaux;
b) Appuyer la recherche sur tous les aspects relatifs
aux femmes et aux me'dias afin de de'finir les domaines sur lesquels
il convient de se pencher et qui appellent des mesures, et passer
en revue les politiques en vigueur concernant les me'dias afin
d'y inte'grer la proble'matique hommes-femmes;
c) Promouvoir la pleine participation des femmes aux
me'dias, sur un pied d'e'galite', notamment en matie`re de gestion,
de programmation, d'e'ducation, de formation et de recherche;
d) S'efforcer de nommer autant de femmes que d'hommes
dans tous les organismes consultatifs, de gestion, de re'glementation
ou de contro^le, notamment dans ceux qui sont lie's aux me'dias
prive's et aux me'dias publics ou de l'E'tat;
e) Dans la mesure ou` cela ne porte pas atteinte a`
la liberte' d'expression, encourager ces organismes a` multiplier
les programmes destine's aux femmes ou re'alise's par elles pour
veiller a` ce que les besoins et les pre'occupations des femmes
soient du^ment pris en compte;
f) Encourager les re'seaux d'information fe'minins,
y compris ceux qui font appel a` l'e'lectronique et aux autres
techniques nouvelles de communication, et reconnai^tre leur valeur
en tant que moyen de diffuser des informations et de proce'der
a` des e'changes de vues, notamment au niveau international,
et appuyer a` cette fin les groupes de femmes oeuvrant dans tous
les secteurs des me'dias et syste`mes de communication;
g) Encourager par des mesures d'incitation l'utilisation
novatrice dans les me'dias nationaux de programmes visant a`
diffuser des informations sur les diverses cultures autochtones
et a` promouvoir les aspects sociaux et e'ducatifs de la question
dans le cadre de la le'gislation nationale;
h) Garantir la liberte' des me'dias et en assurer
la protection dans le cadre du droit national et, sans porter
atteinte a` la liberte' d'expression, encourager les me'dias
a` apporter une contribution positive au domaine du de'veloppement
et des questions sociales.
240. Les me'dias nationaux et internationaux devraient
:
Mettre en place, dans le respect de la liberte' d'expression,
des me'canismes re'gulateurs, notamment de type volontaire, qui
favorisent une repre'sentation nuance'e et diversifie'e des femmes
par les me'dias et les syste`mes de communication internationaux
et encouragent la participation accrue des femmes et des hommes
a` la production et a` la prise des de'cisions.
241. Les gouvernements, le cas e'che'ant, ou les me'canismes
nationaux de promotion de la femme devraient :
a) Encourager l'e'laboration de programmes d'e'ducation
et de formation destine's aux femmes de manie`re a` produire
des informations pour les me'dias, y compris le financement d'activite's
expe'rimentales, et l'emploi des nouvelles techniques de communication,
de la cyberne'tique, de la technologie spatiale et des satellites,
que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur prive';
b) Encourager l'emploi des syste`mes de communication,
y compris les technologies nouvelles, afin de renforcer la participation
des femmes aux processus de'mocratiques;
c) Faciliter l'e'tablissement d'un re'pertoire d'experts
des me'dias de sexe fe'minin;
d) Encourager la participation des femmes a` l'e'laboration
de directives et codes de conduite professionnels ou autres me'canismes
autore'gulateurs approprie's afin que les me'dias donnent des
femmes une image nuance'e et non ste're'otype'e.
242. Les organisations non gouvernementales et les
associations professionnelles des me'dias devraient :
a) Encourager la cre'ation de groupes de surveillance
des me'dias capables de contro^ler les me'dias et de tenir des
consultations avec eux afin de veiller a` ce qu'il soit du^ment
tenu compte des besoins et des pre'occupations des femmes;
b) Former les femmes a` utiliser davantage les techniques
de l'information dans le domaine des communications et des me'dias,
en particulier au niveau international;
c) Cre'er des re'seaux entre les organisations non
gouvernementales, les organisations de femmes et les organisations
professionnelles des me'dias, et mettre au point des programmes
d'information a` leur intention, afin que les besoins spe'cifiques
des femmes soient mieux pris en compte par les me'dias, et faciliter
la participation accrue des femmes a` la communication, notamment
au niveau international, en faveur du dialogue Sud-Sud et Nord-Sud
entre ces diverses organisations, pour promouvoir en particulier
les droits fondamentaux des femmes et l'e'galite' entre les deux
sexes;
d) Encourager l'industrie des me'dias et les e'tablissements
d'enseignement et de formation aux me'dias a` de'velopper, dans
les langues voulues, les formes de communication traditionnelles,
autochtones ou ethniques, telles que le conte, le the'a^tre,
la poe'sie et le chant, qui sont le reflet de leur culture, afin
de les utiliser pour diffuser des informations dans le domaine
du de'veloppement et des questions sociales.
Objectif strate'gique J.2. Promouvoir une image
e'quilibre'e et non ste're'otype'e des femmes dans les me'dias
Mesures a` prendre 243. Dans la mesure ou` le
respect de la liberte' d'expression le permet, les gouvernements
et organisations internationales devraient :
a) Promouvoir l'e'laboration et la mise en oeuvre
d'une strate'gie d'information, de sensibilisation et de communication
visant a` diffuser une image e'quilibre'e des femmes et des jeunes
filles et de leurs ro^les multiples;
b) Encourager les me'dias et les agences de publicite'
a` e'laborer des programmes spe'cifiques pour mieux faire connai^tre
le Programme d'action;
c) Encourager une formation tenant compte des spe'cificite's
de chaque sexe pour les professionnels des me'dias, notamment
les proprie'taires et les directeurs, afin de promouvoir la cre'ation
et la diffusion d'images non ste're'otype'es, e'quilibre'es et
diverses des femmes dans les me'dias;
d) Encourager les me'dias a` s'abstenir de pre'senter
les femmes comme des e^tres infe'rieurs et de les exploiter comme
des objets et des marchandises sexuelles au lieu de les pre'senter
comme des e^tres humains cre'atifs, agents essentiels du processus
de de'veloppement, qui y contribuent et en be'ne'ficient;
e) Promouvoir l'ide'e que les ste're'otypes sexistes
ve'hicule's par les me'dias sont discriminatoires, de'gradants
et offensants;
f) Prendre des mesures efficaces, notamment en adoptant
une le'gislation approprie'e, contre la pornographie et la violence
a` l'encontre des femmes et des enfants ve'hicule'es par les
me'dias.
244. Les me'dias et les organismes s'occupant de publicite'
devraient :
a) E'laborer, dans le respect de la liberte' d'expression,
des principes et codes de conduite professionnels et d'autres
formes d'autore'glementation afin d'encourager la pre'sentation
d'images non ste're'otype'es des femmes;
b) E'tablir, dans le respect de la liberte' d'expression,
des principes et codes de conduite professionnels qui traitent
des aspects violents, de'gradants ou pornographiques de l'image
des femmes ve'hicule'e par les me'dias, y compris la publicite';
c) Conside'rer toutes les questions inte'ressant les
collectivite's locales, les consommateurs et la socie'te' civile
dans une optique de parite' entre les sexes;
d) Accroi^tre la participation des femmes au processus
de prise de de'cisions a` tous les niveaux dans les me'dias.
245. Les me'dias, les organisations non gouvernementales
et le secteur prive', en collaboration, le cas e'che'ant, avec
les me'canismes nationaux de promotion de la femme, devraient
:
a) Promouvoir un partage e'quitable des responsabilite's
familiales gra^ce a` des campagnes me'diatiques visant a` promouvoir
l'e'galite' entre les sexes et des ro^les non ste're'otype's
pour les hommes et les femmes au sein de la famille, et a` diffuser
des informations destine'es a` e'liminer les se'vices entre e'poux
et a` l'e'gard des enfants et toute forme de violence a` l'e'gard
des femmes, y compris la violence dans la famille;
b) Produire et/ou diffuser des documents audio-visuels
sur les femmes qui occupent des postes de direction, en les pre'sentant
comme des responsables qui apportent aux fonctions qu'elles exercent
l'expe'rience des ro^les multiples qu'elles jouent, notamment
mais pas exclusivement, en conciliant responsabilite's professionnelles
et responsabilite's familiales comme me`res, cadres administratrices,
ou chefs d'entreprise, notamment en vue d'inciter les jeunes
femmes a` suivre leur exemple;
c) Organiser, en s'appuyant sur les programmes de
sensibilisation du secteur public et du secteur prive', de vastes
campagnes d'information sur les droits fondamentaux des femmes;
d) Soutenir la cre'ation et, le cas e'che'ant, le
financement de nouveaux me'dias et le recours a` tous les moyens
de communication pour informer les femmes et diffuser des renseignements
sur les femmes et leurs pre'occupations;
e) E'laborer des me'thodes pour appliquer l'analyse
des sexospe'cificite's aux programmes me'diatiques et former
des experts a` ces me'thodes.
K. Les femmes et l'environnement
246. Les e^tres humains sont au centre des pre'occupations
relatives au de'veloppement durable. Ils ont droit a` une vie
saine et productive en harmonie avec la nature. Les femmes ont
un ro^le fondamental a` jouer dans l'adoption de modes de consommation,
de production et de gestion des ressources naturelles durables
et e'cologiquement rationnels, comme en ont convenu la Confe'rence
des Nations Unies sur l'environnement et le de'veloppement et
la Confe'rence des Nations Unies sur la population et le de'veloppement,
et comme il ressort de l'ensemble du programme Action 21.
C'est au cours des 10 dernie`res anne'es que l'on a
re'ellement pris conscience de l'e'puisement des ressources, de
la de'gradation des e'cosyste`mes et des risques que repre'sentent
les substances polluantes.
Cette de'te'rioration entrai^ne la destruction d'e'cosyste`mes
fragiles, contraignant certaines communaute's, et des femmes en
particulier, a` renoncer a` des activite's productrices et faisant
peser une menace de plus en plus se'rieuse sur la se'curite' et
la salubrite' de l'environnement. La pauvrete' et la de'gradation
de l'environnement sont e'troitement lie'es. Alors que la pauvrete'
est a` l'origine de certaines contraintes s'exerc'ant sur l'environnement,
les sche'mas abusifs de consommation et de production, en particulier
dans les pays industrialise's, sont la cause principale de la
de'gradation persistante du milieu; une telle situation ne laisse
pas d'e^tre pre'occupante car elle contribue a` aggraver la pauvrete'
et les de'se'quilibres. L'e'le'vation du niveau de la mer, conse'cutive
au re'chauffement de la plane`te, constitue une menace grave et
imme'diate pour les populations des pays insulaires et des zones
co^tie`res. L'utilisation de substances qui appauvrissent la couche
d'ozone, telles que les produits contenant des chlorofluorocarbures,
des halocarbures et des bromures de me'thyle (a` partir desquels
sont fabrique's les plastiques et les mousses) a de graves re'percussions
sur l'atmosphe`re, car elle a pour effet de permettre aux rayons
ultraviolets nocifs d'atteindre la surface terrestre en quantite's
excessives. Ceci nuit gravement a` la sante' des populations et
entrai^ne notamment une forte incidence des cancers de la peau,
des le'sions oculaires et l'affaiblissement du syste`me immunitaire.
Cela porte en outre gravement atteinte a` l'environnement, notamment
aux cultures et a` la vie marine.
247. Tous les E'tats et tous les peuples coope'reront
a` la ta^che essentielle que constitue l'e'limination de la pauvrete',
condition sine qua non du de'veloppement durable, afin de re'duire
les disparite's du niveau de vie et de mieux satisfaire les besoins
de la majorite' des individus dans le monde. Les cyclones, typhons
et autres catastrophes naturelles, ainsi que la destruction des
ressources, la violence, les de'placements de populations et autres
conse'quences re'sultant des guerres et des conflits, notamment
des conflits arme's, de l'utilisation et des essais d'armes nucle'aires,
et de l'occupation e'trange`re, peuvent aussi contribuer a` la
de'gradation de l'environnement. La de'te'rioration des ressources
naturelles contraint certaines communaute's, et les femmes en
particulier, a` renoncer a` des activite's ge'ne'ratrices de revenus
pour effectuer davantage de ta^ches non re'mune're'es. Dans les
zones urbaines comme dans les zones rurales, la de'gradation de
l'environnement a des re'percussions ne'gatives sur la sante',
le bien-e^tre et la qualite' de la vie de l'ensemble de la population,
notamment des filles et des femmes de tout a^ge. Il faudrait reconnai^tre
le ro^le des femmes rurales et des travailleuses du secteur agricole
et pre^ter une attention particulie`re a` leur situation partout
ou`, en leur ouvrant l'acce`s a` une formation, a` la terre, aux
ressources naturelles et aux facteurs de production, au cre'dit,
a` des programmes de de'veloppement et a` des structures coope'ratives,
on peut les aider a` participer davantage au de'veloppement durable.
L'exposition a` des risques e'cologiques au foyer et au travail
peut avoir une incidence disproportionne'e sur la sante' des femmes
parce que leur re'action aux effets toxiques des divers produits
chimiques est diffe'rente de celle des hommes. La sante' des femmes
est particulie`rement menace'e dans les zones urbaines comme dans
les zones a` faible revenu ou` il existe une forte concentration
d'e'tablissements industriels pollueurs.
248. Les femmes assurent la subsistance de leur famille
et de leur communaute' en ge'rant et utilisant judicieusement
les ressources naturelles. En tant que consommatrices et productrices
et parce qu'elles prennent soin de leur famille et e'duquent leurs
enfants, en raison aussi du souci qu'elles ont de pre'server la
qualite' de la vie pour les ge'ne'rations pre'sentes et futures,
les femmes ont un ro^le important a` jouer dans la promotion du
de'veloppement durable. Les gouvernements se sont engage's, au
chapitre 24 d'Action 21 19/, a` de'finir un nouveau mode`le de
de'veloppement qui mette l'accent a` la fois sur la durabilite'
de l'environnement, sur l'e'galite' entre les sexes et sur la
justice non seulement entre les membres d'une me^me ge'ne'ration,
mais d'une ge'ne'ration a` l'autre.
249. Les femmes ne sont ge'ne'ralement pas associe'es
a` la formulation des politiques ou a` la prise de de'cisions
dans le domaine de la gestion, de la pre'servation, de la protection
et de la re'ge'ne'ration des ressources naturelles et de l'environnement,
et les organes de de'cision, les e'tablissements d'enseignement
et les organismes lie's a` la protection de l'environnement continuent
bien souvent a` faire peu de cas de leur expe'rience et de leurs
compe'tences en matie`re de promotion et de surveillance de la
gestion des ressources naturelles. Elles rec'oivent rarement une
formation professionnelle qui leur permette de ge'rer les ressources
naturelles a` un poste de de'cision, par exemple en qualite' d'inge'nieurs
agronomes, de sylvicultrices ou de spe'cialistes de l'ame'nagement
du territoire, des sciences de la mer ou du droit de l'environnement.
Me^me lorsqu'elles ont rec'u la formation voulue, elles sont souvent
sous-repre'sente'es dans les organismes officiels habilite's a`
prendre les de'cisions aux niveaux national, re'gional et international.
Il arrive fre'quemment qu'elles ne participent pas, a` e'galite'
avec les hommes, a` la gestion des institutions financie`res et
des entreprises dont les de'cisions pe`sent le plus lourdement
sur la qualite' de l'environnement. En outre, me^me si les organisations
non gouvernementales de femmes qui travaillent sur les questions
d'environnement a` tous les niveaux ont re'cemment connu un de'veloppement
rapide et acquis une certaine notorie'te', leur coordination avec
les organismes nationaux pre'sente des faiblesses institutionnelles.
250. Les femmes ont souvent joue' un ro^le moteur ou
pre'curseur : elles ont promu une e'thique e'cologique et re'duit
la production de de'chets et le gaspillage en re'utilisant et
en recyclant les ressources. Elles peuvent avoir une grande influence
sur les de'cisions prises pour favoriser les modes de consommation
viables. En outre, les femmes ont contribue' a` la gestion de
l'environnement au niveau local, la` ou` une action de'centralise'e
est aussi ne'cessaire que de'cisive, en menant des campagnes dans
les communaute's et aupre`s des jeunes en faveur de la protection
de l'environnement. Les femmes, en particulier dans les populations
autochtones, sont conscientes de l'interde'pendance des e'le'ments
qui composent le milieu naturel et savent ge'rer des e'cosyste`mes
fragiles. Dans de nombreuses communaute's, les produits de subsistance
y compris ceux de la mer sont essentiellement dus au travail des
femmes; elles jouent ainsi un ro^le essentiel dans l'alimentation
et la nutrition, l'ame'lioration des moyens de subsistance, le
secteur informel et la protection de l'environnement. Dans certaines
re'gions, les femmes sont ge'ne'ralement les membres les plus
stables de leur communaute', car les hommes vont souvent travailler
au loin, laissant aux femmes le soin de pre'server l'environnement
et d'assurer une re'partition ade'quate et viable des ressources
dans leur foyer et leur communaute'.
251. Une gestion saine de l'environnement requiert
des actions strate'giques qui s'inscrivent dans une approche inte'gre'e,
multidisciplinaire et intersectorielle, a` laquelle il est indispensable
que les femmes participent en tous points et a` tous les niveaux.
Les dernie`res confe'rences internationales de l'Organisation
des Nations Unies sur le de'veloppement, ainsi que les confe'rences
re'gionales pre'paratoires a` la quatrie`me Confe'rence mondiale
sur les femmes, ont toutes de'clare' que les politiques en faveur
du de'veloppement durable qui ne font pas intervenir les femmes
au me^me titre que les hommes ne sauraient e^tre couronne'es de
succe`s a` long terme. Elles ont pre'conise' la pleine participation
des femmes a` la prise de de'cisions et a` la gestion a` tous
les niveaux dans les domaines de la production de savoir et de
la sensibilisation a` l'environnement. L'expe'rience des femmes
et leur contribution a` l'instauration d'un environnement rationnel
doivent donc avoir une place centrale dans les questions a` l'ordre
du jour du XXIe sie`cle. Tant que la contribution des femmes a`
la gestion de l'environnement ne sera pas reconnue et encourage'e,
l'objectif du de'veloppement durable continuera de se de'rober.
252. Pour que la contribution des femmes a` la conservation
et a` la gestion des ressources naturelles, ainsi qu'a` la protection
de l'environnement, soit reconnue a` sa juste valeur, les gouvernements
et les autres acteurs doivent favoriser une politique active et
visible en vue d'inte'grer une de'marche soucieuse de l'e'galite'
entre les sexes dans toutes les politiques et tous les programmes
en analysant notamment, le cas e'che'ant, les conse'quences qui
en re'sultent, respectivement, pour les femmes et pour les hommes,
avant toute prise de de'cisions.
Objectif strate'gique K.1. Assurer une participation
active des femmes aux prises de de'cisions concernant l'environnement
a` tous les niveaux
Mesures a` prendre
253. Les pouvoirs publics devraient, a` tous les niveaux,
y compris le niveau municipal, et autant que de besoin :
a) Donner aux femmes, et en particulier aux femmes
autochtones, la possibilite' de participer aux prises de de'cisions
concernant l'environnement a` tous les niveaux, notamment en
ce qui concerne la gestion, la conception, la planification,
l'exe'cution et l'e'valuation des projets concernant l'environnement;
b) Permettre aux femmes d'avoir plus facilement et
plus largement acce`s a` l'information et a` l'e'ducation, notamment
dans le domaine des sciences, de la technologie et de l'e'conomie,
de fac'on qu'elles puissent ame'liorer leurs connaissances et
compe'tences et soient mieux a` me^me de participer aux de'cisions
concernant l'environnement;
c) Encourager, dans le respect de la le'gislation
nationale et conforme'ment a` la Convention sur la diversite'
biologique 35/ la pre'servation et l'utilisation efficaces des
connaissances, innovations et pratiques des femmes des communaute's
autochtones et locales, y compris dans le domaine des me'decines
traditionnelles, de la diversite' biologique et des techniques
autochtones; veiller a` ce que ces connaissances soient respecte'es,
pre'serve'es, ame'liore'es et transmises d'une manie`re e'cologiquement
rationnelle et promouvoir leur application ge'ne'ralise'e avec
l'approbation et la participation de leurs de'tenteurs; garantir
par ailleurs les droits de proprie'te' intellectuelle de ces
femmes, tels qu'ils sont prote'ge's en vertu du droit national
et international; s'employer activement, s'il y a lieu, a` trouver
d'autres moyens de prote'ger et d'utiliser efficacement ces connaissances,
innovations et pratiques, dans le respect de la le'gislation
nationale et conforme'ment a` la Convention sur la diversite'
biologique et au droit international applicable, et favoriser
un partage juste et e'quitable des avantages de'coulant de l'utilisation
de ces connaissances, innovations et pratiques;
d) Prendre les mesures ne'cessaires pour re'duire
les risques lie's a` l'environnement auxquels sont expose'es
les femmes a` leur domicile, sur leur lieu de travail et ailleurs,
notamment en de'veloppant l'utilisation des technologies non
polluantes, conforme'ment a` la de'marche fonde'e sur le principe
de pre'caution qui a e'te' adopte'e dans la De'claration de Rio
sur l'environnement et le de'veloppement 18/;
e) Prendre des mesures pour qu'une place suffisante
soit accorde'e au proble`me de l'e'galite' entre les sexes dans
la conception et la mise en oeuvre, entre autres choses, de me'canismes
de gestion des ressources et de techniques de production e'cologiquement
rationnels et viables, ainsi que dans la construction d'infrastructures
dans les zones rurales et urbaines;
f) Prendre des mesures pour donner aux femmes en tant
que productrices et consommatrices, le pouvoir d'agir en faveur
de l'environnement, en me^me temps que les hommes, a` leur domicile,
dans leur communaute' et sur leur lieu de travail;
g) Favoriser la participation des communaute's locales,
en particulier des femmes, a` l'identification des besoins en
matie`re de services publics, a` l'ame'nagement de l'espace,
ainsi qu'a` la conception et a` la mise en place de l'infrastructure
urbaine.
254. Les gouvernements, les organisations internationales
et les organismes du secteur prive' devraient, comme il convient
:
a) Tenir compte des impacts sexospe'cifiques des travaux
de la Commission du de'veloppement durable et d'autres organes
compe'tents des Nations Unies, ainsi que des activite's des institutions
financie`res internationales;
b) Promouvoir la participation des femmes et tenir
compte de la spe'cificite' de leurs proble`mes lors de l'e'laboration,
de l'adoption et de l'exe'cution des projets finance's par le
Fonds pour l'environnement mondial et d'autres organismes compe'tents
des Nations Unies;
c) Encourager l'e'laboration de projets en faveur
des femmes et de projets ge're's par des femmes dans les domaines
d'intervention du Fonds pour l'environnement mondial;
d) E'laborer des strate'gies et mettre en place des
me'canismes en vue d'accroi^tre, notamment au niveau local, la
proportion de femmes participant a` l'e'laboration, a` l'adoption
et a` l'exe'cution des politiques et programmes de gestion des
ressources naturelles et de protection et de conservation de
l'environnement, en tant que de'cideurs, planificateurs, gestionnaires,
spe'cialistes ou conseillers techniques ainsi que comme be'ne'ficiaires
de ces politiques et programmes;
e) Inciter les institutions sociales, e'conomiques,
politiques et scientifiques a` se pre'occuper de la de'gradation
de l'environnement et des conse'quences qui en re'sultent pour
les femmes.
255. Les organisations non gouvernementales et le secteur
prive' devraient:
a) Sensibiliser l'opinion aux questions relatives
a` l'environnement et a` la gestion des ressources naturelles
qui inte'ressent les femmes, pour communiquer les informations
et contribuer a` la mobilisation des ressources destine'es a`
la protection et a` la conservation de l'environnement;
b) Faciliter l'acce`s des femmes travaillant dans
les secteurs de l'agriculture, de la pe^che et de l'e'levage
a` l'e'ducation, a` la formation et aux services de commercialisation
ainsi qu'aux techniques qui respectent l'environnement afin d'appuyer
et de renforcer le ro^le de'cisif qu'elles jouent ainsi que leur
savoir-faire dans les domaines de la gestion des ressources et
de la conservation de la diversite' biologique.
Objectif strate'gique K.2. Inte'grer les besoins,
pre'occupations et opinions des femmes dans les politiques et
programmes en faveur du de'veloppement durable
Mesures a` prendre
256. Les gouvernements devraient :
a) Dans la prise de de'cisions concernant la gestion
durable des ressources et l'e'laboration des politiques et programmes
en faveur du de'veloppement durable, et plus particulie`rement
de ceux qui visent a` reme'dier a` la de'gradation de l'environnement
terrestre et a` empe^cher de nouvelles de'gradations, tenir compte
des femmes, y compris les femmes autochtones, sur un pied d'e'galite'
avec les hommes, ainsi que de leurs points de vue et de leur
savoir;
b) E'valuer les politiques et programmes en fonction
de leurs re'percussions sur l'environnement et des possibilite's
qu'ils donnent aux femmes d'acce'der aux ressources naturelles
et de les utiliser;
c) Mener les recherches approprie'es afin d'e'valuer
la sensibilite' et la vulne'rabilite' particulie`res des femmes
aux de'gradations de l'environnement et aux risques e'cologiques,
y compris, le cas e'che'ant, des e'tudes et collectes de donne'es
sur des groupes spe'cifiques de femmes, notamment les femmes
ayant de faibles revenus, les femmes autochtones et les femmes
appartenant a` des minorite's;
d) Tenir compte des connaissances et pratiques traditionnelles
des femmes rurales en matie`re d'utilisation et de gestion durables
des ressources dans l'e'laboration des programmes d'ame'nagement
de l'environnement et des programmes de vulgarisation;
e) Tenir compte dans les politiques ge'ne'rales, des
re'sultats des recherches ayant trait aux proble`mes spe'cifiques
des femmes, afin de mettre en place des e'tablissements humains
viables;
f) Faire connai^tre le ro^le des femmes, et surtout
des femmes rurales et des femmes autochtones, dans les domaines
de la cueillette et de la production alimentaire, de la conservation
des sols, de l'irrigation, de l'ame'nagement des bassins versants,
de la gestion des zones co^tie`res et des ressources marines,
de la lutte inte'gre'e contre les ravageurs, de la planification
de l'utilisation des sols, de la conservation des fore^ts et
de la foresterie communautaire, des pe^ches, de la pre'vention
des catastrophes naturelles et des sources d'e'nergie nouvelles
et renouvelables, et subventionner des recherches sur ces questions
en accordant une place particulie`re aux connaissances et a`
l'expe'rience des femmes autochtones;
g) Mettre au point une strate'gie en vue d'e'liminer
tous les obstacles qui s'opposent a` la participation pleine
et entie`re des femmes au de'veloppement durable et a` leur acce`s
aux ressources sur un pied d'e'galite' avec les hommes, ainsi
qu'a` la mai^trise de ces ressources;
h) Promouvoir l'e'ducation des filles et celle des
femmes de tout a^ge dans les domaines des sciences, des techniques
et de l'e'conomie ainsi que dans d'autres disciplines ayant trait
au milieu naturel, de fac'on qu'elles puissent, en connaissance
de cause, faire des choix et formuler des propositions tendant
a` de'terminer au plan local les priorite's e'conomiques, scientifiques
et e'cologiques, en vue d'une gestion et d'une utilisation rationnelles
des ressources naturelles et des ressources locales ainsi que
des e'cosyste`mes;
i) E'laborer des programmes qui permettent a` des
femmes cadres ou experts scientifiques, ainsi qu'a` des femmes
dote'es de compe'tences techniques, administratives et de secre'tariat,
de participer a` la gestion de l'environnement en de'veloppant
les programmes de formation des filles et des femmes, en favorisant
l'embauche des femmes et en acce'le'rant leur promotion, et mettre
en oeuvre des mesures spe'cifiques qui permettent aux femmes
d'accroi^tre leurs compe'tences techniques et leur participation
aux activite's mene'es dans ce domaine;
j) Identifier et promouvoir des techniques e'cologiquement
rationnelles, conc'ues, e'labore'es et ame'liore'es en collaboration
avec des femmes, et adapte'es tant aux femmes qu'aux hommes;
k) Appuyer les efforts visant a` assurer aux femmes,
sur un pied d'e'galite' avec les hommes, l'acce`s au logement,
a` l'eau potable, a` des techniques e'nerge'tiques rationnelles
et peu cou^teuses (e'nergie e'olienne, e'nergie solaire, biomasse
et autres sources d'e'nergie renouvelables), gra^ce a` des programmes
participatifs d'e'valuation des besoins, de planification et
de formulation de politiques dans le domaine de l'e'nergie aux
niveaux local et national;
l) Faire le ne'cessaire pour assurer l'acce`s de tous
a` une eau salubre d'ici a` l'an 2000 et concevoir et mettre
en oeuvre des plans de protection et de conservation de l'environnement
permettant d'assainir les syste`mes hydrologiques pollue's et
de restaurer les bassins versants de'grade's.
257. Les organisations internationales, les organisations
non gouvernementales et les organismes du secteur prive' devraient
:
a) Inciter les femmes travaillant dans le secteur
de la communication a` sensibiliser le public aux proble`mes
e'cologiques, notamment a` l'incidence sur l'environnement et
la sante' des produits, technologies et processus industriels;
b) Inciter les consommateurs a` utiliser leur pouvoir
d'achat pour encourager la production de produits qui respectent
l'environnement et les encourager a` investir dans des activite's
et technologies agricoles, halieutiques, commerciales et industrielles
productives et non nuisibles pour l'environnement;
c) Encourager les initiatives des consommatrices en
favorisant la commercialisation d'aliments organiques, les moyens
de recyclage, l'information sur les produits et l'e'tiquetage
des produits, notamment l'e'tiquetage des conteneurs de substances
chimiques toxiques et de pesticides en employant des termes et
des symboles qui soient compris de tous les consommateurs, quel
que soit leur a^ge et qu'ils sachent lire ou non.
Objectif strate'gique K.3. Renforcer ou cre'er des
me'canismes aux niveaux national, re'gional et international pour
e'valuer l'impact des politiques de de'veloppement et de gestion
de l'environnement sur les femmes
Mesures a` prendre
258. Les gouvernements, les organisations re'gionales
et internationales et les organisations non gouvernementales devraient,
comme il convient :
a) Apporter une assistance technique aux femmes, notamment
dans les pays en de'veloppement, dans les secteurs de l'agriculture,
de la pe^che, des petites entreprises, du commerce et de l'industrie
pour assurer la promotion soutenue de la mise en valeur des ressources
humaines, de la mise au point d'e'cotechnologies rationnelles
et de l'entreprenariat des femmes;
b) En collaboration avec les universite's et les chercheuses
locales, constituer des bases de donne'es et des syste`mes d'information
et des me'canismes de contro^le, effectuer des recherches, e'laborer
des me'thodologies et re'aliser des analyses de'cisionnelles,
dans une perspective pratique, participative et soucieuse de
l'e'galite' entre les sexes, en vue de :
i) Recenser les connaissances et l'expe'rience des
femmes en matie`re de gestion et de protection des ressources
naturelles afin d'en tirer parti dans les bases de donne'es et
les syste`mes d'information utilise's en vue du de'veloppement
durable;
ii) De'terminer les re'percussions qu'a sur les femmes
la de'gradation de l'environnement et des ressources naturelles,
due, notamment, a` des sche'mas de production et de consommation
non viables, a` la se'cheresse, a` la mauvaise qualite' de l'eau,
au re'chauffement de la plane`te, a` la de'sertification, a`
l'e'le'vation du niveau de la mer, aux de'chets dangereux, aux
catastrophes naturelles, aux re'sidus de substances chimiques
toxiques et de pesticides, aux de'chets radioactifs, aux conflits
arme's et a` leurs conse'quences;
iii) Analyser les liens structurels existant entre
les relations hommes-femmes, l'environnement et le de'veloppement,
en particulier dans certains secteurs comme l'agriculture, l'industrie,
la pe^che, l'exploitation forestie`re, l'hygie`ne du milieu,
la biodiversite', le climat, les ressources en eau et l'assainissement;
iv) Prendre des mesures pour effectuer des analyses
environnementales, e'conomiques, culturelles, sociales et sexospe'cifiques
pour les inte'grer en tant qu'e'le'ment essentiel dans l'e'laboration
et le suivi des programmes et des politiques;
v) E'laborer des programmes visant a` cre'er des centres
ruraux et urbains de formation, de recherche et de documentation
qui permettront de diffuser des technologies e'cologiquement
rationnelles aupre`s des femmes;
c) Assurer le respect inte'gral des obligations internationales
pertinentes, notamment, le cas e'che'ant, celles de'coulant de
la Convention de Ba^le et d'autres conventions relatives aux
mouvements transfrontie`res de de'chets dangereux (y compris
les de'chets toxiques) et du Code international de pratiques
concernant les mouvements de de'chets radioactifs (Agence internationale
de l'e'nergie atomique); adopter et appliquer des re'glementations
pour une gestion e'cologiquement rationnelle s'agissant du stockage
et des mouvements de ces de'chets dans des conditions de su^rete';
envisager de prendre des mesures visant a` interdire ces mouvements
dangereux et hasardeux; assurer le contro^le et la gestion stricts
des de'chets dangereux et des de'chets radioactifs, dans le respect
des obligations internationales et re'gionales pertinentes, et
mettre un terme a` l'exportation de ces de'chets vers des pays
qui, individuellement ou par des accords internationaux, en interdisent
l'importation;
d) Promouvoir tant a` l'inte'rieur des organismes
qu'entre eux la coordination qu'exige la mise en oeuvre du Programme
d'action et du chapitre 24 d'Action 21, notamment en priant la
Commission du de'veloppement durable, par l'interme'diaire du
Conseil e'conomique et social, de solliciter les vues de la Commission
de la condition de la femme lorsqu'elle examinera la mise en
oeuvre d'Action 21 en ce qui concerne les femmes et l'environnement.
L. La petite fille
259. La Convention relative aux droits de l'enfant
stipule que "les E'tats parties s'engagent a` respecter les
droits qui sont e'nonce's dans la Convention et a` les garantir
a` tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction
aucune, inde'pendamment de toute conside'ration de race, de couleur,
de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre
de l'enfant ou de ses parents ou repre'sentants le'gaux, de leur
origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune,
de leur incapacite', de leur naissance ou de toute autre situation"
(art. 2, par. 1) 11/. Or, dans nombre de pays, les donne'es dont
on dispose indiquent que la fillette est victime de discrimination
de`s les premiers stades de la vie, pendant toute son enfance
et jusqu'a` l'a^ge adulte. Dans certaines re'gions du monde, le
nombre d'hommes est de 5 % supe'rieur au nombre de femmes. Cet
e'cart s'explique notamment par des attitudes et des pratiques
nocives, telles que les mutilations ge'nitales des femmes, la
pre'fe'rence donne'e aux fils qui entrai^ne l'infanticide des
filles et la se'lection pre'natale en fonction du sexe , les mariages
pre'coces, y compris les mariages d'enfants, la violence a` l'e'gard
des femmes, l'exploitation sexuelle, les se'vices sexuels, la
discrimination alimentaire a` l'e'gard des filles et d'autres
pratiques ayant une influence sur leur sante' et leur bien-e^tre.
Les garc'ons sont donc plus nombreux que les filles a` atteindre
l'a^ge adulte.
260. Les filles sont souvent traite'es comme infe'rieures
et la socie'te' leur enseigne a` se tenir en retrait, ce qui les
ame`ne a` se de'valoriser. Dans certains cas, la discrimination
et le manque de soins dont sont victimes les fillettes les entrai^nent
leur vie durant dans l'engrenage du de'nuement et de l'exclusion
sociale. Il faut pre'parer les fillettes a` assumer activement,
efficacement et a` e'galite' avec les garc'ons des responsabilite's
a` tous les niveaux de la vie sociale, e'conomique, politique
et culturelle.
261. Une e'ducation sexiste, que ce soit sur le plan
des programmes scolaires, du mate'riel didactique, des pratiques
pe'dagogiques, de l'attitude des enseignants ou du ro^le de chacun
dans la classe, renforce l'ine'galite' entre les sexes.
262. Les fillettes et les adolescentes rec'oivent parfois
de leurs parents, de leurs professeurs, de leurs camarades et
des me'dias toute une se'rie de messages contradictoires et de'routants
sur les ro^les associe's a` leur sexe.
Les femmes et les hommes doivent s'employer, avec les
enfants et les jeunes, a` e'liminer les ste're'otypes qui persistent,
compte tenu des droits de l'enfant et des responsabilite's, des
droits et des devoirs des parents, tels qu'e'nonce's ci-dessous
au paragraphe 267.
263. Bien que le nombre d'enfants scolarise's ait augmente'
au cours des 20 dernie`res anne'es dans certains pays, ce progre`s
a profite' aux garc'ons beaucoup plus qu'aux filles. En 1990,
130 millions d'enfants e'taient prive's d'enseignement primaire,
dont 81 millions de filles. Ce de'se'quilibre peut s'expliquer
par des facteurs tels que les coutumes, le travail des enfants,
les mariages pre'coces, le manque de ressources et d'installations
scolaires approprie'es, les grossesses chez les adolescentes et
les ine'galite's entre les sexes dans la socie'te' dans son ensemble
tout comme dans la famille, ainsi qu'il est indique' plus haut
au paragraphe 29. Dans certains pays, le manque d'enseignantes
peut freiner la scolarisation des filles. Dans bien des cas, les
filles sont charge'es tre`s jeunes de lourdes ta^ches domestiques
qu'elles sont cense'es mener de front avec leur scolarite'; bien
souvent, leurs re'sultats scolaires s'en ressentent et elles quittent
l'e'cole pre'mature'ment.
264. Le pourcentage de filles inscrites a` l'e'cole
secondaire reste singulie`rement bas dans de nombreux pays. Souvent,
les filles ne sont pas encourage'es a` suivre un enseignement
ou une formation scientifique ou technique, ou elles n'en ont
pas la possibilite', ce qui limite les connaissances dont elles
disposent dans leur vie quotidienne, ainsi que leurs possibilite's
d'emploi.
265. Les filles e'tant moins encourage'es que les garc'ons
a` participer a` la vie sociale, e'conomique et politique, et
a` acque'rir des connaissances sur le fonctionnement de la socie'te',
elles ont moins de possibilite's qu'eux de participer a` la prise
de de'cisions.
266. La discrimination dont la fillette est victime
sur le plan de l'alimentation et des services de sante' physique
et mentale la met en danger a` court et a` long terme. Dans les
pays en de'veloppement, on estime a` 450 millions le nombre de
femmes adultes dont la croissance a e'te' arre^te'e par la malnutrition
prote'ocalorique dont elles ont souffert dans leur enfance.
267. Aux termes du paragraphe 7.3 du Programme d'action
14/ adopte' par la Confe'rence internationale sur la population
et le de'veloppement, "il faudrait veiller soigneusement
a` ce que des relations de respect mutuel et d'e'quite' s'e'tablissent
entre les sexes et en particulier a` ce que les besoins des adolescents
en matie`re d'enseignement et de services soient satisfaits afin
qu'ils apprennent a` assumer leur sexualite' de fac'on positive
et responsable", compte tenu des droits de l'enfant a` l'information,
au respect de sa vie prive'e, a` la confidentialite', au respect
de sa dignite' et a` la liberte' de donner son consentement en
connaissance de cause, ainsi que des responsabilite's, des droits
et des devoirs des parents et tuteurs pour ce qui est de guider
et de conseiller l'enfant, d'une manie`re qui corresponde au de'veloppement
de ses capacite's, dans l'exercice des droits que lui reconnai^t
la Convention relative aux droits de l'enfant, et conforme'ment
a` la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes. L'inte're^t supe'rieur de l'enfant sera
une conside'ration primordiale dans toutes les mesures concernant
les enfants. Il faudrait que les jeunes rec'oivent, avec l'aide
de leurs parents, une e'ducation sexuelle inte'grale qui fasse
prendre conscience aux hommes de leurs propres responsabilite's
en matie`re de sexualite' et de fe'condite', et les aide a` se
comporter en conse'quence.
268. Chaque anne'e, plus de 15 millions de filles a^ge'es
de 15 a` 19 ans deviennent me`res. La maternite' pre'coce entrai^ne
des complications durant la grossesse et lors de l'accouchement,
et comporte un risque de de'ce`s maternel tre`s supe'rieur a`
la moyenne. Les taux de morbidite' et de mortalite' sont plus
e'leve's chez les enfants ne's de me`res tre`s jeunes. Partout
dans le monde, la maternite' pre'coce reste un obstacle a` l'ame'lioration
de la condition de la femme, tant au niveau de l'e'ducation que
sur le plan e'conomique et social. Dans l'ensemble, le mariage
et la maternite' pre'coces re'duisent conside'rablement les possibilite's
qui s'offrent a` la femme en matie`re d'e'ducation et d'emploi,
et se traduisent souvent, a` long terme, par une moins bonne qualite'
de vie pour elle et pour ses enfants.
269. La violence sexuelle et les maladies sexuellement
transmissibles, y compris le VIH/sida, ont un effet de'vastateur
sur la sante' des enfants, et les filles sont plus expose'es que
les garc'ons aux conse'quences des relations sexuelles sans protection
et pre'coces. Il n'est pas rare que l'on fasse pression sur les
filles pour les amener a` avoir des relations sexuelles. En raison
de divers facteurs tels que leur jeune a^ge, les pressions sociales,
l'absence de lois qui les prote`gent ou la non-application de
telles lois, les filles sont plus expose'es a` toutes les formes
de violence, et en particulier a` la violence sexuelle, notamment
au viol, aux se'vices sexuels, a` l'exploitation sexuelle, a`
la traite des e^tres humains, peut-e^tre me^me a` la vente de
leurs organes et tissus, et au travail force'.
270. La petite fille handicape'e se heurte a` des obstacles
supple'mentaires et doit avoir l'assurance de ne pas faire l'objet
de discrimination et de pouvoir exercer, dans des conditions d'e'galite',
tous les droits fondamentaux et liberte's fondamentales conforme'ment
aux Re`gles pour l'e'galisation des chances des handicape'sy 30/.
271. Certains enfants sont particulie`rement vulne'rables,
en particulier ceux qui sont abandonne's, sans logis ou de'place's,
les enfants des rues, les enfants vivant dans des zones de conflit
et les enfants qui font l'objet de discrimination du fait de leur
appartenance a` un groupe ethnique ou racial minoritaire.
272. Tous les obstacles doivent donc e^tre leve's pour
permettre aux filles, sans exception, de s'e'panouir pleinement
et de de'velopper au mieux leurs capacite's gra^ce a` l'e'galite'
d'acce`s a` l'e'ducation et a` la formation, a` la nutrition,
aux soins de sante' physique et mentale et a` l'information qui
s'y rapporte.
273. Dans leurs politiques relatives aux enfants et
a` la jeunesse, les gouvernements devraient s'employer ouvertement
a` tenir compte des diffe'rences entre les sexes dans tous les
programmes et strate'gies de sorte que toute de'cision soit pre'ce'de'e
d'une analyse des effets qu'elle pourra avoir sur les filles et
sur les garc'ons.
Objectif strate'gique L.1. E'liminer toutes les
formes de discrimination a` l'e'gard de la petite fille
Mesures a` prendre
274. Par les gouvernements :
a) Pour les E'tats qui n'ont pas encore signe' ou
ratifie' la Convention relative aux droits de l'enfant, prendre
d'urgence des mesures pour signer et ratifier cet instrument,
eu e'gard a` l'appel pressant qui a e'te' lance' a` la Confe'rence
mondiale sur les droits de l'homme pour que la Convention soit
signe'e avant la fin de 1995, et pour les E'tats qui l'ont de'ja`
signe'e et ratifie'e, veiller a` ce qu'elle soit pleinement applique'e
en adoptant toutes les mesures voulues, d'ordre le'gislatif,
administratif et autres, et en cre'ant des conditions propices
au plein respect des droits de l'enfant;
b) Conforme'ment a` l'article 7 de la Convention relative
aux droits de l'enfant 11/, veiller a` ce que les enfants soient
enregistre's de`s leur naissance et aient de`s celle-ci le droit
a` un nom, le droit d'acque'rir une nationalite' et, dans la
mesure du possible, le droit de connai^tre leurs parents et d'e^tre
e'leve's par eux;
c) Prendre des mesures propres a` assurer aux enfants
un appui financier suffisant de la part de leurs parents, notamment
en veillant au respect des lois sur les pensions alimentaires;
d) E'liminer les injustices et obstacles auxquels
la petite fille doit faire face en matie`re d'he'ritage afin
que tous les enfants puissent jouir de leurs droits sans discrimination,
et ce, notamment, en adoptant, le cas e'che'ant, et en faisant
appliquer des lois qui garantissent l'e'galite' des droits des
enfants des deux sexes en matie`re de succession et d'he'ritage;
e) Promulguer et appliquer strictement des lois stipulant
qu'un mariage ne peut e^tre contracte' qu'avec le libre et plein
consentement des futurs e'poux; promulguer et appliquer strictement
des lois relatives a` l'a^ge minimum du consentement et a` l'a^ge
minimum du mariage et e'lever ce dernier si ne'cessaire;
f) E'laborer et mettre en oeuvre des politiques, plans
d'action et programmes complets pour la survie, la protection,
le de'veloppement et l'ame'lioration de la condition de la fillette,
afin de lui permettre d'exercer pleinement ses droits fondamentaux
et de lui garantir des chances e'gales; ces strate'gies devraient
faire partie inte'grante du processus ge'ne'ral de de'veloppement;
g) Veiller a` la ventilation par sexe et par a^ge
de toutes les donne'es relatives aux enfants, notamment dans
le domaine de la sante' et de l'e'ducation, afin qu'il soit tenu
compte des diffe'rences entre les sexes dans l'e'laboration,
la mise en oeuvre et le suivi des programmes.
275. Par les gouvernements et les organisations internationales
et non gouvernementales :
a) Ventiler par sexe et par a^ge l'information et
les donne'es relatives aux enfants, entreprendre des recherches
sur la situation des filles, et tenir compte des re'sultats de
ces recherches, selon qu'il conviendra, dans l'e'laboration des
politiques et programmes et dans l'adoption des de'cisions relatives
a` l'ame'lioration de la condition de la fillette;
b) Inciter la socie'te' a` respecter les lois sur
l'a^ge minimum le'gal du mariage, notamment en donnant aux filles
la possibilite' de faire des e'tudes.
Objectif strate'gique L.2. E'liminer les comportements
et pratiques culturelles pre'judiciables aux filles
Mesures a` prendre
276. Les gouvernements devraient :
a) Encourager et appuyer, selon qu'il convient, les
organisations non gouvernementales et les organisations communautaires
dans leurs efforts pour faire e'voluer les comportements et les
pratiques pre'judiciables aux filles;
b) E'tablir des programmes d'e'ducation et mettre
au point des mate'riels didactiques pour sensibiliser les adultes
aux effets dangereux de certaines pratiques traditionnelles auxquelles
sont soumises les filles;
c) Mettre au point et adopter des programmes scolaires
et des manuels et autres mate'riels didactiques visant a` ame'liorer
l'image que les filles ont d'elles-me^mes, leurs conditions de
vie et les possibilite's d'emploi qui leur sont ouvertes, en
particulier dans des domaines ou` les femmes ont toujours e'te'
sous-repre'sente'es, comme les mathe'matiques, les sciences et
la technologie;
d) Prendre des mesures pour que les traditions et
la religion et leurs manifestations ne soient pas une cause de
discrimination a` l'e'gard des filles.
277. Les gouvernements et, le cas e'che'ant, les organisations
internationales et non gouvernementales devraient :
a) Mettre en place un cadre scolaire organise' de
telle fac'on que les jeunes filles marie'es, enceintes ou me`res
puissent fre'quenter l'e'cole sans aucun obstacle, en mettant
notamment a` leur disposition, le cas e'che'ant, des cre`ches
et des garderies abordables et faciles d'acce`s et en assurant
une e'ducation parentale pour encourager celles qui doivent s'occuper
de leurs enfants ou de fre`res et soeurs durant leur scolarite'
a` reprendre ou a` poursuivre leurs e'tudes et a` les mener a`
leur terme;
b) Encourager les e'tablissements d'enseignement et
les me'dias a` adopter et projeter des images nuance'es et non
ste're'otype'es des garc'ons et des filles, et s'employer a`
e'liminer la pe'dopornographie et la repre'sentation des fillettes
sous forme d'images violentes ou de'gradantes;
c) E'liminer toutes les formes de discrimination a`
l'e'gard des filles dans la famille et les causes profondes de
la pre'fe'rence pour les fils, qui se traduisent par des pratiques
dangereuses et contraires a` l'e'thique, comme la se'lection
pre'natale en fonction du sexe et l'infanticide des filles, l'avortement
se'lectif du foetus fe'minin e'tant de'sormais facilite' par
l'usage de plus en plus re'pandu des techniques qui permettent
de de'terminer le sexe de l'enfant a` nai^tre;
d) E'laborer des politiques et des programmes, et
d'abord des programmes d'enseignement scolaire et extrascolaire,
qui permettent aux filles d'acque'rir des connaissances et le
respect de soi et d'assumer la responsabilite' de la conduite
de leur vie; insister tout spe'cialement sur des programmes visant
a` enseigner aux femmes et aux hommes, en particulier aux parents,
l'importance de la sante' physique et mentale et du bien-e^tre
des filles, et notamment a` leur faire comprendre qu'il faut
mettre fin a` la discrimination dont les filles sont victimes
en matie`re d'alimentation, aux mariages pre'coces, a` la violence
a` l'e'gard des filles, aux mutilations sexuelles, aux se'vices
sexuels, a` la prostitution des enfants, au viol et a` l'inceste.
Objectif strate'gique L.3. Promouvoir et prote'ger
les droits de la petite fille et faire mieux connai^tre ses besoins
et son potentiel
Mesures a` prendre
278. Les gouvernements et les organisations internationales
et non gouvernementales devraient :
a) Faire comprendre aux responsables, planificateurs,
administrateurs et agents a` tous les niveaux, ainsi qu'aux familles
et aux communaute's, les de'savantages impose's aux filles;
b) Faire en sorte que les petites filles, en particulier
celles qui vivent dans des conditions difficiles, prennent conscience
de leur potentiel, des droits dont elles peuvent se pre'valoir
en vertu de tous les instruments internationaux relatifs aux
droits de l'homme, y compris la Convention relative aux droits
de l'enfant, des lois les prote'geant et des diverses mesures
prises par les organisations gouvernementales et non gouvernementales
qui s'emploient a` ame'liorer leur condition;
c) E'duquer tous les individus femmes, hommes, filles
et garc'ons afin de faire progresser la condition des filles,
et les encourager a` s'efforcer d'instaurer des relations de
respect mutuel et d'e'galite' entre filles et garc'ons;
d) Faire en sorte que les fillettes handicape'es disposent
de services et d'appareils approprie's sur un pied d'e'galite'
avec les garc'ons, et fournir a` leur famille des services de
soutien, si ne'cessaire.
Objectif strate'gique L.4. E'liminer la discrimination
a` l'e'gard des filles dans l'enseignement, l'acquisition de capacite's
et la formation
Mesures a` prendre
279. Les gouvernements devraient :
a) Garantir a` tous les enfants l'e'galite' d'acce`s
a` l'enseignement jusqu'a` la fin des e'tudes primaires et combler
l'e'cart existant a` cet e'gard entre les filles et les garc'ons,
conforme'ment a` l'article 28 de la Convention relative aux droits
de l'enfant 11/; de me^me, garantir a` tous, filles et garc'ons,
y compris aux enfants de'favorise's et doue's, l'e'galite' d'acce`s
a` l'enseignement secondaire d'ici a` 2005 et aux e'tudes supe'rieures,
notamment a` l'enseignement professionnel et technique;
b) Prendre des mesures pour inte'grer des programmes
d'alphabe'tisation fonctionnelle et d'enseignement du calcul
dans les programmes de de'veloppement, en particulier a` l'intention
des filles non scolarise'es;
c) Promouvoir l'e'tude des droits de l'homme dans
les programmes d'enseignement, et enseigner, dans le cadre de
cette e'tude, que les droits fondamentaux des femmes et des filles
sont inalie'nables et font partie inte'grante des droits fondamentaux
de la personne, dont ils ne peuvent e^tre dissocie's;
d) Augmenter les taux de scolarisation et inciter
les filles a` ne pas abandonner leurs e'tudes, en allouant suffisamment
de ressources budge'taires et en mobilisant le soutien de la
communaute' et des parents gra^ce a` des campagnes de sensibilisation
et a` diverses mesures, par exemple, des horaires souples, des
mesures d'incitation, des bourses et des programmes d'acce`s
destine's aux filles non scolarise'es;
e) Mettre au point des programmes et des mate'riels
de formation a` l'intention des enseignants et des e'ducateurs,
afin de leur faire prendre mieux conscience de leur ro^le et
de leur inculquer de bonnes me'thodes pour e'liminer tout sexisme
de leur enseignement;
f) Faire en sorte que les enseignantes aient les me^mes
possibilite's et le me^me statut que leurs homologues masculins.
280. Les gouvernements et les organisations internationales
et non gouvernementales devraient :
a) Dispenser aux filles une instruction et une formation
professionnelle qui leur ouvrent de plus grandes possibilite's
d'emploi et facilitent leur acce`s a` la prise des de'cisions;
b) Dispenser aux filles une instruction qui leur permette
d'acque'rir davantage de connaissances et de compe'tences lie'es
au fonctionnement des syste`mes e'conomiques, financiers et politiques;
c) Faire en sorte que les petites filles handicape'es
aient acce`s a` un enseignement et a` une formation pratique
qui leur permette de participer pleinement a` la vie de la socie'te';
d) Permettre aux filles de participer a` part entie`re
aux activite's extrascolaires comme le sport, le the'a^tre et
autres activite's culturelles.
Objectif strate'gique L.5. E'liminer la discrimination
a` l'e'gard des filles dans les domaines de la sante' et de la
nutrition
Mesures a` prendre
281. Les gouvernements et les organisations internationales
et non gouvernementales devraient :
a) Fournir des informations sur l'e'limination des
pratiques discriminatoires dont sont victimes les filles en ce
qui concerne l'alimentation, la nutrition et l'acce`s aux services
de sante';
b) Sensibiliser la petite fille, les parents, les
enseignants et la socie'te' aux questions relatives a` la sante'
et a` la nutrition et leur faire prendre conscience des risques
en matie`re de sante' et des autres proble`mes lie's aux maternite's
pre'coces;
c) Renforcer et re'orienter l'e'ducation sanitaire
et les services de sante', en particulier les programmes de soins
de sante' primaires, y compris la sante' en matie`re de sexualite'
et de procre'ation, et concevoir des programmes de sante' de
qualite' qui permettent de re'pondre aux besoins physiques et
mentaux des filles et qui tiennent compte des besoins des jeunes
me`res, des femmes enceintes et des me`res allaitantes;
d) Instituer des programmes d'enseignement mutuel
et de vulgarisation afin de renforcer l'action individuelle et
collective visant a` re'duire la vulne'rabilite' des filles a`
la contamination par le VIH/sida et aux maladies sexuellement
transmissibles, comme convenu dans le Programme d'action de la
Confe'rence internationale sur la population et le de'veloppement
et comme pre'vu dans le rapport de la ladite Confe'rence, compte
tenu du ro^le des parents tel qu'il est de'fini au paragraphe
267 du pre'sent Programme d'action;
e) Dispenser aux filles, en particulier aux adolescentes,
une e'ducation et des informations concernant la physiologie
de la reproduction, la sante' en matie`re de sexualite' et de
reproduction, comme convenu dans le Programme d'action de la
Confe'rence internationale sur la population et le de'veloppement
et comme pre'vu dans le rapport de cette confe'rence, la planification
de la famille, la vie familiale, la sante' en matie`re de reproduction,
les maladies sexuellement transmissibles et la pre'vention de
la contamination par le VIH et du sida, en tenant compte du ro^le
des parents tel qu'il est de'fini au paragraphe 267;
f) Inclure l'e'ducation en matie`re de sante' et de
nutrition dans les programmes d'alphabe'tisation ainsi que dans
les programmes scolaires destine's aux petites filles de`s l'enseignement
primaire;
g) Souligner le ro^le et la responsabilite' des adolescents
en ce qui concerne la sante' ge'ne'sique et le comportement sexuel
et procre'ateur, dans le cadre de services et de conseils approprie's,
comme indique' au paragraphe 267;
h) E'laborer, a` l'intention des responsables de la
planification ou de l'exe'cution des programmes de sante', des
programmes d'information et de formation sur les besoins spe'ciaux
de la petite fille;
i) Prendre toutes les mesures approprie'es en vue
d'abolir les pratiques traditionnelles pre'judiciables a` la
sante' des enfants, comme il est stipule' a` l'article 24 de
la Convention relative aux droits de l'enfant 11/.
Objectif strate'gique L.6. E'liminer l'exploitation
e'conomique du travail des enfants et prote'ger les jeunes filles
qui travaillent
Mesures a` prendre
282. Les gouvernements devraient :
a) Conforme'ment a` l'article 32 de la Convention
relative aux droits de l'enfant 11/, prote'ger les enfants contre
l'exploitation e'conomique, veiller a` ce qu'ils ne soient astreints
a` aucun travail comportant des risques ou susceptibles de compromettre
leur e'ducation ou de nuire a` leur sante' ou a` leur de'veloppement
physique, mental, spirituel, moral ou social;
b) Fixer dans le cadre de la le'gislation nationale,
conforme'ment aux normes internationales du travail existantes
et a` la Convention relative aux droits de l'enfant, un a^ge
minimum d'admission a` l'emploi pour les enfants, y compris les
filles, dans tous les secteurs d'activite';
c) Prote'ger les jeunes filles qui travaillent, notamment
:
i) En fixant un a^ge minimum ou des a^ges minimums
d'admission a` l'emploi;
ii) En pre'voyant un strict contro^le des conditions
d'emploi (respect des horaires de travail, interdiction du travail
des enfants non pre'vu par la le'gislation nationale et contro^le
des conditions d'hygie`ne et des conditions sanitaires sur le
lieu de travail);
iii) En les faisant be'ne'ficier de la se'curite'
sociale;
iv) En leur assurant une formation et une e'ducation
permanentes;
d) Renforcer, si ne'cessaire, la le'gislation re'glementant
le travail des enfants et pre'voir des peines ou autres sanctions
approprie'es pour assurer l'application effective de la le'gislation;
e) S'inspirer des normes internationales en vigueur
relatives au travail, y compris, selon qu'il conviendra, les
normes de l'OIT relatives a` la protection des enfants qui travaillent,
lors de l'e'laboration de la le'gislation et des politiques nationales
en matie`re de travail.
Objectif strate'gique L.7. E'liminer la violence
contre la petite fille
Mesures a` prendre
283. Les gouvernements et, selon qu'il convient,
les organisations internationales et non gouvernementales devraient
:
a) Prendre des initiatives et des mesures efficaces
en vue de promulguer et de faire appliquer une le'gislation visant
a` prote'ger les filles contre toute forme de violence sur le
lieu de travail, notamment en mettant en oeuvre des programmes
de formation et des programmes d'appui; et prendre des mesures
en vue d'e'liminer les incidents de harce`lement sexuel dont
sont victimes les filles dans les e'tablissements d'enseignement
et autres;
b) Prendre les mesures le'gislatives, administratives,
sociales et e'ducatives approprie'es pour prote'ger la petite
fille, dans son foyer et dans la socie'te', contre toutes les
formes de violence physique ou mentale, de voies de fait ou de
se'vices, d'abandon ou de de'laissement, de mauvais traitements
ou d'exploitation, y compris de se'vices sexuels;
c) Sensibiliser aux ine'galite's entre les sexes
ceux qui s'occupent des programmes de traitement psychologique
et de re'insertion et autres programmes d'assistance destine's
aux filles victimes de la violence, et promouvoir des programmes
d'information, d'appui et de formation a` l'intention de ces
filles;
d) Promulguer et faire appliquer une le'gislation
prote'geant les filles contre toute forme de violence, y compris
l'infanticide et la se'lection pre'natale en fonction du sexe
de l'enfant, les mutilations ge'nitales, l'inceste, les violences
sexuelles, l'exploitation sexuelle, la prostitution et la pornographie
impliquant des enfants, et mettre au point, en fonction de l'a^ge,
des programmes su^rs et confidentiels et des services d'appui
me'dicaux, sociaux et psychologiques pour aider les filles victimes
de violences.
Objectif strate'gique L.8. Sensibiliser les petites
filles et favoriser leur participation a` la vie sociale, e'conomique
et politique
Mesures a` prendre
284. Les gouvernements et les organisations internationales
et non gouvernementales devraient :
a) Ouvrir aux filles l'acce`s a` la formation,
a` l'information et aux me'dias, en ce qui concerne les questions
sociales, culturelles, e'conomiques et politiques, et leur permettre
d'exposer leurs vues sur ces questions;
b) Aider les organisations non gouvernementales,
en particulier celles qui s'occupent des jeunes, a` promouvoir
l'e'galite' des filles et leur participation a` toutes les activite's
de la socie'te'.
Objectif strate'gique L.9. Renforcer le ro^le de
la famille* dans l'ame'lioration de la condition de la petite
fille
Mesures a` prendre
285. Les gouvernements, en coope'ration avec les
organisations non gouvernementales, devraient :
a) Formuler des politiques et programmes pour aider
la famille, ainsi qu'il est indique' plus haut au paragraphe
29, a` assumer ses responsabilite's en matie`re de soutien, d'e'ducation
et d'entretien des enfants, en insistant en particulier sur l'e'limination
de la discrimination a` l'e'gard des petites filles dans la famille;
b) Cre'er un environnement favorable au renforcement
de la famille, ainsi qu'il est indique' plus haut au paragraphe
29, en prenant des mesures de soutien et de pre'vention qui assurent
la protection et le respect de la petite fille et encouragent
le de'veloppement de ses possibilite's;
c) E'duquer les parents et les personnes qui prennent
soin des enfants et les encourager a` traiter les filles et les
garc'ons sur un pied d'e'galite' et a` veiller a` ce que les
ta^ches familiales soient re'parties e'galement entre les garc'ons
et les filles, ainsi qu'il est indique' plus haut au paragraphe
29.
* Tel qu'il est de'fini au paragraphe 29 ci-dessus.
Chapitre V
MISE EN PLACE DE STRUCTURES
286. Le Programme d'action de'finit un ensemble
d'initiatives qui devraient conduire a` des changements fondamentaux.
Pour atteindre d'ici l'an 2000 les objectifs fixe's, il est indispensable
d'agir vite et de faire prendre a` chacun conscience de ses responsabilite's.
C'est aux gouvernements que revient au premier chef la responsabilite'
de mettre en oeuvre le Programme d'action, mais un grand nombre
d'organismes, publics, prive's et non gouvernementaux, ont e'galement
un ro^le a` jouer aux niveaux local, national, sous-re'gional,
re'gional et international.
287. Pendant la De'cennie des Nations Unies pour
la femme (1976-1985), de nombreuses structures ont e'te' spe'cialement
mises en place aux e'chelons national, re'gional et international
pour travailler a` l'ame'lioration de la condition de la femme.
C'est ainsi qu'au niveau international ont e'te' cre'e's l'Institut
international de recherche et de formation pour la promotion de
la femme, le Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la
femme (UNIFEM) et le Comite' pour l'e'limination de toutes les
formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, charge' de surveiller
l'application de la Convention sur ce sujet. Avec la Commission
de la condition de la femme et son secre'tariat, la Division de
la promotion de la femme, ces entite's sont au sein du syste`me
des Nations Unies les principaux organes qui ont spe'cifiquement
pour ta^che d'ame'liorer la situation des femmes dans le monde
entier. D'autre part, un certain nombre de pays se sont dote's
des me'canismes voulus (ou les ont renforce's lorsque ces me'canismes
existaient de'ja`) pour planifier des activite's en faveur des
femmes, en faire comprendre l'inte're^t au public et en suivre
les re'sultats.
288. La mise en oeuvre du Programme d'action par
les entite's nationales, sous-re'gionales, re'gionales et internationales,
aussi bien publiques que prive'es, sera facilite'e si la transparence
re`gne, si des liens plus e'troits s'e'tablissent entre les re'seaux
et les organisations et s'il existe un e'change suivi d'informations
entre tous les inte'resse's. Il est indispensable de de'finir
clairement les objectifs et de mettre en place des me'canismes
de responsabilisation. Il faut e'galement nouer des liens avec
d'autres organismes, aux niveaux national, sous-re'gional, re'gional
et international, ainsi qu'avec les re'seaux et organisations
qui se consacrent a` la promotion de la femme.
289. Les organisations non gouvernementales et les
organisations locales ont un ro^le pre'cis a` jouer dans l'instauration
d'un climat d'e'galite' entre les sexes dans les domaines social,
e'conomique, politique et intellectuel. Les femmes devraient participer
activement a` la mise en oeuvre et au suivi du Programme d'action.
290. Pour appliquer ve'ritablement le Programme
d'action, il faudra aussi que les institutions et les organisations
modifient leur dynamique interne, et notamment repensent les valeurs,
les comportements, les re`gles et les fac'ons de proce'der qui
font obstacle a` la promotion de la femme. Il faudra mettre fin
au harce`lement sexuel.
291. Les institutions nationales, sous-re'gionales,
re'gionales et internationales devraient avoir une mission impe'rative
et pre'cise, e^tre dote'es de l'autorite', des ressources et des
me'canismes de responsabilisation ne'cessaires pour mener a` bien
les ta^ches de'finies dans le Programme d'action et ope'rer de
fac'on a` assurer efficacement la mise en oeuvre effective de
ce programme. Dans toutes leurs initiatives, elles devraient se
montrer fermement re'solues a` respecter les normes et les crite`res
internationaux d'e'galite' entre les sexes.
292. Pour assurer la mise en oeuvre effective du
Programme d'action et appuyer les activite's en ce sens entreprises
aux niveaux national, sous-re'gional, re'gional et international,
les gouvernements, les organismes des Nations Unies et toutes
les autres organisations inte'resse'es devraient syste'matiquement
et ostensiblement tenir compte des inte're^ts des femmes dans
toutes leurs politiques et dans tous leurs programmes, notamment
lorsqu'ils en e'valuent les re'sultats.
A. Au niveau national
293. C'est aux gouvernements qu'il incombe au premier
chef d'appliquer le Programme d'action. Cette mise en oeuvre ne'cessitant
un engagement politique au niveau le plus e'leve', ils devraient
prendre la direction des activite's de coordination, de contro^le
et d'e'valuation. La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes
est l'occasion de s'engager a` agir aux niveaux national et international.
Il faut dont que les gouvernements et la communaute' internationale
prennent des engagements. Le Programme d'action, qui s'inscrit
dans un processus ininterrompu, aura un effet de catalyseur, car
il contribuera a` la mise en place de programmes qui auront des
re'sultats pratiques pour les filles et les femmes de tous a^ges.
Les E'tats et la communaute' internationale sont encourage's a`
relever ce de'fi en s'engageant a` agir. Dans le cadre de ce processus,
nombre d'E'tats ont de'ja` pris des engagements, comme il ressort
notamment de leurs de'clarations.
294. Les institutions et me'canismes nationaux charge's
d'ame'liorer la condition de la femme devraient e^tre associe's
a` la formulation des politiques des pouvoirs publics et encourager
divers organismes, notamment dans le secteur prive', a` mettre
en oeuvre le Programme d'action. Le cas e'che'ant, ils devraient
e'galement jouer un ro^le moteur en e'laborant d'ici a` l'an 2000
de nouveaux programmes dans des domaines qui restent en dehors
du champ d'action des organismes existants.
295. Il faudrait encourager la coope'ration et la
participation actives de multiples autres e'le'ments institutionnels
: organes le'gislatifs, e'tablissements d'enseignement et de recherche,
associations professionnelles, syndicats, coope'ratives, associations
locales, organisations non gouvernementales, notamment associations
de femmes et groupes fe'ministes, me'dias, groupes religieux,
organisations de jeunes et associations culturelles, organismes
financiers et organisations a` but non lucratif.
296. Pour pouvoir mettre en oeuvre le Programme
d'action, il faudra que les gouvernements e'tablissent des me'canismes
au niveau le plus e'leve', ou ame'liorent l'efficacite' des me'canismes
existants, adoptent les proce'dures intraministe'rielles et interministe'rielles
voulues, en assurant les ressources en personnel ne'cessaires,
et mettent en place d'autres institutions qui seront charge'es
d'e'largir la participation des femmes et d'introduire les analyses
par sexe dans les politiques et programmes et qui seront capables
de le faire. Toutes les entite's concerne'es devraient commencer
par revoir leurs objectifs, leurs programmes et leur mode d'ope'ration
a` la lumie`re du Programme d'action. L'une de leurs principales
activite's devrait consister a` sensibiliser le public et a` le
mobiliser en faveur des objectifs du Programme d'action, notamment
au moyen des me'dias et de l'e'ducation.
297. Les gouvernements devraient, dans les plus
brefs de'lais de pre'fe'rence avant la fin de 1995 et en consultant
les institutions et organisations non gouvernementales inte'resse'es,
commencer a` mettre au point leurs strate'gies et plans d'application
du Programme d'action; il serait souhaitable que cette ope'ration
soit mene'e a` bien avant la fin de 1996. Cette planification
devrait e^tre confie'e aux plus hautes autorite's gouvernementales
et aux parties inte'resse'es de la socie'te' civile. Les strate'gies
mises au point devraient couvrir tous les domaines et e^tre assorties
de calendriers pre'cis et de repe`res qui permettent de mesurer
les progre`s accomplis; elles devraient aussi e^tre accompagne'es
de propositions concernant les ressources a` affecter ou a` rede'ployer.
La communaute' internationale pourrait au besoin apporter son
concours, notamment en fournissant des ressources.
298. Il faudrait encourager les organisations non
gouvernementales a` contribuer a` la conception et a` l'application
de ces strate'gies ou plans d'action nationaux. Il faudrait e'galement
les engager a` e'tablir leurs propres programmes, afin de comple'ter
ceux des gouvernements. Les organisations fe'minines et les groupes
fe'ministes devraient e^tre encourage's, en collaboration avec
d'autres organisations non gouvernementales, a` s'organiser en
re'seaux, le cas e'che'ant, et a` convaincre les gouvernements
et les organismes re'gionaux et internationaux d'appliquer le
Programme d'action et a` les aider a` le faire.
299. Les gouvernements devraient s'engager a` veiller,
notamment en cre'ant des me'canismes spe'ciaux, a` ce que hommes
et femmes soient repre'sente's en nombre e'gal dans tous les comite's
gouvernementaux, organes d'administration et autres organes officiels,
ainsi que dans tous les organismes internationaux, notamment en
pre'sentant ou soutenant davantage de candidates.
300. Les organisations re'gionales et internationales,
notamment, les institutions s'occupant de de'veloppement, comme
l'INSTRAW et UNIFEM, et les donateurs bilate'raux, devraient fournir
une assistance financie`re et des services consultatifs au me'canisme
national pour le rendre mieux a` me^me de recueillir des informations,
d'organiser des re'seaux et de s'acquitter de son mandat; elles
devraient aussi renforcer les me'canismes internationaux charge's
de la promotion de la femme dans le cadre de leurs mandats respectifs,
en collaboration avec les gouvernements.
B. Aux niveaux sous-re'gional et re'gional
301. Les commissions re'gionales de l'ONU et d'autres
structures sous-re'gionales et re'gionales devraient, dans le
cadre de leur mandat, encourager et aider les institutions nationales
compe'tentes a` appliquer le Programme d'action mondial et a`
en suivre la re'alisation. Cela devrait se faire paralle`lement
a` la mise en oeuvre des diffe'rents programmes et plans d'action
re'gionaux et en e'troite collaboration avec la Commission de
la condition de la femme, en tenant compte de la ne'cessite' de
coordonner la suite donne'e aux confe'rences des Nations Unies
dans les domaines e'conomique et social et dans celui des droits
de l'homme ainsi que dans les domaines connexes.
302. Afin de faciliter la mise en oeuvre, le contro^le
et l'e'valuation au niveau re'gional, le Conseil e'conomique et
social devrait envisager de revoir les moyens structurels dont
disposent, dans le cadre de leur mandat, les commissions re'gionales
de l'ONU, et notamment leurs organes charge's de traiter ou de
coordonner les questions se rapportant aux femmes, pour promouvoir
la parite' entre les sexes en application du Programme d'action
et des plans et programmes re'gionaux. Il faudrait notamment envisager
de renforcer ces capacite's si ne'cessaire.
303. Les commissions re'gionales de l'ONU devraient,
dans le cadre de leur mandat et activite's actuels, inte'grer
les questions relatives aux femmes et les questions d'e'galite'
entre les sexes dans leurs pre'occupations quotidiennes et devraient
envisager par ailleurs de se doter des me'canismes et dispositifs
voulus pour assurer la mise en oeuvre et le suivi du Programme
d'action et des plans et programmes re'gionaux. Elles devraient,
dans le cadre de leur mandat, collaborer avec les autres organisations
re'gionales intergouvernementales, les organisations non gouvernementales,
les e'tablissements financiers et de recherche et le secteur prive'.
304. Les bureaux re'gionaux des institutions spe'cialise'es
des Nations Unies devraient, s'il en est besoin, e'laborer et
diffuser un plan d'application du Programme d'action, en indiquant
notamment le calendrier a` suivre et les ressources ne'cessaires.
Les activite's d'assistance technique et ope'rationnelles mene'es
au niveau re'gional devraient avoir des objectifs pre'cis en ce
qui concerne la promotion des femmes. Les organismes des Nations
Unies devraient pour cela coordonner pe'riodiquement leurs activite's.
305. Il conviendrait d'aider les organisations non
gouvernementales re'gionales a` s'organiser en re'seaux pour coordonner
les activite's de promotion et de diffusion de l'information concernant
le Programme d'action et les programmes ou plans de leurs re'gions
respectives.
C. Au niveau international
1. Syste`me des Nations Unies
306. Le Programme d'action devra e^tre mis en oeuvre
dans le cadre des activite's de tous les organes de l'ONU et organismes
des Nations Unies pendant la pe'riode 1995-2000, en tant que programme
distinct et en tant que partie inte'grante de l'ensemble des programmes.
Il faudra renforcer le cadre de la coope'ration internationale
pour les questions concernant les femmes pendant cette pe'riode,
en vue d'assurer l'application, le suivi et l'e'valuation inte'gre's
et complets du Programme d'action, compte tenu des re'sultats
des sommets mondiaux et confe'rences internationales des Nations
Unies. Le fait qu'a` toutes ces re'unions, les gouvernements se
sont engage's a` donner aux femmes des moyens d'action dans diffe'rents
domaines, fait de la coordination une question essentielle pour
les strate'gies de suivi de ce programme d'action. L'Agenda pour
le de'veloppement et l'Agenda pour la paix devraient tenir compte
du Programme d'action de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur
les femmes.
307. Il faudrait renforcer la capacite' institutionnelle
dont les organismes des Nations Unies disposent pour s'acquitter
de leurs responsabilite's et coordonner leurs activite's en ce
qui concerne la mise en oeuvre du Programme d'action; il faudrait
aussi ame'liorer les compe'tences techniques et les me'thodes
de travail auxquelles ils ont recours pour favoriser la promotion
de la femme.
308. La responsabilite' de la mise en oeuvre du
Programme d'action et de l'inte'gration de la proble'matique hommes-femmes
dans tous les programmes et politiques des organismes des Nations
Unies doit e^tre assume'e au niveau le plus e'leve'.
309. Pour permettre au syste`me des Nations Unies
d'aider plus efficacement a` assurer l'e'galite' des femmes et
a` renforcer leur pouvoir d'action au niveau national, et pour
accroi^tre sa capacite' d'atteindre les objectifs du Programme
d'action, il faut renouveler, re'former et revitaliser certaines
de ses composantes. Il s'agit notamment de revoir et de renforcer
les strate'gies et les me'thodes de travail des diffe'rents me'canismes
des Nations Unies charge's de la promotion de la femme, en vue
de rationaliser et, le cas e'che'ant, de renforcer le ro^le de
catalyseur et les fonctions de consultation et de contro^le qu'ils
exercent a` l'e'gard des principaux organes et organismes. Il
importe de cre'er des unite's charge'es des questions concernant
les femmes pour assurer une bonne inte'gration de ces questions
aux activite's principales, mais il faut affiner les strate'gies
afin d'e'viter qu'elles n'entrai^nent par me'garde une marginalisation
des proble`mes relatifs aux femmes au lieu de favoriser leur inte'gration
dans l'ensemble des ope'rations.
310. Pour le suivi de la quatrie`me Confe'rence
mondiale sur les femmes, il faudrait que les entite's du syste`me
des Nations Unies qui s'occupent de la promotion des femmes disposent
des ressources et de l'appui ne'cessaires pour mener des activite's
de suivi. Les efforts de'ploye's par les responsables des questions
d'e'galite' entre les sexes au sein des organisations devraient
e^tre inte'gre's dans une politique, une planification, une programmation
et une budge'tisation globales.
311. Des mesures devraient e^tre prises par l'ONU
et les autres organisations internationales pour e'liminer les
obstacles qui entravent la promotion de la femme en leur sein,
conforme'ment au Programme d'action.
Assemble'e ge'ne'rale
312. L'Assemble'e ge'ne'rale, e'tant la plus haute
instance intergouvernementale des Nations Unies, est le principal
organe de de'cision et d'e'valuation pour les questions relatives
au suivi de la Confe'rence, et en tant que tel, devrait inte'grer
les questions d'e'galite' entre les sexes dans l'ensemble de ses
travaux. Elle devrait e'valuer les progre`s accomplis dans la
mise en oeuvre effective du Programme d'action, en e'tant consciente
que ces questions touchent a` la fois aux secteurs social, politique
et e'conomique. A` sa cinquantie`me session, en 1995, l'Assemble'e
sera saisie du rapport de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur
les femmes. Conforme'ment a` sa re'solution 49/161, elle examinera
e'galement un rapport du Secre'taire ge'ne'ral sur le suivi de
la Confe'rence, en tenant compte des recommandations de celle-ci.
L'Assemble'e devrait inclure le suivi de la Confe'rence dans ses
travaux sur la promotion de la femme. Elle devrait examiner l'application
du Programme d'action en 1996, en 1998 et en l'an 2000.
Conseil e'conomique et social
313. Dans le cadre du ro^le qui lui est de'volu
par la Charte des Nations Unies et conforme'ment aux re'solutions
45/264, 46/235 et 48/162 de l'Assemble'e ge'ne'rale, le Conseil
e'conomique et social superviserait la coordination de l'application
du Programme d'action a` l'e'chelle du syste`me et formulerait
des recommandations a` cet e'gard. Il devrait e^tre invite' a`
examiner la mise en oeuvre du Programme, en tenant du^ment compte
des rapports de la Commission de la condition de la femme. En
tant qu'organe de coordination, il devrait e^tre invite' a` proce'der
a` un re'examen du mandat de la Commission, en tenant compte de
la ne'cessite' de coordonner ses activite's avec celles des commissions
connexes et d'assurer le suivi de la Confe'rence. Le Conseil devrait
inte'grer les questions relatives a` la femme dans ses de'bats
sur toutes les questions de politique ge'ne'rale, en tenant du^ment
compte des recommandations formule'es par la Commission. Il faudrait
qu'avant l'an 2000 il envisage de consacrer au moins un segment
important de ses activite's a` la question de la promotion de
la femme et a` la mise en oeuvre du Programme d'action, avec la
participation active, notamment, des institutions spe'cialise'es,
y compris la Banque mondiale et le FMI.
314. Le Conseil devrait envisager de consacrer,
avant l'an 2000, au moins un segment de ses activite's de coordination
a` la coordination de la promotion de la femme, sur la base du
plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la
promotion de la femme.
315. Le Conseil devrait envisager de consacrer,
avant l'an 2000, au moins un segment de ses activite's ope'rationnelles
a` la coordination des activite's de de'veloppement lie'es a`
la promotion de la femme, sur la base du plan re'vise' a` moyen
terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme,
en vue d'e'tablir des directives et des proce'dures pour l'application
du Programme d'action par les fonds et programmes du syste`me
des Nations Unies.
316. Le Comite' administratif de coordination (CAC)
devrait examiner les moyens d'optimiser la coordination des activite's
des entite's qu'il regroupe, notamment par le biais des proce'dures
existant au niveau interinstitutions, pour assurer la coordination
a` l'e'chelle du syste`me, en vue d'atteindre les objectifs du
Programme d'action et de contribuer a` leur suivi.
Commission de la condition de la femme
317. L'Assemble'e ge'ne'rale et le Conseil e'conomique
et social sont invite's, conforme'ment a` leurs mandats respectifs,
a` revoir et a` renforcer le mandat de la Commission de la condition
de la femme, en tenant compte du Programme d'action et de la ne'cessite'
de l'appliquer a` l'e'chelle du syste`me ainsi que de coordonner
les activite's de la Commission avec celles des commissions connexes
et d'assurer le suivi de la Confe'rence.
318. En tant que commission technique du Conseil
e'conomique et social, la Commission de la condition de la femme
devrait jouer un ro^le central en assurant le suivi au sein du
syste`me des Nations Unies, de l'application du Programme d'action
et en orientant l'action du Conseil a` cet e'gard. Elle devrait
avoir un mandat clairement de'fini et disposer de ressources humaines
et financie`res suffisantes pour l'appliquer gra^ce a` la re'affectation
de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU.
319. La Commission de la condition de la femme devrait
aider le Conseil e'conomique et social a` coordonner l'e'tablissement
de rapports sur l'application du Programme d'action avec les organisations
compe'tentes du syste`me des Nations Unies. La Commission devrait
tirer parti, le cas e'che'ant, des apports d'autres organisations
du syste`me des Nations Unies et d'autres sources.
320. Lorsqu'elle e'laborera son programme de travail
pour la pe'riode 1996- 2000, la Commission de la condition de
la femme devrait passer en revue les domaines les plus pre'occupants
vise's par le Programme d'action et e'tudier la fac'on d'inscrire
a` son ordre du jour le suivi de la Confe'rence mondiale sur les
femmes. Dans ce contexte, la Commission devrait e'tudier la fac'on
de renforcer encore son ro^le catalyseur pour inte'grer la proble'matique
hommes/femmes dans les activite's de l'Organisation des Nations
Unies.
Autres commissions techniques
321. Dans le cadre de leur mandat, les autres commissions
techniques du Conseil e'conomique et social devraient e'galement
tenir du^ment compte du Programme d'action et veiller a` inte'grer
les questions d'e'galite' entre les sexes dans leurs travaux respectifs.
Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des
femmes et autres organes de suivi des traite's
322. En s'acquittant des responsabilite's que lui
confe`re la Convention sur l'e'limination de toutes les formes
de discrimination a` l'e'gard des femmes, le Comite' devrait,
dans le cadre de son mandat, tenir compte du Programme d'action
lors de l'examen des rapports soumis par les E'tats parties.
323. Lorsqu'ils soumettent les rapports pre'vus
par l'article 18 de la Convention sur l'e'limination de toutes
les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, les E'tats
parties a` la Convention sont invite's a` y inclure des informations
sur les mesures prises pour mettre en oeuvre le Programme d'action,
en vue d'aider le Comite' pour l'e'limination de la discrimination
a` l'e'gard des femmes a` contro^ler effectivement la capacite'
des femmes de jouir des droits qui leur sont garantis par la Convention.
324. Il faudrait renforcer la capacite' du Comite'
pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes
de contro^ler l'application de la Convention en lui allouant des
ressources humaines et financie`res suffisantes dans le cadre
du budget ordinaire de l'ONU, notamment en lui fournissant une
assistance spe'cialise'e en matie`re juridique, et, conforme'ment
a` la re'solution 49/164 de l'Assemble'e ge'ne'rale et a` la de'cision
prise par la re'union des E'tats parties a` la Convention, qui
s'est tenue en mai 1995, en lui attribuant suffisamment de temps
pour ses re'unions. Le Comite' devrait renforcer sa coordination
avec les autres organes de suivi des instruments relatifs aux
droits de l'homme, en tenant compte des recommandations e'nonce'es
dans la De'claration et le Programme d'action de Vienne.
325. Dans le cadre de leur mandat, les autres organes
de suivi des traite's devraient e'galement tenir du^ment compte
de la mise en oeuvre du Programme d'action et veiller a` tenir
compte dans leurs travaux du principe de l'e'galite' de statut
des femmes et de leurs droits fondamentaux. Secre'tariat de l'ONU
Cabinet du Secre'taire ge'ne'ral
326. Le Secre'taire ge'ne'ral devrait se charger
de coordonner la politique a` suivre au sein de l'Organisation
pour la mise en oeuvre du Programme d'action et de veiller, en
tenant compte des mandats des divers organes compe'tents, a` ce
que le syste`me des Nations Unies soit guide' dans toutes ses
activite's par un souci d'e'galite' entre les sexes. Il devrait
envisager des mesures pre'cises de nature a` assurer la coordination
efficace des efforts de'ploye's pour atteindre ces objectifs.
A` cette fin, le Secre'taire ge'ne'ral est invite' a` cre'er au
sein de son cabinet, en utilisant les ressources humaines et financie`res
existantes, un poste de haut niveau dont le titulaire aura pour
fonctions de le conseiller sur les questions relatives aux femmes
et de contribuer a` assurer l'application du Programme d'action
a` l'e'chelle du syste`me en e'troite coope'ration avec la Division
de la promotion de la femme.
Division de la promotion de la femme
327. La fonction principale de la Division de la
promotion de la femme (De'partement de la coordination des politiques
et du de'veloppement durable) consiste a` fournir des services
fonctionnels a` la Commission de la condition de la femme et a`
d'autres organes intergouvernementaux, lorsqu'ils s'occupent de
la promotion de la femme, ainsi qu'au Comite' pour l'e'limination
de la discrimination a` l'e'gard des femmes. La Division est e'galement
charge'e de coordonner la mise en oeuvre des Strate'gies prospectives
d'action de Nairobi pour la promotion de la femme. Dans la mesure
ou` il est envisage' de revoir le mandat de la Commission de la
condition de la femme, comme indique' au paragraphe 313 ci-dessus,
les fonctions de la Division de la promotion de la femme devront
e'galement e^tre re'examine'es. Le Secre'taire ge'ne'ral est prie'
de faire en sorte que la Division fonctionne plus efficacement,
notamment en lui allouant des ressources financie`res et humaines
suffisantes dans le cadre du budget ordinaire de l'Organisation.
328. Dans les e'tudes qu'elle fait a` l'intention
de la Commission de la condition de la femme et d'autres organes
subsidiaires, la Division devrait examiner les facteurs qui font
obstacle a` la promotion de la femme, en analysant les effets
diffe'rents des politiques sur les hommes et les femmes.
Apre`s la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les
femmes, elle devrait coordonner la re'vision du plan a` moyen
terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme
pour la pe'riode 1996-2001, et continuer de servir de secre'tariat
pour la coordination interinstitutions dans ce domaine. La Division
devrait en outre continuer d'e'changer des informations sur la
mise en oeuvre du Programme d'action avec les commissions nationales,
les institutions nationales charge'es de la promotion de la femme
et les organisations non gouvernementales.
Autres services du Secre'tariat
329. Les diffe'rents services du Secre'tariat de
l'ONU devraient examiner leurs programmes pour de'terminer comment
contribuer au mieux a` la mise en oeuvre coordonne'e du Programme
d'action. Le plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me
pour la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001 et le
projet de plan a` moyen terme pour la pe'riode 1998-2002 doivent
tenir compte des propositions formule'es pour la mise en oeuvre
du Programme d'action. La nature des activite's envisage'es sera
fonction du mandat de chaque organe.
330. Il convient de de'velopper les liens existants
au sein du Secre'tariat, et d'en cre'er de nouveaux, afin de faire
de l'e'galite' des sexes une dimension essentielle de toutes ses
activite's.
331. Le Bureau de la gestion des ressources humaines
devrait, en collaboration avec les directeurs de programmes dans
le monde entier, et conforme'ment au Plan d'action strate'gique
pour l'ame'lioration de la condition de la femme au Secre'tariat
(1995-2000), continuer a` donner la priorite' au recrutement et
a` la promotion des femmes a` des postes soumis a` la re'partition
ge'ographique, en particulier a` un niveau e'leve' de de'cision,
afin d'atteindre les objectifs fixe's dans les re'solutions 45/125
et 45/239 C de l'Assemble'e ge'ne'rale et re'affirme's dans ses
re'solutions 46/100, 47/93, 48/106 et 49/167. Le Service de la
formation devrait organiser re'gulie`rement des stages de formation
visant a` sensibiliser le personnel aux comportements discriminatoires
fonde's sur le sexe, ou inte'grer cette formation a` l'ensemble
de ses activite's.
332. Le De'partement de l'information devrait s'employer
a` inte'grer les questions inte'ressant les femmes a` l'ensemble
de ses activite's et, dans les limites des ressources disponibles,
renforcer et ame'liorer ses programmes consacre's a` la femme
et a` la fillette. A` cette fin, il devrait e'laborer une strate'gie
de communication multime'dia a` l'appui de la mise en oeuvre du
Programme d'action, en tirant pleinement parti des techniques
nouvelles. Il devrait e'galement inclure re'gulie`rement dans
ses e'missions et publications des informations visant a` promouvoir
les objectifs du Programme, en particulier dans les pays en de'veloppement.
333. La Division de statistique du De'partement
de l'information e'conomique et sociale et de l'analyse des politiques
devrait jouer un ro^le important dans la coordination des travaux
effectue's dans le domaine des statistiques au niveau international,
conforme'ment a` l'objectif strate'gique H.3 de'crit plus haut
au chapitre IV.
Institut international de recherche et de formation
pour la promotion de la femme
334. L'Institut international de recherche et de
formation pour la promotion de la femme a pour mandat de promouvoir
la recherche et la formation concernant la situation de la femme
et le de'veloppement. L'Institut devrait revoir son programme
de travail en fonction du Programme d'action et e'laborer un programme
pour la mise en oeuvre des volets du Programme qui rele`vent de
sa compe'tence. Il devrait de'terminer les types et les me'thodes
de recherche a` privile'gier, renforcer les potentiels nationaux
d'e'tude et de recherche sur les questions concernant les femmes
et les fillettes, et e'tablir des re'seaux de centres de recherche
pouvant e^tre mobilise's pour servir ces objectifs. L'Institut
devrait e'galement de'terminer les types d'enseignement et de
formation qu'il est en mesure d'appuyer et de de'velopper avec
succe`s.
Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la
femme
335. UNIFEM a pour mandat de cre'er de nouvelles
possibilite's pour le de'veloppement e'conomique et social de
la femme dans les pays en de'veloppement en aidant techniquement
et financie`rement ces pays a` tenir compte des inte're^ts des
femmes dans le de'veloppement a` tous les niveaux. UNIFEM devrait
donc revoir et renforcer, le cas e'che'ant, son programme de travail
en fonction du Programme d'action, en mettant l'accent sur le
renforcement du pouvoir politique et e'conomique des femmes. Il
devrait, dans ses activite's de plaidoyer, s'attacher a` susciter
au niveau multilate'ral un dialogue de fond sur le renforcement
du pouvoir d'action des femmes. Le Fonds devrait disposer de ressources
suffisantes pour pouvoir s'acquitter de ses fonctions.
Institutions spe'cialise'es et autres organismes
des Nations Unies
336. Afin de mieux soutenir les actions mene'es
au niveau national et de renforcer la coordination du suivi au
sein du syste`me des Nations Unies, chaque organisme devrait de'finir
pre'cise'ment les mesures qu'il compte prendre, y compris leurs
buts et leurs objectifs, pour aligner ses priorite's sur les priorite's
mondiales e'nonce'es dans le Programme d'action, et pour re'affecter
ses ressources en fonction de ces priorite's. Les responsabilite's
et l'obligation de rendre des comptes devraient e^tre clairement
de'finies. Les propositions qui seront formule'es devraient figurer
dans le plan a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la
promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001.
337. Chaque organisme devrait prendre des engagements
au plus haut niveau et, dans la poursuite de ses objectifs, adopter
des mesures visant a` renforcer le ro^le et les responsabilite's
des centres de coordination pour les questions relatives aux femmes.
338. En outre, les institutions spe'cialise'es qui
ont pour fonction de fournir une assistance technique aux pays
en de'veloppement, en particulier aux pays d'Afrique et aux pays
les moins avance's, devraient renforcer leur coope'ration pour
faire en sorte que la promotion de la femme demeure une cause
mobilisatrice.
339. Les organismes des Nations Unies devraient
fournir aux pays en transition une assistance technique et autre
suffisante pour les aider a` re'gler les proble`mes spe'cifiques
qu'ils rencontrent dans le domaine de la promotion de la femme.
340. Chaque organisme devrait accorder une plus
grande priorite' au recrutement et a` la promotion de femmes a`
des postes d'administrateur, en particulier a` des postes de de'cision,
afin de parvenir a` un e'quilibre entre les sexes. La conside'ration
dominante dans le recrutement et la fixation des conditions d'emploi
du personnel doit e^tre la ne'cessite' d'assurer a` l'organisation
les services de personnes posse'dant les plus hautes qualite's
de travail, de compe'tence et d'inte'grite'. Il convient de prendre
du^ment en conside'ration l'importance d'un recrutement effectue'
sur une base ge'ographique aussi large que possible. Les organismes
devraient re'gulie`rement faire rapport a` leurs organes directeurs
sur les progre`s accomplis dans ce sens.
341. Conforme'ment aux re'solutions pertinentes
de l'Assemble'e ge'ne'rale, en particulier la re'solution 47/199,
la coordination des activite's ope'rationnelles de de'veloppement
du syste`me des Nations Unies au niveau des pays devrait e^tre
ame'liore'e gra^ce au syste`me des coordonnateurs re'sidents,
afin qu'il soit pleinement tenu compte du Programme d'action.
2. Autres institutions et organisations internationales
342. Dans le cadre de l'application du Programme
d'action, les institutions financie`res internationales sont encourage'es
a` re'viser leurs politiques, leurs proce'dures et leurs modes
de recrutement et d'affectations de manie`re a` ce que leurs investissements
et leurs programmes tiennent compte des inte're^ts des femmes
et contribuent ainsi au de'veloppement durable. Elles sont e'galement
encourage'es a` augmenter le nombre de femmes aux postes de responsabilite',
a` ame'liorer la formation du personnel en matie`re d'analyse
des disparite's entre les sexes et a` de'finir des politiques
et des orientations visant a` faire en sorte qu'il soit pleinement
tenu compte de l'impact diffe'rent que les programmes de pre^t
et autres activite's ont sur les femmes et sur les hommes. A`
cet e'gard, les organismes issus des Accords de Bretton Woods,
l'Organisation des Nations Unies, ainsi que ses fonds et programmes
et les institutions spe'cialise'es devraient e'tablir un dialogue
permanent et ve'ritable, y compris au niveau de leurs bureaux
exte'rieurs, afin de mieux coordonner leur assistance et de renforcer
ainsi l'efficacite' de leurs programmes en faveur des femmes et
de leurs familles.
343. L'Assemble'e ge'ne'rale devrait envisager d'inviter
l'Organisation mondiale du commerce a` indiquer de quelle manie`re
elle pourrait contribuer a` la mise en oeuvre du Programme d'action,
notamment par des activite's mene'es en coope'ration avec le syste`me
des Nations Unies.
344. Les organisations non gouvernementales internationales
ont un ro^le important a` jouer dans la mise en oeuvre du Programme
d'action. Il faudrait envisager de cre'er un me'canisme de collaboration
avec les organisations non gouvernementales pour promouvoir la
mise en oeuvre du Programme d'action a` diffe'rents niveaux.
Chapitre VI
DISPOSITIONS FINANCIE`RES
345. Les ressources financie`res et humaines consacre'es
a` la promotion de la femme ont ge'ne'ralement e'te' insuffisantes,
ce qui a contribue' a` freiner jusqu'ici les progre`s de l'application
des Strate'gies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion
de la femme. Il ne sera possible de re'aliser pleinement et efficacement
le Programme d'action, y compris les engagements pris en la matie`re
lors de pre'ce'dents sommets et confe'rences des Nations Unies,
que s'il existe une ferme volonte' politique de de'gager les ressources
humaines et financie`res ne'cessaires pour renforcer le pouvoir
d'action des femmes. Il faudra pour cela tenir compte de la spe'cificite'
des proble`mes des femmes dans les de'cisions budge'taires sur
les politiques et les programmes, ainsi que pre'voir un financement
suffisant pour les programmes visant spe'cifiquement a` assurer
l'e'galite' entre hommes et femmes. Pour appliquer le Programme
d'action, il faudra identifier et mobiliser toutes les sources
de financement dans tous les secteurs. Il faudra peut-e^tre aussi
reformuler les politiques et re'affecter les ressources au sein
des programmes et entre eux, mais certaines de ces modifications
n'auront pas ne'cessairement d'incidences financie`res. Il sera
peut-e^tre e'galement ne'cessaire de mobiliser des ressources
supple'mentaires, tant publiques que prive'es, notamment en s'adressant
a` de nouvelles sources de financement.
A. Au niveau national
346. C'est au premier chef aux gouvernements qu'incombe
la responsabilite' premie`re de la re'alisation des objectifs
strate'giques du Programme d'action. Pour ce faire, les gouvernements
devraient s'efforcer d'examiner syste'matiquement la fac'on dont
les femmes be'ne'ficient des de'penses publiques, ajuster les
budgets pour assurer l'e'galite' d'acce`s a` ces de'penses, tant
pour ame'liorer la capacite' de production que pour re'pondre
aux besoins sociaux, et concre'tiser les engagements qu'ils ont
pris en matie`re d'e'galite' entre les sexes a` d'autres sommets
et confe'rences des Nations Unies. Pour pouvoir e'laborer de bonnes
strate'gies nationales d'application du Programme d'action, les
gouvernements devraient affecter a` cette ta^che des ressources
suffisantes, y compris des ressources consacre'es a` l'analyse
de l'effet diffe'rent des politiques sur l'un et l'autre sexe.
Ils devraient e'galement encourager les organisations non gouvernementales,
les entreprises du secteur prive' et d'autres institutions a`
mobiliser des ressources supple'mentaires.
347. Il faudrait allouer des ressources suffisantes
aux institutions nationales de promotion de la femme et, comme
il convient, a` toutes les institutions susceptibles de contribuer
a` l'application et au suivi du Programme d'action.
348. S'il n'existe pas encore de me'canismes nationaux
de promotion de la femme, ou s'ils n'ont pas e'te' e'tablis sur
une base permanente, les gouvernements devraient s'efforcer de
de'gager de manie`re continue des ressources suffisantes a` cette
fin.
349. Pour faciliter la mise en oeuvre du Programme
d'action, les gouvernements devraient re'duire, comme il convient,
les de'penses militaires excessives et les investissements destine's
a` la production et a` l'acquisition d'armes, compte tenu des
exigences de la se'curite' nationale.
350. Il faudrait encourager les organisations non
gouvernementales, le secteur prive' et les autres acteurs de la
socie'te' civile a` envisager d'affecter les ressources ne'cessaires
a` la mise en oeuvre du Programme d'action. Les gouvernements
devraient instaurer un climat favorable a` la mobilisation de
ressources par les organisations non gouvernementales, en particulier
les organisations et re'seaux de femmes, les groupes fe'ministes,
le secteur prive' et d'autres acteurs de la socie'te' civile pour
leur permettre de contribuer a` la re'alisation de cet objectif.
Il conviendrait de renforcer et de promouvoir la capacite' des
organisations non gouvernementales a` cet e'gard.
B. Au niveau re'gional
351. Il faudrait inviter les banques re'gionales
de de'veloppement, les associations d'affaires re'gionales et
les autres institutions re'gionales a` participer a` la mobilisation
des ressources destine'es a` la mise en oeuvre du Programme d'action
et a` apporter leur aide a` cette entreprise dans leurs activite's
de pre^t et autres activite's. Il faudrait e'galement les encourager
a` tenir compte du Programme d'action dans leurs politiques et
leurs modalite's de financement.
352. Les organisations sous-re'gionales et re'gionales
ainsi que les commissions re'gionales des Nations Unies devraient,
le cas e'che'ant, et conforme'ment a` leurs mandats, aider a`
mobiliser les fonds pour la mise en oeuvre du Programme d'action.
C. Au niveau international
353. Il faudrait engager des ressources financie`res
suffisantes au niveau international pour la mise en oeuvre du
Programme d'action dans les pays en de'veloppement, en particulier
les pays d'Afrique et les pays les moins avance's. Pour renforcer
les capacite's nationales d'application du Programme d'action
dans les pays en de'veloppement, il faudra s'efforcer d'atteindre
aussi rapidement que possible l'objectif convenu, qui est de consacrer
0,7 % du produit national brut des pays de'veloppe's a` l'assistance
publique au de'veloppement, et augmenter la part de financement
allant aux activite's d'application du Programme d'action. En
outre, les pays participant a` la coope'ration pour le de'veloppement
devraient effectuer une analyse critique de leurs programmes d'assistance
de fac'on a` ame'liorer la qualite' et l'efficacite' de l'aide
en y inte'grant une perspective sexospe'cifique.
354. Il faudrait inviter les institutions financie`res
internationales, notamment la Banque mondiale, le Fonds mone'taire
international, le Fonds international de de'veloppement agricole
et les banques re'gionales de de'veloppement, a` examiner leurs
subventions et leurs pre^ts, et a` affecter des pre^ts et des
dons aux programmes d'application du Programme d'action dans les
pays en de'veloppement, en particulier les pays d'Afrique et les
pays les moins avance's.
355. Le syste`me des Nations Unies devrait fournir
une assistance technique et d'autres formes d'assistance aux pays
en de'veloppement, en particulier les pays d'Afrique et les pays
les moins avance's, pour leur permettre d'appliquer le Programme
d'action.
356. L'application du Programme d'action dans les
pays en transition ne'cessitera une coope'ration et une assistance
internationale continues. Les organismes des Nations Unies, y
compris les institutions techniques et sectorielles, devraient
aider ces pays a` concevoir et appliquer des politiques et programmes
de promotion de la femme. A` cette fin, il conviendrait d'inviter
le Fonds mone'taire international et la Banque mondiale a` faciliter
ces efforts.
357. Il faudrait appliquer les de'cisions du Sommet
mondial pour le de'veloppement social, ainsi que celles des sommets
et confe'rences ante'rieurs de l'Organisation des Nations Unies,
concernant la gestion et la re'duction de la dette, de fac'on
a` faciliter la re'alisation des objectifs du Programme d'action.
358. Pour faciliter la mise en oeuvre du Programme
d'action, les pays de'veloppe's inte'resse's et les pays en de'veloppement
qui sont leurs partenaires, s'engageant de concert a` affecter,
en moyenne, 20 % de l'aide publique au de'veloppement et 20 %
du budget national aux programmes sociaux de base, devraient tenir
compte d'une perspective sexospe'cifique.
359. Les fonds et programmes de de'veloppement du
syste`me des Nations Unies devraient e'valuer imme'diatement la
mesure dans laquelle leurs programmes et projets concourent a`
la mise en oeuvre du Programme d'action et, pour le prochain cycle
de programmation, devraient veiller a` ce que des ressources suffisantes
soient affecte'es, dans leurs activite's d'assistance technique
et de financement, a` l'e'limination des disparite's entre hommes
et femmes.
360. Reconnaissant le ro^le des fonds, programmes
et institutions spe'cialise'es du syste`me des Nations Unies,
en particulier le ro^le spe'cial que jouent le Fonds de de'veloppement
des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et l'Institut international
de recherche et de formation pour la promotion de la femme dans
les efforts visant a` renforcer le pouvoir d'action des femmes,
et donc dans la mise en oeuvre du Programme d'action conforme'ment
a` leurs mandats respectifs, notamment en ce qui concerne les
activite's de recherche, de formation et d'information conc'ues
pour promouvoir la femme, ainsi que l'assistance technique et
financie`re visant a` inte'grer une perspective sexospe'cifique
dans les efforts de de'veloppement, la communaute' internationale
devrait fournir a` ces organismes les ressources dont ils ont
besoin en quantite's suffisantes et veiller a` ce que ce financement
demeure ade'quat.
361. Pour ame'liorer l'efficacite' des efforts de'ploye's
par le syste`me des Nations Unies afin d'encourager la promotion
de la femme, et pour le rendre mieux a` me^me de re'aliser les
objectifs du Programme d'action, il est ne'cessaire de renouveler,
de re'former et de revitaliser divers e'le'ments du syste`me,
en particulier la Division de la promotion de la femme du Secre'tariat
de l'Organisation des Nations Unies, de me^me que d'autres services
et organes subsidiaires qui ont pour mandat spe'cifique d'encourager
la promotion de la femme. A` cet e'gard, les organes directeurs
pertinents au sein du syste`me sont encourage's a` accorder une
attention particulie`re a` la mise en oeuvre efficace du Programme
d'action et a` revoir leurs politiques, programmes, budgets et
activite's pour assurer l'utilisation la plus efficace possible
des ressources financie`res a` cette fin. Il sera e'galement ne'cessaire,
pour appliquer le Programme d'action, d'allouer des ressources
supple'mentaires au titre du budget ordinaire de l'Organisation
des Nations Unies.
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